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III. TROUBLES ALIMENTAIRES : OBESITE/ANOREXIE

3.2 Autres troubles du comportement alimentaire (TCA)

3.2.1 Anorexie

3.2.1.5 Facteurs prédisposants, déclenchants et pérennisants

3.2.1.5.1 Facteurs commun aux TCA

Figure 12. Les différents facteurs communs aux troubles du comportement alimentaire  Les facteurs prédisposants les TCA : 17

 Individuels : les facteurs prédisposants individuels sont sur deux niveaux, un niveau biologique et un niveau psychologique. D’un point de vue biologique il semblerait qu’il existe des modifications génétiques ou des anomalies génétiques qui seraient susceptible d’engendrer des TCA. Le sexe féminin fait partie des déterminants d’apparition de TCA. D’un point de vue génétique il existe des loci responsables des traits comportementaux de chaque individu et il semblerait que les TCA auraient une transmission en commun avec les troubles anxio-dépressifs et même les troubles d’addictions27

. La composante génétique des TCA n’est pas mono-génique, en effet il semblerait qu’un ensemble de gènes différents seraient responsable des TCA dont les gènes régulateurs de l’homéostasie et des gènes du caractère propre de l’individu. Il n’existe pas de réelles certitudes sur l’origine biologique des TCA mais seulement des hypothèses. Une autre hypothèse existe, les TCA seraient causées par des anomalies biologiques cérébrales (physiologie de la prise alimentaire) due à des mutations ponctuelles ou suite à des évènements lors du développement de l’embryon ou de l’enfant post accouchement qui perturberaient le développement psychologique (stress précoce ou mauvaises relation

Facteurs prédisposant Facteurs déclenchants Facteurs pérennisant

Individuel (biologie et psychologie) Culturel Familiale Insatisfaction concernant le poids et la silhouette Régime pour augmenter estime de soi et maîtrise de soi Symptômes de dénutrition et réaction des autres

Page 78 sur 175 parents/enfant qui engendrerait des anomalies de l’axe hypothalamo- hypophysaire) ou même l’ensemble des deux phénomènes.17

Sur le plan psychologique, une petite enfance difficile ou instable, tels que des mauvaises relations avec les parents, divorce, pression des parents pour la réussite ou même des troubles psychiatriques émanant des parents donnant à l’enfant des sensation d’insécurité et d’instabilité pourrait perturber le développement normal de l’enfant et engendrer des déficits psychologiques avec une intolérance aux émotions négatives (cette intolérance se traduit par un évitement des émotions et des systèmes mis en place afin d’oublier le mal être) et un évitement des émotions, une prédisposition à la dépression et à l’anxiété. Il est important de noter que la construction de la personnalité d’un individu débute dès la petite enfance avec les relations avec les parents. Cette instabilité et ce sentiment d’insécurité serait alors responsable chez ces individus de la très grande difficulté à surmonter des évènements difficiles et stressants comme un deuil. Le développement de la personnalité de l’enfant est aussi sensible à d’autres évènements graves tels que des stress intenses, abus sexuels ou violences28. Les personnes souffrantes de TCA possèdent une faible estime de soi qui est souvent responsable de ce trouble associé à une sensation de perte de contrôle. Une mauvaise interprétation des images actuelles en matière de réussite, de beauté et de contrôle de soi avec l’idée que la minceur est un signe de valeur de l’individu provoque chez ces personnes l’idée de perdre du poids avec un strict contrôle de son image et de son alimentation qui sera à l’origine des TCA.

 Familiaux 17

: la probabilité pour un individu de développer un trouble du comportement alimentaire est plus importante chez les individus ou au moins un des deux parents a souffert de ce trouble. L’univers familiale joue également un rôle important dans le développement de TCA, en effet un milieu familial ou les émotions négatives ne sont pas prises en compte et ou on ne tient compte que des émotions positives risque d’engendrer chez ces personnes une incapacité d’identifier ou même d’exprimer leur émotions conduisant à des risques de TCA. Dans l’univers familial on peut également retrouver les conflits à répétition ou une forte exigence des parents envers les enfants qui pourrait engendrer le développement de ce

Page 79 sur 175 trouble mais aussi un intérêt prononcer des parents pour le régime ou la silhouette.

 Culturels : comme déjà cité le poids médiatique et la culture de la minceur dans notre société actuelle avec énormément de magazines où les femmes sont retouchées, déconnectant ainsi les gens de la réalité et les poussant à essayer de ressembler à leur idoles. Mais également de plus en plus de publicités sur les salles de sport ou l’idée de bien être de départ sera vite perverti par les TCA. 26

 Cas particulier de l’anorexie 17, 29

: en plus des éléments déjà cités, d’un point de vue neurobiologique il semblerait que les personnes souffrant d’anorexie ont une hyperactivité sérotoninergique conduisant à des traits de caractère bien particuliers chez certains anorexiques tels que des obsessions, un perfectionnisme ou une rigidité. Un prélèvement de LCR chez un ancien anorexique montre une dégradation de la sérotonine supérieure à la normale. Sur le plan individuel plusieurs hypothèses existent car en effet les causes réelles de l’anorexie sont inconnues ou du moins elles ne sont pas universelles. L’hypothèse la plus retenue est celle d’une fragilité psychologique avec un refus de passer à l’adolescence qui représente le passage à l’âge adulte (accompagné de transformation physiques dont la sexualisation et sociales) ou le sujet anorexique ne possède pas le contrôle réel de ces transformations. Le fait de s’infliger une perte de poids importante lui permet de régresser et de ne pas passer dans l’adolescence avec un sentiment de contrôle de soi qui deviendra vite un trouble pathologique engendrant des souffrances qui seront niées par le sujet anorexique.

 Facteurs déclenchants17

: il semblerait que des évènements marquant dans la vie de l’individu seraient propices au développement d’un TCA : la perte d’une personne chère, ou tout simplement le changement d’école ou l’initiation d’un régime beaucoup trop strict. Le passage à la puberté joue également un rôle important dans le développement des TCA comme cité précédemment, les modifications corporelles associées à des responsabilités différentes, une socialisation et un passage vers l’âge adulte. La puberté est également la période de maturation sexuelle avec changements hormonaux. Chez les jeunes femmes la sécrétion d’œstrogène aurait une action activatrice du métabolisme de la sérotonine et de l’axe corticotrope avec une action sur le stress, l’anxiété et sur la régulation de l’appétit. Tous ces phénomènes conduisent chez ces individus à un stress non

Page 80 sur 175 gérable. La volonté d’amorcer un régime alimentaire signera le début des TCA chez ces individus avec les conséquences déjà citées.

 Facteurs pérennisants17

: la perte de poids dans les TCA conduit à l’idée de maitrise de soi et de réussite. Cette image que se donne les sujets souffrant de TCA conduit à entretenir ce phénomène quel que soit les conséquences biologiques et cliniques qui en découlent.

En ce qui concerne l’anorexie, les facteurs psychologiques permettent de pérenniser ce trouble. En effet comme déjà cité, un vrai sentiment de bien-être et de contrôle de soi conduit le sujet anorexique à continuer dans son idée. De plus l’environnement familial et social joue un grand rôle. Sur le plan biologique, la dénutrition associée à un faible apport alimentaire conduit à la mise au repos du tube digestif qui lorsque l’on reprend une alimentaire dite normale conduit à des douleurs et des troubles digestifs qui sont signe d’une reprise d’activité du colon et de l’estomac. Ces troubles désagréables conduisent les personnes anorexiques à ne pas reprendre un régime alimentaire normal. De plus des études récentes ont montré un risque de rechute important liée à une hyper sécrétion de leptine (peptide anorexigène) suite à une renutrition.