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Les enjeux de santé

Dans le document SOCIALE SERVICE DE LA VIE SPORT AU LE (Page 185-189)

CHAPITRE II - LE RÔLE NOUVEAU DU MOUVEMENT ASSOCIATIF

3. Les enjeux de santé

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Les fédérations sportives ont pris des dispositions, vite dépassées. La loi française à développé un arsenal peu efficace devant la multiplication des règles entre les disciplines et entre les pays. Une avancée très notable a été réalisée avec l’AMA par l’universalisation des règles permettant de mieux développer les procédures judiciaires. Justice, police et douanes ont alors pu mieux intervenir.

Les scandales ont été mieux dénoncés et mieux sanctionnés. La sanction sportive a elle-même progressé, étant désormais prise parfois directement par l’employeur du sportif professionnel et des chartes s’élaborent...

Des progrès ont été réalisés grâce à une stratégie de mobilisation de différents intervenants. C’est dans cette voie qu’il faut persévérer. La lutte contre le dopage ne peut pas être isolée d’une stratégie qui ambitionne de rehausser les objectifs du sport par rapport au futur des jeunes générations.

Mieux que se mobiliser contre le dopage, il faut se mobiliser pour refonder le principe d’égalité des chances car le vainqueur n’a pas tous les droits. Mais la lutte contre le dopage ne doit pas se faire sans la lutte pour la santé.

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Des regards sur la nature économique des enjeux sont intéressants. L’idée est encore trop répandue que l’activité sportive coûte. Il existe trop peu d’études sur le rôle du sport dans l’économie de la santé, mais celles qui existent déjà vont toutes dans le sens contraire de l’idée reçue. Une étude belge estime le coût de santé d’un sportif à 150 € par an et par personne alors que celui d’un sédentaire s’élève à 370 €. Une autre étude estime le coût du surpoids pour la sécurité sociale à 200 € par personne et par an, celui de l’obésité à 500 €, celui de la sarcopénie (diminution de la masse musculaire) à 700 €... et l’intervenant s’est plu à souligner que ceux qui font du sport paient !

Des analyses plus fines sont nécessaires mais on en sait déjà assez pour agir.

3.1. Le sport au service de l’entreprise

La Fédération française du sport d’entreprise a mené différentes enquêtes et études.

Son enquête sur le stress montre que une personne sur 4 (26,7 %) souffre de stress, les femmes plus que les hommes (31,1 % contre 17 6 %). Le niveau de stress est plus élevé chez les femmes que chez les hommes, plus élevé au travail que dans la vie en général et plus élevé dans la vie en général qu’à la maison.

Les sportifs sont moins stressés que ceux qui ne pratiquent pas d’APS régulièrement.

- les sportifs sont moins anxieux : 25,8 % contre 37,3 % ; - les sportifs fument moins : 27,1 % contre 36,5 % ;

- l’étude simultanée du stress, de l’APS et du tabac montre que le tabagisme est presque deux fois plus important dans la population sédentaire anxieuse par rapport à celle des sportifs non anxieux (40,9 % contre 25,1 %).

Sans redévelopper ici l’analyse présentée, on comprend aisément qu’il ressort de l’enquête que la pratique régulière d’une activité physique et sportive paraît être recommandée comme un des moyens pouvant contribuer à la diminution du stress.

D’autres études permettent de mieux comprendre le bien-fondé de la pratique sportive pour l’entreprise.

L’étude du service médical Alsthom Belfort (Dr Marini, service médecine du sport, CHU Besançon) constate que les 239 sportifs de compétition avaient eu 1,65 fois moins d’absences pour maladie et trois fois moins d’accidents du travail en comparaison des 8 000 autres salariés. La durée d’arrêt pour accident du travail est 2,46 fois moindre. En ce qui concerne les « absences du lundi », les sportifs manquent 1,33 fois moins le lundi que les non sportifs...

La FFSE reprend à son compte une étude étrangère, celle du Dr Shepard (Toronto) qui estime à 1 000 $ canadiens par travailleur et par an le bénéfice obtenu grâce à la diminution des arrêts maladie, des coûts médicaux et au gain de productivité.

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Une enquête sur les arrêts pour accidents du travail va dans le même sens.

Non seulement les sportifs ont moins d’accidents du travail et moins d’arrêts maladie que les sédentaires, mais la durée moyenne d’incapacité est plus courte et cela d’autant plus que l’activité physique pratiquée est importante (une heure/semaine, trois heures/semaine, licenciés et compétitions).

Les conclusions de la FFSE s’adressent aux chefs d’entreprise.

« L’encadrement sportif (médecins, animateurs, techniciens du sport) doit pouvoir par ses compétences entourer le salarié de ses conseils dans le choix du sport, l’intensité et la fréquence des séances d’activités physiques, sans oublier les facteurs associés : hygiène de vie, tabagisme, diététique.

Ce n’est qu’à cette condition que le sport jouera un rôle bénéfique sur le bien-être de l’individu.

Sans parler de l’amélioration de l’image que peut donner une entreprise

" sportive ", on ne peut plus laisser aux dirigeants d’entreprises l’impression que l’aide qu’ils peuvent consentir aux développements des activités physiques dans leur entreprise est une simple œuvre sociale à fonds perdu, mais les convaincre qu’au contraire c’est pour eux un réel investissement. »

3.2. Le sport pour tous comme service

L’égalité des chances n’est pas qu’une expression juridique, sa vocation est avant tout sociale, elle se décline dans différents domaines dont celui de « sport et équilibre ».

Au sein de la constellation associative du sport, la création puis les évolutions d’une fédération peut offrir une visibilité des actions entreprises pour l’égalité des chances afin de faire accéder le plus grand nombre aux bienfaits de l’activité physique et sportive. À titre d’exemple la Fédération française pour l’entraînement physique dans le monde moderne (FFEPMM) - comptant 180 000 adhérents - labellisée « sport pour tous », qui fête ses 40 ans en 2007, privilégie la primauté de la fonction d’insertion par le sport au bénéfice de la préservation de la santé sous différentes formes de pratiques tout au long de la vie.

Elle est issue d’une initiative citoyenne remontant aux années ayant suivi la guerre. À cette époque, la scolarité cessait d’être obligatoire dès l’âge de 14 ans.

Les jeunes adolescents en pleine croissance se trouvaient non seulement privés des enseignements dont bénéficiaient ceux qui poursuivaient des études, mais ils étaient soumis à des conditions de travail difficiles et à des dangers liés à l’exercice de certains métiers. Le haut commissariat à la Jeunesse et aux sports s’est attaché à trouver pour cette jeunesse ouvrière et rurale des moyens de lui apporter des activités physiques suffisamment attrayantes qualifiées de « sources de détente, de plaisir et de joie », mais aussi suffisamment utilitaires à des responsables professionnels puisque l’amélioration des capacités physiques pouvait limiter les accidents du travail.

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Une éducation physique post-scolaire avec des personnels enseignants a été mise en place sur la base du volontariat. Des centres d’activité d’éducation physique ont été créés au sein des entreprises. Avec l’appui de cadres bénévoles et l’amicale des anciens stagiaires animateurs des activités physiques et sportives de la jeunesse ouvrière rurale, l’action s’est élargie rapidement aux activités de pleine nature avec la création de nombreuses bases ouvertes à ces jeunes. Au fil des années, la préoccupation des seuls 14/20 ans s’est avérée incomplète. Il devenait nécessaire de cibler l’ensemble de la population notamment les femmes en milieu rural qui avaient très peu d’offre de pratique.

Ainsi, apparaît sous une forme inédite l’idée du sport pour tous et germe l’idée d’une fédération qui, en s’appuyant sur l’amicale, fera appel à des militants extérieurs. C’est ainsi que naît en 1967 cette fédération pour l’entraînement physique dans le monde moderne. Cette appellation serait d’origine suédoise et à l’initiative de médecins. Reconnue d’utilité publique en 1973 son nom s’est complété de « Sport pour tous » en 1979. À sa suite la Fédération internationale du sport pour tous a été créée en 1982.

La fédération a pu élargir ses champs d’intervention avec en permanence ce double objectif : entretenir et améliorer le capital santé des pratiquants tout en créant du lien social. Ce double objectif est atteint par ses structures associatives, grâce à leur fonctionnement participatif et à la diversité des activités proposées qui favorisent l’accueil de tous, quel que soit l’âge, la culture, le niveau social, la situation professionnelle, etc.

Trois environnements sont identifiés : le loisir sportif, le socio-professionnel et le socio-sportif.

Le premier environnement, celui du loisir sportif, regroupe la majorité des adhérents. Sont notamment favorisés les liens intergénérationnels, des activités parents bébés, parents enfants, qui peuvent se prolonger lors de séjours dans un centre national de pleine nature permettant à tous les membres de la famille de pratiquer ensemble canoë, kayak, escalade, randonnée, spéléologie... (un forfait famille à tarif préférentiel existe).

En lien avec le travail le second environnement propose des actions dans la gestion du stress, le travail devant écran, la prévention des douleurs vertébrales.

C’est aussi l’occasion d’apprendre le geste utile, le geste juste.

Enfin, le troisième environnement s’est élargi, ces dernières années, à de nouveaux publics confrontés à l’allongement de la durée de vie, à la sédentarité et à l’obésité qui bien souvent en découle. Un programme de prévention des chutes engage la fédération. Il est à destination des seniors, programme intitulé Programme intégré d’équilibre dynamique (PIED) initié par les québécois souvent à l’avant-garde dans la prévention et dans une vision globale du sport.

On constate que l’association sportive peut être un bon outil d’équilibre de la santé dans un cadre de mixité sociale.

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Pour œuvrer contre le dopage et autres déviances, il faut œuvrer pour la santé. Sensibilisation, promotion, éducation ont leur utilité mais c’est la gestion de cette préoccupation qu’il convient d’envisager. Des outils d’analyse sont à créer et à développer. Mais là, plus qu’ailleurs peut-être, on s’aperçoit de la nécessité de mobiliser l’ensemble des partenaires sociaux. Le « contrat social du sport » se fait alors un atout au service de la santé de tous.

C - SPORT ET CULTURE

« Au commencement était l’oubli » (Pierre Chaunu)

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