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et est (S) pour ITB 2 Une confirmation a été apportée par comparaison des spectres expérimentaux avec des spectres CD obtenus in silico Cette dernière approche nous a également

permis de déterminer la stéréochimie (S) de l’eutomère de 191, 191-E1.

Dans un deuxième temps, nous avons conçu et synthétisé plusieurs composés particulièrement actifs, basés sur le composé 191. Outre ce dernier, les analogues 278, 284 et 287 possèdent tous des IC50 inférieurs à 5 nM et représentent donc des candidats thérapeutiques

intéressants dans cette deuxième famille. De la même façon que pour ITB9, ces composés ont fait l’objet d’un brevet41 mais n’ont pas été exploités plus avant ; en particulier, l’étude de leur stabilité

chimique et métabolique ainsi que des premiers tests pharmacocinétiques devraient être conduits. Le potentiel de ces composés reste toutefois entier, dans la mesure où ils constituent une famille alternative à celle d’ITB9 et possédant a priori un mode d’action différent.

Enfin, une sonde photoactivable 288, dérivée de 191 et basée sur les conclusions des études SAR, a été synthétisée. Malgré une activité modérée (IC50 [288] = 13 µM), cette sonde a mené au

marquage spécifique de deux protéines P4 et P7 – et éventuellement de deux autres, P5 et P6. Il est

intéressant de constater qu’à première vue, certaines de ces protéines sont différentes de celles marquées par la sonde 166 dérivée d’ITB2, synthétisée par le Dr. Waltz au cours de sa thèse. Par ailleurs, un premier essai de purification sur billes d’agarose-streptavidine a conduit à l’obtention d’un profil de gel satisfaisant dans la région de la protéine P7, pouvant conduire à l’identification de

cette dernière. La prolongation de ces expériences – purification, isolement et identification en spectrométrie de masse – pourrait à terme mener à la découverte de nouvelles protéines ayant un rôle dans le transport de l’iode. Celles-ci, si elles sont confirmées et originales, ouvrent la voie à de nouvelles cibles thérapeutiques ainsi qu’à une meilleur connaissance des mécanismes biologiques régissant le transport de l’iode dans la glande thyroïde.

Chapitre IV – Etude du composé ITB2

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41

Chapitre V – A la recherche de nouvelles familles d’inhibiteurs…

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Chapitre V : A la recherche de nouvelles

familles d’inhibiteurs…

A la suite des résultats biologiques obtenus sur les analogues d’ITB9 de première génération (chapitre III, partie 3), une collaboration a été entamée avec l’équipe du Dr. Iorga, visant à découvrir de nouvelles familles de molécules actives sur le transport de l’iode à l’aide des outils de modélisation moléculaire. Les années 2000 ont vu en effet l’émergence d’approches in silico ayant pour but de concevoir de nouvelles molécules actives, en complément des méthodes « classiques » (criblage haut-débit, optimisation de molécules existantes…);1,2 ces différentes méthodes assistées par ordinateur peuvent être classées en deux types généraux : 3,4

- L’approche « structure-based » repose sur la conception de nouveaux ligands en fonction de la structure connue de la cible ou du récepteur biologique.

- L’approche « ligand-based » consiste en revanche à construire à partir d’une famille de ligands d’activités connues un modèle pharmacophorique de la cible biologique. Ce dernier est composé d’un arrangement tridimensionnel de plusieurs fragments nécessaires à l’activité, déterminés en fonction des résultats biologiques de la famille de ligands connus. Des librairies de composés peuvent ensuite être criblées virtuellement afin de découvrir de nouvelles têtes de file. Ce type d’approche est le seul utilisable dans notre cas, car la structure de la cible biologique est inconnue.

Les activités biologiques de 126 analogues d’ITB9 déterminées dans le chapitre III serviront ainsi à concevoir un modèle pharmacophorique. Ce dernier sera ensuite « criblé » virtuellement sur deux chimiothèques commerciales, afin de trouver de nouveaux composés actifs in silico, qui seront validés expérimentalement. Ceux-ci pourront servir de têtes de file pour une nouvelle optimisation. Cette démarche a été utilisée notamment pour découvrir cinq nouveaux composés actifs sur une lignée cellulaire LNCaP (cancer de la prostate) par criblage sur les chimiothèques Maybridge et NCI5 et cinq nouveaux inhibiteurs de la tyrosine phosphatase h-PTP 1B par criblage sur la chimiothèque NCI.6

1. Détermination d’un modèle pharmacophorique d’ITB

9

Le modèle pharmacophorique a été généré par le Dr. Georgiana SURPATEANU (Equipe cristallochimie, Institut de Chimie des Substances Naturelles, Gif-sur-Yvette) grâce au logiciel

Chapitre V – A la recherche de nouvelles familles d’inhibiteurs…

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HypoGen. Pour chacun des 126 composés de la famille, plusieurs conformères sont générés par minimisation d’énergie en utilisant le champ de force CHARMm7, et en tenant compte de la stéréochimie active de C4, déterminée en partie 4.c. du chapitre III. Chacune de ces structures est

ensuite assignée dans une des trois catégories : « actif », « neutre » ou « inactif ». Notons ainsi que le pharmacophore obtenu est donc issu d’une analyse qualitative et non quantitative. Plus particulièrement, les structures retenues comme « actives » ont été sélectionnées avec pIC50 > 4 (Tableau 49) et l’alignement des conformères retenu pour générer le pharmacophore est présenté en Figure 107 :

Tableau 49 : Composés "actifs" pour génération du pharmacophore

Code 12 13 49 50 129 137

Structure

IC50

(mM) 0,000065 0,000075 0,0000032 0,00002 0,000004 0,00000085

pIC50 4,2 4,1 5,5 4,7 5,4 6,1

Figure 107 : Alignement des conformères des 6 composés "actifs" retenu pour générer le pharmacophore

A partir de l’alignement de ces structures, plusieurs modèles pharmacophoriques sont proposés avec une fonction de score et nous avons choisi le meilleur d’entre eux ; ce dernier comporte les caractéristiques suivantes (Figure 108) :

- 5 fragments pharmacophoriques, de type ARRHD :

o un accepteur de liaisons hydrogène (A), figuré en vert, centré sur l’oxygène en

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o deux cycles aromatiques (R), figurés en orange, correspondant aux deux noyaux aromatiques d’ITB9 en R4 et R5.

o un groupe hydrophobe (H), figuré en bleu, correspondant à une courte chaîne alkyle en R6.

o un donneur de liaisons hydrogène (D), figuré en rose, centré sur l’azote N3.

- 13 volumes d’exclusion, figurés en gris, générés sur la base des résultats des analogues les moins actifs (pIC50 < 1,2). Ils définissent des zones « interdites », sensibles à

l’encombrement stérique et ne devant pas être substituées de préférence. En partciulier, 9 d’entre eux, situés autour de R4, traduisent la grande sensibilité de cette position à la

substitution.

Figure 108 : Structure d’ITB9 et meilleur modèle pharmacophorique

obtenu avec Discovery Studio® à partir de la famille d’ITB9.

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