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Chapitre 1 : Caractéristiques générales du Burkina Faso

III. Economie et perspectives de développement

III.2. Perspectives de développement du Burkina Faso

III.2.3. L’eau potable et l’assainissement

Conscient de l’importance de l’eau potable et de l’assainissement dans la santé et le développement, le Burkina Faso a depuis les indépendances entrepris des réformes dans ce secteur vital en vue de lui permettre de mieux répondre aux attentes des populations.

A cette fin, le Programme National d'Approvisionnement en Eau Potable et d'Assainissement (PN-AEPA), instrument par lequel le Burkina Faso compte atteindre les Objectifs du Millénaire pour le Développement en ce qui concerne le secteur AEPA est mis en œuvre par arrêté ministériel le 18 décembre 2006 portant approbation du PN-AEPA à l’horizon 2015. Au terme du PN-AEPA, les objectifs du Burkina Faso sont principalement « de réduire de moitié d'ici 2015 la proportion de personnes n'ayant pas un accès adéquat à l'eau potable et à l'assainissement en 2005. »

Les efforts prennent en compte aussi bien le secteur rural qu’urbain. Au milieu rural, le gouvernement ambitionne à l’horizon 2015 :

• la fourniture d'un accès adéquat à l'eau potable à 4 millions de personnes, qui fera progresser le taux d'accès à l'eau potable de 60 % en 2005 à 80 % en 2015

• la fourniture d'un accès adéquat à l'assainissement à 5,7 millions de personnes, qui fera progresser le taux d'accès à l'assainissement de 10 % en 2005 à 54 % en 2015.

En ce qui concerne le milieu urbain, il s’agira d’assurer :

• la fourniture d'un accès adéquat à l'eau potable à 1,8 million de personnes, qui fera progresser le taux d'accès à l'eau potable de 74 % en 2005 à 87 % en 2015

• la fourniture d'un accès adéquat à l'assainissement à 2,1 millions de personnes, qui fera progresser le taux d'accès à l'assainissement de 14 % en 2005 à 57 % en 2015.

En vue de réaliser ces ambitions, Le développement de l’hydraulique urbaine est confié à l’Office National de l’Eau et de l’Assainissement (ONEA), la société de distribution d’eau potable. En milieu rural, la politique de l’Approvisionnement en Eau Potable s’attache plus particulièrement à l’implication des utilisateurs et des prestataires privés à la réalisation et la prise en charge de l’entretien et du renouvellement des points d’eau avec l’appui du Ministère de l’Agriculture et de l’Hydraulique.

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Conclusion

Pays enclavé aux potentialités limitées, le Burkina Faso a connu une histoire mouvementée et une situation socio-politique agitée. Dans un contexte de mondialisation tout azimut, les gouvernants du Burkina Faso ont engagé des réformes diverses en vue de permettre au pays d’amorcer sa marche vers le développement. Dans cette perspective, une attention particulière est portée à l’éducation, à la santé, à l’eau potable et à l’assainissement et enfin à l’agriculture et l’élevage. Ainsi, à l’image des trois autres secteurs jugés prioritaires, il apparait que l’éducation contribue activement au développement à travers sa propension à dynamiser la productivité avec l’amélioration des compétences et le renforcement des capacités. A ce titre, en tant que facteur humain de la croissance par l’amélioration des compétitivités par la formation et la professionnalisation des ressources humaines, l’éducation est au cœur de toute action de développement. Du fait de sa transversalité (elle influe sur tous les secteurs d’activités et tous les domaines de l’économie), elle occupe une place de choix dans les politiques des pays développés34.

Au Burkina Faso, le rôle de l’éducation (au regard des indicateurs de performance et de qualité) semble encore marginal du fait de difficultés diverses (politiques insuffisantes, insuffisance de moyens…). Aussi, en vue d’aborder efficacement le chemin du développement, ne conviendrait-il pas pour le Burkina Faso d’accorder davantage d’attention à son secteur de l’éducation ?

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« Le problème n’est pas seulement d’ordre quantitatif. La qualité des enseignants et de l’enseignement est tout aussi essentielle à la réussite de l’apprentissage. Le système éducatif doit donc attirer et fidéliser un personnel enseignant bien formé, motivé, performant et composé à égalité de femmes et d’hommes ; il doit épauler les enseignants en classe, et tout au long de leur carrière. La dévalorisation des enseignants, la faiblesse de leurs

rémunérations, la médiocrité des conditions d’enseignement et d’apprentissage et le manque d’évolution de carrière ou de

formation professionnelle adéquate sont autant de causes de mécontentement, qui ont conduit nombre d’entre eux à quitter la profession, parfois après seulement quelques années de service. »

UNESCO, Journée mondiale des enseignants 2007

Chapitre 2 : Aperçu diachronique du système éducatif au Burkina

Faso

La forte croissance démographique du Burkina Faso ses dernières décennies35 est accompagnée d’une demande sociale forte et variée. En termes d’éducation et en écho à la conférence mondiale de Jomtien en 1990 en Thailande renforcée par le forum de Dakar au Sénégal en 2000, les pays africains ont décidé de relever le défi d’une Education Pour Tous (EPT) à l’horizon 2000 dans un premier temps et repoussé à 2015 dans un second temps. Le Burkina Faso, à l’image des autres pays, dans l’ambition de répondre dans l’urgence à l’impératif de l’initiative EPT, a adopté des réformes dans le sens de rendre plus efficace son système éducatif. Ces mesures se sont traduites entre autres par une scolarisation massive au primaire, l’adaptation des programmes d’enseignement aux nouvelles exigences, la construction de nouvelles infrastructures scolaires et surtout un recrutement accéléré et massif de nouveaux enseignants.

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Estimée à 4,3 millions en 1960, la population du Burkina Faso est actuellement d’environ 16 millions d’habitants selon les statistiques de l’Institut national des statistiques et de la démographie

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Cette politique a certes permis, d’améliorer considérablement le taux brut de scolarisation qui est passé de 30% en 1990-1991 à 74.8% en 2009-201036. Cependant, et ce malgré l’implication active des partenaires financiers, l’insuffisance des moyens pour faire face aux énormes charges récurrentes engendrées, la faible et incertaine politique de renforcement des capacités des enseignants ont influencé et contribué à baisser la qualité de l’enseignant et de l’enseignement (NAPON, 2002 ; ZOUNDI, 2003 ; DJIBO, 2010).

Pour mieux appréhender les réalités de la problématique du système éducatif burkinabè, nous ferons dans ce chapitre une brève radiographie de l’évolution du système éducatif burkinabè (I), puis, nous aborderons son actualité à travers sa recherche de performances et ses défis (II), et, pour terminer, nous procéderons à une analyse de ses perspectives (III).