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CONFUSION PRODUITE PAR LES DIVERS SENS DONNES AU MOT COMTE. — DISTINCTION ESSENTIELLE ENTRE TROIS

— lOi —

de Sainl-Umer Lambert fils (rOniilf, oL apparlenanl jadis à l'abbayede Saint-Bavon(1).

Un

autre chroniqueur, Jean de Thielrode, quiécrivait en l'an

1298 ,contient dans son chapitre

XIX

de Coinitibus FlandrLr

un

important passage qui conlirmc et complète les indications précédentes. Aprèb avoir signalé lonr-à-iour Lyderic et ses successeurs, il ajoute : «

Au

temps de Bauduin, la Flandre n devientuncomté(c'est-à-dire un comtéprovincial), et Bauduin

» en est le premier comte. Ses prédécesseurs furent les

)) forestiers deFlandre sous le roi de France,

comme

nous le

y> lisons dans leschroniques dos Franks(2).

VIII.

CONFUSION PRODUITE

PAR LES DIVERS

SENS DONNES AU

— 105 —

ment.

A

cet égard des nouvelles créations de comtés ont pour causes:

Les partages du royaume, le besoin pour les rois de se concilierdespartisans, lanécessité dedéfendre plus spécialement despoints menacés, les subdivisions desvastes domaines entre les fils du

même

bénéficiaire, le déplacement des populations, l'érection des puissantes abbayes dont les chefs deviennent ensuite des seigneurs, et enfin le morcellementdes grands

districts, Pagi majores, on circonscriptions plus restreintes, {Pagiminores,)

C'est lefractionnement de plus d'un Pagus majordece genre qui fit éclore les Pagi minores du

Nord

de la France, dont l'administrationfut confiée àdes officiers quiremplirent l'office degrafionoucomtede canton {judexfiscalis).

Des comtés plus considérables d'un autre genre furent produits parl'institution des

commandants

militairesdesmarches ou frontières, destinés à remplacer les anciens comités limitanei ou comités maritimi tractus (1). Ainsi que nous l'avons dit ci-dessus, Charlemagne prévoyantles

maux

désastreux que les irruptions des

Normands

viendraient faire subir aux régions limitrophes, instituapour les repousser des comtes de marche ou frontière.

Dans

de plus vastes proportions et avec des prérogatives bien plus éminentes, surgissentles Comtesdes provinces quand des contrées tout entières furent détachées du domaine de la

couronne et attribuées à quelquesgrandspersonnages, parents ou alliés du souverain.

Dans

cet ordre plus relevé on avait vu déjà seproduire en première ligne les comtés de Yermandoiset Ponthieu.

(1) Sur les allrihutions dos anciens gi'-néraux ilans l'empire romain voir la NotiUa dignilaluni impcrii avec le Co)nmvnlairr de Hotcking.

t. II,p.514 et553.

106

IX.

APPLICATION A LA

FLANDRE DE

LA DISTINCTION QUI PRÉCÈDE.

Lestroisordres de comtes que nous venons d'indiquer furent tour-à-tour appelés à gouverner le territoire plus ou moins spacieuxde la Flandre.

Tant qu'elle ne fut qu'un moindre canton, Pagns niinor, le chef placé à sa tête et designé sous le

nom

de Forestier fut

dans des limites restreintes k la fois administrateur et juge.

En

cette dernière qualité il fut chargé de veiller à la sûreté

commune,

de poursuivre les délinquantset de prononcercontre eux les peines portées tant par la loi salique que par les capitulaires.

Après l'institution par Charlemagne du comte maritime ou marquis de Flandre, les attributions de ce hautfonctionnaire, exercées dans un espace beaucoup plus étendu, eurent une portée et une sphère d'activité bien autrement considérables que celle d'un simple Forestier. Il devint

un

véritable gou-verneur etdut agirde tellesorte que lespopulations préservées de toute agression extérieure et intérieure pussent vivre satisfaites sous son égidetutélaire.

Enfin,

quand

le comtéde Flandrefut constitué on principauté au profit de Bauduin Bras-de-Fer, mari de Judith, lilli- dr Charles-le-Cliauve, son hounMix i)nssrssour réunit à lafois les splendeurs et les préi-ogalives d'un prince souverain. Il eut autourde lui de grands officiers ; il eut sous ses ordres des troupes nombreuses, des cours de justice et des baillis ; dans ses rapports, tant avecleclergé qu'avec les

communes,

il jouit de droitsétendus.

La distinction qui précède faitévanouirles nuages et

même

— 107 —

lescontradictionsque semblent présenter quelques chroniques.

Ainsi dans la chronique de Saint-Bavon parJean deThielrode, l'auteur, au chapitreXIX,dit que Bauduin Bras-de-Fer, mari de Judith, fut le premier comte de Flandre. Plus loin, au chapitre

XXVII,

il indique

comme

comtes de Flandre à partir de 792, Lyderic et ses successeurs.

La

contradiction disparaît au

moyen

de cette explication que Lyderic fut le

premier comte dela marchede Flandre créée par Charlemagne

et. Bauduin Bras-de-Fer, le premier comte provincial de la Flandre érigée en principauté par Charles-le-Chauve.

FIN.

TABLE DES MATIÈRES

Dédicace ^5

Avertissement S

CHAPITRE

I".

Description de laFlandre 7

CHAPITRE

II.

Utilité des forêts i3

CHAPITRE

III.

§ I. Description forestièrede la Belgique.

M

§ II. Forêts du littoral, forêts et bois divers soumis à la juridiction des

Grands-Forestiers 18

§ III. Forêt charbonnière.

Quelquesmots sur la forêt desArdennes dontelle

faisaitpartie 22

CHAPITRE

IV.

§ I. AlLributions des Forcslarii, Saltuarii, ou Grands-Forestiers de Flandre. 25

§ H. Hégio des forets royales.

Hiérar-cliie administrative 27

CHAPITRE

V.

Capitulaircs. -- Police, exploitation des

forêts

n

CHAPITRE

VI.

Armoiries des Grands-Forestiers.

Armes

d'Ilarlebecke,

...

:V7

8

HO —

CHAPITRE

Vil. -§ I. Lyderic I" dit de Bue, I" Forestier.

de621 à 692 ici

|5 II. Antoine, fds de Lyderic; Bouchard,

fils d'Antoine ; Estorède, fils de Bouchard; 2», et Forestiers,

de 692 à792 44

S lïl. Lyderic II, d'Harlebecke, fils d'Es-lorède, li" Forestier de 792 à 83t;i. 4;;

S IV. Inguelram, fils deLyderic II, 6*^

Fo-restier, de836 à852 48

§ V. Audoacre, de 853 à 863 HO

i5 VI. Audoacre.

Discussion chronologi-que

§ VII.Baudoin I" dit Bras-de-Fer, 7*= Fo-restierde 840 à863

>o

o3

CHAPITRE

VIII.

CHAPITRE

IX.

CHAPITRE

X.

CHAPITRE

XI.

Réfutalion des objections présentées contre l'existence du litre de

Grand-Fo-restierde Flandre

ijf-—

Résumédes principauxévénements qui ont amené l'établissement du comté

héréditaire de Flandre 64

Baudoin I*^"", dit Bras-de-Fer, comte héré-ditaire ou marquis de Flandre, de 863 à 879; précédemment

Grand-Forestier, de 840 à 803 Tti

Quelques documents sur les fêles des

Fo-restiersde Bruges 79

8 I. Préliminaires 79

iSj H. Fêtes des Forestiers de Bruges, de 1218 à 1417.

Société de

l'Ours-Blanc.

Prix des Tournois. . . 81

— Ml —

Paqet.

jj

m.

Descriptiondes principales l'êtesdes Forestiers de Bruges de 1418 à 1489.

Indication des années ou lesfêtes n'eurent paslieu.

...

87

LBrTRÉ [iK M. i.E pnÉsinK.xT Tau-liar i)4

NOTE CONCERNANT LES FORESTIERS

Eï LES PREMIERS COMTES DE FLAMDRE

§ I.

Divisiondusujet en trois périodes fl.'i

S II.

Topographie.

Aspect du Nordde laGaule. Grands

bois quis'y trouvent 9(i

!^

m. —

Divisions administratives.

Territoires destrois cités d'Arras, Térouanneet Tournay.

Grands etpetits

pagi qu'ils renferment AT

J:^ fV.

LaFlandreprimitive.

Ses limites restreintes. . . 9^

i^ V.

La Marche de Flandre à la fin du

VHP

siècle. . . 100

i^ VI.

Les forêts de Flandre.

Ce qu'on entend par forèl.

Les Forestiers ordinaires KM

S VII.

Les Grands-Forestiers.

Leur assimilialion au comte

de marche ou marquis IO"J

!:i VIIL

Confusion produite par lesdiverssens donnés aumot comte.

Distinction essentielle entre trois ordres

de comtes '"'

t^ IX. Application :i laFlandre de lii distinction (|uiiuccéde. IHt.