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Les infomédiaires et la mobilité

Dans le document Prospective du m-tourisme (Page 97-102)

3.   Stratégies des acteurs

3.8.   Les infomédiaires du voyage

3.8.2.   Les infomédiaires et la mobilité

Principaux enjeux liés à l’évolution du secteur

Pour les géants du net, l’enjeu principal d’une utilisation de leurs services par des voyageurs et des professionnels du tourisme est précisément l’accès en situation de mobilité. Par conséquent, Google, Facebook, Mappy, et dans une moindre mesure Yahoo, cherchent à décliner leurs services sur smartphones et tablettes afin de proposer aux utilisateurs une expérience optimisée.

Google et le tourisme

Alors que les autres moteurs de recherche concurrents de Google (Yahoo !, Bing) ont une stratégie e-tourisme centrée sur une seule et unique plate-forme agrégeant de nombreuses fonctionnalités, Google Travel développe des outils spécifiques pour chaque besoin du cycle du voyageur - Rêver, Rechercher, Réserver, Vivre une expérience et Partager, créant ainsi un réseau de services interfacés proposés dans une quinzaine de sites et d’applications :

- Google Places indexe non pas des pages web mais des lieux réels, auxquels seront progressivement associées l’ensemble des informations relatives à ces lieux : catégories d’établissement, horaires d’ouverture des boutiques, menus des restaurants… , ainsi que les opinions laissées par les voyageurs sur Google Places, mais aussi Tripadvisor, Qype, Hotels.com…

- Google Flight : suite au rachat d’ITA Software, Google a mis en place une plate-forme de recherche de vols simple avec une présentation graphique liée à Google Maps. Ce service n’est pour l’instant disponible que sur les États-Unis et, étonnamment pas en version mobile. Mais il laisse présager des développements sur d’autres pays et d’autres types de prestations, voire l’ajout d’une brique de réservation ;

- Google Hotel Finder : un comparateur d’hôtels connecté aux sites de réservation en ligne ;

- Google City Pages, un guide de visites qui référence hébergements, restaurants et lieux de visite avec avis d’utilisateurs. Cette offre ne couvre actuellement que 6 villes aux États-Unis ;

- Google Art Project, une présentation de 11 grands musées avec des vues panoramiques des œuvres et des salles et la possibilité de zoomer avec un grand niveau de détail ;

- Etc.

Recensement des sites et applications mobiles

Un recensement à grande échelle des sites et applications mobiles lancés par les infomédiaires serait délicat à effectuer car le champ des acteurs est très ouvert, couvrant aussi bien des offreurs d’envergure internationale que des éditeurs locaux. On peut relever que :

- la plupart des guides touristiques (Routard, Gallimard, Hachette, Petit futé, Lonely Planet, Michelin…) ont une présence par des sites ou applications mobiles, qui ne couvrent cependant pas l’ensemble de leur collection ;

- les comparateurs et sites d’avis spécialisés sur le tourisme sont en revanche peu présents sur ces médias, si l’on excepte les majors tels que TripAdvisor, Holidaycheck, Easyvoyage ou Jetcost ;

- les spécialistes de la recherche locale, de même que les sites de réseaux sociaux sont très présents sur le mobile.

Concernant les caractéristiques des sites et applications :

- en dehors des éditeurs de guides, toutes les applications mobiles sont gratuites.

Il s’agit au minimum pour les éditeurs de guides de voyages d’applications

« vitrines », aiguillant vers un service payant ;

- les applications payantes sont précisément l’apanage des éditeurs de guides de voyages ;

- les éditeurs d’applications sont tous présents sur l’iPhone, et le déploiement sur les autres plates-formes dépend des moyens disponibles ;

- le développement de sites Internet mobiles optimisés est systématique chez les spécialistes du tourisme, alors qu’il est occasionnel pour les géants du net.

Tableau 17 : Présence Internet mobile des infomédiaires

Acteurs

Applications gratuites

Applications payantes

Plate-forme mobile prioritaire

Site Internet mobile

Éditeurs de guides

Applications vitrines,

services à faible valeur ajoutée

Déclinaison d'applications par destination ou par fonction (guides de

conversation) Apple Store Non Acteurs de la

recommandation

locale Systématique Non

Non,

recherche de l'ubiquité

Oui, quitte à proposer les fonctionnalités basiques

Spécialistes du

tourisme Systématique

Non, des versions pros peuvent éventuellement être payantes

Non,

recherche de

l'ubiquité Systématique

Géants du net Systématique

Non, à l'exception d'une application GPS de Mappy

Non,

recherche de

l'ubiquité Variable

Source : IDATE

Les fonctionnalités clés et les contenus d’information

Il apparaît pertinent de distinguer ici la situation des éditeurs de guides de celle des autres infomédiaires.

Chez les éditeurs de guides

Une première analyse de l’offre de guides sur mobiles permet de rendre compte de leur logique de fonctionnement, qui se déploie à deux niveaux :

La transposition dans l’univers mobile des savoir-faire traditionnels En témoignent les fonctionnalités suivantes :

- informations pratiques (formalités administratives, décalage horaire, réseau électrique, système bancaire, communications, etc.) ;

- informations historiques et culturelles ;

- liste des incontournables touristiques et suggestions de visites ; - plans du territoire (à différentes échelles) ;

- plans des réseaux de transport en commun ;

- conseils d’hébergement (avec informations d’emplacement et de contact) ;

- conseils de restaurants, bars, pubs, discothèques (avec informations d’emplacement et de contact).

Les éditeurs pure players, et à leur suite les éditeurs issus du monde de l’édition papier, ont enrichi les produits basiques pour ne pas proposer aux touristes un simple PDF « copié collé » de la version imprimée. A minima, les éditeurs conçoivent désormais des guides structurés dans une optique de lecture numérique sur un terminal mobile. Le premier niveau consiste alors à enrichir les guides en apportant une couche multimédia au contenu texte issu du guide imprimé.

Des fonctionnalités tirant parti du contexte de mobilité

D’autre part, les éditeurs tentent de réinventer leur offre pour tirer profit des fonctionnalités propres au mobile et ainsi créer de la valeur, justifiant ainsi une contribution directe du touriste.

Certaines applications des Guides Michelin, (Guides Verts et Guides Verts Week-End) illustrent la réorganisation des guides pour une lecture sur mobile :

- des liens internes ; une zone « flashée » est cliquable et amène directement à la page pertinente ou encore une fonctionnalité « retour sommaire » est insérée sur chaque page du guide ;

- des liens externes permettant de se rendre sur un site Internet tiers ; une fenêtre s’ouvre qui charge le navigateur web sans sortir de l’application ;

- la lecture de vidéos hébergées aussi bien sur une plate-forme telle que YouTube, Dailymotion, Kewego, Brightcove ou sur un serveur dédié ;

- la lecture de sons comme des MP3 embarqués dans l’application ou via un lien externe ;

- un éditeur de diaporama mis en ligne par le prestataire technique permettant à l’éditeur de générer des défilés d’images ;

- une fonctionnalité déclenchant l’appel téléphonique (sans besoin de numéroter) d’un site touristique, hôtel, restaurant ou magasin signalé dans le guide.

D’autres éditeurs mettent en avant les fonctionnalités d’orientation (localisation, déplacement) tout en soulignant le fait que l’utilisateur n’a pas besoin d’être connecté à Internet au moment de l’usage, les cartes étant téléchargées avec l’application au moment de l’achat.

Les principales fonctionnalités d’orientation sont les suivantes :

- « Vous êtes ici ». La position de l’utilisateur de l’application s’affiche sur une carte stockée localement ;

- l’affichage d’une liste de points d’intérêt à proximité. Certaines applications comme celles de Tripwolf, mtrip ou encore des applications du catalogue Guide du Routard proposent la réalité augmentée pour l’affichage des résultats (pas de connexion Internet requise) ;

- l’indication de l’itinéraire à suivre pour se rendre d’un point A à un point B.

L’utilisation des fonctions d’orientation lors du séjour n’entraîne donc pas de frais de roaming sauf si l’utilisateur se connecte sciemment pour télécharger une mise à jour de l’application (pour les guides ayant recours aux contenus UGC – User Generated Content) ou pour poster lui-même des contenus (notes, critiques, photos). Au moment du téléchargement de l’application, Tripwolf laisse par exemple trois choix à l’acheteur : télécharger uniquement le texte, télécharger le texte et les cartes ou encore télécharger le texte, les cartes et les photos.

Enfin, les pure players peuvent ajouter à leurs contenus propres ceux générés par les utilisateurs, c’est le parti pris par Tripwolf. Le pure player permet aux acheteurs de donner une note aux points d’intérêt touristique ainsi qu’aux commerces et d’écrire des commentaires. Un utilisateur peut d’ailleurs ajouter au guide un endroit non encore répertorié. En outre, Tripwolf encourage ses clients à documenter leur séjour en prenant des photos qu’ils pourront ensuite éventuellement partager avec la communauté s’ils créent un compte Tripwolf sur le site Internet de l’éditeur.

Figure 29 : Communication du Guide du Routard sur l’utilisation hors ligne de la géolocalisation

-

Source : Guideduroutard.com

Chez les autres infomédiaires

À la différence des éditeurs de guides, les infomédiaires ne partent pas de la case papier pour atteindre le mobile, mais du web fixe. C’est donc par comparaison avec cet univers qu’il convient d’évaluer les fonctionnalités offertes sur le mobile :

Tableau 18 : Spécificités des fonctionnalités proposées sur le mobile par les infomédiaires Spécificité du mobile

Comparaison Pas de spécificité

Recherche locale Affichage en fonction de la proximité Orientation Itinéraire depuis la position de l’utilisateur

Fonctions sociales Signalisation de sa présence sur un lieu (check in) Localisation de ses amis

Personnalisation Prise en compte des paramètres enregistrés sur le mobile

In fine, les fonctionnalités proposées sur le mobile sont très proches de celles proposées sur le web fixe, la différence majeure tenant à la géolocalisation.

Du point de vue des professionnels du tourisme, nombre d’infomédiaires offrent des outils de marketing direct pour contacter directement les utilisateurs de mobiles. Le référencement sponsorisé ou encore la mise en avant d’offres promotionnelles par des commerces à proximité de l’utilisateur (Toptable, Google Latitude, Foursquare) constituent les principaux leviers marketing pour les professionnels.

Enfin, Facebook, qui compte plus de 500 millions de membres, représente une interface stratégique entre un public de touristes potentiels, les infomédiaires et les professionnels du secteur. Les interactions entre ces différents types d’acteurs s’y réalisent notamment par le biais d’innombrables applications.

Tableau 19 : Exemples d’applications Facebook sur le tourisme

Application Editeur Description

Cities I've

visited TripAdvisor

Carte interactive affichant les villes visitées par un utilisateur, finalité de partage d'expériences avec les autres contacts

TripWow TripAdvisor

Outil de création de diaporamas avec des effets multimédias

Bing Travel

Wish List Microsoft

Liste d'endroits à visiter, ouverte aux recommandations d'amis et en lien avec le comparateur Bing Travel Bonvoy Bonvoy Inc Aide à la planification de voyages de groupe TripIT TripIT

Partage des plans de voyages avec son réseau de contacts, suggestions et rencontre de gens sur place

Gtrot

Get Out Of Cambridge Inc

Repérer « qui est allé où » dans son réseau de

contacts, trouver les bons plans touristiques du moment et identifier les amis à proximité

Holiday Match

Maker Halifax

Utilise les informations du profil pour proposer des séjours censés correspondre aux goûts de l'utilisateur

Source : IDATE

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