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D´erivation originale

Dans le document The DART-Europe E-theses Portal (Page 57-61)

1.3 Comparaison des deux m´ethodes

2.1.6 La sym´etrie bris´ee (BS)

2.1.6.1 D´erivation originale

L’´etat de sym´etrie bris´ee est `a la base construit sur des orbitales magn´etiques A et B non-orthogonales que l’on peut exprimer comme combinaison lin´eaire des orbitales magn´etiques orthogo-nalesaetb (Eq. 2.17) :

A≈a+cb B≈b+ca (2.29)

avec le recouvrementS≈2c(c2≪1). On consid`ere alors le d´eterminant sym´etrie bris´ee ΨBS :

ΨBS= 1

√M∣AB¯∣= 1

√M

√1

N!∣(a+cb)(¯b+c¯a)∣ (2.30)

avec le coefficientM qui norme le d´eterminant BS et le coefficient N r´esultant de l’utilisation de la base orthogonale. Par d´eveloppement du d´eterminant on obtient la relation :

ΨBS= 1

√M

√1

N!(∣a¯b∣+c∣a¯a∣+c∣b¯b∣+c2∣b¯a∣)= 1

√M

√1

N!(ϕ1+cϕ2+cϕ3+c2ϕ4) (2.31) Une telle expression peut ˆetre g´en´eralis´ee au cas den´electrons non appari´es par site, d’o`u l’int´erˆet de l’approche qui suit, mˆeme si elle est compliqu´ee. On mentionnera o`u ce nombrenapparaˆıt. Dans l’expression pr´ec´edente, on introduit la base des {ϕν} qui comprend deux d´eterminants covalents (ϕ1 = ∣a¯b∣ et ϕ4 = ∣b¯a∣) et deux d´eterminants ioniques (ϕ2 = ∣a¯a∣ et ϕ3 = ∣b¯b∣). Nous n´egligerons le d´eterminant pond´er´e par le coefficient c2 (ici le d´eterminant ϕ4). Nous introduisons l’op´erateur

9. Signalons en passant une troisi`eme famille d’approches bas´ees sur la seule liaison de valence (VB) et sa g´en´eralisation (G-VB) [34, 35].

hermitique de projection de spin smsO qui projette un ´etat norm´eϕν sur ses composantes de spin s etms. Par d´efinition :

ϕν=∑

s

ms

s

msν (2.32)

On se restreint au sous-espace des {ϕν}.smsν appartient `a cet espace, et est donc une combi-naison lin´eaire des ´el´ements de la base. On ´ecrit :

s

msν =Aν(s, ms)⎡⎢

⎢⎢⎣ϕν+ ∑

µ≠ν

χνµ(s, msνµ⎤⎥

⎥⎥⎦ (2.33)

Les ϕνµ sont des d´eterminants obtenus en permutant les parties spatiales des d´eterminants ϕν

tout en conservant fixes les parties de spin ce qui se traduit dans ce cas par χνµ=(n−s(s+1))/n2. On peut repr´esenter les configurations ϕ1, ϕ2 etϕ3 et les relier au nombre d’´electrons non appari´es n:

ϕ1 ϕ2 ϕ3

0 0

n n n−1 n−1 n−1 n−1

A1(s) A2(s) A3(s)

Par permutation des parties spatiales de ϕ1 (i.e. a ↔ b), on trouve ϕ4 (par permutation des parties spatiales de ϕ2, on trouve ϕ3). Les coefficients Aν sont des carr´es de coefficients de Clebsch Gordan (CG) exprim´es en fonction de l’´etat de spin set du nombre nd’´electrons non appari´es par site :

A1(s)= (2s+1)(n!)2 (n−S)!(n+s+1)!

A2(s)=A3(s)=(2s+1)((n−1)!)2

(n−1−s)!(n+s)!=A1(s)n(n+1)−s(s+1) n2

(2.34)

Par projection des ϕν, on trouve les ´etats de spin purs suivants :

s

ms1=A1(S) [ϕ11(S)ϕ4]

s

ms2=A2(S) [ϕ22(S)ϕ3]

s

ms3=A3(S) [ϕ33(S)ϕ2]

s

ms4=A4(S) [ϕ44(S)ϕ1]

(2.35)

Pour aider `a la compr´ehension des ´equations2.35, voici deux applications : (i) Si l’on consid`ere l’´etat triplet avec s = 1 (ms = 0) et n = 1, on trouve

A1(1)=1/2 etA2(1)=0 (pas de configuration ionique dans l’´etat triplet).

Avec le coefficientχ1(1)=−1, on obtient la fonction d’onde de l’´etat triplet covalent 3ΦCOV =1/21−ϕ4)=1/2(∣a¯b∣−∣b¯a∣).

(ii) L’´etat singulet (s = 0 et ms = 0) nous donne A1(0) = 1/2 et A2(0) = 1.

Le coefficient χ1(0) = 1, ce qui nous donne la fonction d’onde de l’´etat singulet covalent1ΦCOV =1/214)=1/2(∣a¯b∣+∣b¯a∣). Avec le coefficient χ3(0) =1, on trouve la fonction d’onde de l’´etat singulet de transfert de charge m´etal-m´etal 1ΦM M=1/223)=1/2(∣a¯a∣+∣b¯b∣).

Soulignons que cette m´ethode bas´ee sur le couplage de spin est une alternative `a la m´ethode de la th´eorie des groupes s’appuyant sur les orbitales dans la recherche des combinaisons lin´eaires de configurations menant aux ´etats de spin purs (c’est cette derni`ere m´ethode que nous utiliserons plus loin dans ce travail de th`ese).

Avec (cf.Eq. 2.32) :

ΨBS=∑

s

ms

s

msBS (2.36)

L’´energie de l’´etat de sym´etrie bris´ee s’exprime par :

EBS = 1 M ∑

s,ms

⟨ϕ1+cϕ2+cϕ3∣H∣A111ϕ4)+cA222ϕ3)+cA333ϕ2)⟩ (2.37)

Par un processus de s´election de spin, on montre que ⟨smsp∣H∣smsq⟩ = ⟨ϕp∣H∣smsq⟩ =

⟨ϕq∣H∣smsp⟩. En utilisant ces relations et en n´egligeant les termes hors diagonale enc2, on trouve :

EBS= 1 M ∑

s,ms

[⟨ϕ1∣H∣A111ϕ4)⟩+c2⟨ϕ2∣H∣A222ϕ3)⟩

+c2⟨ϕ3∣H∣A333ϕ2)⟩+2c⟨ϕ2∣H∣A111ϕ4)⟩+2c⟨ϕ3∣H∣ϕ11ϕ4⟩]

(2.38)

On pose maintenant⟨ϕ2∣H∣ϕ22ϕ3⟩=E2,⟨ϕ3∣H∣ϕ33ϕ2⟩=E3 et⟨ϕ1∣H∣ϕ1⟩=E1. On pose la relation U =E2−E1 en n´egligeant les termes de l’ordre de l’int´egrale d’´echange ferromagn´etique au niveau de l’´etat ionique (χpq⟨ϕp∣H∣ϕq⟩ ≈ 0). On constate aussi que les coefficients A2 et A3 sont ´egaux. En exprimant les fonction ϕν sur la base des orbitales magn´etiques orthogonales {a, b}, cela fait apparaˆıtre dans le calcul de l’´energie de l’´etat de sym´etrie bris´ee les int´egrales d´efinies en

Appendice (page64) sous leur forme MO. Finalement, cette ´energie s’exprime comme :

EBS =E1+ ∑

s,ms

A1[n−(s(s+1))

n2 ] ⟨ab∣ba⟩ + ∑

s,ms

A1[n(n+1)−s(s+1)

n2 ((β+l)4c+2c2U)]

(2.39)

EBS est donc une moyenne pond´er´ee de contributions venant de chaque spin purs(avecms=0).

Voici les contributions dans le cas simple de deux spins1/2 en interaction : (i) Pour l’´etat triplet (s = 1, ms = 0, n = 1), A1(1) = 1/2 et χ1(1) = −1. Le

coefficient(n−s(s+1))/n2=−1 et le coefficient(n(n+1)−s(s+1))/n2=0 (i.e. annulation du terme ionique).

(ii) Pour l’´etat singulet (s = 0, ms = 0, n = 1), A1(0) = 1/2 et χ1(0) = 1. Le coefficient(n−s(s+1))/n2=1 et le coefficient (n(n+1)−s(s+1))/n2=2.

On trouve alors dans ce cas simple :

EBS =E1+2[(β+l)2c+c2U] (2.40)

De mani`ere plus g´en´erale, nous cherchons maintenant `a exprimer les ´energies des ´etats de spin purs afin de les identifier dans l’´equation 2.39. On peut ´ecrire la fonction d’onde normalis´ee d’un

´etat de spin pur comme Ψs=√

M/M(smsBS). La condition de normalisation⟨Ψs∣Ψs⟩=1 conduit

`

a M=A1 (cf.Eqs. 2.31 et2.35). Calculons l’´energie correspondant `a cet ´etat de spin pur :

Es= 1

A1(⟨ϕ1+cϕ2+cϕ3∣H∣A111ϕ4)+cA222ϕ3)+cA333ϕ2)⟩) (2.41) On retrouve le terme `a l’int´erieur de la somme de l’´equation2.37.

Pour conclure, l’´energie de l’´etat de sym´etrie bris´ee est donc une moyenne pond´er´ee par les carr´es des coefficients de Clebsch Gordan des ´energies des ´etats de spin purs :

EBS=E1+ ∑

s,ms

A1(s)Es (2.42)

On remarque que la condition d’optimisation de l’´energie de l’´etat de sym´etrie bris´ee est par cons´equent la mˆeme que la condition d’optimisation de l’´energie de chaque ´etat de spin pur. On trouve comme expression finale pour l’interaction d’´echangeJBS (S2≪1) :

2(EBS3E)=s2maxJBS (2.43)

De la mˆeme fa¸con, la fonction d’onde sym´etrie bris´ee peut se d´evelopper sur la base des ´etats de spin purs (pond´er´es par les coefficients de CG tels que C1(s)2=A1(s)) :

ΨBS= ∑

s,ms

C1(s)Ψs (2.44)

Cette derni`ere relation met en relief le fait que l’´etat de sym´etrie bris´ee correspond `a une in-teraction de configuration partielle. En effet, les coefficients de CG imposent une contrainte sur le d´eveloppement de la fonction d’onde de l’´etat BS. Cette d´emonstration peut paraˆıtre assez compliqu´ee mais reste cependant syst´ematique. On peut appliquer ce formalisme `a n´electrons magn´etiques par site en interaction avec nautres en vis-`a-vis sur l’autre site. Nous allons maintenant voir comment dans le cas simple de deux ´electrons en interaction, on peut retrouver les ´equations fondamentales propos´ees pr´ec´edemment.

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