La dernière de nos églises paroissiales qui a été remplacée par une nouvelle construction est celle de Villars-sur-Glâne. Cette nouvelle église, commencée en juin 1915, fut terminée et livrée au culte le 25 juin 1916 et, le 8 octobre de la même année^ consacrée par , S. G. Mgr Colliard qui, le lendemain, administra la
con-firmation aux enfants de la paroisse.
La construction de la nouvelle église fut votée à la presque unanimité des paroissiens le i'^"' mars 1914 et les premiers travaux de terrassements commencèrent vers la fin de février 1915. Fin juin de la même année, les fondations étaient terminées et, le 15 août, Mgr Colliard, alors vicaire général du diocèse, bénit la première pierre.
Le 22 août 1915, les offices ont été célébrés pour la dernière fois dans l'ancienne église, puis, pendant la période de transition qui dura dix mois, les fonctions du culte se firent à la maison d'école nouvellement construite.
La nouvelle église, en style romand modernisé, est en forme de croix latine. Le transept, ainsi que le chœur, se terminent par des absides semi-circulaires. La tour rappelle celle d'anciennes églises villageoises de la Sin-gine ou du canton de Berne, telles que celles de Tavel
et de Bœsingen, mais elle est un peu plus élancée. La flèche en bois est de forme octogonale.
C'est M. Broillet, architecte, qui fit le plan de ce Vel édifice et qui en surveilla l'exécution. Le coût de la construction était devisé à 150000 francs, mais, chose
rare, les dépenses de la bâtisse proprement dite n'ont pas atteint ce chiffre, puisqu'elles ne se sont élevées qu'à
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La nouvelle église de Villars-sur-Glâne
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147 000 francs, ee qui est tout à l'honneur de l'archi-îecte et des entrepreneurs. Plus tard, la construction de l'orgue absorba une somme de 11 ooo' francs. Les vitraux et la- table de communion ont été offerts par les parois-siens et quelques généreux donateurs.
Les vitraux ont été dessinés par un jeune peintre de bel -avenir, M. Henri Broillet, et ont été exécutés par MM. Kirsch et Fleckner. Il convient aussi de rendre hommage à l'aciivité désintéressée de M. Victor Buchs à Ste-Appoline, qui fut le caissier intelligent et dévoué de cette belle entreprise, ainsi qu'au dévouement des autorités paroissiales de Villars-sur-Glâne.
Quant à l'ancienne église dont nous donnons éga-lement le portrait, il convient de ne pas la laisser dis-paraître sans rappeler son souvenir et sans mentionner quelques particularités de son existence séculaire. La nef en était très ancienne, car on y. a retrouvé une fenêtre
•du XII"'= siècle. Le P. Apollinaire ^ nous apprend que la paroisse de Villars est antérieure à la fondation de Fribourg et qu'un document de 1156 parie déjà de son église. Celle-ci subit, au cours des siècles, de nombreuses modifications dont les traces ont été constatées lors de sa démolition^ La tour fut reconstruite en 1754, ce qui est attesté par une notice écrite sur des feuilles de plomb que l'on a également retrouvées à la démolition.
Il ressort également des documents compulsés par le P. Apollinaire que l'entretien de cette église a laissé passablement à désirer dans les siècles passés. - Lors de plusieurs visites pastorales, entre autres de Mgr Claude-Autoin • Duding et J.-Hubert de Boccard, elle était, paraît-il, dans un état déplorable. Il faut dire aussi que cette
' Dictionnaire historique et statistique des paroisses du canton de Fribourg, vol.. XII, p. 81.
paroisse, dont le territoire était fort étendu, puisqu'il comprenait primitivement une bonne partie du terrain sur lequel fut bâtie k ville de Fribourg, a passé par
Intérieur de la nouvelle église de Villars-sur-Glâne
bien des vicissitudes. Les longues fluctuations qui abou-tirent à détacher lambeaux par lambeaux les parties de ce territoire qui se trouvaient soit dans l'enceinte soit aux environs immédiats de la ville de Fribourg, le
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fert de la coUature de main en main, expliquent, dans une certaine mesure, la négligence dont se plaignit l'au-torité ecclésiastique. Au XV"^ siècle, cette collature appar-tenait au couvent des Augustins qui la conserva jusqu'à sa suppression en 1848. Dès cette date jusqu'en 1867, elle échut au gouvernement de Fribourg, puis elle passa à l'Evêché lors de l'arrangement conclu avec le gouver-nement au sujet des biens des couvents supprimés.
En 1786^ le couvent des Augustins se décida à reconstruire le choeur qui menaçait ruine. Déjà en 1732, puis en 1755, les deux évêques que nous venons de citer avaient vivement insisté sur l'urgence des travaux de réparation et d'entretien. La commune avait, du reste, le projet de réparer la nef et même toute l'église. Mais la reconstruction du chœur, qui eut enfin lieu en 1786, fut jugée suffisante. La commune se chargea des charrois, La dépense s'éleva à 1130 écus ^.
En 1879, d'autres petites réparations ont été exé-cutées et, il y a uns vingtaine d'années, la paroisse avait agrandi la tribune pour gagner de la place et ren-voyer la construction à plus tard. Enfin, la nécessité s'imposa de construire un nouvel édifice de dimensions suffisantes pour les besoins actuels.
' P. Apollinaire, vol. XII, p. 92.
l i e p o u v o i r d e l a p r e s s e
Celui qui douterait encore du pouvoir de la presse verrait s'é-vanouir ses derniers doutes en .lisant l'avis ci-après paru dans une feuille hebdomadaire de la Suisse allemande :
(( Ensuite de l'abondance des matières du présent numéro, les naissances et les décès de la localité ont dû être renvoyées à huitaine. «