• Aucun résultat trouvé

ENFANTS ETUDIES

Dans le document Disponible à / Available at permalink : (Page 34-37)

Sauf mention spéciale, les enfants étudiés sont tous d'ethnies Shi ou Havu. Les patients présentent à l'admission des signes cliniques et biologiques typiques de kwashiorkor ma­ rastique, ou plus rarement de kwashiorkor.

Nous avons précédemment rappelé que le kwashiorkor marastique représente pour nous l'association chez un même patient d'une composante marasme et d'une composante kwas­ hiorkor, ces deux syndromes pouvant être plus ou moins évidents (Vis, 1969, 1975). Il convient de souligner que cette définition diffère de celle de Mc Laren et coll., (1967), qui voient dans le kwashiorkor marastique un état de malnutrition protéo-énergétique dont la sévérité serait intermédiaire entre celles du marasme pur et du kwashiorkor pur.

L'existence d'une composante marasme est considérée comme certaine lorsque le poids minimal observé en cours de réalimentation est inférieur au percentile 5 des courbes locales exprimant, pour chaque sexe, le développement pondéral en fonction du dévelop­ pement statural. L'usage des courbes de croissance locales élaborées par De Maeyer et Vis présente un double avantage sur celui des courbes de référence de Stuart et Meredith dites courbes de Harvard (Nelson, 1969), qui sont souvent utilisées dans les travaux relatifs à la malnutrition dans les pays en voie de développement. En effet, les premières tiennent compte à la fois de l'identité ethnique et de l'existence d'une malnutrition rela­ tive, c'est-à-dire d'une adaptation de la population globale à une situation nutritionnelle défavorable existant depuis plusieurs décennies (Vis et coll., 1972).

L'importance de la composante marasme peut être évaluée en calculant le pourcentage de déviation pondérale (dév. pond %) selon la formule :

poids minimal - poids théorique

dev pond % = -______________ L__________ J__ x 100, poids théorique

le poids théorique étant le poids moyen d'enfants normaux de la même ethnie, du même sexe et de la même taille.

La définition de la composante kwashiorkor pourrait se fonder soit sur un critère biolo­ gique approprié, en l'occurence le taux des albumines sériques, soit sur l'existence d'une entité clinique associant des oedèmes, des lésions des phanères, une hépatomégalie, de l'apathie et de la tristesse, soit enfin sur une cote qui tiendrait compte à la fois du taux des albumines et des signes cliniques. Mc Laren et coll. (1967) ont décrit un système de cotation dans lequel chaque individu se voit attribuer une cote allant de 0 à 15 en

fonction de l'importance croissante des signes cliniques et de l'abaissement du taux des albumines qu'il présente; cette cote mesure la sévérité de la composante kwashiorkor et non celle de la malnutrition protéo-énergétique globale.

Dans le présent travail, nous considérons qu'une composante kwashiorkor est présente lorsque la cote de Mc Laren et coll. est supérieure à 4. Les détails relatifs au calcul de cette cote sont exposés dans les annexes.

Les investigations sont réalisées durant la première matinée suivant l'admission; les pa­ tients n'ont reçu auparavant que du thé, du riz et des suppléments de bicarbonate de sodium et de chlorure de potassium per os. La réalimentation ultérieure est conforme aux recommandations de Vis (1963) et comporte, dans certains cas, l'administration d'un supplément de fer-dextran selon un schéma précédemment défini (Fondu et co/l.,

1977a ).

Les patients réalimentés ont été.traités pendant 3 mois en moyenne au moment de l'investigation. Tout comme les témoins, ils ont un poids supérieur au percentile 5 des courbes locales et une cote inférieure ou égale à 4. Les différences entre les patients réalimentés et les témoins sont multiples. D'une part, les patients réalimentés ont

récemment présenté un anabolisme intense, entrafnant des besoins élevés en minéraux et en vitamines ;leur situation nutritionnelle pourrait à certains égards être précaire. De plus, il est possible que certaines anomalies biologiques induites par la carence protéo- énergétique se corrigent moins rapidement que l'examen clinique ou le taux des albumi­ nes. Enfin, la distribution des âges des témoins n'est pas superposable à celle des pa­ tients, cette situation étant l'effet non pas d'un choix délibéré mais des difficultés ren­ contrées dans l'obtention de prélèvements sanguins chez des enfants sains de bas âge.

La comparaison des résultats obtenus à l'admission avec ceux obtenus dans ces deux groupes de contrôles est donc généralement souhaitable et complémentaire.

Les enfants retenus dans la présente étude sont tous exempts de malaria et de drépano­ cytose. Les examens parasitologiques des selles sont positifs chez 63 % des enfants étudiés à l'admission, 43 % des patients réalimentés et 67 % des témoins. En pour­ centage du nombre total d'analyses positives, la fréquence des diverses parasitoses est la suivante: ascaris: 48,4%; trichocéphales: 32,0% ; giardias: 42,3% ; amibes: 12,3% ; anguillules:

10,7% ; ankylostomes : 2,5%; trichomonas : 2,5%; taenias : 0,8%, Des infections bac­ tériennes sont parfois observées à l'admission : il s'agit de pneumopathies ou d'entérites à Salmonella (la souche la plus fréquente étant le Salmonella Isangi), à Shigella ou à Escherichia coli.

Les principales caractéristiques des enfants étudiés sont présentées dans les annexes et sont résumées dans le tableau I et la figure 1. L'examen de la figure 1 permet de faire deux observations similaires à celles faites par Vis (1963). En premier lieu, la distribu­ tion des âges des patients est nettement asymétrique : les âges extrêmes vont de 1 à 11 ans; la moyenne est de 3 ans 11 mois et environ 2/3 des patients ont un âge compris

-31

-entre 2 et 6 ans. Ces conditions sont favorables à une étude hématologique, car beau­ coup de paramètres sanguins ne présentent pas normalement de variations importantes dans ces limites d'âges. En second lieu, environ 2/3 des patients étudiés ont à l'admis­ sion une taille inférieure au percentile 50 des courbes locales et plus d'1/4 ont une taille inférieure au percentile 5.

L'examen du tableau I montre en outre que les enfants étudiés à l'admission ont en général une cote de Mc Laren et coll. nettement supérieure à 4 et que leur réticulo- cytose relative est légèrement élevée. Le taux d'hémoglobine des patients réalimentés est inférieur à celui des témoins.

Les résultats présentés dans ce travail sont le fruit d'observations échelonnées sur cinq années. Durant cette période, l'expression clinique et biologique de la malnutrition n'a pas présenté de modification évidente.

Figure 1. : Taille des patients observés à Tadmission. Seuls les enfants d'ethnies Shi ou Havu dont la date de naissance est connue avec exactitude, soit environ la moitié des patients étudiés, sont présen­ tés dans ce graphique.

Les courbes de référence sont les courbes "normales" de la population locale établies par De Maeyer et Vis.

CARACTERISTIQUES DES ENFANTS ETUDIES Patients étudiés à l'admission n = 129 Patients réalimentés n = 56 Témoins n = 53 Durée de la réalimentation

avant l'investigation, jours 0 83 ± 11 0

Age, années

(médiane et valeurs extrêmes) ~ 3 ( ~ là ~ 15) ~5 (~1 à ~15) ~11 (0,8 à ~16) Cote de Mc Laren et coll.

(médiane et valeurs extrêmes) 10 (5 à 14) 2 (0 à 4) 2 (0 à 4) Pourcentage de déviation

pondérale - 16,6 ± 1,0 - 2,6 ±1,4 - 3,5 ± 1,3

Protéines sériques, g/100ml 5,08 ± 0,08 7,51 ± 0,11 7,33 ± 0,10 Albumines sériques, g/100ml 1,69 ±0,05 3,14 ± 0,06 3,39 ± 0,08 Globules rouges, millions/jUl 3,652 ± 0,055 4,010 ± 0,062 4,686 ± 0,095

Hémogtobine, g/100ml 11,0 ± 0,2 12,0 ± 0,2 14,9 ± 0,3

Hématocrite, volume/100 33,6 ± 0,4 36,8 ± 0,4 42,4 ± 0,6

Réticulocytes/100 G R 2,0 ± 0,1 1,8 ± 0,2 1,6 ± 0,1

Dans le document Disponible à / Available at permalink : (Page 34-37)