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L’aliénation et séparation

Dans le document Tao Te King et Lacan (Page 71-96)

PARTIE 2 : [L’ANGOISSE, LE DESIR ET L’ACTE]

7.2. L’aliénation et séparation

L’aliénation est un concept important dans l’enseignement de Lacan. Au début, elle décrit la constitution du moi par l’identification imaginaire à l’autre. Par l’image

totale du corps, le sujet anticipe la maturation de soi-même dans un mirage. Dès lors, le moi se constitue primitivement dans l’autre et comme un autre. Pour Lacan, cette méconnaissance imaginaire cause une perte de soi et un destin aliénant de Je. Du coup,

l’aliénation à la première période est une « aliénation spéculaire »128. Mais à partir de

1964, dans le séminaire Ⅺ intitulé « Les fondements de la psychanalyse » ce dont il

s’agit est une aliénation logicisée. L’aliénation est la première opération essentielle pour la fondation du sujet. Cela concerne un «vel» spécial venu de la logique

symbolique. Dans la leçon du 27 mai en 1964, Lacan parlait de trois sortes de Vel129.

Il a d’abord répété deux « Vel »s qu’il avait évoqués dans le séminaire intitulé L’identification130. Le première Vel est au sens exhaustif ou exclusif dans le séminaire

Ⅺ, par exemple, c’est ou A, ou B, il faut choisir.

Le deuxième Vel est au sens alternatif qui implique une possibilité d’une identité

locale entre les deux termes, c’est-à-dire c’est A ou B, ça m’est égal. On peut le

présenter comme ceci,

Mais c’est le troisième Vel qui concerne l’aliénation. Lacan utilise l’exemple « la

bourse ou la vie » pour expliquer ce « Vel » aliénant.

128 Balmès, François, Structure, logique, aliénation, Paris: Érès, 2011, p.92.

129 Lacan, Jacques, Les fondements de la psychanalyse, la versioin de Staferla, leçon du 27 mai, 1964. 130 Lacan, Jacques, L’identification, la version de Staferla, leçon du 11 avril, 1962, inédit.

Dans cette situation aliénante, on a en apparence deux choix. Mais comme ce que Lacan a dit, l’un est un choix forcé, l’autre est un choix impossible. Les deux choix ne sont pas équivalents comme le cas dans le Vel alternatif, ce dont il s’agit n’est pas un choix par quoi nous pouvons garder au moins n’importe quelle partie comme la circonstance dans le Vel exhaustif. Pour Lacan, « l’aliénation consiste en ce choix qui n’en est pas, et qui nous force-des deux termes-à accepter ou la dispartition des deux

ou un seul mutilé.131» Si on choisit la bourse, les deux se perdent. Nous ne pouvons

pas ne pas choisir la vie et gagner une vie écornée qui est sans bourse.

Pour expliquer cette opération constitutif du sujet, Lacan a mis l’être du sujet et le sens de l’Autre dans ce Vel aliénant.

Après le choix de l’être, l’être disparaît et tombe dans le non-sens; Si on choisit le côté du sens, nous n’avons qu’un sens écorné de la partie de non-sens. Ce non-sens pour Lacan est l’inconscient dans la réalisation du sujet. Donc par le choix aliénant, il y a un élément qui comporte le destin de « ni l’un ni l’autre ».

Néanmoins, ce dont il s’agit est un thème heideggerien, car Lacan a placé l’être et l’Autre dans l’aliénation. Pour Heidegger, c’est le langage qui crée l’homme. « Le

131 Lacan, Jacques, L’objet de la psychanalyse, la version de staferla, leçon du 15 décembre 1965,

langage est la maison de l’Être.»132 La parole a la fonction de la révèlation de l’Être.

L’être est inséparable de la parole. Pour ce Lacan heideggerien, l’être a à se révéler dans la parole pleine. Pour l’expliquer, Lacan a écrit cela:

« Cette cristallisation rend seulement manifeste ceci, que le discours du sujet, pour autant qu’il n’arrive pas jusqu’à cette parole pleine où devrait se révéler son fond inconscient. 133 »

Lacan à cette époque pensait que par la parole pleine le fond inconscient du sujet pouvait se révéler. Si l’être doit se révéler de et par l’Autre, l’Autre à ce moment est l’Autre complet de la parole issu de la dialectique hégélienne, qui peut être le garant de la vérité.

Pour Heidegger, la vérité de l’être se révéle par la parole et en même temps dissimule. La vérité repose dans l’oublie. Le Logos est en même temps une manifestation et une dissimulation. Masi pour Heidegger, ce dévoilement de la vérité

dépend du voilement pour que le dévoilement puisse puiser. Pour Lacan, quand l’Autre complet de la parole devient un Autre barré du signifiant qui comporte un manque, la vérité de l’inconscient ne peut pas être complètement épuisée. Si la triparitition du Symbolique, de l’Imaginaire et du Réel se situe dans la dimension de l’être, ceci implique que l’être de sujet ne peut pas se réflèter totalement sur la dimension symbolique.

Avant de parler de l’aliénation dans cette leçon importante du Séminaire Ⅺ, Lacan parlait de la réalisation du sujet dans sa dépendance signifiante au lieu de l’Autre. Comme ce que la formule lacanienne a décrit, un signifiant représente le sujet pour un autre signifiant. Le signifiant ne vient que de l’Autre. Le sujet n’a pas un signifiant

venu de lui-même. Comme ce que Solange Faladé l’a écrit134, l’enfant au début émet

des cris a-signifiants. Ces cris vont rencontrer un Autre comme récepteur. Il va donner

à ces cris un sens comme une réponse. Comme ce que présente le schéma de Lacan,

132 Heidegger, Martin, Lettre sur l’humanisme, traduction de R.Munier, Paris: Aubier, 1964, p.27. 133 Lacan, Jacques, Les écrits techniques de Freud, Paris: Seuil, p.63.

le procès entre le sujet et l’Autre est circulaire, mais c’est essentiellement une circulation dissymétrique par quoi une conséquence se produit. Le sujet d’abord s’identifie à un signifiant, et dans la suite il est représenté par ce signifiant pour un autre signifiant.

Il est pétrifié par le signifiant et barré comme $. Une partie de son être contenant sa

jouissance lui manque parce que quelques restes du sujet ne peuvent se projeter sur l’Autre comme le miroir symbolique.

Au fond, cet effet aliénant dans la constitution du sujet est déterminé par l’essence

du signifiant dont Lacan parlait dans L’Identification. D’abord, il a fait une discussion

sur le paradoxe de Russell : L’Ensemble de tous les ensembles qui ne se comportent

pas eux-mêmes135. Les logiciens se cassent la tête pour résoudre le paradoxe de cet

Ensemble136 : est-ce qu’il se comprend lui-même, ou ne se comprend pas?

Tout l’édifice logique repose sur la fonction signifiante de la lettre.Pour Lacan, ils

ignorent les pouvoirs de la lettre. Par exemple, la lettre (a) peut représenter les autres

lettres « de b à z » de l’alphabet. Du coup, le « a »représentatif est différent du « a »

135 Lacan, Jacques, L’identification, la version de Staferla, leçon du 24 janvier 1962, inédit. 136 Ibid.

dans l’alphabet. A n’est pas A, et A est A.

Pour l’expliquer, loin de l’usage du cercle eulerien, il introduit un cercle qui délimite d’une façon un intérieur et un extérieur.

Lacan l’utilise pour montrer la fonction du signifiant selon le paradoxe de l’ensemble.

Cette forme « huit intérieur » nous représente que dans le signifiant il y une

auto-différence. Donc, Lacan parlait de ceci 137: « à se poser comme différent de

lui-même, un signifiant ne saurait se signifier lui-même.»

Si la bande de Mœbius est coupée par le milieu, elle n’est plus une bande de Mœbius, mais une chose qui a la forme de « huit intérieur », à savoir une pure coupure.

Dans une leçon, Lacan pose une question:

« Est-ce qu’un signifiant, dans son essence la plus radicale, ne peut être envisagé

que comme coupure dans une surface? 138 »

Le signifiant qui introduit la différence pure est désigné par Lacan comme « 1 ». C’est précisément par cette coupure signifiante comme « 1 » que le sujet se produit comme « un trou dans le réel »139.

Dans le séminaire intitulé « L’objet de la psychanalyse », Lacan introduit une

phrase du Zen en y ajoutant encore un cercle eulerien.

Celle-ci veut dire : « Dans trois mille ans, combien d’hommes sauront140 ».

La réponse de Lacan est :

« Dans trois mille ans, bien avant, les hommes sauront. 141»

Dans la suite, en faisant écho à la comparaison entre le Zen et la psychanalyse au

début de cette leçon, il a parlé le vide du Zen142 pour expliquer le sujet troué par le

signifiant:

138 Ibid, leçon du 16 mai, 1962.

139 Lacan, Jacques, L’objet de la psychanalyse, la version de Staferla, leçon du 15 décembre, 1965,

inédit.

140 Ibid. 141 Ibid. 142 Ibid.

« Chacun sait qu'un exercice ZEN, ça a tout de même quelque rapport - encore

qu'on ne sache pas bien ce que ça veut dire - avec la réalisation subjectived'un vide. Et

nous ne forçons rien en admettant que quiconque – le contemplateur moyen - verra

cette figure, se dira qu'il y a quelque chose comme une sorte de moment sommet - qui

doit avoir rapport avecle vide mental - qu'il s'agit d'obtenir et qui serait obtenu - ce

moment singulier, brusquerie succédant à l’attente-qui se réalise parfois par un mot, une phrase, une jaculation, voire une grossièreté, un pied de nez…ces sortes de pantalonnades ou clowneries n’ont de sens qu’au regard d’une longue préparation subjective.143»

Ce rien (vide) mental du Zen se réalise avec un signifiant. Mais un signifiant qui ne

saurait se signifier lui-même n’y suffit pas pour le représenter. Il faut qu’il y ait un

autre signifiant pour que celui qui représente le sujet puisse jouer totalement sa

fonction. Pour expliquer la nécessité au minimun de deux signifiants, Lacan parlait de

ceci:

« Si vous découvrez dans le désert une pierre couverte de hiéroglyphes, vous ne doutez pas un instant qu’il y eu un sujet derrière pour les inscrire. Mais que chaque signifiant s’adresse à vous: c’est une erreur, la preuve d’ailleurs, c’est que vous pouvez n’y rien entendre. Par contre, vous les définissez comme signifiants, de ce ce que vous êtes sûr que chacun des signifiants se rapporte à chacun des autres. Et c’est de ceci qu’il s’agit dans le rappel du sujet au champ de l’Autre. 144»

Pourtant qu’est-ce que c’est que le sujet qui est représenté par un signifiant pour un

autre signifiant? La réponse se situe ailleurs145,

Si le signifiant se définit comme représentant le sujet auprès d’un autre signifiant, renvoi indéfini des sens, et si ceci signifie quelque chose, c’est parce que le signifiant signifie auprès de l’autre signifiant cette chose privilégiée qu’est le sujet en tant que

143 Ibid, Lacan disait : « à vrai dire, je ne saurais trop vous conseiller de vous méfier de toutes les

sottises qui s’empilent sous ce registre Zen. Mais après tout pas plus que sur la psychanalyse elle-même. ».

144 Lacan, Jacques, Les fondements de la psychanalyse, la version de staferla, leçon du 20 mai, 1964. 145 Lacan, Jacques, L’identification, la version de Staferla, leçon du 21 mars, 1962, inédit.

rien.

Nous avons évoqué plus haut que l’impuissance initiale de l’être humain était la

source originaire de tous les motifs moraux selon Freud. Cet impuissance impose au sujet de réaliser l’action spécifique par la voie du langage. Quand Lacan parle de l’aliénation, il introduit une autre impuissance qui est celui de notre pensée à cause de la dépendance du signifiant de l’Autre. Cette impuissance de pensée, qui est induit par le danger de l’état impuissant de naissance pour que la mort soit élidée, fabrique la coupure symbolique. Dans L’Éthique, sur ce point Lacan exprime ainsi :

« Cette coupure, elle est manifeste à tout instant par là:que le langage scande et

coupe tout ce qui se passe dans le mouvement de la vie146».

Et ensuite,

« À partir de ce moment (où Antigone franchit la limite de la condamnation)…franchi ce qui incarne chez elle l’entrée dans ce qui est, si l’on peut dire, le symétrique de cette zone au-delà, entre la mort et la vie, entre la mort physique et l’effacement de l’être…elle (Antigone), sans être encore morte, elle est déjà rayée du nombre des vivants. »

Enfin, pour expliquer l’empiétement de la mort sur la vie représenté par le héros

dans la tragédie, Lacan parlait de ceci:

«Pour nous, j'essaie de vous montrer qu'à une époque qui précède l'élaboration éthique de Socrate, Platon et Aristote, Sophocle nous présente l'homme et l'interroge dans les voies de la solitude, et nous situe le héros dans une zone d'empiétement de la mort sur la vie, dans son rapport à ce que j'ai appelé ici la seconde mort. Ce rapport à l'être suspend tout ce qui a rapport à la transformation, au cycle des générations et des corruptions, à l'histoire même, et nous porte à un niveau plus radical que tout, en tant

que comme tel il est suspendu au langage.147».

146 Lacan, Jacques, L’éthique, la version de staferla, leçon du 8 juin, 1960. 147 Lacan, Jacques, L’éthique, Paris: Seuil, 1986, p.331.

Ce rapport à la seconde mort est le rapport à l’être suspendu au langage. Il nous

montre que comment le jeu de signifiant introduit « un facteur léthal 148» au coeur de

la vie. En conclusion, par l’aliénation, on a un sens partiel et un non-sens qui constitue l’inconscient et un être rayé.

Ce facteur léthal peut bien présenter dans la sexualité. Si « être un homme » ou « comme une femme » est une symbole du développement individuel, c’est parce qu’une identité sexuelle se constitue dans le miroir de l’Autre par le scénario d’Œdipe, comme si la pulsion génitale était aussi soumise au champ culturel. Du coup, l’être humain devient un vivant sexué qui va chercher sa moitié sexuelle, c’est-à-dire cette partie de soi-même qu’il a à jamais perdu dans le processus sexué. Si après cette sexuation il n’est plus immortel, nous ne pouvons pas dire que ce serait à cause du facteur mort que le miroir symbolique vise à la sexuation? Du coup, la mort est un effet et à la fois une cause.

Nous voyons que la Bejahung est « le premier temps dans l’aliénation »149,

c’est-à-dire que le sujet surgit sous le S1. Par le premier temps de l’aliénation, le couplage entre le réel et le symbolique sans l’imaginaire se constitue. Pourtant, par l’entrée de l’autre signifiant pour que le Vorstellungsrepräsentanz S1---S2 se forme, il y a un autre temps de l’aliénation qui concerne l’Urverdrängung, le refoulement originaire.

Comme Lacan a dit ainsi:

« Lequel autre signifiant a pour effet l’«aphanisis» du sujet, la division du sujet pour autant que:« --le sujet apparaît quelque part comme sens, et ailleurs il se

148 Lacan, Jacques, Les fondements de la psychanalyse, la version de staferla, leçon du 27 mai, 1964. 149 Faladé, Solange, Le moi et la question du sujet, Paris: Economica, 2008, p.113.

manifeste comme fading, comme disparition». 150»

Et puis il ajoute ceci 151 : « Si l’autre signifiant est au niveau d’un autre, le sujet

s’évanouit ».

7.2.2 La séparation

Pour la séparation, il s’agit de l’achèvement de la circularité de la relation entre le sujet et l’Autre. La séparation est fondée sur la sous-structure de la réunion de l’aliénation. Cela concerne l’intersection entre les deux termes dans l’aliénation. Le sujet va rencontrer le manque de l’Autre entre les intervalles du signifiant binaire « S1-S2 ». Dans le discours de l’Autre, le sujet est devant l’énigme du désir de l’Autre. Comme dans le processus de la fabrication du graphe du désir, Lacan écrit cela:

« C’est pourquoi la question de l’Autre qui revient au sujet de la place où il en attend un oracle, sous le libellé d’un : « Che vuoi ? » « Que veux-tu ? » est celle qui

conduit le mieux au chemin de son propre désir…152»

C’est par ce qui ne colle pas dans le discours de l’Autre que le furet du désir est transmet au sujet. Le cas de petit Hans peut être un exemple sur l’énigme du désir de l’Autre. Il y a d’abord l’appréciation de la mère qui est portée sur le pénis, comme ce que Lacan a dit ainsi :

« Combien de mères, toutes les mères, devant le petit robinet de petit Hans ou de quelque autre, de quelque façon qu’on appelle, feront des réflexions comme——Il

(pénis) est fort bien doué…tu auras beaucoup d’enfants.153»

Dans la suite, Hans rencontre une autre phrase :

« En face de la monstration du pénis venu de la part de Hans, La maman lui dit : je

150 Lacan, Jacques, Les fondements de la psychanalyse, la version de staferla, leçon du 3 juin, 1964. 151 Ibid, leçon du 10 juin, 1964.

152 Lacan, Jacques, Subversion du sujet et dialectique du désir, in Écrits, Paris: Seuil, 1966, p.815. 153 Lacan, Jacques, Le transfert, Paris: Seuil, 2001, p.262.

vais te le couper. 154»

Ce qui ne colle pas dans le discours de l’Autre se loge entre le moment de l’appréciation de l’objet et celui de la depréciation du désir. Par ce point incohérent du couple primitif du signifiant, le représentant représentatif (S1-S2) est chu dans le dessous et constitue le point d’attrait du refoulement originaire.

Pour expliquer le manque qui est tiré de l’Autre par le sujet dans la séparation, nous

utiliserons deux graphes homologues155.

Le signifiant désigne que l’Autre comme trésor du signifiant au dernier

terme est marqué par le signifiant. C’est le signifiant d’un manque dans l’Autre. Il n’est pas dans l’ensemble des signifiants. Mais selon l’homologie entre les deux graphes, ce signifiant correspond à «rien».

La demande du sujet à l’Autre se balance entre le « rien peut-être » et le « peut-être rien ». Au niveau du « peut-être rien », il s’agit du message qui désigne l’ouverture par l’entrée d’un sujet dans le Réel. Il y une possibilité qui s’ouvre au sujet. C’est aussi au niveau inférieur du graphe du désir, à savoir l’aliénation où le couplage entre S1et S2 peut lui donner un sens. Et en même temps, cette possibilité est constituée par une attente dans la constitution du désir. Le sujet attend une réponse à la question « Che vuoi ? » de l’Autre. Dans la suite, au niveau du « rien peut-être » ou de la question, le sujet y tire un « rien » qui « prend toute sa valeur d’une substantificaiton

154 Lacan, Jacques, L’angoisse, la version de Staferla, leçon du 9 janvier, 1963.

du néant de la question elle-même »156. Cette éventualité du « rien » est impliquée

dans le passage du signe au signifiant qui concerne l’effacement de la trace. En face de cette question sur l’énigme du désir, l’Autre ne répond rien. Pour Lacan,

« L’impuissance de l’Autre s’enracine dans un impossible » 157 . C’est une

impossibilité qui correspond à l’interdiction du désir de l’inceste. Cette impossibilité nous renvoyer dans le séminaire intitulé « Le désir et son interprétation », et Lacan parle de ceci:

« Le sujet à un moment…a à choisir entre son objet incestueux et son sexe. S’il veut conserver l’un, il doit renoncer à l’autre. Je dirai que ce entre quoi et quoi il a à choisir à tel moment initial, c’est entre sa demande et son désir 158».

Comme ce que nous voyons dans la suite, Lacan a parlé de cela159: « Cette forme,

, elle est essentiellement, justement la reconnaissance de ce qu’a de châtré tout

ce qui, de l’être vivant, tente de s’approcher de l’être vivant tel qu’il est évoqué par le

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