Education thérapeutique du patient [I.122] [I.123] [I.124]

Selon l’OMS « l’éducation thérapeutique vise à aider les patients à acquérir ou maintenir les compétences dont ils ont besoin pour gérer au mieux leur vie avec une maladie chronique. Elle fait partie intégrante et de façon permanente de la prise en charge du patient. Elle comprend des activités organisées, y compris un soutien psychosocial, conçues pour rendre les patients conscients et informés de leur maladie, des soins, de l’organisation et des

procédures hospitalières, et des comportements liés à la santé et à la maladie. Ceci a pour but de les aider (ainsi que leur famille) à comprendre la maladie et le traitement, collaborer ensemble et assumer leurs responsabilités dans leur propre prise en charge, dans le but d’améliorer leur qualité de vie ».

La loi HPST du 21 juillet 2009 a inscrit l’éducation thérapeutique dans le code de la santé publique. Elle est désormais officiellement inscrite dans le parcours de soins du patient.

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D’après l’article 36 de titre II de la loi HPST, le pharmacien d’officine est tenu de participer à l’éducation thérapeutique du patient. Il est donc nécessaire au pharmacien d’officine de se former régulièrement sur les physiopathologies des maladies, sur les traitements disponibles et leurs effets indésirables. L’éducation thérapeutique peut être pratiquée à l’officine dans le cadre d’un entretien basé sur un échange d’information entre le pharmacien et le patient. Dans le cadre de la prise en charge du cancer du sein, le rôle du pharmacien d’officine dans l’éducation thérapeutique consiste à :

• Expliquer la physiopathologie du cancer du sein

Il s’agit d’expliquer de manière simple et concrète comment le cancer du sein s’est

développé. Le pharmacien d’officine explique à la patiente et/ou son entourage que le cancer s’est développé à partir d’une cellule normale de la glande mammaire qui s’est transformé en cellule cancéreuse et qui s’est multiplié de manière anarchique pour former une masse au niveau du sein. Le pharmacien explique également que ces cellules cancéreuses peuvent migrer vers d’autres tissus ou organes pour former ce qu’on appelle des métastases.

• Expliquer l’intérêt du diagnostic

Il s’agit d’expliquer comment se fait le diagnostic du cancer du sein. Le pharmacien d’officine explique à la patiente et/ou son entourage que le diagnostic commence généralement par un examen clinique lors d’une consultation médicale et qu’ensuite,

l’oncologue prescrit des examens complémentaires d’imagerie afin d’identifier les lésions (mammographie, échographie, IRM) et un examen anatomopathologique d’un fragment de tissu prélevé au niveau du sein ( biopsie) afin de préciser la nature bénigne ou maligne des lésions et confirmer enfin le diagnostic du cancer du sein.

Le pharmacien d’officine démontre à la patiente et/ou son entourage l’intérêt du diagnostic en expliquant que les examens servent à proposer un traitement adapté aux caractéristiques de la tumeur, notamment son degré d’extension (stade TNM), son degré d’agressivité ( Grade SBR) et sa sensibilité à certains traitements anti cancéreux.

• Expliquer le choix des traitements

Il s’agit d’expliquer comment les traitements sont choisis. Le pharmacien d’officine explique à la patiente et/ou son entourage que le traitement a été proposé à l’issu d’une réunion de plusieurs médecins spécialiste (RCP : réunion de concertation pluridisciplinaire au patient) et

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que celui ci figure dans son programme personnalisé de soin (PPS). Il rassure également la patiente et/ou son entourage en les informant que la prise en charge est faite par une équipe multidisciplinaire de professionnels de santé spécialisée dans un établissement disposant d’une autorisation de traiter les patientes atteintes de cancer et que cette équipe

rassemblement toutes les compétences nécessaire pour une prise en charge optimale.

• Expliquer l’intérêt des traitements

Le pharmacien d’officine informe la patiente et/ou son entourage que le cancer du sein est traité principalement par chirurgie, radiothérapie, chimiothérapie et/ou hormonothérapie et que tous ces traitements peuvent entrainer des effets secondaires. Il informe également la patiente et/ou son entourage que les effets indésirables peuvent être facilement prise en charge parallèlement aux traitements grâce à des soins de support délivrés en hôpital ou en officine. Le pharmacien doit insister sur l’intérêt des traitements. Il explique que la chirurgie permet de retirer la tumeur, que celle ci peut entrainer la perte du sein mais qu’il existe des techniques adaptées de reconstruction mammaire Il explique que la radiothérapie utilise des rayonnements ionisants pour détruire les cellules cancéreuses restantes dans la zone opérée tout en préservant le maximum de tissu sain avoisinant. Le pharmacien d’officine explique également que la chimiothérapie utilisent des médicaments anti cancéreux qui agissent sur l’ensemble du corps, que celle ci est généralement mis en place après la chirurgie dans le but d’éviter les récidives post opératoires (chimiothérapie adjuvante) ou freiner l’évolution des métastases (chimiothérapie palliative), et qu’elle peut en revanche être effectuée avant la chirurgie en cas de tumeur trop volumineuse pour être retirée d’emblée (chimiothérapie néo adjuvante). Le pharmacien explique également que l’hormonothérapie est proposée

uniquement si le cancer du sein est hormonodépendant (expression de récepteurs hormonaux à la surface des cellules cancéreuses) et que celle ci utilise des médicaments qui empêchent l’action stimulante des hormones féminines sur la croissance des cellules cancéreuses.

• Expliquer l’intérêt des soins de support

Le pharmacien d’officine explique à la patiente et/ou son entourage que les soins de supports désignent l’ensemble des soins qui prennent en charge les conséquences du cancer (douleur, fatigue, besoin de soutien psychologique) et les effets indésirables des traitement. Il explique également que ces soins sont assurés au sein de l’hôpital ou en ville par un ensemble de

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professionnels de santé (kinésithérapeute, pharmacien, médecin spécialiste en douleur, diététicien, psychologue et assistante sociale)

• Expliquer l’intérêt du suivi post thérapeutique [Annexe 12]

Le pharmacien d’officine informe la patiente et/ou son entourage sur la nécessité du suivi post thérapeutique en expliquant que celui ci permet détecter et traiter les effets indésirables tardifs des traitements anticancéreux, que le suivi permet de détecter le plutôt possible une éventuelle rechute ou l’apparition d’un cancer dans l’autre sein. Le pharmacien doit insister sur le fait que le suivi doit être régulier et prolongé en encourageant la patiente à consulter régulièrement son médecin traitant et à réaliser annuellement une mammographie et une échographie. Le plus souvent, le suivi post thérapeutique est assuré par le médecin traitant en coordination avec l’équipe hospitalière.