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Les conflits actuels sont d’une diversité des acteurs, depuis l’individu spontané jusqu’ aux armés des grandes puissances, rendant ainsi la planète un vrai théâtre flambant de violence.

La violence, le face à face avec la mort, la menace de l’intégrité physique et psychique, font voler en éclat chez les victimes des conflits armés, l’illusion de l’immortalité ; une notion qui ne pétrifie l’individu que quelques secondes mais qui le « mutile » pourtant toute sa vie.

L’expérience de l’HMCC et de la cellule de soutien médico psychologique , a mis le point sur les effets de la guerres sur les réfugiés , ainsi , a assuré une prise en charge multidisciplinaire basée sur les principes de Salmon : proximité , simplicité , immédiateté et expectative .

La cellule de soutien médico psychologique est une unité extrêmement indispensable dans ce genre d’intervention ou le psychiatre propose l’offre de ses soins, en instillant sa présence là où il peut passer, en ayant en tête la question du comment poser un temps psychothérapeutique alors que manque l’essentiel et parfois même le vital.

La prévalence relativement faible de l’état de stress post traumatique est due principalement au fait que les victimes ont quittés les lieux de drames quoique les conditions de vie dans le camp Zaatari se dégradent de plus en plus et ses capacité se trouvent dépassées jour après jour suite au flux interminable de déplacés qui veulent se sauver la vie, après avoir tout perdu.

La prise en charge psychiatrique s’articule sur le volet pharmacologique essentiel pour initier et faciliter l’approche psychothérapeutique qui consiste à favoriser l’expression et le support, aborder la sécurité du patient en se

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focalisant sur le trauma , ainsi les thérapies de groupe offre un espace de psychoéducation ou nous pouvons inculquer une certaine culture de solidarité , d’altruisme et de civisme contre la régression grégaire et les conduites anarchiques , visant à renforcer ainsi l’appartenance et la cohésion des groupes , le tout se déroulant dans une ambiance de sécurité et de convivialité .

Les enfants du camp Zaatari ont bénéficié d’une prise en charge psychiatrique ou l’arthérapie est la pierre angulaire, les séances de dessin et de coloriage individuelles ou collectives favorisent l’expression des affects et peuvent prévenir les séquelles psychologiques. La médiatisation par le dessin permettait aux enfants traumatisés de mettre des mots sur le vécu et de verbaliser les affects douloureux. La thérapie de groupe et surtout familiale était effectuée vue son importance et son double bénéfice sur le couple parent /enfant. Les instances humanitaires , les ONG et les différents acteurs multiplient Les actions humanitaires et les plans d’action, lancent des appels aux dons pour ouvrir des camps et alléger les souffrances des victimes de la guerre sans pouvoir , pour autant faire face au fléau des réfugiés et demandeurs d’asile dans le monde ; la seule et efficace perspective , c’est le rétablissement de la paix .

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Résumé

Titre : la prise en charge psychiatrique des victimes civiles de conflits armés : le cas

des réfugiés syriens en Jordanie

Auteur : Sara Joulaibi

Les mots clés : conflits armés victimes civiles, cellule de soutien médico

psychologique, réfugiés syriens en Jordanie, trauma, prise en charge psychiatrique. Dans le cadre d’une mission humanitaire, le service de santé militaire, avait déployé depuis Aout 2012, sur instruction royale, un hôpital médico-chirurgical de compagne multidisciplinaire près de la frontière syro jordanienne.

L’objectif de cette mission est de porter l’assistance médico-sociale aux réfugiés syriens dans le camp Zaatari en Jordanie.

La prise en charge psychiatrique des réfugiés victimes de traumatismes psychiques ou porteurs d’une affections psychiques connues, est assurée par une cellule médico-psychologique constituée d’un psychiatre militaire et d’un infirmier spécialisé ; cette cellule procure la consultation psychiatrique et la pratique de la psychiatrie de liaison au profit des blessés physiques ou les patients porteurs de pathologies psychiatrique à expression somatiques. dans notre travail, les troubles anxieux sont dominés par les états de stress post traumatique qui touchent 15% d’une population de réfugiés estimée à plus de 120 000 ; cette prévalence de 15% est inférieure à celles retrouvées chez des victimes civiles de conflits armés au Kosovo et à Gaza qui sont respectivement de 34% et de 38 % ; Ce faible taux s’explique par le fait que les réfugiés syriens ont quittés les zones de conflits armés.

Le service de santé marocain a apporté un soutien et une aide médico-psychologique au bénéfice d’une population de réfugiés démunis, fuyant leur pays par crainte de perdre la vie après avoir tout perdu.

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Abstract

Title : The psychiatric support of civilians affected by armed conflicts:

Syrian refugees in Jordan as case

Author : Sara Joulaibi

Keywords : armed conflicts,civilian victims ,medico psychological support cell

Syrien refugee’s in Jordan, trauma, The psychiatric support

As a part of a humanitarian mission and Following royal orders, The Health Military Department deployed a medico-surgical multidisciplinary hospital since august 2012 in Jordan close to Syrian -Jordanian border.

The main of this mission is to give a medical and social support to Syrian refugees in the Zaatari refugee’s camp.

The psychiatric support given to Syrian refugees, who suffer from psychic traumatism or from known mental disorders, is given by a medico-psychological team: a military psychiatrist and a specialist nurse.

They give psychiatric consultations; they also practice liaison psychiatry for the benefit of injured and patients who carry psychiatric pathologies with somatic complaints.

In our work we faced that anxiety disorders are dominated by post traumatic stress disorder, which affect 15% of a population of refugees estimated at over 120 000, this prevalence of 15% is lower than what was found within the civilian victims of armed conflicts in Kosovo (34%) and Gaza (38%), this low rate is related to the fact that the Syrian refugees have left conflict areas.

Moroccan health department provided support and medico-psychological assistance for the benefit of a population of destitute refugees who left their country for fear of losing their lives after losing everything.

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ﺹﺨﻠﻤﻟﺍ

ﻥﺍﻭﻨﻌﻟﺍ : ﺕﺎﻋﺍﺯﻨﻟﺍ ﺎﻴﺎﺤﻀ ﻥﻴﻴﻨﺩﻤﻠﻟ ﺔﻴﺴﻔﻨﻟﺍ ﺔﻴﺎﻋﺭﻟﺍ .ﺔﺤﻠﺴﻤﻟﺍ ﻲﻓ ﻥﻴﻴﺭﻭﺴﻟﺍ ﻥﻴﺌﺠﻼﻟﺍ ﺔﻟﺎﺤ ﻥﺩﺭﻷﺍ ﺒﺘﺎﻜﻟﺍ : ﻲﺒﻴﻟﻭﺠ ﺓﺭﺎﺴ :ﺔﻴﺴﺎﺴﻷﺍ ﺕﺎﻤﻠﻜﻟﺍ ﺔﺤﻠﺴﻤﻟﺍ ﺕﺎﻋﺍﺯﻨﻟﺍ ﻥﻴﻴﺭﻭﺴﻟﺍ ﻥﻴﺌﺠﻼﻟﺍ ،ﻲﺴﻔﻨﻟﺍ ﻡﻋﺩﻟﺍ ﺓﺩﺤﻭ ،ﻥﻴﻴﻨﺩﻤﻟﺍ ﺎﻴﺎﺤﻀﻟﺍ ، ﻲﻓ ،ﻥﺩﺭﻷﺍ ،ﺔﻴﺴﻔﻨﻟﺍ ﺔﻤﺩﺼﻟﺍ .ﺔﻴﺴﻔﻨﻟﺍ ﺔﻴﺎﻋﺭﻟﺍ ﻲﻓ ﺭﺎﻁﺇ ﺔﻠﻤﺤ ﺔﻴﻨﺎﺴﻨﺇ ﺔﺤﺼﻟﺍ ﺔﺤﻠﺼﻤ ﺕﻤﺎﻗ ، ،ﺔﻴﺭﻜﺴﻌﻟﺍ ﺩﻨﻤ 12 ﺕﺸﻏ 2012 ، ﺕﺎﻤﻴﻠﻌﺘﺒ ﻭ ،ﺔﻴﻜﻠﻤ ﺀﺎﺸﻨﺈﺒ ﻰﻔﺸﺘﺴﻤ ﺔﻴﺭﻭﺴﻟﺍ ﺩﻭﺩﺤﻟﺍ ﻥﻤ ﺏﺭﻘﻟﺎﺒ ﺕﺎﺼﺼﺨﺘﻟﺍ ﺩﺩﻌﺘﻤ ﺔﻴﻨﺩﺭﻷﺍ ﻲﻨﺍﺩﻴﻤ . ﻭ ﺔﻴﺒﻁﻟﺍ ﺓﺩﻋﺎﺴﻤﻟﺍ ﻡﻴﺩﻘﺘ ﻭﻫ ﺔﺜﻌﺒﻟﺍ ﻩﺫﻫ ﻥﻤ ﻑﺩﻬﻟﺍ ﺴﻟﺍ ﻥﻴﻨﻴﺌﺠﻼﻟ ﺔﻴﻋﺎﻤﺘﺠﻻﺍ ﻡﻴﺨﻤ ﻲﻓ ﻥﻴﻴﺭﻭ ﻥﺩﺭﻻﺍ ﻲﻓ ﻱﺭﺘﻋﺯﻟﺍ . ﻭﺍ ﺔﻴﺴﻔﻨﻟﺍ ﺕﺎﻤﺩﺼﻟﺍ ﺎﻴﺎﺤﻀ ﻥﻴﺌﺠﻼﻟ ﺔﻴﺴﻔﻨﻟﺍ ﺔﻴﺎﻋﺭﻟﺍ ﺭﻴﻓﻭﺘ ﻡﺘﻴ ﺔﻴﺴﻔﻨ ﺕﺎﺒﺍﺭﻁﻀﺎﺒ ﻥﻴﺒﺎﺼﻤﻟﺍ ﺔﺼﺨﺸﻤ ﺹﺘﺨﻤ ﺽﺭﻤﻤ ﻭ ﻱﺭﻜﺴﻋ ﻲﺴﻔﻨ ﺏﻴﺒﻁ ﻥﻤ ﻥﻭﻜﺘﺘ ﻲﺘﻟﺍ ﺔﻴﺴﻔﻨﻟﺍ ﺔﻴﺒﻁﻟﺍ ﺓﺩﺤﻭﻟﺍ لﺒﻗ ﻥﻤ ، ٠ ﻟﺍ ﺕﺍﺭﺎﺸﺘﺴﻻﺍ ﻡﻴﺩﻘﺘﺒ ﺓﺩﺤﻭﻟﺍ ﻩﺫﻫ ﻡﻭﻘﺘ ﻭﺍ ﺎﻴﺩﺴﺠ ﻥﻴﺒﺎﺼﻤﻟﺍ ﻰﻀﺭﻤﻟﺍ ﺓﺩﺌﺎﻔﻟ ﺕﺍﺭﺎﺸﺘﺴﻻﺍ ﻭ ﺔﻴﺴﻔﻨ ﻥﻴﻠﻤﺎﺤﻟﺍ ﺽﺍﺭﻤﻷ ﺕﺍﺫ ﺔﻴﺴﻔﻨ ﺽﺍﺭﻋﺃ ﺔﻴﺩﺴﺠ . ﻌﺒ ﺎﻤ ﻕﻠﻗ ﺕﻻﺎﺤ ﻥﻤﻴﻬﺘ ، ﺔﺴﺍﺭﺩﻟﺍ ﻩﺫﻫ ﻲﻓ ﺔﻴﻘﻠﻘﻟﺍ ﺕﺎﺒﺍﺭﻁﻀﻻﺍ ﻰﻠﻋ ﺔﻤﺩﺼﻟﺍ ﺩ ﺏﻴﺼﺘ ﺕﻴﺤ ، ٪ ﺔﻤﺩﺼﻟﺍ ﺩﻌﺒ ﺎﻤ ﻕﻠﻗ ﺕﻻﺎﺤ 15 ﻡﻫﺩﺩﻋ ﺭﺩﻘﻴ ﻥﻴﺫﻟﺍ ﻥﻴﺌﺠﻼﻟﺍ ﻥﻤ ﺭﺜﻜﺄﺒ ﻥﻤ 120000 ٪ ﺔﺒﺴﻨ . ﺊﺠﻻ 15 ﻭ ﻭﻓﻭﺴﻭﻜ ﻥﻤ لﻜ ﻲﻓ ﺔﺤﻠﺴﻤﻟﺍ ﺕﺎﻋﺍﺯﻨﻟﺍ ﺎﻴﺎﺤﻀ ﻥﻴﻴﻨﺩﻤﻟﺍ ﺩﻨﻋ ﺎﻬﺘﻼﻴﺜﻤﺒ ﺔﻨﺭﺎﻘﻤ ﺔﻠﻴﺌﻀ ﺔﺒﺴﻨ ﻲﻫ ٪ ﻲﻟﺍﻭﺘﻟﺍ ﻰﻠﻋ ﻲﻫ ﻭ ﺓﺯﻏ 34 ٪ ﻭ 38 ﺍﻭﺭﺩﺎﻏ ﻥﻴﻴﺭﻭﺴﻟﺍ ﻥﻴﺌﺠﻼﻟﺍ ﻥﻭﻜﺒ ﺭﺴﻔﺘ ﺔﻔﻴﻌﻀﻟﺍ ﺔﺒﺴﻨﻟﺍ ﻩﺫﻫ ؛ ﺔﺤﻠﺴﻤﻟﺍ ﺕﺎﻋﺍﺯﻨﻟﺍ ﻊﻗﺍﻭﻤ . ﺍ ﺔﻴﺒﺭﻐﻤﻟﺍ ﺔﻴﺒﻁﻟﺍ ﺔﺤﻠﺼﻤﻟﺍ ﺕﻤﺩﻗ ﻟﺍ ﻭ ﺔﻴﺒﻁﻟﺍ ﺓﺩﻋﺎﺴﻤﻟﺍ ﻭ ﻡﻋﺩﻟ ﻥﻴﻤﺩﻌﻤﻟﺍ ﻥﻴﻴﺭﻭﺴﻟﺍ ﻥﻴﺌﺠﻼﻟ ﺔﻴﺴﻔﻨ ، ﺀﻲﺸ لﻜ ﺍﻭﺩﻘﻓ ﻥﺍ ﺩﻌﺒ ﻡﻬﺤﺍﻭﺭﺍ ﻥﺍﺩﻘﻓ ﻥﻤ ﺎﻓﻭﺨ ﻡﻫﺩﻠﺒ ﻥﻤ ﺍﻭﺭﻓ ﻥﻴﺫﻟﺍ .

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 Statut nosographique du DSM IV :

Le DSM IV précise deux entités nosologiques qui sont l’état de stress aigu (acute stress disorder) et le PTSD forme « aigue » dont la durée des symptômes est < à 3 mois, et cela par opposition à la forme chronique ou les symptômes sont >= à 3 mois.

Les critères diagnostiques respectifs sont :

1) l’état de stress aigu (acute stress disorder) ( 308.3)

A – le sujet a été exposé à un événement traumatique comprenant les deux caractères suivants :

 Le sujet a éprouvé, été témoin, ou a été confronté à un ou des événements qui impliquent qu il est ou a été menacé de mort ou de blessure grave, ou d’une atteinte à l’intégrité physique pour lui-même ou pour les autres.

 Sa réaction a comporté une peur intense, un sentiment de désespoir ou d’horreur.

B_ Soit au cours de l’expérience, soit immédiatement après l’événement, le sujet a eu au moins trois des symptômes dissociatifs suivants :

 Sentiment subjectif d’obnubilation, détachement, ou absence de réponse émotionnelle.

 Baisse de la conscience dans l’environnement (impression d’être abruti).  Déréalisation.

 Dépersonnalisation.

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C_ l’événement traumatique est revécu de façon persistante selon l’une au moins des modalités suivantes : images récurrentes, pensées, rêves, retours en arrière, ou impression de revivre l’expérience ; angoisse lors de l’exposition à des faits rappelant l’événement traumatique.

D_ Evitement marqué des stimuli augmentant la remémorisation du trauma (pensées, sentiments, conversation, activités, lieux ou personnes)

E_ Symptômes marqués d’anxiétés ou de vigilance accrue (trouble du sommeil, irritabilité, baisse de la concentration, hyper vigilance, réaction de sursaut exagérée, et agitation motrice.

F_ Les troubles créent des manifestations cliniques significatives ou une réduction des fonctionnements social, occupationnel, ou d’autres domaines importants, ou le sujet est dans l’incapacité de mener à bien des taches nécessaires, telles que l’obtention des soins ou l’assistance légale nécessaires, ou de mobiliser ses ressources personnelles en parlant de l’expérience traumatique aux membres de sa famille.

G_ La durée des symptômes est au minimum de deux jours et au maximum de quatre semaines, dans un délai de quatre semaines après l’événement traumatique.

H_ Les symptômes ne sont pas dus aux effets directs d’une substance (abus de drogues, médicaments) ou à l’état général médical, et ne sont pas simplement une exacerbation d’un trouble de l’Axe I ou de l’Axe II préexistant.

2) le PTSD forme « aigue » (309.81)

A .L'individu a été exposé à un événement traumatisant dans lequel les deux éléments suivants étaient présents:

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 le sujet a vécu, a été témoin ou a été confronté à un événement ou à des événements durant lesquels des individus ont pu mourir ou être très gravement blessés ou bien être menacés de mort ou de grave blessure ou bien durant lesquels son intégrité physique ou celle d’autrui a pu être menacée;

 la réaction du sujet à l’événement s’est traduite par une peur intense, un sentiment d’impuissance ou d’horreur.

B .L’événement traumatique est constamment revécu, de l’une (ou de plusieurs) des façons suivantes :

 souvenirs répétitifs et envahissants de l’événement provoquant un sentiment de détresse et comprenant des images, des pensées ou des perceptions;

 rêves répétitifs de l’événement provoquant un sentiment de détresse;

 impressions ou agissements soudains « comme si » l’événement traumatique allait se reproduire (incluant le sentiment de revivre l’événement, des illusions, des hallucinations, et des épisodes dissociatifs (flash-backs), y compris ceux qui surviennent au réveil ou au cours d’une intoxication);  sentiment intense de détresse psychique lors de l’exposition à des indices

internes ou externes évoquant ou ressemblant à un aspect de l’événement traumatique en cause;

 réactivité physiologique lors de l’exposition à des indices internes ou externes pouvant évoquer ou ressembler à un aspect de l’événement traumatique en cause.

C. Évitement persistant des stimuli associés au traumatisme et émoussement de la réactivité générale (ne préexistant pas au traumatisme), comme en témoigne la présence d’au moins trois des manifestations suivantes :

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 efforts pour éviter les pensées, les sentiments ou les conversations associés au traumatisme;

 efforts pour éviter les activités, les endroits où les gens qui éveillent des souvenirs du traumatisme;

 incapacité de se rappeler d’un aspect important du traumatisme;

 réduction nette de l’intérêt pour des activités importantes ou bien réduction de la participation à ces mêmes activités;

 sentiment de détachement d’autrui ou bien de devenir étranger par rapport aux autres;

 restriction des affects (p.ex., incapacité à éprouver des sentiments tendres);  sentiment d’avenir « bouché » (p. ex., pense ne pas pouvoir faire carrière, se

marier, avoir des enfants, ou avoir un cours normal de la vie).

D .Présence de symptômes persistants traduisant une activation neuro-végétative (ne préexistant pas au traumatisme) comme en témoigne la présence d’au moins deux des manifestations suivantes :

 difficultés d’endormissement ou sommeil interrompu;  irritabilité ou accès de colère;

 difficultés de concentration;  hypervigilance;

 réaction de sursaut exagérée.

E. Le trouble (symptômes évoqués aux critères B, C et D) dure plus d'un mois.

F .Le trouble occasionne une détresse ou une incapacité cliniquement significative dans le fonctionnement social, professionnel ou autre de l'individu.

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A préciser si le trouble est :

Aigu (les symptômes durent moins de trois mois) Chronique (les symptômes durent trois mois ou plus)

Préciser si les symptômes :

Apparaissent tardivement (au moins six mois après l'événement déclencheur)

 Statut nosographique du CIM _10 :

La dixième classification des maladies de l’OMS (CIM_10, 1992) différencie nettement deux entités nosologiques différentes : la réaction aigue à un facteur de stress, qui correspond à peu près à la réaction immédiate et l’état de stress post traumatique qui rejoint le PTSD américain et qu’on peut assimiler dans sa variante transitoire à la période post immédiate.

1 .La réaction aigue à un facteur de stress (F43.0) Directives pour le diagnostic :

Le diagnostic repose sur la présence d’une relation temporelle directe et évidente entre la survenue d’un facteur de stress exceptionnel et le début des symptômes ; habituellement, la réaction est immédiate ou différé tout au plus de quelques minutes .La symptomatologie présente les caractéristiques suivantes :

(a)- elle est mixtes et habituellement fluctuante ; à l’état d’hébétude initial peuvent succéder des symptômes dépressifs ou anxieux, une crise de colère, un sentiment de désespoir, une hyperactivité ou un repli sur soi, mais aucun de ces symptômes ne se maintient longtemps au premier plan ;

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(b)- elle disparait rapidement (en quelques heures) dès que le sujet n’est plus soumis au facteur de stress .Dans ce cas ou le facteur de stress persiste ou ne peut pas être supprimé, les symptômes commencent habituellement à s’atténuer après 24 à 48 heures et disparaissent à peu près complètement en trois jours.

Ce diagnostic ne s’applique pas lors d’exacerbations soudaines de symptômes chez des sujets qui présentaient antérieurement des manifestations répondant aux critères d’ un autre trouble psychiatrique , sauf s’il s’agit d’un trouble de la personnalité (F60) .Néanmoins , la présence , dans le passé , d’un autre trouble psychiatrique ne fait pas éliminer le diagnostic .

Inclure : choc psychique –état de crise- fatigue de combat- réaction aigue de crise.

2 .L’état de stress post-traumatique (F43.1) : Directives pour le diagnostic :

Le diagnostic repose sur la mise en évidence de symptômes typiques survenus dans les six mois suivant un événement traumatisant et hors du commun.

Lorsque la survenue est différée de plus de six mois, un diagnostic « probable » reste encore possible si les manifestations cliniques sont typiques et si elles ne peuvent pas être attribuées à un autre trouble (par exemple un trouble anxieux, un trouble obsessionnel-compulsif, ou un trouble dépressif).

L’événement traumatique doit être constamment remémoré ou revécu, comme en témoigne de la présence de reviviscences envahissantes, de souvenirs intenses ou de rêves répétitifs.

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Le trouble s’accompagne souvent d’un sentiment de détachement, d’une restriction des affects, et d’un évitement des stimuli qui éveillent des souvenirs du traumatisme, mais ces manifestions ne sont pas indispensables au diagnostic .La présence de perturbation neurovégétatives, de troubles de l’humeur, et de troubles du comportement n’est pas non plus nécessaires au diagnostic.

Les séquelles chroniques et irréversibles d’un état de stress post traumatique doivent être classé sous F62 .0 (Modification durable de la personnalité après une expérience de catastrophe)

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RISQUE EVOLUTIF DU PTSD Professeur Louis CROCQ (Paris) 1 Congrès International de l’ARSPG LA PSYCHIATRIE DANS TOUS SES ETATS Paris – Salons de l’Aveyron - 30

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