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Chaque être humain est confronté dans sa vie à un état de stress plus ou moins important. Ce stress peut être occasionné par plusieurs éléments en lien avec la vie quotidienne : activité professionnelle, conflits familiaux, changements brusques de la situation de vie notamment. Cet état peut être tantôt positif, tantôt négatif car il dépend de la manière dont il sera géré par la personne. Le stress et l’état anxieux constituent un facteur de risque de décompensation psychique, car il est possible de se sentir dépassé par des évènements de la vie difficiles à gérer comme une instabilité financière, payement du loyer, logement, rupture amoureuse, divorce. Il est possible de contenir ce stress en fonction des ressources et des mécanismes de défense.

Les facteurs de protection sont des ressources que l’être humain mobilise en cas de difficultés rencontrées au cours de sa vie. Le but étant de le protéger, de le conserver à long terme contre les conséquences possibles du stress.

Le rapport de l’Observatoire Suisse de la santé (OBSAN) écrit par Daniela Schuler, psychologue et cheffe de projet scientifique à l’OBSAN, et Laila Burla, sociologue et cheffe de projet scientifique à l’OBSAN, en 2012 concernant la santé psychique en Suisse, aborde différents facteurs de protection tels que:

• « La satisfaction

• Le sentiment de maîtrise de sa propre vie

• Le soutien social » (Schuler, D. & Burla, L., 2012. p.32)

La satisfaction

La satisfaction est un facteur positif dans l’accomplissement de la vie. En effet, il apporte confiance en soi, sentiment de plénitude et de bien-être et peut avoir des effets bénéfiques sur l’état psychique dans la vie quotidienne.

Selon le petit Larousse illustré, la satisfaction se définit comme « contentement, plaisir qui résulte de l’accomplissement de ce qu’on attend, de ce qu’on désire » (Le petit Larousse illustré, 2007, p.961).

La satisfaction est multidimensionnelle. Cela peut englober la satisfaction de sa santé, au travail, dans sa vie de couple, dans sa vie sociale notamment. Elle peut valoriser la personne, l’amener à un dépassement de soi dans certaines situations et augmenter sa motivation à faire certaines activités.

En revanche, un manque de satisfaction peut avoir des conséquences négatives sur la personne d’un point de vue physique et psychique (dépression, tristesse, risque de suicide).

Selon Schuler et Burla « un faible degré général de satisfaction induit communément un risque plus élevé de souffrir de problèmes psychiques » (Schuler, D. & Burla, L., 2012. p.32).

Certaines personnes présentant un degré de satisfaction bas peuvent éprouver une baisse de l’estime de soi, une incompréhension de la situation et un manque de motivation à effectuer certaines activités. Cela peut entraîner dans certains cas un repli sur soi et un isolement social. Les professionnels de la santé aident ces personnes à mettre en évidence les aspects positifs de la vie afin d’influencer le regard porté sur la vie. Le but étant de positiver et de mobiliser les compétences et les ressources disponibles.

Sentiment de maîtriser sa vie

Le sentiment de maîtriser la vie atténue le stress qu’il est possible de ressentir dans le quotidien. En effet, il va permettre d’anticiper certains évènements pouvant être source de stress. Ce sentiment de maîtrise augmente avec les années, car l’acquisition d’une certaine expérience de la vie permet d’être plus à même de faire face aux évènements difficiles. Les personnes ressentent moins d’incertitude concernant l’avenir car elles ne sont pas forcément confrontées aux décisions qu’elles devaient prendre étant plus jeune (choix de formation, gestion du logement, payement du loyer, vie d’étudiant).

Le rapport de la santé psychique en Suisse (OBSAN) dit que le sentiment de maîtriser sa vie est « l’appréciation subjective d’une personne quant à l’influence qu’elle peut exercer sur sa propre vie. Les personnes chez qui ce sentiment est fort sont convaincues de pouvoir déterminer le cours de leur propre vie (sentiment de maîtrise intérieure de sa propre vie) ». (Schuler, D. & Burla, L., 2012. p.35).

En revanche, le sentiment de manque de maîtrise de la vie peut entraîner une source de stress, car la personne peut ressentir une incertitude liée à son avenir.

Par conséquent, la maîtrise de sa vie peut être un facteur de protection car il est valorisant, libérateur, rassurant, sécurisant, et influe sur la prise de décision et sur la

manière de vivre sa vie. Selon Daniela Schuler et Laila Burla : « un fort sentiment de maîtrise de sa propre vie est lié à un meilleur état de santé en général, à une plus grande satisfaction quant à ce que la vie leur apporte et à une meilleure gestion du stress» (Schuler, D. & Burla, L., 2012. p.35). Les auteurs rajoutent que «les personnes chez qui le sentiment de maîtriser sa propre vie est élevé souffrent beaucoup plus rarement que les autres de problèmes psychiques moyens ou importants » (Schuler, D. & Burla, L., 2012. p.36).

Soutien social

Le soutien social va permettre à la personne d’être soutenue et rassurée. L’entourage, la famille, les amis sont des ressources non négligeables dans le bien-être d’une personne souffrant de troubles psychiques. Cela peut prévenir l’isolement social, diminuer le sentiment de solitude et favoriser une stabilité psychique.

En effet, le réseau peut avoir un rôle aidant dans la prise en soin d’une personne souffrant de troubles psychiques, car il va permettre d’identifier les signes annonciateurs d’un trouble psychique, d’aider la personne dans son quotidien et d’alerter si nécessaire les professionnels de la santé.

« Il est primordial, pour le bien-être et la santé tant psychiques que physiques, d’avoir des contacts sociaux, de se lier à d’autres personnes et de sentir du soutien de leur part. L’absence de soutien social compte parmi les facteurs de risque pour la santé, au même titre que la fumée, le sur poids ou le manque d’activité physique. » (Schuler, D. & Burla, L., 2012. p.36).

Maintenir et créer un réseau social est important pour favoriser les relations interpersonnelles, se sentir vivant en partageant des événements de la vie avec certaines personnes. Il est également important d’avoir une personne-ressource de confiance qui peut être sollicitée à tout moment, soit un membre de la famille, un(e) ami(e), et/ou un professionnel de la santé. Ces derniers vont pouvoir accueillir et entendre les difficultés de la personne et l’aider à trouver des solutions et des stratégies.

Enfin, « l’absence de personne de confiance et le sentiment de solitude vont de pair avec une détérioration de la santé psychique et physique » (Schuler, D. & Burla, L., 2012. p.37). Cette citation met en évidence l’importance d’avoir un soutien social, ainsi qu’une ou plusieurs personnes de confiance. Cela peut maintenir la personne souffrant de troubles psychiques dans la société et l’aider à gérer la réalité extérieure. Le soutien social est un facteur de protection car il peut prévenir les hospitalisations et les risques de décompensation psychique. Il est donc important de maintenir ce réseau afin qu’il soit

présent à long terme et d’éviter tout épuisement des proches par le biais de structures d’accompagnement et de soutien.

Les propos illustrés ci-dessus peuvent être mis en lien avec le programme psychoéducatif Profamille qui a été évoqué dans le chapitre traitant de la thématique de la « Prévention du syndrome de la porte tournante ». Les proches aidants représentent une ressource primaire et un soutien social dans la prise en soin des personnes souffrant de maladie psychique. Ils sont considérés comme étant acteurs du projet de soin d’un des membres de la famille ou d’un ami proche qui présenterait une maladie psychique. Ainsi collaborer et faire participer la famille dans la prise en soin de ces personnes permettraient de prévenir les hospitalisations répétées ainsi que les rechutes.