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DASEIN ET TEMPORALITE

Dans le document Être et temps (Page 186-200)

§ 45. Le résultat de l’analyse-fondamentale préparatoire du Dasein et la tâche d’une interprétation

existentiale plus originaire de cet étant.

Qu’est-ce qui a été conquis par l’analyse préparatoire du Dasein, et qu’est-ce qui est cherché ? Nous avons trouvé la constitution fondamentale de l’étant thématique, c’est-à-dire l’être-au-monde, dont les structures essentielles trouvent leur centre dans l’ouverture. La totalité de ce tout structurel s’est dévoilé comme souci. C’est dans le souci qu’est enclos l’être du Dasein. L’analyse de cet Être a pris pour fil conducteur ce qui avait été déterminé

anticipativement comme l’essence du Dasein - l’existence1. Formellement, ce titre signifie ceci : le Dasein est en tant que ce pouvoir-Être compréhensif pour lequel en son Être il y va de cet Être même. L’étant qui est ainsi, je le, suis à chaque fois moi-même. L’élaboration du phénomène du souci nous a procuré un aperçu dans la constitution concrète de l’existence, c’est-à-dire dans le rapport qui l’unit cooriginairement avec la facticité et l’échéance du Dasein.

Est cherchée la réponse à la question du sens de l’Être en général, et avant tout la possibilité d’une élaboration radicale de cette question fondamentale de toute ontologie. Or libérer l’horizon où quelque chose comme l’Être en général devient compréhensible, cela équivaut à éclaircir la possibilité de la compréhension de l’Être en général, laquelle appartient elle-même à la constitution de l’étant que nous appelons Dasein2. Néanmoins, la

compréhension de l’Être ne peut être éclaircie radicalement en tant que moment essentiel d’être du Dasein que si l’étant à l’être duquel elle appartient est en lui-même interprété originairement quant à son Être.

Or pouvons-nous considérer que la caractérisation ontologique du Dasein comme souci constitue une interprétation originaire de cet étant ? Selon quel critère l’analytique

existentiale du Dasein doit-elle Être appréciée en son originarité ou sa non-originarité ? Que signifie en général l’originarité d’une interprétation ontologique ?

Une recherche ontologique est un mode possible d’explicitation, laquelle a été

caractérisée comme élaboration et appropriation d’une compréhension1. Toute explicitation a sa pré-acquisition, sa pré-vision et son anti-cipation. Qu’elle devienne, en tant

qu’interprétation, la tâche expresse d’une recherche, et alors le tout de ces « présuppositions

», que nous appelons la situation herméneutique, exige d’être préalablement clarifié et assuré à partir de et dans une expérience fondamentale de l’a objet » à ouvrir. L’interprétation ontologique, qui doit libérer l’étant du point de vue de sa constitution propre d’être, est tenue de portes l’étant thématique, à l’aide d’une première caractérisation phénoménale, à la pré-acquisition à laquelle toutes les démarches ultérieures de l’analyse devront rester adéquates.

Mais celles-ci ont en même temps besoin d’être guidées pas la pré-vision possible du mode d’être de l’étant concerné. Pré-acquisition et pré-vision pré-dessinent ensuite en même temps la conceptualité (anticipation) où toutes les structures d’être doivent Être dégagées.

Cependant, une interprétation ontologique originaire ne requiert pas seulement une situation herméneutique assurée en toute adéquation au phénomène : elle doit expressément s’assurer si elle a porté à la pré-acquisition le tour de l’étant thématique. De même, une première esquisse de l’être de cet étant, même si elle est phénoménalement fondée, ne suffit pas. La pré-vision de l’être doit bien plutôt atteindre celui-ci du point de vue de l’unité des moments structurels qui lui appartiennent ou peuvent lui appartenir. C’est alors seulement que peut être posée et résolue avec sûreté phénoménale la question du sens de l’unité de la totalité d’être de l’étant en son tout.

1Cf. supra, § 9, p. [41] sq.

2Cf. supra, § 6, p. [19] sq., § 21, p. [95] sq. et § 43 p. [201].

1Cf. supra, § 32, p. [148] sq.

Or pouvons-nous dire que l’analyse existentiale du Dasein jusqu’ici accomplie

provenait d’une situation herméneutique telle que pas elle fût garantie l’originarité qui vient d’être réclamée du point de vue fondamental-ontologique ? Nous est-il possible, partant du résultat obtenu - l’être du Dasein est le souci -, de progresser jusqu’à la question de l’unité originaire de ce tout structurel ?

Qu’en est-il donc de la pré-vision qui a guidé jusqu’ici la démarche ontologique ? Nous ayons déterminé l’idée d’existence comme pouvoir-être compréhensif pour lequel il y va de son être même. Mais, en tant qu’à chaque fois mien, le pouvoir-être est libre pour

l’authenticité ou l’inauthenticité ou l’indifférence modale des deux2. L’interprétation antérieure, qui prenait son point de départ dans la quotidienneté médiocre, s’en est tenue à l’analyse de l’existes indifférent ou inauthentique. Sans doute, sus ce chemin déjà, il a été possible et même nécessaire d’atteindre une détermination concrète de l’existentialité de l’existence. Néanmoins la caractérisation ontologique de la constitution de l’existence demeurait grevée d’un défaut essentiel. Car existence signifie pouvoir-être - mais aussi pouvoir-être authentique. Tant que la structure existentiale du pouvoir-être authentique n’est pas reprise dans l’idée d’existence, la pré-vision guidant une interprétation existentiale manque encore et toujours d’originarité.

Et qu’en est-il maintenant de la pré-acquisition de la situation herméneutique antérieure ? Quand et comment l’analyse existentiale s’est-elle assurée qu’en prenant son départ dans la quotidienneté, c’était tout le Dasein - cet étant depuis son . commencement » jusqu’à son « terme » - qu’elle pliait au regard phénoménologique thématisant ? Sans doute il a été affirmé que le souci est la totalité du tout structurel de la constitution du Dasein1. Mais l’amorçage de l’interprétation n’implique-t-il pas déjà le renoncement à la possibilité de porter au regard le Dasein en totalité ? La quotidienneté est bien justement l’être « entre » naissance et mort. Si l’existence détermine l’être du Dasein et si l’essence de l’existence est co-constituée par le pouvoir-être, alors il faut que le Dasein, aussi longtemps qu’il existe, en pouvant-être, à chaque fois ne soit pas encore quelque chose. L’étant dont l’existence constitue l’essence répugne essentiellement à sa saisie possible comme étant total. Non

seulement la situation herméneutique ne s’est pas jusqu’ici assurée de l’« acquisition » de tout cet étant, mais la question se pose même de savoir si cette acquisition peut en général être atteinte, et si au contraire une interprétation ontologique originaire du Dasein n’est pas condamnée à échouer - sur le mode d’être de l’étant thématique lui-même.

Une chose est donc devenue indiscutable : l’analyse existentiale antérieure du Dasein ne peut élever de prétention à l’originarité. Dans sa pré-acquisition, elle ne tenait toujours et seulement que l’être inauthentique du Dasein, et celui-ci même comme non-total. Si

l’interprétation de l’être du Dasein comme fondement* de l’élaboration de la question de fond ontologique doit devenir originaire, alors il faut qu’elle ait d’abord mis existentialement en lumière l’être du Dasein en son authenticité et totalité possible.

Ainsi donc prend naissance la tache de porter à la pré-acquisition le Dasein comme un tout. Ce qui signifie cependant : déployer en général pour la première fois la question du pouvoir-être-tout de cet étant. Dans le Dasein, aussi longtemps qu’il est, quelque chose qu’il peut être et qu’il sera est à chaque fois encore en excédent**. Or à cet excédent appartient la « fin » elle-même. La « fin » de l’être-au-monde est la mort. Cette fin appartenant au pouvoir-être, c’est-à-dire à l’existence, délimite et détermine la totalité à chaque fois possible du

2Cf. supra, § 9, p. [41] sq.

1Cf. supra, §41, p. [191] sq.

*Je rattache à dessin « comme fondement » à « être du Dasein », plutôt qu’à « interprétation ». (N.d.T.).

**Excédent (Ausstand) : ce concept sera thématiquement analysé — et sa traduction justifiée — au § 48 (N.d.T.)

Dasein. Cependant, l’être-en-fin du Dasein dans la mort et, avec lui, l’être-tout de cet étant ne pourra être inclus de manière phénoménalement adéquate dans l’élucidation de son être-tout possible que si est conquis un concept ontologiquement suffisant, c’est-à-dire existential, de la mort. Mais la mort n’est selon la mesure du Dasein que dans un être pour la mort existentiel.

La structure existentiale de cet être se révèle comme la constitution ontologique du pouvoir-être-tout du Dasein. Ainsi, tout le Dasein existant se laisse porter à la pré-acquisition. Oui, mais le Dasein peut-il aussi exister totalement de manière authentique ? Comment

l’authenticité de l’existence doit-elle en général être déterminée sinon par rapport à un exister authentique ? D’où en tirerons-nous le critère ? Manifestement, c’est le Dasein lui-même qui, en son être, doit pré-donner la possibilité et la guise de son existence authentique, si tant est que celle-ci ne puisse ni lui être ontiquement imposée, ni être ontologiquement inventée. Or l’attestation d’un pouvoir-être authentique, c’est la conscience qui la donne. Comme la mort, ce phénomène du Dasein exige une interprétation existentiale adéquate. Celle-ci conduit à l’aperçu suivant lequel un pouvoir-être authentique du Dasein réside dans le vouloir-avoir-conscience. Mais cette possibilité existentielle, de par son sens d’être, tend vers la déterminité existentielle par l’être pour la mort.

En mettant en lumière un pouvoir-être-tout authentique du Dasein, l’analytique existentiale s’assure de la constitution de l’être originaire du Dasein, tandis que le pouvoir-être-tout authentique devient en même temps visible comme mode du souci. Ainsi est donc également assuré le sol phénoménalement suffisant pour une interprétation originaire du sens d’être du Dasein.

Or le fondement ontologique originaire de l’existentialité du Dasein est la temporalité.

C’est à partir d’elle seulement que la totalité structurelle articulée de l’être du Dasein comme souci devient existentialement intelligible. Néanmoins, l’interprétation du sens d’être du Dasein ne peut s’en tenir à cette indication. L’analyse temporalo-existentiale de cet étant a besoin de confirmation concrète. Les structures ontologiques du Dasein antérieurement conquises doivent être rétrospectivement libérées quant à leur sens temporel. La quotidienneté se dévoile tomme mode de la temporalité. Mais par cette répétition de l’analyse-fondamentale préparatoire du Dasein, d’autre part, c’est en même temps le phénomène de la temporalité qui devient lui-même plus transparent. A la lumière de celle-ci, il devient ensuite possible de comprendre pourquoi le Dasein est et peut être historial au fond de son être, et pourquoi entant qu’historial il est capable d’élaborer une enquête historique.

Si c’est la temporalité qui constitue le sens originaire d’être du Dasein, et si par ailleurs il y va pour cet étant en son être de cet être même, alors il faut que le souci ait besoin de . temps ». et ainsi qu’il compte avec « le temps ». La temporalité du Dasein élabore un

« compte (comput) du temps ». Le « temps » expérimenté en lui est l’aspect phénoménal prochain de la temporalité. C’est de lui que provient la compréhension quotidienne-vulgaire du temps. Et celle-ci se déploie dans le concept traditionnel du temps.

La mise au jour de l’origine du « temps » « où » fait encontre l’étant intramondain, du temps comme intratemporalité, manifeste une possibilité essentielle de temporalisation de la temporalité. Ainsi se prépare la compréhension d’une temporalisation encore plus originaire de la temporalité. C’est en elle que se fonde la compréhension d’être constitutive pour l’être du Dasein. Le projet d’un sens de l’être en général peut s’accomplir dans l’horizon du temps.

La recherche exposée dans la présente section parcourra donc les étapes suivantes l’être-tout possible du Dasein et l’être pour la mort (chapitre I); l’attestation par le Dasein d’un pouvoir-être authentique et la résolution (chapitre II); le pouvoir-être-tout authentique du Dasein et la temporalité comme sens ontologique du souri (chapitre III); temporalité et

quotidienneté (chapitre IV); temporalité et historialité (chapitre V); la temporalité et l’intratemporalité comme origine du concept vulgaire du temps (chapitre VI)1. »

1Au XIXème siècle, S. Kierkegaard s’est emparé expressément du problème de l’existence comme problème existentiel, et il l’a médité de façon pénétrante. Néanmoins, la problématique existentiale lui est si étrangère qu’il se tient, du point de vue ontologique, entièrement dans la mouvance de Hegel et de la philosophie antique telle que dévoilée par lui. Par suite, il y a plus à apprendre philosophiquement de ses écrits « édifiants » que de ses écrits théoriques — exception faite pour son essai sur Le concept d’angoisse.

CHAPITRE PREMIER

L’ÊTRE-TOUT POSSIBLE DU DASEIN ET L’ETRE POUR LA MORT

§ 46. L’Impossibilité apparente d’une saisie et d’une détermination ontologiques de l’être-tout

propre au Dasein.

L’insuffisance de la situation herméneutique dont procédait l’analyse antérieure du Dasein doit être surmontée. Dans la perspective de la pré-acquisition du Dasein total qui doit nécessairement être conquise, il s’impose de demander si cet étant en tant qu’existant peut en général devenir accessible en son être-tout. Or divers arguments de poids, fondés sur la constitution d’être du Dasein lui-même, semblent établir l’impossibilité de la pré-donation ainsi exigée.

Au souci, tel qu’il forme la totalité du tout structurel du Dasein, répugne manifestement, conformément à son sens ontologique, un être-tout possible de cet étant. Car le moment primaire du souci, le « en-avant-de-soi », signifie bel et bien que le Dasein existe à chaque fois en-vue-de-soi-même.. Aussi longtemps qu’il est », jusqu’à sa fin, le Dasein se rapporte à son pouvoir-être. Même lorsque, existant encore, il n’a plus rien devant soi », qu’il a « soldé son compte », son être est encore déterminé par le « en-avant-de-soi ». Le désespoir, par exemple, n’arrache pas le Dasein à ses possibilités, et l’attitude sans illusions de celui qui est

« prêt à tout » n’abrite pas moins en aie le « en-avant-de-soi ». Ainsi, ce moment structurel du souri indique sans équivoque qu’il y a encore dans le Dasein un excédent, quelque chose qui, en tant que pouvoir-être de lui-même, n’est pas encore devenu « effectif ». Dans

l’essence de la constitution fondamentale du Dasein, il y a donc un constant inachèvement. La non-totalité signifie un excédent du pouvoir-être.

Au contraire, dès l’instant que le Dasein « existe » de telle manière qu’en lui

absolument plus rien n’est en excédent, alors, et du même coup, il est ainsi devenu un ne-plus-être-Là. La levée de l’excédent d’être signifie l’anéantissement de son être. Aussi longtemps que le Dasein est en tant qu’étant, il n’a pas atteint sa « totalité ». Mais qu’il obtienne celle-ci, et alors ce gain devient la perte pure et simple de l’être-au-monde. Il n’est alors plus jamais expérimentale en tant qu’étant.

La raison de l’impossibilité d’expérimenter ontiquement le Dasein comme totalité étante et, par suite, de le déterminer ontologiquement en son être-tout ne réside point dans une imperfection du pouvoir de connaissance. L’obstacle se trouve du côté de l’être de cet étant.

Ce qui ne peut absolument pas être comme l’expérimenter prétend saisir le Dasein se soustrait fondamentalement à une expérimentabilité. Mais alors, est-ce que le déchiffrement de la totalité ontologique d’être dans le Dasein ne demeure pas une entreprise désespérée ? Il ne saurait être question de biffer le « au-devant-de-soi » en tant que moment structurel essentiel du souci. Est-ce à dire cependant que ce que nous en avons conclu était pertinent ? N’est-ce pas au prix d’une argumentation purement formelle que nous avons exclu la possibilité d’une saisie du Dasein en son tout ? Ou bien n’aurions-nous pas au fond - et subrepticement - posé le Dasein comme un étant sous-la-main devant lequel se glisserait constamment un non-encore-sous-la-main ? Notre argumentation a-t-elle saisi en un sens véritablement existential le n’être-pas-encore et le « en-avant-de-soi » ? Est-ce dans une adéquation phénoménale au Dasein que nous avons parlé de « fin » et de « totalité » ?

L’expression de « mort » avait-elle une signification biologique ou ontologico-existentiale, et même en général une signification suffisamment et sûrement déterminée ? Et

avons-nous réellement épuisé toutes les possibilités de rendre accessible le Dasein en sa totalité ?

Il s’impose de répondre à ces questions avant de déclarer nul et non avenu, et de mettre comme tel hors circuit le problème de la totalité du Dasein. La question de la totalité du Dasein, aussi bien celle, existentielle, d’un pouvoir-être-tout possible que celle, existentiale, de la constitution d’être de la « fin » et de la « totalité » implique la tâche d’une analyse positive de phénomènes de l’existence qui ont été jusqu’ici tenus à l’écart. Au centre de telles considérations se tient la caractérisation ontologique de l’être-à-la-fin propre au Dasein et l’obtention d’un concept existential de la mort. Les recherches relatives à ce sujet se

distribueront de la manière suivante : l’expérimentabilité de la mort des autres et la possibilité de saisie d’un Dasein en son tout (§ 47); excédent, fin et totalité (§ 48); la délimination de l’analyse existentiale de la mort par rapport à des interprétations possibles du phénomène (§

49); la pré-esquisse de la structure ontologico-existentiale de la mort (§ 50); l’être pour la mort et la quotidienneté du Dasein (§ 51); l’être pour la mort quotidien et le concept

existential plein de la mort (§ 52); projet existential d’un être pour la mort authentique (§ 53).

§ 47. L’expérimentabilité de la mort des autres et la possibilité de saisie d’un Dasein en son tout.

Atteindre sa totalité dans la mort, pour le Dasein, c’est en même temps perdre l’être du Là. Le passage au ne-plus-être-Là ôte justement au Dasein la possibilité d’expérimenter ce passage et de le comprendre en tant qu’il l’expérimente. Cependant, quand bien même cela peut demeurer interdit à chaque Dasein par rapport à lui-même, la mort des autres ne s’en impose que plus fortement à lui. Un achèvement du Dasein devient alors « objectivement » accessible. Le Dasein peut, et cela d’autant plus qu’ il est essentiellement être-avec d’autres, obtenir une expérience de la mort. Cette donation « objective » de la mort doit alors

nécessairement rendre également possible une délimitation ontologique de la totalité du Dasein.

Nous demandons : est-ce que cette solution obvie, puisée dans le mode d’être du Dasein comme être-l’un-avec-l’autre, qui consiste à choisir l’achèvement du Dasein d’autrui comme thème de remplacement pour l’analyse de la totalité du Dasein, peut conduire au but qu’on s’est proposé ?

Le Dasein des autres, avec la totalité qu’il atteint dans la mort, est lui aussi un ne-plus-être-Là au sens d’un ne-plus-être-au-monde. Mourir, cela ne signifie-t-il pas quitter le monde, perdre l’être-au-monde ? Néanmoins, le ne-plus-être-au-monde du mort, si on le comprend de manière extrême, est un être au sens de l’être sans plus sous-la-main d’une chose corporelle qui fait encontre. Dans le mourir des autres peut être expérimenté le remarquable phénomène d’être qui se laisse déterminer comme virage d’un étant du mode d’être du Dasein (ou de la vie) au ne-plus-être-Là. La fin de l’étant comme Dasein est le commencement de cet étant comme sous-la-main.

Et pourtant, cette interprétation du virage du Dasein au sans plus sous-la-main manque la réalité phénoménale qui est à penser dans la mesure oui l’étant qui ne fait plus que subsister

Et pourtant, cette interprétation du virage du Dasein au sans plus sous-la-main manque la réalité phénoménale qui est à penser dans la mesure oui l’étant qui ne fait plus que subsister

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