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2.1 - Botanique d’Ignatia amara

Le terme Ignatia amara72 s’emploie pour désigner la plante Strychnos ignatii Berg.(Figure 1376) qui appartient à la famille des Loganiacées. Elle est communément appelée Fève de Saint-Ignace. C’est le jésuite Georg Joseph Kamel qui a été le premier à la nommer en référence à Ignace de Loyola, fondateur de l’ordre des Jésuites. Les indigènes, quant à eux, la nommaient igasud ou iga-sr. Originaire des Philippines, cet arbrisseau tropical grimpant peut monter jusqu’à la cime des arbres les plus hauts. Il comprend de nombreuses vrilles et peut revêtir un aspect épineux. Sur un tronc de 10 cm d’épaisseur, se distingue une écorce lisse et rougeâtre. S’ensuit une tige relativement forte et grimpante associée à de nombreux rameaux minces, longs, cylindriques et duveteux77,78.

Les feuilles opposées sont de forme elliptique ou ovale à 3 nervures majeures. Finement acuminées, ces feuilles pétiolées mesurent 6 à 20 cm de long sur 3 à 7 cm de large.

L’inflorescence est en grappe composée représentée par une corolle tubuleuse blanchâtre et un calice campanulé pourvu de dents.

Le fruit, quant à lui, est une baie globuleuse d’environ 10 cm de diamètre, de couleur jaune orangé. Il renferme environ 40 graines ovoïdes, irrégulières, aplaties serrées les unes contre les autres. Ces graines, contenues dans la pulpe jaunâtre du fruit, arborent une couleur brun mat et sont très amères, ce qui confirme leur toxicité77,78.

Enfin, concernant l’habitat d’Ignatia amara, elle pousse dans les îles des Philippines mais est aussi cultivée en Chine, en Indochine et en Inde.

La partie utilisée en thérapeutique est la graine séchée49 (Figure 1479).

Figure 13 - Strychnos ignatii Berg.

Figure 14 - Graines séchées d'Ignatia amara

2.2 - Composition chimique et actions physiologiques d’Ignatia amara

La partie utilisée en thérapeutique étant la graine séchée, les principes actifs sont donc contenus à l’intérieur du fruit.

Cette fève séchée contient à la fois des alcaloïdes mais aussi des polysaccharides (mannanes et galactanes). Les alcaloïdes, responsables des actions de la plante, sont représentés en faible quantité puisqu’ils sont présents à seulement 3 à 4%. Les deux alcaloïdes actifs sont la strychnine à 60% et la brucine à 40%. D’une manière générale, ils viennent exciter le système nerveux central49,80.

La strychnine, alcaloïde très toxique, vient en effet stimuler le SNC par une majoration des perceptions sensorielles comme le goût, l’odorat, le toucher ou encore la vue. Il vient également stimuler la moelle épinière et entraîne donc une irritabilité médullaire et une élévation de la tension. Des signes d’anxiété, de sensibilité à la lumière, de spasmes musculaires, de douleurs, de convulsions sont autant de symptômes révélateurs d’une intoxication49,69,80.

Il est important de veiller au surdosage puisque seulement 0,2mg/kg de strychnine est mortel. Cela s’explique par une excitation tétanisante des centres bulbo-médullaires associée à des spasmes et des convulsions violentes. La mort se fait par une asphyxie provoquée par la contraction du diaphragme. Les barbituriques représentent l’antidote de choix en cas d’intoxication à Ignatia amara49,69,80.

2.3 - Indications d’Ignatia amara en homéopathie

Ignatia amara est indiqué lorsque le stress entraîne une hypersensibilité et/ou une hyperactivité75. Les signes se manifestent de différentes façons75 :

 Sensation de boule dans la gorge, de nœud à l’estomac

 Spasmes musculaires

 Palpitations

 Crampes digestives

 Hypersensibilité aux émotions, aux peines

 Insomnies passagères

Cette souche concerne ainsi une suite de chagrin, une déception sentimentale, un deuil, une peur, une vexation mais aussi dans le trac par anticipation74.

La posologie recommandée est de 3 à 5 granules 15CH 3 à 5 fois/jour puis elle sera progressivement diminuée. Une dose de 30CH peut être associée au réveil.

3 - Staphysagria

3.1 - Botanique de Staphysagria

Staphysagria72, plus précisément Delphinium staphysagria (Figure 1581), est une herbe de la famille des Renonculacées. Elle possède plusieurs appellations françaises : Staphysaigre, Herbe aux Poux, Herbe aux goutteux ou bien raisin sauvage. Originaire d’Europe méridionale, cette plante herbacée vivace est annuelle ou bisannuelle et mesure entre 70 à 150 cm. Sa racine principale est à la fois persistante et fibreuse. Par ailleurs, elle possède une longue tige dressée (jusqu’à 1 m de hauteur) recouverte de poils. De cette tige émanent des rameaux étoilés82,83,84.

Les feuilles fines et allongées sont palmatilobées – palmatifides, c'est-à-dire qu’elles possèdent des lobes digités en éventail. De disposition alterne ou basale, elles sont de couleur vert brillante sur la face supérieure et sont armées d’un pétiole.

Les fleurs (Figure 1681), quant à elles, sont de couleur bleu-violet clair et sont disposées en grappe. De même, ces fleurs velues inodores possèdent un éperon très court dirigé vers le bas.

Le fruit est un follicule composé de 3 carpelles velus et ventrus. Le fruit renferme des graines ovoïdes – trigones munies d’alvéoles sur leur surface, ce qui leur confère une certaine rugosité.

Enfin, concernant l’habitat de la staphysaigre, elle pousse en Europe, notamment dans les champs de céréales, sur les bords des chemins et plus particulièrement dans des sols enrichis en calcaire82,83,84.

La partie utilisée en thérapeutique est la graine (Figure 1784).

Figure 15 - Delphinium staphysagria

Figure 16 - Inflorescence de Delphinium staphysagria

Figure 17 - Graines de Delphinium staphysagria

3.2 - Composition chimique et actions physiologiques de Staphysagria

Les graines de Staphysagria comprennent à la fois des glucosides mais également divers alcaloïdes diterpéniques que sont la delphinine, la delphinoïne, la delphisine et la staphysagroïne.

Dans la Matière médicale pure, Hahnemann décrit les principales actions de ces alcaloïdes sur l’organisme49 :

 Action sur le système nerveux central se caractérisant par une phase d’excitation primaire suivie d’une dépression avec irritabilité.

 Troubles génito-urinaires s’accompagnant d’une inflammation des muqueuses (irrégularité du cycle hormonal, cystite, écoulements génitaux, etc.)

 Troubles cutanés (irritation, eczémas suintants, chalazion, orgelets par exemple) Ces alcaloïdes, très toxiques, peuvent entraîner des intoxications graves. Cela se manifeste par, dans un premier temps, une excitation, qui se traduit par l’apparition de spasmes, de convulsions, d’une mydriase et d’une incoordination. Des signes digestifs tels que des diarrhées et des vomissements mais aussi des signes cardio-respiratoires d’arythmie, de fibrillation auriculaire, de dyspnée, ou encore de bradypnée sont aussi les témoins d’une telle intoxication. Il est important de stipuler qu’un surdosage peut évoluer vers un décès par asphyxie.

3.3 - Indications de Staphysagria en homéopathie

La staphysaigre est un médicament indiqué dans les situations psychiatriques suivantes :

 Dans les suites de colères intériorisées, d’une vexation mais également à la suite d’échecs ou d’humiliations74 : notion d’hypersensibilité et de révolte avec des répercussions à la fois psychiques et somatiques.

 Dans les insomnies

La staphysagria est également indiquée lors de douleurs digestives, génitales apparaissant après une colère mais aussi dans d’autres pathologies hors indication anxieuse (orgelets à répétition, caries, eczéma, etc.)85.

Cette souche s’utilise à raison d’une dose de Staphysagria quatre matins de suite en échelle (9, 12, 15 et enfin 30CH le 4ème matin) puis d’une dose Staphysagria 30CH par semaine à une fois par mois selon l’amélioration des symptômes72,74.