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La dimension économique de l’activité touristique pour les territoires ultramarins

I - ÉTAT DES LIEUX DU TOURISME DANS LES OUTRE-MER

2. La dimension économique de l’activité touristique pour les territoires ultramarins

Rapport

Le modèle d’un tourisme essentiellement tourné vers l’extérieur, y compris sa gouvernance, construit à partir des années 1970, est usé. Il a contribué au développement et à la modernisation des territoires ultramarins, mais il faut désormais envisager un autre tourisme, réellement inscrit dans ces territoires, autour de centres d’intérêt diversifiés (ne se confinant plus à la plage), en impliquant pleinement les populations locales. Il faut repenser les pratiques touristiques dans les Outre-mer dans une perspective durable, avec l’implication des ultramarin.e.s.

2. La dimension économique de l’activité touristique

AVISDÉCLARATIONS/SCRUTINRAPPORTANNEXES des matériels de transport (5,5 %), le secteur de la chimie20 (5,3 %) ou les activités financières et

d’assurance (3,2 %). »

Part du tourisme dans le PIB ou la valeur ajoutée dans les Outre-mer

Dans les Outre-mer, il est difficile de connaître la part du secteur du tourisme dans le PIB ou la valeur ajoutée faute de données récentes et de la quasi-impossibilité à mesurer le tourisme des ultramarin.e.s sur leur propre territoire. Seuls quelques exemples relatifs à certains territoires peuvent être cités à titre d’illustration. La méconnaissance du tourisme des ultramarin.e.s sur leur propre territoire est préjudiciable, car ce tourisme de week-end ou de courts séjours contribue assurément à soutenir le secteur touristique lors des périodes délicates où les touristes extérieur.e.s sont moins présent.e.s.

La dernière évaluation du poids économique du tourisme en Guadeloupe remonte à 2005, où le secteur atteignait 5 % du PIB régional, en baisse de 5 points par rapport à l’année 200021. Il est nettement plus faible que celui observé dans la plupart des îles caribéennes indépendantes où le tourisme représente 20 % à 50 % du PIB. En 2005, le poids du tourisme dans l’économie guadeloupéenne était cependant supérieur à celui des secteurs de l’agriculture (3 % du PIB), des transports (4 %) et des industries de biens manufacturés (3 %), mais inférieur à celui de la construction (9 %) et du commerce (13 %).

L’économie de la partie française de Saint-Martin repose essentiellement sur le tourisme.

Le secteur a connu un essor important depuis les années 1980, impulsé par le dynamisme de la partie néerlandaise et les possibilités offertes par les dispositifs de défiscalisation. Il est cependant difficile d’estimer les retombées économiques générées par ce secteur.

En l’absence de comptes satellites du tourisme22 dans les Outre-mer, il n’est pas possible de déterminer la consommation touristique dans ces territoires et son poids dans leur PIB.

L’indisponibilité de ces données économiques est préjudiciable à la bonne appréhension par les acteur.rice.s politiques et économiques, mais aussi par les populations locales du poids économique du secteur du tourisme. Elle rend également plus incertaine la définition de la stratégie touristique durable et sa mise en œuvre.

La délégation à l’Outre-mer du CESE suggère comme piste d’action que tous les Outre-mer soient dotés de comptes satellites du tourisme étant donné l’importance du secteur du tourisme dans leurs économies.

20 Industrie chimique, pétrolière et pharmaceutique.

21 Insee, « Les signes d’une reprise », AntianeÉco n° 60, novembre 2005. À noter que jusqu’en 2006, Saint-Martin et Saint-Barthélemy étaient des communes de Guadeloupe. Depuis 2007, elles sont des collectivités d’Outre-mer (COM).

22 Selon la direction générale des entreprises, le compte satellite du tourisme (CST) met en cohérence l’ensemble des données d’offre et de demande disponibles, dans le cadre d’une grille d’analyse macroéconomique reposant sur des concepts reconnus par les organisations internationales concernées (Commission de

Rapport

Part de l’hôtellerie-restauration dans l’économie ultramarine

Le secteur de l’hôtellerie-restauration est une composante du secteur du tourisme.

Les données économiques relatives à cette activité sont plus facilement accessibles et permettent d’avoir une idée, certes imparfaite et incomplète, de l’importance du tourisme dans les territoires ultramarins.

En Polynésie française, le secteur de l’hôtellerie-restauration est le secteur le plus important de l’industrie touristique : en 2015, il regroupe 69 % des entreprises touristiques (soit 1 930, principalement dans la restauration), 61 % des salarié.e.s du tourisme et génère 43 % du chiffre d’affaires de cette industrie.

Les entreprises et les emplois touristiques

Disposer d’informations statistiques sur les entreprises, les emplois et les conditions de travail dans le secteur touristique de chaque territoire ultramarin est actuellement compliqué. Seuls quelques exemples peuvent être cités à titre d’illustration.

L’emploi touristique atteint des niveaux élevés dans certains territoires ultramarins  : 28 % de l’emploi salarié total de Saint-Martin est ainsi lié au tourisme selon l’Insee (2006) et c’est aussi le cas de 37 % de l’emploi salarié total de Saint-Barthélemy23. Le tourisme a, depuis le pacte de progrès de 1995, au sortir de « l’économie nucléaire », été identifié par l’ensemble des acteur.rice.s politiques, économiques et sociaux de la Polynésie française, comme l’un des moteurs majeurs du développement de l’économie locale, pourvoyeur de l’essentiel des ressources propres du Pays. Il occupe donc une place centrale dans l’économie polynésienne. Première source d’exportation de biens et de services, il rassemble 11 % des entreprises en 2015 (soit 2 820) qui génèrent 15 % des chiffres d’affaires cumulés et emploient 17 % des effectifs salariés (10 250 personnes)24. Dans ce territoire, la petite hôtellerie familiale occupe environ cinq cents personnes, à temps plein ou partiel et représente un acteur essentiel de la vie économique des archipels, notamment éloignés (Marquises, Australes et Tuamotu-Gambier). Elle permet à des Polynésien.ne.s de continuer de vivre sur leur lieu de vie habituel en leur fournissant une activité. En 2013, l’industrie touristique guadeloupéenne rassemble 4 591 entreprises d’activités variées25, soit un peu plus de 10 % du tissu d’entreprises de l’île. La restauration, l’hôtellerie et les autres types d’hébergements sont les activités les plus représentatives de ce secteur. Elles concentrent 68 % des entreprises touristiques.

Des recettes importantes et précieuses pour certains territoires ultramarins

Le tourisme génère des recettes importantes pour de nombreux Outre-mer. Ainsi, en Polynésie française, le secteur du tourisme constitue encore la première ressource propre après les transferts opérés par l’État. En 2014, les touristes ont dépensé en Polynésie française 46 milliards de F CFP. Les dépenses touristiques représentent 3,6 fois le montant des exportations de produits locaux (12,8 milliards de F CFP) et pèsent pour près de 41 % dans le total des exportations de biens et services polynésiennes. Par ailleurs, la balance

23 Insee, Études et documents n° 75, novembre 2012.

24 IEOM, Polynésie française 2015, édition 2016, p. 101.

AVISDÉCLARATIONS/SCRUTINRAPPORTANNEXES entre les dépenses des touristes étranger.ère.s séjournant sur le territoire et celles des

résident.e.s polynésien.ne.s en voyage à l’étranger, génère un solde positif de 31 milliards de F CFP et contribue ainsi à l’excédent des transactions courantes de la balance des paiements.

Les touristes terrestres dépensent localement plus de 33,5 milliards de F CFP, générant 73 % des recettes touristiques totales. La croisière a, pour sa part, engendré 12,5 milliards de F CFP de recettes en 2014, soit 27 % des recettes touristiques totales.