• Aucun résultat trouvé

Evaluation des coûts d’inconfort

Dans le document The DART-Europe E-theses Portal (Page 149-153)

portant sur l’enveloppe et l’usage du bâtiment

CHAPITRE 3. ETUDE D’ACTIONS D’AMELIORATION DU CONFORT D’ETE PORTANT

3.5 Evaluation des coûts généralisés associés aux actions d’amélioration du confort d’été

3.5.2 Evaluation des coûts d’inconfort

3.5.2.1. Ordre de grandeur des coûts d’inconfort thermique

Au chapitre 2, nous avons développé une méthode de monétisation de l’inconfort thermique et estimé le coût d’inconfort à 60 €cts par degré-heure d’inconfort et par occupant. Directement liés aux conditions climatiques intérieures, les coûts d’inconfort dépendent du type de bâtiment, de la zone climatique et des actions ayant été mises en place pour améliorer le confort d’été.

Les coûts d’inconfort sont présentés Figure 3.47 pour les bureaux non rénovés et pour un climat actuel. Ils varient d’environ 20 €/m²/an (Trappes) à 60 €/m²/an (Nice). La mise en place de protections solaires engendre un gain de 18 €/m²/an à Trappes et de 50 €/m²/an à Nice par rapport à la pièce de référence. En associant des stratégies de réduction des apports internes et extérieurs à de la ventilation (Pack 4 et Pack 6), les coûts d’inconfort sont réduits à moins de 3 €/m²/an.

0

Figure 3.47. Coûts d’inconfort thermique dans les bureaux en fonction des actions ou ensembles d’actions d’amélioration du confort d’été mises en place.

En ce qui concerne la boutique, ces coûts sont très élevés (Figure 3.48) en raison d’un inconfort très important (d’autant plus qu’il est évalué en fonction de la zone de confort analytique et non en fonction de la zone de confort adaptative), mais aussi d’une forte densité d’occupation. Ils varient ainsi d’environ 540 €/m²/an (Trappes) à 1460

€/m²/an (Nice) pour le cas de référence et peuvent être réduits à 20 €/m²/an (Trappes) et 125 €/m²/an (Nice) dans le cas d’une lutte ambitieuse contre l’inconfort d’été (Pack 4). Si ces coûts d’inconfort sont élevés, les gains obtenus en mettant en place des mesures d’amélioration du confort d’été le sont également. L’installation d’une protection solaire sera par exemple à l’origine d’un bénéfice, par rapport au cas de référence, de 320 €/m²/an à

Figure 3.48. Coûts d’inconfort thermique dans la boutique en fonction des actions d’amélioration du confort d’été mises en place.

Si les coûts d’inconfort dans la pièce de résidence de référence sont du même ordre que ceux de la pièce de bureaux (15 €/m²/an à Trappes et 60 €/m²/an à Nice), ils sont très fortement réduits à partir du moment où une action d’amélioration du confort d’été a été mise en place (Figure 3.49).

Ainsi, quel que soit le climat, une gestion appropriée des protections solaires est une condition suffisante pour réduire les coûts d’inconfort à moins de 3 €/m²/an (Figure 3.49). Si l’on y ajoute une stratégie de ventilation naturelle nocturne, alors les coûts d’inconfort deviennent inférieurs à 30 €cts/m²/an.

Figure 3.49. Coûts d’inconfort thermique dans la pièce de résidence en fonction des actions d’amélioration du confort d’été mises en place.

Le Tableau 3.32 rassemble, pour les différents bâtiments et climats, les coûts d’inconfort des pièces de référence ainsi que les coûts minimaux pouvant être atteints en appliquant des actions d’amélioration du confort d’été. Comme l’on pouvait s’y attendre, les coûts d’inconfort sont beaucoup plus élevés dans l’hypothèse d’un réchauffement climatique, ils sont ainsi multipliés d’un facteur 2 à 5 dans les bâtiments de référence.

Tableau 3.32. Coûts d’inconfort pour les différents bâtiments et climats Coûts d’inconfort [€/m²/an]

Climat actuel Climat 2050

Référence Coût minimal Référence Coût minimal

Trappes 21 1 79 11

Bureaux Nice 59 2 140 22

Trappes 538 17 1200 136

Boutique Nice 1462 123 2255 466

Trappes 15 0 75 4

Appartement Nice 59 0 124 10

3.5.2.2. L’importance des coûts d’inconfort dans les bilans économiques Afin de mieux percevoir l’importance que peut jouer la prise en compte des coûts d’inconfort dans les bilans économiques des différentes solutions d’amélioration du confort d’été, nous les comparons ici aux coûts d’investissement définis en partie 3.5.1.

Dans le cas d’équipement déjà existants dans les bâtiments (vitrage, éclairage), une distinction est généralement réalisée entre les investissements anticipés, qui ne sont pas liés à l’obsolescence des équipements, et les remplacements programmés, lorsque l’équipement aurait été remplacé de toute façon. Dans ce dernier cas, le coût de l’action de remplacement est en fait le surcoût de cette action par rapport à celle qui aurait été menée normalement. Nous considérerons ici que l’on a uniquement affaire à des investissements anticipés et la valeur de ces derniers peut donc être surestimée dans certains cas.

La Figure 3.50 présente les coûts d’investissement et les coûts d’inconfort (sommés sur une période de 12 ans) en fonction de la part d’heures d’occupation inconfortables dans la pièce de bureau (a) et dans l’appartement (b) à Trappes. De façon générale, si l’on fait abstraction des mesures comportementales dans le secteur résidentiel (ventilation nocturne) qui ont un coût nul, les efforts entrepris pour réduire l’inconfort se traduisent par une augmentation des coûts d’investissement et une réduction des coûts d’inconfort.

Cette comparaison des coûts d’investissement et d’inconfort dans le cas du climat de Trappes, met en évidence le fait que les ordres de grandeurs sont similaires et que les coûts d’inconfort auront une importance significative dans les bilans économiques des solutions d’amélioration du confort d’été.

Cette influence sera encore plus manifeste dans le cas de climats aux étés plus chauds et dans Coûts d'inconfort sur une période de 12 ans

b)

Figure 3.50. Coûts d’inconfort et coûts d’investissement en fonction de la part d’heures d’occupation inconfortables dans la pièce de bureau (a) et l’appartement (b) à Trappes

Il est d’ores et déjà possible de comparer les coûts et bénéfices de certaines actions appliquées aux bâtiments non climatisés. Le Tableau 3.33 présente les coûts et bénéfices des actions de mise en place de la ventilation naturelle nocturne et de protections solaires dans les bureaux par rapport au bâtiment de référence. Le bilan est positif, justifiant le recours à ces actions, et serait encore meilleur dans le cas de climats aux étés plus marqués.

Tableau 3.33. Estimation des coûts et bénéfices engendrés par la mise en place des actions de ventilation naturelle et de protections solaires dans le cas du bureau à Trappes

Coûts d’inconfort

Les coûts d’inconfort, qui sont du même ordre de grandeur que les coûts d’investissement, auront une influence significative dans les bilans économiques des solutions d’amélioration du confort d’été. A titre d’exemple, nous avons montré que la prise en compte des coûts d’inconfort dans la pièce de bureau non climatisée justifiait économiquement un investissement dans des protections solaires ou des systèmes de ventilation naturelle nocturne. Tout en restant conscient des incertitudes qui pèsent sur la monétisation de l’inconfort, il apparaît nécessaire de prendre en compte ces coûts d’inconfort pour comparer équitablement les différentes options d’amélioration du confort d’été.

3.5.2.3. Ordre de grandeur des coûts d’inconfort sonore dans les bâtiments non climatisés

Une méthode de monétisation, définie au chapitre 2, relie les coûts d’inconfort sonore aux bruits provenant de l’environnement extérieur. Nous considérerons ici que cette méthode s’applique aux bâtiments de référence non climatisés et qu’au contraire, le coût des nuisances sonores est nul dans les bâtiments climatisés pour lesquels l’ouverture des fenêtres est impossible. Ceci nous permettra d’estimer le surcoût du recours à la ventilation naturelle en fonction de l’environnement extérieur et d’évaluer, par la suite, dans quelle mesure l’inconfort sonore peut conduire à choisir une solution de climatisation.

La méthode de monétisation appliquée aux pièces de référence aboutit aux résultats présentés dans le Tableau 2.9. Les coûts d’inconfort sonore varient de 3 €/m²/an à 30 €/m²/an. Ils sont du même ordre que les coûts d’inconfort thermique, et peuvent avoir un impact significatif dans le cas de bruits extérieurs importants. Nous verrons au chapitre 5 dans quelle mesure ils peuvent influer sur le choix d’une climatisation.

Tableau 3.34. Coûts des nuisances sonores dans les bâtiments permettant l’ouverture des fenêtres

Coûts [€/m²/an]

Bruits extérieurs dB(A) Pièce de bureau Pièce de résidence Bruits minimaux le jour

dans la rue 45 0 0

Rue très tranquille 50 0 0 Rue résidentielle 60 3 4 Circulation importante 70 9 11

Circulation intense 85 17 22 Rue à trafic intense 95 23 30

Dans le document The DART-Europe E-theses Portal (Page 149-153)

Outline

Documents relatifs