• Aucun résultat trouvé

2 Méthodes

3.3 Effets de l’intervention

3.3.2 Facteurs extrinsèques

• Facteurs pré-opératoires :

Le timing entre la blessure et l’opération :

La principale étude sur ce sujet, l’article de Herbst et al. [13] a trouvé qu’une arthroscopie en vue de retirer le nodule du cyclope a été nécessaire pour 6.3% c’est-à-dire 5 des patients du groupe « opéré moins de 48h après la blessure » tandis qu’elle a été réalisée chez 2.5% c’est- à-dire 2 des patients du groupe « opération reportée ». Soit un risque relatif de RR = (5/101)/(2/105) ≈ 2.6 on pourrait traduire ce résultat par une probabilité 2.6 fois supérieure de développer un syndrome du cyclope après une ligamentoplastie moins de 48h après la blessure, cependant les chercheurs considèrent ces résultats comme non significatifs.

Le fait que ce résultat soit considéré comme non significatif est en accord avec les articles rétrospectifs de Delaloye et al. [24] et de Guerra-Pinto et al. [22] qui n’obtiennent pas de différence significative de durée entre la blessure et la RLCA, entre les groupes « cyclope » et « témoin ».

Figure 13: Données sur le délai de Guerra-Pinto et al. [22]

Figure 14: Données sur le délai de Delaloye et al. [24]

Certes, l’étude de Herbst et al. [13] est la seule à étudier comme facteur de risque le fait d’être opéré aussi précocement que moins de 48h après la blessure quand les deux autres études se contentent de délai moins précis (Plus ou moins d’un mois) pour Delaloye et al. [24] ou d’une simple moyenne de temps pour chacun des groupes pour Guerra-Pinto et al. [22], cependant le croisement de ces trois sources nous permet déjà de dégager une tendance.

• Facteurs intra-opératoires

La technique utilisée pour la ligamentoplastie :

Pour les études ayant étudié la répartition des techniques chirurgicales subies par les patients dans les deux groupes cas et témoins, soit les travaux de Delaloye et al. [24] et Guerra-Pinto et al. [20] aucune différence statistiquement significative n’a été identifiée que ce soit pour le DIDT ou le KJ, les deux techniques subies par les patients des deux études.

En effet, Delaloye et al. [24] montrent ci-dessous des proportions similaires de DIDT et de KJ dans les groupes « cyclope » et « témoin » (Figure 15)

HT = Hamstring tendon (DIDT) B-PT-B = Bone-Patellar tendon-Bone (KJ)

Figure 15: Proportion des types de greffons dans les deux groupes [24]

Les pourcentages donnés nous donneraient ainsi un Odd-ratio pour le DIDT de 1.05 IC [0.48 ; 2.32] avec un X² de 0.02.

Pour le KJ on aurait de la même manière un Odd-ratio de 0.95 IC [0.43/2.1] et un X² de 0.02.

• Facteurs post-opératoires :

L’incapacité à retrouver une extension de genou complète en poste opératoire immédiat : Nous avons d’abord analysé l’étude de Delaloye et al. [24] cherchant à montrer l’impact d’un échec à retrouver l’extension complète du genou d’abord à 3 semaines puis à 6 semaines post- opératoire.

Figure 16: Résultat des travaux de Delaloye et al. [24]

➢ Flexum à 3 semaines

Ceux-ci ont d’abord montré un taux de déficitaires dans le groupe cyclope de 62.1 % contre seulement 26.9 % dans le groupe témoin, une différence qui atteint les critères de significativité statistique avec un X² = 35.28 se traduisant par un p = 0.0063.

On obtient donc un Odd-ratio de 2.302 IC [1.268-4.239] soit une probabilité 2 fois plus élevée de se voir victime d’un syndrome du cyclope en cas flexum de genou persistant à 3 semaines.

➢ Flexum à 6 semaines

Dans le cas où l’extension ne serait toujours pas retrouvée 6 semaines après la RLCA, Delaloye et al. [24] ont observé une proportion de 55.7 % de déficitaires dans le groupe cyclope contre 9.8% dans le groupe témoin. Cette différence atteint également les critères de significativité avec un X² = 132.38 et un p < 0.0001, on peut penser à une bonne puissance statistique. De la même manière, on obtient un Odd-Ratio de 7.959 IC [4.442-14.405], l’article avance donc une probabilité pour le patient environ 8 fois plus élevée de voir apparaître un syndrome du cyclope après une RLCA s’il n’a toujours pas recouvert une extension de genou totale après 6 semaines post-opératoire [24].

Cas particulier du déficit d’extension de genou causé par la persistance des spasmes aux Ischios-Jambiers :

Nous avons comparé les résultats précédents avec ceux des travaux de Guerra-Pinto et al. [20] qui étudient également l’impact d’un déficit d’extension du genou sur l’incidence du syndrome du cyclope avec le paramètre supplémentaire de l’étude de l’impact d’un déficit d’extension de genou post-opératoire mais cette fois causé par la persistance de spasmes au

➢ Flexum à 3 semaines

Tout d’abord Guerra-Pinto et al. ont montré qu’à 3 semaines post-opératoire 32 des 45 patients du groupe cyclope soit 71 % du groupe ont un déficit d’extension du genou contre 22 % dans le cas du groupe contrôle [20].

Une différence statistiquement significative avec X² = 21.6 et p = 0.0000033

Si on ne prend en compte que les flexums de genou induits par des spasmes des Ischios- Jambiers à 3 semaines post-opératoires, l’article montre une proportion de ce facteur de 22 % dans le groupe contrôle contre 58% dans le groupe cyclope. Résultats probants compte tenu de la valeur du X² de 11.8 et du p de 0.0006.

On remarque que la majorité des déficits d’extension étudiés ont pour cause les spasmes des IJ, tout du moins à 3 semaines post-opératoires.

➢ Flexum à 6 semaines

Les résultats sont encore similaires par rapport à leurs homologues à 3 semaines.

Guerra-Pinto ont effectivement trouvé que 60 % du groupe cyclope présentait le déficit d’extension du genou à 6 semaines post-opératoires contre seulement 7 % pour le groupe contrôle. Ces conclusions se révèlent également significatives avec un X² élevé à 28.8 et un p abaissé à 8*10^-8 [20].

Pour les flexums induits uniquement par les spasmes des IJ, ce facteur est retrouvé chez le groupe cyclope à 29 % contre 2 % chez le groupe témoin. De même ces résultats disposent d’une puissance statistique satisfaisante avec un X² à 12.2 et un p à 0.0005.

Figure 17: Évolution des déficits d’extension du genou et des spasmes des IJ à 3 et 6 semaines post-opératoires [20]

On remarque donc que dans le groupe contrôle, la proportion des déficits d’extension de genou dus à des spasmes des IJ post-opératoires est de 24 % à 3 semaines pour un nombre 12 fois moindre à 6 semaines post-opératoires.

4 Discussion

Documents relatifs