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Conclusion partielle

A. Complexité des origines

En tant que « point de départ de l’existence d’un individu »418, l’origine peut être spatiale (géographique) ou familiale. Mais elle peut aussi signifier la cause, d’une maladie par exemple. On peut lier les rapports si particuliers des personnages de Castro au mouvement à un problème d’origine : relation brisée avec une origine spatiale ou familiale, cause d’une instabilité générale allant jusqu’au trouble mental.

417 Il est évident qu’on ne comparera pas un chat et un homme en ces termes, puisqu’ils n’appartiennent pas à la même catégorie.

La fluidité de l’« id-entité »

Leur id-entité reflète une entité qui est coupée du id – le ça en français. Pour cette étude, nous emprunterons la notion du ça telle qu’elle est définie par Freud419. Privés de leur lien à leur ça, les personnages de Castro sont coupés de leur partie pulsionnelle420, et donc, à notre sens, de leur racine profonde, présente dès la naissance. Ainsi, les difficultés rencontrées par les personnages à réconcilier leur identité telle qu’ils la perçoivent avec le regard des autres est bien souvent liée à une brisure d’avec leurs origines, comprise tout d’abord dans ce tiret jeté entre leur id et leur entité, qui se retrouve dans le tiret reliant – ou séparant – leurs origines nationales.

Les personnages traités jusqu’ici présentent tous un point commun majeur : une identité qui ne peut pas être contenue dans des limites raciales ou nationales. En effet, à l’exception de Jasper et Darcy (sur lesquels nous reviendrons pour montrer que leurs identités ne sont pas aussi monolithiques qu’elles ne le paraissent), les autres personnages présentent une identité composée – pour ne pas dire composite. Seamus, Horace, Swan, Norman, Jason et You partagent une origine orientale, qu’elle soit liée à une immigration directe – c’est le cas de You et Shan – ou de leurs ancêtres – c’est le cas des autres personnages. À l’exception de Shan qui reste bel et bien un oiseau de passage et conserve sa nationalité chinoise à la fin du roman421, tous voient l’adjectif qualifiant leur origine marqué par un tiret, qui, bien que cherchant à unir les deux attributs, tend bien souvent à en maintenir la séparation : « Asian-Australian ». Jacqueline Lo explique que ce terme fait figure de paradoxe :

The term “Asian-Australian” is arguably problematic – it is a portmanteau category

419 Voir Sigmund Freud. Essais de psychanalyse : Au-delà du principe du plaisir. Psychologie collective et

analyse du moi. Le Moi et le Ça. Considérations actuelles sur la guerre et sur la mort. Trad. Samuel Jankélévitcht. Paris : Payot, 1963, pp. 177-234.

420Et si l’on voulait aller plus avant dans cette direction, qui déborderait ici du cadre de notre analyse, le ça est aussi le centre de la libido. Paradoxalement, les références sexuelles sont nombreuses dans ces quatre romans, traversant, soutenant, la narration, alors que les personnages présentent des rapports à la sexualité déviés (nous en citerons quelques illustrations : Swan qui effraie par, peut-être, une simple acceptation de ses désirs mal perçus dans sa société ; Jasper et ses innombrables conquêtes ; Darcy et sa double vie), voire inexistants (You). De la même manière, c’est aussi le centre des pulsions de mort, que nous pouvons aussi retrouver au fil des pages des romans. Thanatos et Eros cheminent main dans la main au gré des variations romanesques. Cet aspect mériterait une étude plus approfondie, dont nous esquisserons quelques pistes dans les parties à venir.

421 Nous exclurons donc Shan de cette réflexion. Ce personnage présente un rapport à son identité assez constant. Ce sont seulement les regards xénophobes posés sur lui qui font ressortir sa différence lorsqu’il est en Australie, mais ces remarques, aussi blessantes et humiliantes soient-elles, n’ébranlent pas la structure même de son identité. Sa quête d’aventure lui fait réaliser une boucle le ramenant à son point de départ. Sa personne s’est donc enrichie de son expérience et ses nombreuses réflexions sur l’identité au sens large, mais sa propre identité n’est en soi jamais questionnée, et demeure un savant mélange d’identité individuelle et collective.

which could be seen as homogenising, even essentialising. However, I believe the term has political currency within the specific history of white Australia. Asians have for many decades been typecast as a threat to the national imaginary. […] The term Asian-Australian therefore draws attention to the suppressed history of cultural and biological miscegenation that is increasingly demanding recognition in the reconfiguring of the limits of the nation state422.

Dans un premier temps, un tel terme est réductif, puisqu’il regroupe chaque individu sous une même bannière. L’instabilité du terme « asiatique » a déjà été soulignée ; il en est de même ici. La spécificité de chaque individu n’est alors pas prise en compte. Pourtant, les études des identités diasporiques mettent en avant la reconnaissance qu’offre ce terme, aussi limité soit-il – reconnaissance d’une existence et d’une importance dans l’histoire aussi bien que dans le quotidien d’un pays.

Choisir de proposer des personnages à l’identité doublée peut se lire comme une stratégie d’hybridité423 que Castro emploierait afin d’examiner les valeurs que l’on associe à l’identité nationale. Pourtant, l’intérêt d’un tel choix se porte ailleurs. Jacqueline Lo ajoute : « the focus on the hyphenated space between categories draws attention to a fluid identity continuously and agonistically reconfigured in relation to the changing political environment »424. Dans ce même esprit, les origines mélangées des personnages s’affichent comme des prétextes servant à souligner la non-appartenance à une nationalité définie, à un cadre précis. La fluidité de l’identité est ainsi mise en avant et généralisée aux autres cas, traversant ou non la migration. L’espace que l’on retrouve autour du tiret permet alors d’imaginer, de créer et de recréer des variations identitaires afin de souligner le caractère en constante évolution de l’identité : « Hyphenation is not only a given, but a construction […]; it is part invention, part simulation [...] The “in between” is the space of growth, imagination and possibility »425. Les étiquettes nationales sont donc mises à mal à travers ces personnages déstabilisants. Mais Castro ne s’arrête pas là dans sa déstabilisation des catégories nationales : il s’attaque aussi aux identités nationales perçues comme « évidentes ».

Les personnages manifestement associés à une nationalité ne sont en effet pas contenus dans ces catégories et nous amènent à nous interroger sur leur pertinence.

422 Jacqueline Lo. « Beyond Happy Hybridity: Performing Asian-Australian Identities ». Alter/Asians… Op. cit.,

p. 155.

423Pour une étude de l’hybridité raciale des personnages, voir la thèse de Marilyne Brun. « Playful Ambiguities : Racial and Literary Hybridity in the Novels of Brian Castro ». Op. cit.

424 Jacqueline Lo. « Beyond Happy Hybridity: Performing Asian-Australian Identities ». Alter/Asians… Op. cit.,

p. 156.

425 Roger Bromley. Narratives for a New Belonging: Diasporic Cultural Fictions. Edinburgh: Edinburgh University Press, 2000, p. 106.

Commençons par Jasper, citoyen américain, qui pourtant a des origines juives, et dont la vie d’espion ne tend pas à simplifier son rapport à son identité. Plus encore, les stéréotypes nationaux tendent à être déconstruits tout au long des romans, en soulignant la complexité identitaire des personnages, qu’ils soient principaux ou secondaires.

Dans Birds of Passage, chaque personnage secondaire présente une origine différente. Certains ont des noms étrangers, comme le travailleur espagnol Carlos, qui ne manque pas d’être associé à un taureau : « I turned around and was confronted with a bull-shaped man whose neck was as thick as my thigh and whose dark head was part of his neck, his little eyes bloodshot, the bridge of his nose sunk into his forehead » (BP 25). Cette description, non sans évoquer une scène digne d’une confrontation taurine dans une arène, est renforcée dans la traduction française de Xavier Pons par la transcription d’un accent espagnol dans les mots prononcés par Carlos (dans la version originale, sa grammaire est seulement chancelante) dont voici un exemple : « C’est toi lé nouveau ? Jé souis Carlos »426. Un autre personnage, féminin cette fois, arbore un prénom étranger : Fatima, d’origine. Son prénom est d’origine arabe, mais elle s’appelle en fait Fatiminha et sa mère est portugaise (BP 68) (et on suppose qu’elle a des origines germaniques ou juives puisqu’elle s’appelle aussi Fatima Fernanda Feingold [BP 79]). Fatima trouve son identité dans son accent qui fait d’elle une australienne – contrairement à Carlos. De nombreux personnages sont d’ailleurs caractérisés par leurs accents étrangers, attestant d’une origine qui fait d’eux des allochtones : l’Irlandais qui propose à Shan et aux autres Chinois de les conduire à Ballarat et les escroque (BP 78) ; le chercheur d’or qui attaque Shan et ses compagnons, les accusant de voler l’or australien (pourtant présenté comme « son or »), a, quant à lui, un accent que l’on peut supposer allemand : « Dis here ist mein verking […] You people come here with no regart for ozers, for to take avay mein gold. Ja, you go if you know vat’s gut for you. If you shtay you de heads vill lose, ja? » (BP 108). Cet accent est d’ailleurs associé à la réussite matérielle, particulièrement à travers le personnage de Mr Gold, le premier employeur de Seamus. Ce personnage, en fait appelé Abraham Feingold427, incarne la caricature qui associe les Juifs à l’argent :

“My name is Seamus O’Young. I’ve come about the job.” “Oh, yes. Va ist you say your name?”

“Seamus O’Young.”

426 Brian Castro. Les Oiseaux… Op. cit., p. 31.

427 Nous ne manquerons pas de noter que son nom de famille signifie d’ailleurs « or fin » et qu’il se fait appeler « or » en anglais.

“Such a funny name for a Chinese.” “I’m Australian.”

‘”eally. Hum. You haf some Chinese blood. I can see that. Your fater ist Chinese? Your mutter?”

“I don’t know. I’m Australian.”

“That ist unfortunate... but ve try you out chust the same.” (BP 23-24).

Ce passage est éclairant à plusieurs titres en ce qui concerne la façon qu’a Castro de traiter les nationalités. Tout d’abord, il renforce le stéréotype du Juif en quête de profit. Seamus est réduit à un outil qui, s’il est de bonne qualité, lui permettra de réussir – mais permettra surtout à son propriétaire de s’enrichir davantage. Le second aspect se situe dans l’objectification de l’origine de Seamus. Ici, son origine chinoise est vue comme une valeur ajoutée. Seamus est employé d’après ce critère qui, aux dires de Mr Gold, certifie un travail exemplaire – là aussi s’appuyant sur un autre stéréotype national, celui de l’endurance et de la discipline. Le troisième effet consiste en un renversement des plus significatifs, puisque finalement, Seamus, qui est australien, passe pour un étranger aux yeux d’un étranger, qui se fait passer pour un Australien, alors que leurs accents trahissent le contraire, ce qui opère un complet bouleversement de la notion d’australianité même.

Ce jeu sur les accents se retrouve aussi entre Clancy et Seamus dans la scène de dialogue entre ces deux personnages précédemment analysée. Ici, Seamus se fait passer pour plus étranger qu’il ne l’est devant Clancy, ce qui a pour conséquence de déstabiliser deux identités à la fois : celle de Seamus donc, qui « joue au Chinois », et celle de Clancy, qui déborde de son cadre nationaliste. Nous avions déjà présenté Clancy comme figure archétypale de l’imaginaire australien. Ce personnage montre donc que, malgré ces aspects nationalistes, une ouverture à l’Autre reste possible.

Comme le souligne Fatima quand elle demande à Seamus si elle peut le peindre : « it’s not the subject in painting that should be studied, but the process or references of which the subject is part » (BP 69). Ici, de telles références sont rendues opaques, brouillant les origines. Ces personnages, pourtant dépeints, posent contre toute attente une énigme à la compréhension. Fatima demande encore : « what would the painting of you be saying about time, or about race, or memory? » (BP 69)428 ; la complexité de la réponse, brouillée, ne peut être donnée.

Les stéréotypes nationaux sont, en définitive, complexifiés à travers ce jeu sur les accents et les dénominations. Ce processus se retrouve également dans The Garden Book,

puisque le lecteur y découvre une Australie « sens dessus dessous » aux dires de Bryant George : « a world full of Australians who are Chinese and Australians who are opium addicts, Chinese who are Professors of Latin »429. Ce renversement des attentes est renforcé par la déconstruction du personnage censé incarner les valeurs nationales australiennes : Darcy Damon. Nous avons précédemment établi que Darcy était un bushman, puis un digger, patriote par excellence qui s’érigeait en défenseur de son pays. Bien que doublement représentatif de l’identité nationale australienne, Darcy est un personnage plus ambigu qu’il n’y paraît. Dès les premières pages du roman, le lecteur est mis en garde sur la fiabilité de Darcy à travers la présentation de son prénom : « Damon ; Darcy Damon. Surname pronounced with a satanic lilt. Demon » (GB 11-12). D’ailleurs, dans ces mêmes premières pages, il est incarcéré pendant deux années pour avoir agressé une jeune femme. Cette expérience peut être comparée à celle des bagnards qui ont fondé l’Australie, ayant pour effet de dépeindre au lecteur ce personnage comme une force brute, n’aspirant pas à la sympathie dans son réalisme cru. On pourrait le penser entier, pourtant on apprend qu’il mène en fait une double vie à Perth, où il a une seconde femme – celle-ci d’origine anglo-celte (« née Delaney ») – dont il a trois enfants (GB 262), et qu’il entretient aussi une liaison avec une autre femme (GB 143). Le paradoxe est donc posé : Damon est un personnage double, qui se retrouve pris entre une Australie blanche à laquelle il aspire et dont il est censé incarner les valeurs, et une volonté impuissante d’accepter l’étranger. Ainsi, sa tentative d’une union avec Swan, l’Autre, produit un enfant qui meurt très tôt, non pas de la négligence de sa mère comme on essaie de le faire croire à Swan, mais d’une malformation des poumons (GB 137-138). Cet accident symbolise l’étouffement, l’asphyxie de leur relation et l’impossibilité pour leur couple de créer ensemble quelque chose de durable. Ce personnage est insaisissable, nous laissant hésitant entre compréhension et rejet d’un homme mettant à mal l’image nationale qu’il est censé représenter mais dont il incarne finalement les fissures.

Un autre renversement s’opère afin de déstabiliser les relations de pouvoir : celui du regard. Le regard extérieur qui juge, ainsi que les attentes préconçues dont il est le révélateur – au sens photographique du terme –, stigmatisent les personnages et les maintiennent dans une position de différence qui les empêche de prendre pleinement possession de leur identité et de leur vie. Pourtant, ces personnages ne sont jamais présentés comme de simples victimes,

puisqu’ils réussissent toujours, d’une manière ou d’une autre, à renverser la relation dominant/dominé.

Pour ce faire, les personnages mettent en avant les limites de la perception de l’autre en soulignant ainsi que le regard qui rejette est limité et déformé par un manque de connaissance de l’Autre. Dans After China par exemple, You430 ridiculise le manque de connaissances des Occidentaux concernant la Chine, mettant ainsi à jour leur peu de légitimité à stigmatiser l’Autre. À la question « D’où venez-vous ? » (notre traduction) posée à You, ce dernier répond : « If you dig a deep hole you will find me there… on the other side of the world » (AC 10). De toute évidence, You se moque, puisque la Chine et l’Australie sont géographiquement proches malgré le fait que les Australiens aient ignoré cette réalité historiquement en se concentrant sur leurs liens avec l’Angleterre. Le lecteur, lui aussi, ne peut que remettre en question ses idées préconsues face au grand nombre de références culturelles et intertextuelles utilisées par Castro. En effet, les histoires que You raconte font appel à de solides connaissances de la civilisation et la littérature chinoise. Le manque de connaissances du lecteur est ainsi mis à nu, ce qui permet de questionner le droit de stigmatiser, de construire l’Autre.

D’autre part, les personnages sont dôtés de la possibilité de retourner cette relation de force en inversant la dichotomie voir/être vu, permettant à la personne scrutée de devenir sujet et non plus objet : « Not as the observed but as the observer » (AC 5). Ainsi, pour contrer les regards qui limitent, homogénéisent, et imposent des étiquettes, Seamus devient à son tour voyeur, et observe les autres personnages à travers des trous de serrures ou des fissures dans les murs, par exemple (BP 25 ; 28). En inversant les rôles de la sorte, il prend à son tour la position qui confère le pouvoir, créant alors un malaise propice au questionnement de toute tendance à l’ethnocentrisme431 :

Quoique autrui jouisse d’une existence autonome, il est, comme tout objet d’ailleurs, au moins en partie créé par le regard que je porte sur lui et par duquel il est pour moi dépourvu de consistance. Il suffit d’inverser la proposition pour

430 Dont le nom force le lecteur à opérer un regard reflexif de facto, puisque, par son patronyme même, poser le regard sur ce personnage renvoie automatiquement le lecteur à sa propore identité : il s’identifie paradoxalement et cardinalement dans l’altérité du personnage, créant ainsi une stratégie d’identification/estrangement propre à la déstabilisation, et ce faisant ouvre une brèche en même temps qu’un processus de création/coopération/soumission entre l’auteur et le lecteur, devenu personnage malgré lui.

431Le concept d’ethnocentrisme a été développé par Claude Lévi-Strauss dans son ouvrage : Race et histoire ;

Race et culture. Paris : Albin Michel, Éditions Unesco, 2008. Il le définit par le refus « d’admettre le fait même de la diversité culturelle ; on préfère rejeter hors de la culture, dans la nature, tout ce qui ne se conforme pas à la norme sous laquelle on vit » p. 44.

conclure que je suis aussi réciproquement le résultat du regard qu’autrui jette sur moi432.

Il ressort de cette citation que le regard opère de manière réciproque, et prendre conscience de cet état de fait permet de repenser les regards que l’on porte sur autrui. C’est dans The Bath

Fugues que l’idée de voyeurisme est la plus présente tout au long du roman. Qui regarde qui, qui lit le journal intime de qui, qui connaît les secrets de qui, tout ceci rappelant une fois encore au lecteur qu’il est lui-même l’ultime voyeur de ces vies qui se déroulent sous ses yeux attentifs.

Ce truchement des regards marque un rapport à l’intime instable. Le lieu privilégié des relations intimes est le couple433, mais aussi la famille, et l’on observe que les personnages dans ces quatre romans présentent des rapports à la famille tronqués, voire inexistants. Le sentiment d’aliénation sociale ou nationale trouve alors son reflet dans l’absence de famille – la patrie étant souvent associée à la figure maternelle –, absence qui ne permet pas de créer ou de retrouver un sentiment de familier, mais maintient dans un état constant d’étranger.

Famille/(ier)

S’il y a bien un lieu où le sentiment de familier est supposé s’épanouir, c’est au sein de la famille ; et c’est précisément là que réside une difficulté majeure, en ce que ces personnages présentent tous des situations familiales complexes, tronquées, voire absentes. Darcy précise dès les premières pages du roman qu’il ne lui reste aucune famille (GB 14), et,