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107 Nous donnons dans le tableau nO 3 les superficies cultivées par choque

Dans le document DE LA (Page 110-120)

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108 Si l'on estine qu'il y a 2,5 actifs par fanille cela donne un peu noins de 200 jours de travail par an. En général, dans ce type d'enquête certaines oc-cupations sont très nettenent sous-estinées ou n'entrent pas en ligne de conpte parce qu'elles sont considérées conne non-productives. C'est ainsi que les tra-vaux nénagers et d'entretien variés sont sous-estinés (pilonnage du riz, appro-visionneaent en bois de chauffage et eau, etc ••• ) et que le teups consacré aux obligations d'une vie sociale intense et aux visites à caractère adninistratif est totalenent oublié. La notion de sous-euploi rural que l'on annonce si faci-lenent doit ~tre révisée à fortiori quand on sait qu'en plus du tenpe passé nu village ou sur l'exploitation il faudrait ajouter encore les nonents destinés aux nultiples activités secondaires para ou non agricoles destinées à conpléter les revenus faniliaux nais qui par contre occupent un teups qui pourrait ôtre consa-cré à l'intensification de la production agricole.

On peut estiner que la riziculture à Anbalavato a atteint son plafond.

En effet, parler d'une intensification de la production rizicole est une gageure dans les conditions que connaissent les paysans. Ceux-ci utilisent des techniques peut-être anciennes nais qui ont fait leurs preuves. Etant donné l'incertitude des dates de nise en boue des rizières, entièrenent dépendantes des pluies, les tenps de pépinières peuvent ôtre longs ou courts et le repiquage après un nois de pépinière supposerait des dates slires ; si le thène "engrais sur pépinière"

est susceptible d'Ôtre adopté rapidenent, la pratique de l'engrais sur les ri-zières est loin de se généraliser. D'une port les paysans d'Anbalavato ne con-naissent le GOPR que par ouï-dire (et dans un sens plutôt péjoratif), d'autre part ils pensent que les sols de leurs rizières sont suffisannent riches. Enfin, conne ils ne contrôlent pos l'eau ils estinent à juste titre que uettre de l'en-grais conduit à prendre dûS risques totalenent disproportionnés avec ce qu'ilS pourraient en attendre. De plus, peut-on raisonnablenent denander à des paysans qui ne disposent que de quelques dizaines d'ares de rizières d'engager des dé-penses qu'ils estinent inproductives alors que des travaux récents nontrent qu'écononiquenent parlant le. funure ninérale de petites superficies rizicoles n'est pas rentable?

De fait, les tendances naturelles de l'agriculture à Anbalavato sont aujourd'hui orientées vers les cultures pluviales sur collines, conne le non-trent d'ailleurs assez éloquennent le rapport rizières/cultures pluviales.

109 Sur e~v1ron 20 hectares cultivés par les paysans du village, le quart seulanent

l'est en riz.

L'inpossibilité d'étendre les superficies cultivées en riz liée à 11 inpossibilité d'une intensification de la riziculture dans l'état actuel du réseau ont conduit le systène de production à se diriger vers les collines. Ce nouvenent ne date pas d'aujourd'hui car on distingue des traces anciennes (plus d'un siècle) d'anénngeuents de pente. Son accélération depuis les dix dernières années se tradllit par un abandon de la jachère et une augnentation desphénonènes d'érosion.

Les paysans dlAnbalavato souhnitent des aoéliorations du systène de drainage d'ensemble de la plaine et des canaux évacuateurs des eaux de ruissel-leuent en provenance des collines; ils aineraient pouvoir disposer d'eau à volonté non pas pour effectuer des cultures de contre saison en rizières nais pour pouvoir na!triser leur calendrier agricole et éventuellenent pratiquer des cultures potagères toute l'année sur les colluvions de bas de pente.

Ce souhait n'est pas lioité à ce seul village; quel est son co~t de réalisation par rapport à celui d'une intensification de ln culture sur colline?

110 CHAPITRE IV - CONCLUSIONS SUR LE SYSTEME DE PRODUCTION AU NIVEAU

DE LI ENSEMBLE DE LA PLAINE ET COr1P'I'E TENU DE SON ENVIRONNEMENT

La superficie Doyenne cultivée en riz pour les 3.400 exploitations agricoles qui vivent autour de cette plaine se situe aux alentours de 60 ares.

Ce chiffre correspond à peu près aux moyennes généralement citées pur les diverses études réalisées sur les Hautes Terres nalgaches et à celui donné par le GOPR (1). Les récentes enqu~tes de l'INSRE-Tananarive indiquent la répartition suivante

- moins de 50 ares - 50 à 100 ares - 100 à 150 ares

- supérieur à 150 ares

=

44

%

des exploitations

=

30

%

=

10 ~t

= 16 ~~

Il s'agit ici de la superficie cultivée totale ; on adDet généralement que la superficie cultivée en cultures pluviales se monte à environ 35 à 40 ares par exploitation.

Or il apparait nettement que la superficie cultivée en cultures plu-viales par les exploitations du périmètre sent

€osr

supérieure~ à cette moyenne.

Sans donner de chiffres très précis on peut affimer qu'elle est au moins égale à la superficie cultivée en riz et pour un grand noubro d'exploitations elle est largement supérieure; l'inversion de la proportion riz/cultures pluviales par rapport à ce que l'on a coutume d'observer sur les Hautes Terres provient de l'inpossibilité d'étendre,les superficies consacrées à la riziculture et d'une pression.dél!1081"apbiQ,'Il8, 4e·. plus en plus importante qui a progressive;:1ent

obligé les paysans à "monter"' sur les collines puis à abandonner le pratique de la jachère.

(1) Groupement Opération Productivité Rizicole, organisne coiffant l'URER d'Antsirabe.

111

L'exploitation agricole de la plaine d'Andratsay dispose donc d'en-viron 60 ares de riz et d'autant de cultures pluviales. On estine généralenent que cette superficie de 60 ares, avec un rendenent de 2 T/ha en püddy, suffit pour couvrir à peu près les besoins nlinentaires de la fanille. Globalenent donc, la plaine d'Andratsay se suffit à elle-n~ne en riz. Base de l'alïnentotion faniliale, le riz est aussi la base de l'organisation sociale de par la terre

elle-n~oe et les échanges de servicœqu'il nécessite pour sa culture; de plus, il deneure le principal produit narchand de ces r'gions oalgré ln faiblesse des quantités vendues. La nécessité de se procurer d'autres ressources a conduit à la fornation des groupes que nous avons précédenoent définis; c'est dire qu'elle n'a pas engendré une nodification profonde du systèoe de production traditionnel caractérisé par sa rigidité : parcellaire rizicole ïnnunble et figé dans son utilisation, nodes d'accession à la terre codifiés, forces de travail linitées, intangibilité des oéthodes de production, oédiocrité des autres productions et non intégration de l'élevage à l'agriculture. Cependant, quelques indices por-nettent de déceler des nodifications actuellenent en cours : le renplacenent de l'entraide faniliale par de la nain d'oeuvre salariée, l'extension des cultures pluviales sur collines destinée à procurer un appoint nlinentaire et quelques ressources nonétaires, l'adoption de nouvelles variétés cultivées, en particu-lier de riz, et de petit nntériel agricole (charrue, herse).

Pourquoi la riziculture nt a-t-elle pas progressé au fur et à nesuro des besoins croissants des paysans et de l'augoentntion de ce narché iuportant que représente la ville d'Antsirabe ? COlliJe nous venons de le dire à propos d'Aobalavnto, le B1stène de production rizicole plafonne. Les honoes sont par-venus à un certain état d'équilibre avec leur nilieu, la plaine. La rectifica-tion il y a 60 anA du cours de l'Andratsay tronsforné en drain principal a certainenent aoélioré le systèoe de production et pernis la oise en culture cooplète de la plaine. Depuis, ce drain tend à devenir inopérant et les eaux sont très DaI évacuées. Enfin, en l'absence d'un systène d'irrigation, ln

081-trise de l'eau est illusoire dans cette plaine. Etant donné de plus les aléas cliDatiques les seules aoéliorations possibles de la riziculture relèvent de détails dans les pratiques culturales. Le problène des vnriétés n'est pas totn-lenent résolu de n~ne que celui de la funure. A l'instar de ceux d'Anbalavato, les paysans de la plaine ne veulent pas nettre de l'engrais sur des sols qu'ils estioent riches d'une part et à cause de l'inpossibilité dans laquelle ils se trouvent de nattriser l'eau.

112 Le thène fertilisation uinérale n'a pas connu un grnnd succès dans cette plaine, pas plus d'ailleurs que l'ensenble des thènes diffusés par l'URER d'Antsirabe. Au cours de nos différents passnges nous avons pu enregistrer un grand noobre de doléances envers cet orgnnisoe. On peut estiner les superficies

"anéliorées" à. 2,5

%

de l'enseoble de la plaine et le nonbre de paysans encadres à un peu plus de 5

%

pour la caopagne 71-72. La vente d'engrois a d'ailleurs subi un recul assez net entre 71 et 72.

En

1972, seuls les paysans qui paient cooptant ont acheté de l'engrais. Les reproches quasi unanioes fait à l'orga-nisne de vulgnrisaticn oontrent que pour l'instant les paysans sont assez hos-tiles aux sollicitations extérieures, en portie d'ailleurs à cause des difficul-tés techniques de la riziculture dons la plaine. Cette hostilité est en outr0 basée sur des calculs écononiques sinples qui anènent les paysans à renoncer à dépenser de l'argent sur de p.tttes superficies et pour un produit de base in-tégré aux structures faruliales et non à un systène Th~rchand donc ne rapportant pas l'argent annoncé par les responsables de l'opération. Ajoutons de plus que la faiblesse des prix du paddy n'encourage pas la vente.

Enfin, cette hostilité tient au fait que tout cet nppareil pesant est perçu conne venant encore s'ajouter à ce "fanjnlrona" si décrié.

Par contre, il est intéressant de noter la souplesse de l'utilisction des collines, les possibilités offertes por l'élevage et ln oultiplicité dos petits nétiers annexes en opposition avec l'inflexibilité de l~ riziculture.

Ces petits nétiers annexes, para ou non agricoles, recouvrent de :1ul-tipIes activités que nous nous bornerons à énunérer : sal~lriQt agricole, arti-sanat varié, petit conoerce sur table ou de boutique, nenuisorio, unçonnerie, fabrication de briques, fabrication et réparation d'objets divers (ustensiles de cuisine, outils de travail, bidons, réparation de bicylette), frybrication de tabac à priser, confection, couture, etc ••• Cette liste s'agrandit encore quand on se rapproche de ln ville que l'on peut plutet considérer corlUe indui-sant des nétiers variés et verindui-sant des solaires que conne pale de diffusion de techniques agricoles nouvelles. Pnrallèleuent à. la pression dénographique, ce oarché de consonnateurs joue un rele grandissant sur l'élevage et les cultures pluviales.

. ..

113 Ce sont là en effet les deux axes de croissance de l'agriculture ac-tuelle de cette région, axes qui ne se rejoignent pas encore car l'intégration agriculture-élevage est loin d'etre réalisée. L'élevage bovin apporte à l'agri-culture une force de tr~ction pour les charrettes, chorrues et herses et du funier assez largenent utilisé tant sur rizières que sur les collines (les autr'es types d'élevage n'apportent rien à l'agriculture: vache l~itière - excepté le fuoier - porcs, volailles).

Par contre, l'agriculture n'apporte quo très peu à l'élevage: un peu de nanioc pour l'alinentation des bovins et des porcs et du son de riz pour les porcs.

Les récents essais fourragers nis en place par ln sooi~té Nestlé dans les environs d'Antsirabe déuontrent les hautes potentialités des sols ferralli-tiques rajeunis et fortenent rajeunis et des sols ando ; certains rondenents atteignent 60 T/ha de fourrages verts, pernettant ainsi une charge d'au noins deux vaches laitières à l'hectare (1). Pour l'instant, la production laitière reste faible et tourne autour d'un litre de lait par jour et par vnche. Trois systènes de collecte du lait coexistent:

le réseau de ranassage de lkstlé pour son usine de lait concentré sucré. Créée en 1971, cetto unité de production fonctionne pour l'instant avec du lait en poudre et de l'huile de beurre d'inportation et du sucre local, pro-duisant 30.000 boites par jour. Un an après la nise en place du circuit de col-lecte celui-ci touche environ 500 paysans et rauasse 500 litres de lait par jour. Les responsables de l'opération espèrent doubler ou tripler le norlbre de paysans intéressés dans un avenir très proche puis trnvailler à l'augnentation de la productivité de cet élevage laitier gr~ce à une onéliorntion ~e la race.

à une alinentation équilibrée basoe sur des cultures fourragères réalisées par les paysans et sur une prophylaxie efficace. C'est d'ailleurs ce dernier point qui a produit l'effet psychologique uoteur du déuarrage de l'opération. Nestlé appelle cela le "service après-vente" : un paysan qui n des problènes sanitaires le signRle le natin au collecteur et l'après-nidi il a ln visite gratuite du vétérinaire. Or le cheptel ualgnche souffre de lwladies chroniques et le service de l'élevage ne suffit pas à couvrir les denandes.

••

(1) Les essais de contre saison sur rizières ne sont pas concluants en rnison de prix de revient très élevés.

114 La société Nestlé espère que la production de la région d'Antsirabe couvrira les besoins de l'usine, soit 30.000 litres de lait par jour dans une quinzaine d'années. Le lait ost acheté 24 F le litre.

- le second réseau de collecte doit son existence au bureau central laitier d'Antsirabe qui approvisionne la ville et vient de dél~rrer ID fabri-cation d'un fronage de type gruyère.

- le troisièlle réseau est en fait le circuit traditionnel do petits collecteurs-trayeurs qui sillonnent la cnnpngne en bicyclette venant ensuite livrer le lait à des pnrticuliers.

Enfin, signalons qu'à Talata deux éleveurs ont entrepris voici une dizaine d'années la fabrication de petits fronages frais qui connaissent un grand succès.

Eux

aussi disposent d'un petit circuit de mnassage de lait.

La société Nestlé estine à environ 200 le nOllbre de paysans de la plaine d'Andratsay leur livrant du lait chaque jour.

Ln souplesse de l'utilisation des collines est due à un grand nonbre de cultures possibles et à un calendrier agricole relativenent élastique bien que le froid hivernal dininue les potentialités locales (cf. le ~~blenu nO

4 :

calendrier cultural). On peut classer les plantes cultivées corule suit:

groupe des cultures vivrières habituelles destinées à un nppoint alinentaire et à l'alinentation du bétail: nanioc, nécessitant 18 ~ois à 2 anD de végétation et dont les rendenents plafonnent en raison des tenpérotures hi-vernnles, patates, plantées en octobre-novenbre, naIs et haricot.

groupe des cultures de rapport: naIs et haricot, dont les cours ont reDonté ces dernières années ; toceo, arachide, encore faiblenent représentés, enfin et surtout cultures légunières effectuées en toutes saisons: poireaux, choux, cArottes: cultures d'ail, d'oignon, de toaates, plantés en hiver cultures de la ponne de terre et arboriculture fruitière, encore à ses d~b~te

ponnes, poires et paches.

. ..

...

... TABLEAU 4

CALENDRIER CULTlJ"RAL DE LA P1J\INE D'ANDRATSAY

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! J F M A M J J A S 0 N D

,

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1 .

! Iu\BOur

,

, 1 SEMIS

,

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,

ENTRETIEN

,

RECOLTE 1 REPIQUAGE

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1 ! '1

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,

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HARICOT

,

SEMIS

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PATATES ' 1

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RECOLTE

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1) l, SARCLAGE IRECOLT~! PREPARATION DE LA PARCELLE f1ANTATION

t--POMIYJE ! ! ~---I! ! 1

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SAISONS

116 Les rendenents de toutes cos cultures sont noyens ou peu élevés : quelques tonnes de nanioc à l'hectare, 2 à

4

T de na!s à l'hectare. La funuro ninérale pernettrait leur augoentation ropide nois son coo.t deneure élevé. Un grand travail reste à faire dans les donnines de l'auéliorntion variétale, des onénagenents du calendrier agricle et surtout de la lutte contre l'érosion des sols. Des onénagenents de pente seroient nécessaires pnrallèlenent à une aoé-lioration des techniques culturales. Celle-ci peut être obtenue par l'augoentn-tion de ln culture attelée et une neilleure fabrical'augoentn-tion du fUilier qui aurait l'avantage de favoriser l'association agriculture-élevago.

Il ressort de ces constntntions que le systène éconouique fanilial est basé sur cinq pÔles plus ou noins prédoninnnts selon les cns :

la rizicul ture l'élevage

les cultures pluviales les petits nétiers annexes le salariat en ville.

Le systène de production agricole ost la ré sultonte de le coubinnison de ces pÔles. Ses nodifications portent nctuellenent sur le renforcenent des pÔles élevage et cultures pluviales. Cette tendance oène au stade ultiue qui est celui de l'intensification.

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CHAPITRE V - L'INTENSIFICATION DE L'AGRICULTURE - CONCLUSIONS

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