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Le coût du drainage des eaux pluviales dans les villes d'Afrique de l'Ouest

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ASPECTS TECHNIQUES DES AMENAGEMENTS DE DRAINAGE DES EAUX PLUVIALES EN AFRIQUE DE L'OUEST

1.1 GENERALITES SUR LES AMENAGEMENTS ACfUELS

1.1.3 Le coût du drainage des eaux pluviales dans les villes d'Afrique de l'Ouest

1.1.2.3 Contraintes liées au transport solide

Le fonctionnement hydraulique des ouvrages est très souvent perturbé par un comblement progressif dû aux dépôts solides de toutes sortes. Dans une certaine mesure, ces dépôts sont constitués par le rejet d'ordures ménagères ou d'objets encombrants (pneus, matelas, carcasses métalliques ...) dans les collecteurs à ciel ouvert (photos 4 et 5). Ces pratiques demandent à ce que soient développées non seulement des techniques d'entretien appropriées, mais aussi des actions portant sur la sensibilisation des usagers au fonctionnement des réseaux. Du point de vue de l'aménagement, les réseaux enterrés constituent également un bon moyen de limiter le rejet des objets encombrants.

Ceci étant dit, la pente, souvent faible, et l'abondance des surfaces naturelles sur les bassins urbains africains, favorisent l'atterrissement et la sédimentation des particules fines dans les ouvrages (photo 6). Le BETURE-SETAME (1985) cite des valeurs de vitesse minimales de 0,60

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au dessous desquelles il ya risque de dépôt et de sédimentation. Cette contrainte fixe une limite supérieure aux dimensions des collecteurs. Pour les raisons que nous avons évoquées précédemment, cette limite est en fait fréquemment non dépassée, et il n'est pas rare d'observer une sédimentation importante dans les plus gros collecteurs. La construction de gros ouvrages, nécessaires à l'évacuation des débits particulièrement importants en zone tropicale, peut donc avoir des effets contraires à ceux attendus, et pose de cette façon un problème technique que l'on peut difficilement résoudre avec les aménagements classiques autrement que par une intensification de l'entretien des réseaux.

140 kFF par hectare. Laconstruction d'un da Ilot de 1,20m x 1,20m coûte 2 kFF par mètre linéaire, sans compter les ouvrages annexes nécessaires (chiffres communiqués par le Ministère de l'Urbanisme du Niger). Ceci étant dit, ces travaux ont été financés sur des fonds de coopération, dont le volume représente un cas relativement isolé dans l'ensemble des villes africaines, à l'exception d'Abidjan, et , à un degré moindre, de Dakar.

Dans le cas général, les dépenses à engager pour le drainage des eaux pluviales sont incompatibles avec la part de budget disponible et les priorités fixées pour les autres aménagements urbains. Actuellement, la plupart des grandes villes africaines ont dépassé leur taille critique, du point de vue du drainage classique, et se trouvent dans une impasse:

soit accepter globalement un niveau de protection inférieur, en calibrant les ouvrages à partir de fréquences plus faibles que celles utilisées actuellement pour ramener leurs dimensions à une taille abordable,

soit procéder de façon différentielle à des aménagements destinés à protéger plus ou moins certaines zones, en fonction de leur intérêt économique ou social.

Les problèmes posés par ces stratégies ne peuvent être négligés.Lafréquence des dégâts occasionnés par le ruissellement pluvial urbain est àla mesure du rythme de la croissance urbaine en Afrique. Ce n'est sans doute pas un hasard qu'une ville comme Djibouti ait été sinistrée à 70 % (voir figure 1-1) après un événement pluvieux dont la fréquence n'est peut-être pas aussi rare qu'on pourrait le croire. On peut s'attendre dans les prochaines années à la répétition de catastrophes de ce genre, et, pour résoudre le problème, peut-on encore penser qu'il suffit de remonter son pantalon et d'attendre que tout sèche au soleil? Les villes africaines, qui ont cessé d'être des gros villages, ne s'accommodent plus guère de cette philosophie.

Quelles sont, dès lors, les voies à explorer pour sortir de l'impasse ? C'est la question à laquelle le paragraphe suivant essaie de répondre.

Première partie 26 Chapitre 1

4 le Monde • Mardi 11 avril 1989 •••

Afrique

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Des pluies diluviennes ont dévasté la capitale

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Chapitre 1

Le paragraphe précédent souligne les limites actuelles des ouvrages de drainage basés sur le concept hygiéniste de l'évacuation rapide. L'accroissement démographique prévu dans les villes africaines revêt dans ce contexte une importance accrue, et il convient d'en étudier sans tarder les conséquences. Dans ces perspectives, les solutions à proposer doivent porter sur plusieurs niveaux de prise en compte des problèmes urbains:

tout d'abord, et à brève échéance, il importe de répondre à des demandes exprimées de façon de plus en plus fréquente en matière d'aménagements ponctuels, adaptés aux conditions socio-économiques locales;

parallèlement, et sans doute à plus longue échéance, ilconvient d'analyser les interactions du drainage des eaux pluviales avec l'ensemble des problèmes urbains. Du point de vue de la gestion de la ressource en eau d'abord, l'alimentation en eau potable ou domestique, l'alimentation-exploitation-pollution de la nappe, la pollution du milieu récepteur et le traitement des eaux usées sont autant de domaines à prendre en compte pour définir les systèmes de drainage. Sur un plan plus général ensuite, la nature et la localisation de l'urbanisation comporte également des implications réciproques sur les possibilités de drainage des eaux pluviales.

C'est à ces différents niveaux que nous nous placerons pour évoquer ce que l'on peut attendre d'une approche différente du drainage des eaux pluviales.

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