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- L'INTENSIFICATION DE L'AGRICULTURE - CONCLUSIONS Plncée dans le contexte global du systèoe de production des Hautes

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CHAPITRE V - L'INTENSIFICATION DE L'AGRICULTURE - CONCLUSIONS

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L'absence d'instances représentatives et responsables de paysans au-près de tels services est un handicap certain. Ceux-ci se r~fugient derrière une adninistrntion que par ailleurs ils dùcrient en peronnence. C'est pourquoi les questions posées sur les redevances n'ont eu aucun écho et ont provoqué des réponses du type: "faites d'abord les travaux on verra nprès". LI1 question du renodelage des parcelles, quant à elle, a provoqué des débats assez violents d'où il ressort que les paysans ne souhaitent pas que l'on touche à leurs rizières. Le nonbre élevé d'explOitants agricoles sur une aussi petite surface exacerbe les divergences ; d'autant plus qu'il n'existe pas de structures tra-ditionnelles ou llodernes capables de jouer un rôle de nédioteur entre los 264 petits haneaux de la plaine qui foment autant de petites unités nutonones.

BOURGEAT (F.)

BURESI (J.M. )

FAUROUX

!ri CHAU

SIGY (G. de)

SIGY

(G.

de)

SIGY (G. de)

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BIBLIOGRt.PHIE SOMMAIRE

: Reconnaissanoe pédologique du périnètre d'Andranobe. 1968.

Tananarive. ORSTOM.

Inventaire agro-écononique du Vakinankaratra. 1968. Tana-narive. IRAM, cocrprenant :

- Milieu naturel et bibliographie. Docunent tRAM nO 177.

- La zone d'expansion rurale d'Antsirabe. Docunent !HAM nO 166.

- La zone d'expansion rurale de Betnfo. Document IRAM nO 180.

Les transforoatiuns d'une co~unnuté villageoise oalgnche:

Anbohidrannndriana (Valdnankaratra). 2 vol. 307 p. ronéo + 1 vol. annexe 77 p. ORSTOM. Tananarive. 1970.

: Etude socio-économque du périnètre d'Ambanoo 1968. Tana-narive. ORSTOM.

: Aspects éconocriques de la funure en rizières. Analyse du problème du redressenent de la fertilité en rizières par funure oinérale de fond dans le Vakinanknrotra. IRAM-IRAT 1967.

: Coopte-rendus d'essais concernant 10 diversification des cultures de collines dans le Valdnankaratra. 1967. Tana-nnrive. IRAM. Docunent nO 147.

: Econooie rurale et société villageoise. Exeople des Hauts-Plateaux malgaches. Revue de 10 Société Françoise d'Ec~·

nome Rurale. Nunéro spécial "L' agricul ture dans les pays tropicaux". Paris. 1971,

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CONCLUSIONS ŒillŒffiALES

Nous avons nené trois enqu~tes dans trois nilieux différents qui ont chacun leurs particularités et leurs contraintes physiques spéoifiques. Behara est handicapé par un nonque d' oou et des sols salés, Belanoty par le mmque d' eau égnlenent et par un fleuve capricieux et nal connu nais cependant indispenr>

sable \ la vie de cette petite plaine dont l'isolouent est le ccractère najeur enf'in, le périnètre d'lmdratsay, situé dons un nilieu naturel plus clénent que celui du Sud, voit son systène de drainage inopérant et son alinentation en eou défectueuse. Ces trois périnètres ont une caractéristique connune : la vétusté et l'insuffisance du réseau, en particulier pour Andratsay et Belrruoty. On peut en déterniner quntre grendes causes: l'agressivité du clinat, le flanque de noyens, les conflits internes entre paysans et l'absence de rapports confiants entre l'adninistration et 10 populo tion. Il ne nous appartiont pas de déterniner quel devrait ~trü le type de rapports idéal anis ù travers nos observations

no~s pouvons d~ga8.r une série de souhaits quasi-unanines quelque soit le1~

origine. En dépit des profondes différences d'organisation sociale entre les

"Vakinankara tra", les Tanosy et les Tandroy, des soucis unanines se sont rumi-festés, des craintes cormunes et des réactions senblables devant toutes les in+'er-ventions provenant de l'extérieur.et J:'urçues"col1oe dEntant.:1tivœde;-do~inctdton,

C' es t pourquoi les paysans rmnifestent une néfiance certes proverbiale nais qui confine à la répugnance devant les techniciens et les agents de l'od~inis­

tration, ornés de bonne volonté nais le plus souvent incapables de sortir de leur propre rationalité écononique occidentale ; ceux-ci s'étonnent après coup de l'inconpréhension totale qui règne entre eux et les paysans, voire de l'ab-sence conplète de dialogue réel. La réponse aux questions qui nous étaient posécG dans le nDrché d'étude s'inscrit dans cet état de fait général et l'on ne s' étonnera pas de ré[lctions qui peuvent ôtre jugées "négntives" car celles-ci, cohérentes dans leur contexte, deviennent sans signification dans le nodèle tout autre où ces questions ont été posées. Pour en finjr avec cc dialogue de sourds un certain nonbre de préalables doivent ôtre levés de pDrt et d'autre.

En

par-ticulier, il ne faudrait pas qu'une restructuration de ces périnètres accentue encore cette inconpréhension entre deux Dondes différents au risque de voir à nouveau ces réseaux dons dix, quinze ou vingt ons dans un état de dégradation

...

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tel que de nouvelles études et de nouveaux travaux dons le G~oe esprit ne perpé-tuent une situntion qui ne peut que s'aggraver en raison d'une pression dénogra-phique de plus en plus forte sur les Hautes Terres ou do ln fniblesse des ressou:'-ces nnturelles du Sud.

Ln population, exceptés quelques privilégiés, ressent dans eon ensenble la nécessité de gronds trnvaux d'infrnstructure qu'elle sait ne pas ~tre capable.

de réaliser unis qu'elle souhaite contrôler. Le problèno réside en foit dans co contrôle de ln populntion sur des interventions extérieures nécessaires parce qu'elle ne dispose ni de noyons techniques ni de noyens fimmciers adéquats ; ceux qui ne souhaitent pes d'anénagenents parce que leur position privilégiée (par rapport à la terre ou à l'eau) les en dispensent nonentanénent seront un jour anenés à les accepter et n~ne ù les denander sous la pression des autres.

A ce nonent là, ils tenteront de récupérer à leur profit les trnvaux réalisés.

Les rapports sociaux antérieurs peuvent alors évoluer dans trois directions : ou ils seront renforcés, ou bien ceux-ci seront profondénent Dodifiés à l'intérieur de leur cadre initial, ou bien alors ils seront totalenent bouleversés si l'on-senble des paysans intéressés Il su profiter d'une nanière é~litairede réalisa-tions destinées en fin de conpte à Tlodifier des systènes de production anciens.

Schénntiquenent ce sont là les trois voies d'évolution possible consé-cutives à une restructuration efficftce de cos réseaux, c'est-à-dire qui aura su croer des auéliorations techniques réelles.

Aujourd 'hui se pose donc un double problène : réaliser des traVDUX in-·

portants en accord nvec la populntion et veiller à ce que cette population en tire réellenent parti. Quelle organisation faut-il susciter pour que des inpérn-tifs techniques soient respectés et pour quo la population puisse en contrôler les effets; c'est-à-dire pour notre cas particulier nssurer l'entretien du réseau et une juste répartition des eaux ?

On peut résuner brièvenent quelques types possibles d'organisation en fonction do ce qui se pratique déjà ou de ce que l'on pourrnit suggérer de nouveau :

- un type "lourd" reposant sur une société d'état qui préside aux trn-vnux dans leur totalité, aux renodelages fonciers,

à

l'entretien du réseau, à la distribution des eaux et à le vulgarisation de techniques nouvelles. Présentant

..

"

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l'avantage d'intégrer ces diverses nctivités, cette solution ne peut éviter les organigrarules conplexes et ln bureaucratisation ; les problènes paysans devien-nent alors secondaires por rapport à des objectifs fixas d'en haut. Outre son coat élevé, ce genre d'organisation a toutes chances de ne pas survivre au dé-part des capitaux et des techniciens étrangers. Enfin, la réputation de ce type de société n'est plus à faire et les paysans les rejettent à priori.

- un type "nixte", voisin de ce qui est assez répandu nctuelleuent et basé sur l'nction parallèle de divers services conne le Génie Rural, l'Agricul-ture, l'Elevage ou d'autres instances de type URER (1). Chaque service est responsable de son secteur et il y a peu d'actions coununes. On tonbe dans l' excès inverse du précédent, sans aucune centralisation ,lais porfois avec davan-tage de consultations avec le nonde paysan selon lA qunlité des agents et l'ar-ticulation de leur action avec celle des agents de l'adninistrotion territoriale (chefs de canton, sous-préfets). Il est évident que le pouvoir ne peut se uontror à la fois répressif et éducatif et l'irruption de gendarnes pour la verification des cartes d'inpôt lors de réunions de paysans chez un vulgarisateur ne rend plus crédible l'action de celui-ci.

Ce type d'organisation ne peut se concevoir quo s'il existe des struc-tures de participation du nonde rural auprès des instances techniques qui pren-nent les décisions.

- un type "non interventioniste" caractérisG par la prise en chnrge conplète du réseau par la population, de l'ontretien à la distribution des eaUY~

nu recouvreuent des redovances et à la naîtrise de la diffusion des techniques anéliorées (engrais, senences, etc ••• ). Cette solution, considérée conne utopi-que, n'a janais été essayée. On peut rétorquer bien sar que la faible technicité des paysans et leur bas niveau d'instruction conduiraient à des catnstrophes.

C'est là que pourrait intervenir une solution qui pernettrait à des techniciens, en nonbre restreint et dotés à ln fois de conpétences et de noyens, de résoudre les problènes uniquellent techniques dans une étroite collaboration avec ln popu-lation. COllilent peut-elle s'opérer alors que les paysans ne sont pas orgonisés \ des niveaux suffisannent élevés. En effet les seules instances connunautnires sont les "fokonolonn", sorte de rassenblenent des hOillles adultes d'un village

...

(1) U.R.E.R. : Unité Régionale d'Expansion Rurale.

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et qui en fait recouvrent plusieurs réalités diff8rentes selon les régions de Mndc.lgascar et qui ne sont bien souvent que le lieu où s'exerce 18 donination des "notables" et le paravent du village face à. l'extérieur. Cependant, le fokonolonn peut pernettre l'expression de tous et dans bien des régions c'est lui qui prend des décisions collectives après discussions et approbation à l'unaninité de ses nenbres. Ln recherche de cette unaninité est difficile et peut nuire nu bon fonctionnenent de l'ensenble en enrayant les prises de déci-sion ; par contre, quand une décidéci-sion est prise elle est exécutoire innédw te··

nent. De nonbreux fokonolono. fonctionnent ainsi et il n'est ~~s illusoire de vouloir les nssocier à la gestion de réseau. Le grand problène réside dans l~

Ilultiplication des fokonolono. au nivenu d'une plaine et leur intégrntion dnns une instflnce qui les fédéralise et qui pernette de régler les conflits qui ne nnnqueront pas de surgir entre eux. En pnrticulier, on retrouvera dans cette instance fédéralisante les conflits entre les paysans do l'aDont et coux de l'aval.

Pour conclure sur les attitudes globales des paysans devant d'éven-tuels travnux de restructuration et tout ce que celn suppose, nous pouvons dire que ceux-ci souhnitent des nnénngenents pour avoir de l'eau à BGhnra et à Be-lanoty nais ils ne désirent pas que cela entraine des ch.'mgenents trop profonds dans la répartition des terres qui doit être idontique nprès les trnvaux à ce qu'elle était avant. Le nonde paysan veut nnîtriser les transfornntions inhéren-tes à ces travaux et se garder de toute intervention étrangère, en particulier de l'implantation de nigrants. Dans la région d'Antsirabe, le problène est plus conplexe ; en effet, les rapports entre l'adninistration et la population y sont tendus et on a pu y observer des attitudes contradictoires, glo1x!lenent et individuellenent. La population a tendnnce à nttendre benucoup trop du Ilfo.nja-kano." unis en n~ne teups elle rejette tout ce qui vient de lui et les difficul-tés du GOER s'expliquent aussi bien par les problènes pureuent tochniques de ln plaine d'Andrntsay que par ce phénouène de rejet. A côté de celn on assiste à 1Jn~

série de jeux personnels d'opportunistes qui tentent de se placer au détrinent des autres et qui arrivent, dans une large Desure, à f~ire repousser toute so-lution de type réforniste qui tendrait à corriger les inégalités foncières au profit des plus dénunis~ Do plus, cette région d'Antsirabe connait une série d'autres problènes conne ceux de 10 culture pluviale sur collines et de l'élevnge q1l repoussent quelque peu celui de l'anénngeuent d'une plaine à riz.

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Celn nous pernet de conclure sur ln nécessité de ne pas agir en ordre dispersé sans toutefois tonber dons le travers de structures trop lourdes. A Antsirabe, les activités rurales sont fort nonbreuses et en gronde partie rat-tachées à la ville; toute action doit en tenir conpte à Beharo et à Belanoty les problènes d'eau sont les plus urgents unis il faut les r~acer dans leur contexte régional que sont les vallées du r~~ndrnre et de l'Onilahy et dnns l' ensenble des activités de la vie rurale ofin d'une p8rt de ne pns accentuer lu désarticulation actuelle entre Itagriculture et l'élevage qui conduit à une dininution de celui-ci et une ougnentntion des phénorlènes d'érosion et d'en-sablenent, handicap najeur de ces petites plaines, et d'autre port afin de ne pas créer de déséquilibres intra et inter-régionaux difficilos à corriger après coup. Pour terniner, nous insisterons sur ln nécessité de voies de coonunicn-tions correctes, condition nécessaire à l'écouletlent des produits et à l'inser-tion de réseaux jusqu'ici totalenent isolés de leur contexte régional.

TABLE DES MATIERES

- INTRODUCTION GENERALE

- PREMIERE PARTIE : LE PERIlYJETRE HYDRO-AGRICOLE DE BEHARA - INTRODUCTION

- CHAPITRE l - PRINCIPAUX PROBLEMES POSES PbR LE MILIEU NATUREL POUR UNE AMELIOMTION DU SYSTEME DE CULTURE

- CHAPITRE II - DONNEES SUR LA POPUIJ.TION

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2.1 • Généralités - Localisation de la populntion 18 2.2. Structures de la population par sexe et par ~ge 19

2.3. Croissance de 10 population 23

2.4. Mouvenents de populotion 24

2.5. Conposition des fOI'lilles 27

2.6. Scolarisation 37

- CHAPITRE III - STRUCTURES FONCIERES - STRUCTURES DES EXPLOITnTIONS AGRICOLES

3.1. Structures foncières 3.2. Modes de foire-valoir

3.3.

Structures des exploitations

- CHAPITRE IV - L'ENVIRONNEMENT DU PERIMETRE DE BEHARA

- CHAPITRE V - L'INTENSIFICATION DU SYSTEME DE PRODUCTION LIEE RF..3TRUCTURATION DU RESEAU - COnCLUSIONS

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