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4. DÉMARCHE MÉTHODOLOGIQUE

4.1. CONTEXTE

4.1.1. Projet FNS

Le présent travail s’inscrit dans un projet financé par le Subside du Fonds national suisse pour la recherche scientifique (FNS) se nommant ; « Mobilisation et développement des compétences interactionnelles dans les relations professionnelles avec les parents : le contexte de la petite enfance ». Comme son nom l’indique, la recherche consiste à étudier la relation qu’entretiennent les éducateurs et les éducatrices de la petite enfance avec les parents. Le travail collaboratif avec les parents est aujourd’hui reconnu comme faisant partie intégrante de ce métier. En revanche, très peu d’études se sont intéressées aux interactions verbales et non verbales lors des moments d’échange entre eux. L’étude poursuit donc un double objectif. Le premier est de mettre en lumière et de faire ressortir les compétences relationnelles des éducateurs et éducatrices de la petite enfance lors des moments de rencontre avec les parents.

Le second objectif découle du premier et tend à mettre en place un dispositif de formation continue dans le but d’améliorer le partenariat professionnel.le.s-parents.

Le projet s’est déroulé en suivant les méthodes de l’analyse interactionnelle. Des données audio-visuelles ont donc été récoltées dans deux crèches de la ville de Genève que nous nommerons ici l’institution A et l’institution B. Les données filmées ont été recueillies principalement lors des moments d’interaction entre les parents et les professionnel.le.s à savoir lors ; des arrivées, des départs et des entretiens, et dans les différents groupes, c’est-à-dire chez les bébés (0-1 an), les petits (1-2 ans), les moyens (2-3 ans) et les grands (3-4 ans). Les arrivées correspondent aux moments durant lesquels les parents amènent leur enfant à la crèche. Une discussion prend généralement place entre le.la professionnel.le et le parent dans le but d’échanger les informations de l’enfant nécessaires pour la journée. Les départs correspondent aux moments où les parents viennent récupérer leur enfant et où les éducateurs et éducatrices effectuent ce que l’on appelle « un retour ». Puis pour finir, certains entretiens avec les parents ont été filmés.

4.1.2. Données à disposition

Lors de mon arrivée dans l’équipe interaction et formation, la récolte de donnée et la formation continue pour le site Épinette avaient déjà eu lieu. Ma participation s’est donc exclusivement concentrée sur les données du site de l’institution B. Pour ce terrain, la quantité des données vidéo brutes recueillie s’élève à environ 105 heures de film. Le tableau ci-dessous permet d’avoir un meilleur aperçu de la répartition des données.

Données brutes du site de l’institution B

Comme l’indique le tableau, la récolte des arrivées et des départs s’est faite sur 12 jours, ce qui représente un total de plus de 102 heures de film. Les entretiens filmés eux, sont au nombre de 3 et représentent un peu moins de 3 heures.

4.1.3. Tri et codage des données du projet

Une fois le recueil effectué, il a fallu filtrer toutes ces données afin de ne garder que les séquences d’arrivées et de retours afin d’éliminer tous les autres moments éducatifs durant lesquels une interaction avec un parent n’était pas présente. Ce séquençage s’est effectué selon une méthode de codage complexe ce qui a donné lieu à deux grands tableaux, un concernant les arrivées et l’autre concernant les départs. Voici un exemple simplifié des tableaux réalisés.

Extrait du tableau Institution B - retours

Le séquençage des films s’est effectué à l’aide d’un logiciel d’analyse de données vidéo et numérique se nommant « Transana ». Ce dernier permet de créer ce que l’on appelle des clips, qui correspondent à ce que nous avons nommé des « séquences » dans le projet. Chaque film correspond soit à une soirée, soit à une matinée. Le film est donc importé sur le programme afin de pouvoir le séquencer et ne garder que les séquences d’arrivées ou de retour. L’extrait du tableau ci-dessus représente les séquences de retours de deux films du groupe des bébés.

En ce qui concerne le codage, les séquences ont été renommées afin de pouvoir plus facilement les identifier. Le codage renseigne à la fois sur le lieu de la récolte sur le groupe dans lequel elle se déroule sur le jour et sur la nature du film (arrivée ou départ). Par exemple, la première séquence du tableau est « PaB-D02-S01 ». « Pa » signifie le site de l’institution B, « B » signifie le groupe des bébés, « D » signifie départ, « 02 » correspond au deuxième jour de récolte de données et « S01 » signifie qu’il s’agit de la première séquence de départ du film. Tous les extraits ont été codés selon les mêmes critères. Les lettres suivantes ont été attribuées pour les autres groupes : « P » pour le groupe des petits, « M » pour les moyens et « G » pour les grands.

Une fois la séquence identifiée et renommée, les participants ont été identifiés. Leurs noms ont également été codés dans le but de garantir leur anonymat. Les professionnel.le.s sont reconnaissables par les codes commençant par les lettres « Pr », les enfants par les codes commençant par « E » et les parents par les codes commençant soit par « P » pour les pères, soit par « M » pour les mères.

4.1.3. Données choisies

Une fois les tableaux des arrivées et des retours terminés, il a été possible de compter le nombre de séquences identifiées pour chacun des groupes ainsi que leur durée. Le tableau représente la totalité des données filtrées et codées.

Tableau récapitulatif des séquences d’arrivées et de retour

Un total de 335 séquences a été repéré pour les arrivées et un total de 314 pour les départs. Mon rôle en tant qu’auxiliaire de recherche et d’enseignement a été de traiter les données brutes des départs du site de l’institution B. Ce sont ces données qui ont été choisies pour répondre à la problématique et aux questions de recherche. Il a donc fallu sélectionner quelques extraits parmi les 314 repérés.