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L’Evolution théologique et doctrinale de la question

EUCHARISTIE : DON DE DIEU ET MYSTERE DU CHRIST

2. L’Evolution théologique et doctrinale de la question

La référence primordiale, biblique et doctrinale qui apparaît dès lors qu’on aborde la problématique des sacrements en christianisme est le geste du Christ le jeudi saint, la veille de sa mort. Cela se comprend par le fait que le repas du Seigneur, l’eucharistie, met en scène le mystère pascal, le passage du Christ par la mort qui donne la vie à toute l’humanité. Ce mystère est donc de loin le plus sublime et contient une réelle efficacité dans l’ordre de la grâce qui touche cette humanité cherchant sans cesse Dieu. A travers des siècles de pratiques, des précisions ont pu être faites et le développement théologique a été d’un apport incommensurable - et il l’est encore aujourd’hui - pour comprendre ce mystère.

2.1 : Les premiers siècles et l’eucharistie

Cette section est abordée en quatre points : 1) Eucharistie et union au Christ et aux hommes chez les Pères ; 2) Eucharistie et solidarité envers les affamés ; 3) Eucharistie et dévotion populaire ; 4) La querelle eucharistique entre Paschase Radbert et Ratramme de Corbie et son évolution dans le temps ; le but visé ici est de montrer comment les Pères et leurs successeurs immédiats ont compris et exposé l’eucharistie comme don de Dieu fait aux hommes en vue de leur propre salut. Nous verrons aussi que, par la suite, des querelles ont surgi dans cette entreprise de compréhension du sacrement mais elles ont été utiles, à l’évidence, pour aller plus loin dans la compréhension doctrinale du mystère.

2.1.1 : Eucharistie et union au Christ et aux hommes

Les Pères de l’Eglise ont été à la pointe du combat théologique et doctrinal et de ses perspectives pour faire connaître et comprendre, dès le début, et encore aujourd’hui, un mystère si grand et insondable, un don de Dieu et un mystère du Christ. Comme le souligne Patrick Prétrot, ils ont magnifié l’efficacité du rite eucharistique qui transforme non seulement le pain et le vin en corps et en sang du Christ, mais aussi, et en même temps, les fidèles

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mêmes qui se trouvent par ce fait même associés à la vie du Christ, devenant ainsi et pour toujours ses membres94.

2.1.1.1 : Dans la Didachè : eucharistie, solidarité entre le Christ et les hommes et avec la création

La Didachè en donne un exemple et une compréhension : « Puis, pour le pain rompu : Nous te rendons grâce, notre Père, pour la vie et la connaissance que tu nous as révélées par Jésus, ton serviteur. Gloire à toi, dans les siècles ! » (9, 3). On peut relever ici la solidarité entre les hommes et le Christ par le fait de l’eucharistie. Par l’eucharistie, « la vie et la connaissance » nous sont données pour pénétrer dans l’intimité de Dieu par son Fils. Cela doit constituer pour les hommes une action de grâce « dans les siècles ! » (9, 3). La Didachè souligne également le lien étroit entre l’eucharistie, la création, l’Eglise et la perspective du royaume de Dieu : « Comme ce pain rompu, disséminé sur les montagnes, a été rassemblé pour être un, que ton Eglise soit rassemblée de la même manière des extrémités de la terre dans ton royaume » (9, 4). Elle identifie aussi les élus de l’eucharistie, ceux qui sont aptes à entrer dans cette communion eucharistique et ceux qui n’en sont pas dignes avant d’avoir reçu le baptême : « Que personne ne mange ni ne boive de votre eucharistie en dehors de ceux qui sont baptisés au nom du Seigneur ; car le Seigneur a dit : "Ne donnez pas ce qui est saint aux chiens." » (9, 5). On entrevoit déjà avec la Didachè les questions disciplinaires relatives à l’eucharistie qui seront par la suite assez élaborées et clairement définies par les Pères. On peut aussi y découvrir qu’en dehors de l’eucharistie, l’unité reste impossible ou fragile et dérisoire.

2.1.1.2 : Chez Justin : eucharistie, union à Dieu et aux hommes et vérité de Dieu

Justin a développé une intuition théologique eucharistique qui a donné au sacrement tout l’intérêt spirituel de l’époque. Il présente l’eucharistie comme union à Dieu et aux hommes. Elle les purifie et les sanctifie et les fait demeurer dans l’action de grâce et dans la vérité

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Cf. Patrick, PRETOT, « Théologie sacramentaire », in théologie, Paris, Eysolles, Coll. « Mention », 2008, pp. 155-181.

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permanentes de Dieu. On verra aussi chez Justin, à travers cette citation, les éléments fondateurs d’un rite eucharistique qui unit les présents et les absents. Cela commence par le rassemblement et les prières :

« Quant à nous, après avoir lavé celui qui croit et s’est adjoint à nous, nous le conduisons dans le lieu où sont assemblés ceux que nous appelons nos frères. Nous faisons avec ferveur des prières communes pour nous, pour l’illuminé, pour tous les autres, en quelque lieu qu’ils soient, afin d’obtenir, avec la connaissance de la vérité, la grâce de pratiquer la vertu et de garder les commandements, et de mériter ainsi le salut éternel. » (1 Apologie, 65).

Vient ensuite le rite de la célébration qui glorifie le Père et le Fils et qui demande également l’approbation du peuple. On remarquera que ce rite consacre l’unité eucharistique.

« Ensuite, on apporte à celui qui préside l’assemblée des frères du pain et une coupe d’eau et de vin trempé. Il les loue et glorifie le Père de l’univers par le nom du Fils et du Saint-Esprit, puis il fait une longue eucharistie pour tous les biens que nous avons reçus de lui. Quand il a terminé les prières et l’eucharistie, tout le peuple présent pousse l’exclamation : Amen. » (1 Apologie, 65).

Les présents mangent et pensent aux absents en apportant leur part : « Lorsque celui qui préside a fait l’eucharistie, et que tout le peuple a répondu, les ministres que nous appelons diacres distribuent à tous les assistants le pain, le vin et l’eau consacrés, et ils en portent aux absents. » (1 Apologie, 65).

Justin nomme ce sacrement et indique ceux qui y ont part ainsi que les conditions pour y avoir part : « Nous appelons cet aliment Eucharistie », et sa particularité qui accentue son mystère est que « personne ne peut y prendre part, s’il ne croit à la vérité de notre doctrine, s’il n’a reçu le bain pour la rémission des péchés et la régénération, et s’il ne vit selon les préceptes du Christ. Car nous ne prenons pas cet aliment comme un pain commun et une boisson commune. » (1 Apologie, 66).

Il donne ici un aperçu théologique de l’eucharistie qui ramène le sacrement au Christ qui en est le fondement : « De même que par la vertu du Verbe de Dieu, Jésus-Christ notre sauveur a pris chair et sang pour notre salut, ainsi l’aliment consacré par la prière formée des paroles du Christ, cet aliment qui doit nourrir par assimilation notre sang et nos chairs, est la chair et le sang de Jésus incarné : telle est notre doctrine. » (1 Apologie, 66).

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Pour finir, Justin rappelle la source de l’aliment eucharistique :

« Les apôtres, dans leurs Mémoires, qu’on appelle Evangiles, nous rapportent que Jésus leur fit ces recommandations : il prit du pain, et ayant rendu grâces, il leur dit : "Faites ceci en mémoire de moi : ceci est mon corps." Il prit de même le calice, et ayant rendu grâces, il leur dit : "Ceci est mon sang." Et il le leur donna à eux seuls. » (1 Apologie, 66).

Ainsi, chez Justin, il n’y a pas de doute que l’eucharistie est un don de Dieu et un mystère qui unit au Verbe fait chair, dont elle est le corps et le sang donnés en nourriture aux hommes pour tous les temps.

2.1.1.3 : Chez Cyrille de Jérusalem : dans l’eucharistie, le Christ se donne et l’homme le reçoit

Pour sa part, Cyrille de Jérusalem parle de ce sacrement comme une présence véritable du Christ qui unit merveilleusement celui qui le reçoit au Christ se donnant généreusement : « Sous la figure du pain t’est donné le corps et sous la figure du vin t’est donné le sang, afin que tu deviennes, en ayant participé au corps et au sang du Christ, un seul corps et un seul sang avec le Christ. Ainsi devenons-nous des "porte-Christ", son corps et son sang se répandant en nos membres. De cette façon, selon le bienheureux Pierre, nous devenons "participants de la nature divine". »95

Cyrille de Jérusalem, tout en relevant ici que l’eucharistie est corps et sang du Christ, indique qu’elle est aussi union véritable du Christ avec celui qui y a part. Le Christ se donne et l’homme le reçoit pour devenir un « porte-Christ », un témoin de celui qu’il a reçu.

2.1.1.4 : Chez Jean Chrysostome : eucharistie, œuvre de Dieu et don de son amour aux hommes

Chez Jean Chrysostome, on découvre la vigueur du « docteur de l’eucharistie » soucieux de défendre le sacrement contre les pratiques qui la vident de son sens : « Ce qui est devant

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vous (l’eucharistie) n’est pas l’œuvre d’une puissance humaine. Celui qui fit cette œuvre au cours de ce repas, la réalise lui-même encore aujourd’hui… Qu’aucun Judas par conséquent ne se présente, aucun ami de l’argent. Celui qui n’est pas disciple, qu’il s’en aille. Cette table ne reçoit de telles gens. » (Homélie 82 sur l’Evangile de Matthieu, n°5)96 Le « docteur de l’eucharistie » enseigne que ce sacrement est un don de Dieu et non des hommes. Cependant, ce don divin est pour le profit des hommes qui doivent l’accueillir et en jouir avec un esprit honnête débarrassé des profits mondains qui dénaturent le don divin. Pour Jean Chrysostome, Dieu fait l’eucharistie pour la vie de l’homme. Et l’homme qui le reçoit s’engage à restituer au sacrement toute sa valeur de don divin qui appelle une communion entre tous ceux qui le célèbrent.

2.1.1.5 : Chez Augustin : eucharistie, symbole de l’efficacité de l’union avec Christ dans sa célébration

Augustin, de son côté, et dans le prolongement de ses prédécesseurs, exprime de façon prégnante l’union avec le Christ qu’on découvre dans l’efficacité de l’eucharistie quand elle est bien célébrée et bien reçue :

« Ce pain que vous voyez sur l’autel, une fois sanctifié par la parole de Dieu, est le corps du Christ. Cette coupe, ou plutôt le breuvage qu’elle contient, une fois sanctifiée par la parole de Dieu, est le sang du Christ. Notre Seigneur Jésus-Christ a voulu nous confier là son corps et son sang, qu’il a répandus pour nous, en rémission des péchés. Si vous l’avez bien reçu, vous êtes vous-mêmes ce que vous avez reçu. » (Sermon 227).

Le pain sanctifié devient le corps du Christ. La coupe de vin, de même, une fois sanctifiée devient le sang du Christ. Augustin renvoie ses auditeurs et ses lecteurs à Jésus en qui ce mystère s’accomplit pour le bien de l’humanité. Ce sont le pain et le vin de la miséricorde et de la sanctification qui font devenir à celui qui y a part ce qu’ils sont : sainteté absolue de Dieu. Pour Augustin, « exposer ces mystères, c’est rompre le pain ; les comprendre, c’est le manger ». (Sermon 130, 1). Et ce pain, parce qu’il n’est pas le fait des hommes mais seulement et uniquement celui de Dieu, nous fait « devenir quelque chose de grand ». C’est

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Jean Chrysostome, l’Eucharistie, école de vie, Paris, Migne, Coll. « Les Pères dans la foi », n° 99, 2009, p. 140.

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pourquoi, désormais, « que nul ne se méprise », car « nous n’étions rien, mais nous sommes quelque chose » (130, 4). On voit bien chez Augustin, que le pain et le vin, dons du ciel, donnés aux hommes par le Fils, nous unissent véritablement à Dieu le Père. On le découvre davantage dans cet autre sermon sur l’eucharistie : « Pour ceux qui ne communient pas encore, qu’ils s’empressent d’approcher de ce divin banquet où ils sont invités. C’est à cette époque que les maîtres de maison donnent des repas : Jésus en donne chaque jour, et voilà sa table dressée au milieu de cette enceinte » (Sermon 132, 1). L’invitation faite aux non communiants est la preuve qu’Augustin tient pour aliment de salut la communion ou l’eucharistie, et personne, pour quelque motif que ce fût, ne devrait s’en priver longtemps.

Ce parcours eucharistique à l’ombre des Pères montre dans l’ensemble qu’ils considèrent l’eucharistie, sa célébration et sa manducation comme repas unissant les chrétiens au Christ et entre eux-mêmes. Comme on peut le lire chez Raymond Didier, dont la pensée peut résumer la théologie eucharistique des Pères telle que nous venons de la parcourir, « de même que l’assimilation nutritive fonde l’un dans l’autre le corps et la nourriture qu’il prend, de même la communion est une véritable compénétration du corps du Christ et du communiant et, puisque ce corps reste indivis ; les chrétiens sont unis par-là les uns aux autres. »97 On peut aussi remarquer que chez certains Pères par exemple, l’eucharistie symbolise effectivement et efficacement l’unité des chrétiens entre eux et avec le Christ eu égard à la diversité des matières qui la composent, à savoir les grains de blé et de raisin ainsi que de multiples grains de raisin réduits à l’unité. D’autres découvrent ce symbolisme dans le mélange de l’eau au vin ou dans le fait que le pain soit constitué de farine et d’eau98

.

A cette époque (première moitié de l’Antiquité), peu de traités évoquent systématiquement l’eucharistie. Elle est abordée dans des homélies ou des commentaires sur l’Ecriture ou pour préciser une discipline la concernant, notamment dans la célébration liturgique. Les catéchèses destinées aux nouveaux baptisés en font souvent cas. Elles relèvent les phénomènes ou symboles en faisant percevoir le mystère qui s’y cache. Elles insistent sur son aspect de communion. De toute évidence, au temps des Pères, des questions comme la présence réelle n’étaient pas à l’ordre du jour et n’étaient donc pas abordées dans les grands débats théologiques et doctrinaux suscités par ce sacrement. L’on regardait l’eucharistie plutôt

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Raymond, DIDIER, « L’eucharistie comme repas », in COLLECTIF, L’eucharistie. Le sens des sacrements,

op. cit., p. 22. 98

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comme une grâce de Dieu que son Fils est venu transmettre au monde. Et on s’attardait davantage sur sa célébration que son explication. De la sorte, l’eucharistie n’est presque jamais traitée en elle-même, comme c’est le cas des sujets de controverse sur la Trinité, le Christ ou la grâce. L’émerveillement devant ce sublime mystère prenait souvent le pas sur la réflexion systématique. La plupart des Pères de l’époque aimaient bien situer l’eucharistie dans l’ensemble de l’unique mystère du Christ, bien sûr avec une attention particulière sur elle.

Ces témoignages d’Irénée, de Justin et de Cyprien, d’Hilaire et de Jean Damascène en disent long sur le sujet :

- Irénée de Lyon : eucharistie, mystère si proche des hommes

« La coupe qui a été préparée et le pain qui a été confectionné reçoivent la parole de Dieu, ils deviennent alors eucharistie, c'est-à-dire corps et sang du Christ… Le bois de la vigne est enfoui en terre et porte du fruit en son temps ; le grain de froment est déposé en terre, s’y dissout, puis se lève multiplié par l’Esprit de Dieu qui soutient toutes choses ; l’un et l’autre, grâce au savoir-faire des hommes, servent ensuite à leur usage ; recevant la parole de Dieu, ils deviennent enfin le corps et le sang du Christ. Ainsi, pareillement, nos corps qui sont nourris par cette eucharistie, après avoir été couchés dans la terre et s’y être dissous, ressusciteront en leur temps, lorsque le Verbe de Dieu leur donnera la grâce de la résurrection »99

L’option d’Irénée dans cet hymne est de présenter l’eucharistie comme un mystère si proche de l’homme. Cette proximité du mystère justifie le recours aux réalités de la nature qui constituent les matières de ce sacrement et dans lesquelles l’homme se reconnaît. Il lie ainsi ensemble l’homme, le pain, le vin et la Parole de Dieu. On découvre chez lui la perspective anthropologique et eschatologique de ce sacrement qu’il relève assez éloquemment à travers les images qu’il évoque. Selon A. Houssiau, considérée dès le départ comme « un chaînon essentiel dans la transmission du salut », l’eucharistie, depuis les Pères, a toujours été placée dans un vaste mouvement. Celui-ci part de la création de l’homme en sa condition charnelle

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jusqu’à sa résurrection, en passant par l’incarnation du Fils de Dieu100. L’eucharistie n’a donc pas été un objet isolé dès le départ. Au contraire, elle est restée, surtout en théologie, partie intégrante de l’unique mystère de Dieu contenu en son unique Fils. L’eucharistie est un acte et un mystère de tous les temps. C’est ainsi que les Pères ont perçu le mystère de l’eucharistie depuis son institution.

- Justin : Incarnation et eucharistie son liées

Justin par exemple établit un parallèle fort saisissant entre le Logos fait chair (« sarkopoiètheis ») pour notre salut et l’aliment eucharistié (« eucharistètheis ») par ce même Logos. Louis-Marie Chauvet relève que Justin renvoie la vérité de l’eucharistie à celle de l’incarnation du Fils de Dieu. Contre les hérésies de son époque qu’il a combattues, il définit la vérité de l’eucharistie en la présentant comme argument concret et fort déterminant de la vérité du mystère de l’incarnation et partant, de toute l’économie du salut dont toute l’humanité profite depuis toujours101

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- Cyprien de Carthage : l’eucharistie est communautaire

Cyprien, quant à lui, selon Lucien Deiss, relève : « Lorsque le Seigneur appelle son corps le pain qui est composé de beaucoup de grains réunis, il désigne l’union de notre peuple qu’il portait en lui. Et lorsqu’il appelle son corps le vin tiré de nombreux raisins… il désigne de même notre troupeau unifié par la fusion de toute une multitude »102. Le constat ici est que Cyprien veut faire comprendre ce mystère par un symbole. Il insiste particulièrement, à travers celui-ci, sur l’union des hommes au Christ ; sur celle du Christ aux hommes et celle des hommes entre eux-mêmes. Il met ainsi en exergue la dimension communautaire du corps et du sang du Seigneur. La multitude du nouveau peuple se fonde en un seul grâce à la puissance du corps et du sang du Christ.

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Cf. A. HOUSSIAU, « L’eucharistie dans la tradition ecclésiale, hier et aujourd’hui », in L’eucharistie,

symbole et réalité, Paris, P. Lethielleux, Coll. « Réponses chrétiennes », n°12, 1970, p. 150. 101

Cf. Louis-Marie, CHAUVET, « Sacramentaire et christologie. La liturgie, lieu de la christologie », in J. DORE (Sous la dir.), Sacrements de Jésus-Christ, Paris, Desclée, Coll. « Jésus et Jésus-Christ » n°18, 1983, p. 244.

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- Hilaire de Poitier : eucharistie, repas du Verbe incarné

Pour Hilaire de Poitier, « si véritablement le Verbe s’est fait chair, c’est véritablement aussi que nous mangeons le Verbe incarné en communiant au banquet du Seigneur. Comment ne doit-on pas penser qu’il demeure en nous par nature ? » Ainsi, pour lui, l’incarnation par laquelle le Fils assume la nature charnelle de l’homme, établit déjà à l’origine une communion parfaite avec les hommes qui se consolide davantage dans la communion à son banquet eucharistique. Et « c’est ainsi que tous nous formons un seul être ». De cette façon, le Christ,

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