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TROIS CAUSERIES A MADRAS

Dans le document L'ÉVEIL DE L'INTELLIGENCE (Page 120-141)

1. L'art de voir

Voir totalement et non partiellement. « L'art de voir est la seule vérité. » Dans l'immensité de l'esprit, seul un fragment est utilisé. Influence fragmentaire de la ; culture, de la tradition. « Vivre dans un petit recoin d'un champ déformé. » « Impos-sibilité de comprendre au moyen d'un fragment. » Libération du « petit recoin ». La beauté de la vision.

L'autre jour, nous avons dit combien il est important d'observer. C'est un art véri-table auquel il faut consacrer une grande attention. Nous ne voyons que très partielle-ment ; jamais nous n'avons une vision complète de quelque chose, jamais la totalité de notre esprit ni la plénitude de notre cœur ne sont engagées. Faute d'apprendre cet art extraordinaire, il me semble que nous persisterons à vivre, à fonctionner par une très petite partie de notre esprit, une parcelle de notre cerveau. Pour des raisons di-verses, nous sommes tellement conditionnés, tellement obsédés par nos propres pro-blèmes, et chargés du lourd fardeau de la croyance, de la tradition, du passé, que nous sommes incapables de regarder ou d'écouter. Jamais nous ne voyons un arbre, nous le percevons toujours à travers l'image que nous en avons, à travers le concept de cet arbre ; mais le concept, le savoir, l'expérience sont tout autre chose que l'arbre réel.

Ici nous sommes par bonheur entourés de beaucoup d'arbres, et si vous regardez au-tour de vous, tandis que l'orateur poursuit le sujet qu'il traite, si vous regardez vrai-ment, vous sentirez combien il est difficile de voir le tout de façon qu'aucune image, aucun écran ne s'interpose entre votre vision et le fait réel. Je vous en prie, faites-le:

ne me regardez pas, mais regardez l'arbre et découvrez si vous êtes capables de le voir d'une façon globale. Par globale, j'entends que la totalité de votre esprit et de votre cœur est engagée, et non pas un seul fragment. Ce que nous allons approfondir ce soir exige une telle observation et une telle vision. Faute de le faire vraiment, et ayant l'ha-bitude d'établir des théories, d'intellectualiser les choses ou de soulever différentes questions étrangères au sujet, je crains que vous ne puissiez suivre de très près le che-min que nous allons parcourir ensemble. Jamais nous ne voyons, jamais nous n'en-tendons réellement ce que disent les autres ; nous sommes émotifs, sentimentaux, ou au contraire intellectuels - tous des états qui, évidemment, nous empêchent de voir véritablement la couleur, la beauté de la lumière, des arbres, des oiseaux, ou d'écouter ces corbeaux. Nous ne sommes jamais en rapport direct avec tout cela. Je doute même que nous soyons en rapport direct avec quoi que ce soit, même avec nos propres idées, nos pensées, nos mobiles et nos impressions. Il y a toujours cette image qui observe même quand nous nous observons nous-mêmes.

Il est donc important de comprendre que l'acte de voir est la seule vérité ; il n'y en a pas d'autre. Si je sais regarder un arbre, un oiseau, un beau visage ou le sourire d'un enfant, tout est là, je n'ai rien à faire de plus. Mais cette vision de l'oiseau ou de la feuille, le son du chant des oiseaux, cela devient à peu près impossible à cause de l'image que l'on a construite non seulement quand il s'agit de la nature, mais aussi quand il s'agit de nos semblables. Et toutes ces images nous empêchent véritablement de voir et de ressentir ; la sensitivité étant d'un tout autre ordre que la sentimentalité ou l'émotivité.

Comme nous l'avons dit, ce que nous voyons est fragmenté ; nous sommes entraî-nés, dès notre enfance, à regarder, à observer, à apprendre à vivre fragmentairement.

Et il y a une immense étendue de notre esprit que nous ne connaissons pas et à la-quelle nous ne touchons jamais ; cet esprit est vaste, impossible à mesurer, et nous n'en connaissons pas la qualité parce que jamais nous n'avons regardé d'une façon complète, avec la totalité de notre être, de notre cœur, de nos nerfs, de nos yeux, de nos oreilles. Pour nous, le mot, le concept sont extraordinairement importants, plus que l'action de voir ou de faire. Notre vie conceptuelle est alimentée de croyances et d'idées, ce qui nous empêche de voir et d'agir dans le réel ; c'est à cause de cela que nous prétendons avoir des problèmes d'action, nous demandant ce qu'il y a lieu de faire ou de ne pas faire, et nous sommes la proie de conflits entre l'action et le concept.

Je vous en prie, observez toutes ces choses dont je vous parle ; ne vous contentez pas d'entendre les paroles de l'orateur, mais observez-vous vous-même ; que l'orateur soit pour vous comme un miroir dans lequel vous pouvez vous regarder. Ce qu'il vous dit a bien peu d'importance et l'orateur lui-même n'en a aucune, mais ce que vous re-tirez de votre observation par vous-même, cela c'est important. Il en est ainsi parce qu'il faut qu'il y ait une révolution totale, une mutation totale dans notre esprit, dans notre façon de vivre, notre façon de sentir et dans les activités de notre vie quoti-dienne. Pour susciter une telle révolution, profonde et fondamentale, il faut avant tout savoir regarder ; regarder non seulement avec vos yeux, mais encore avec votre esprit. Je ne sais pas si vous avez jamais conduit une voiture ; si cela vous est arrivé, vous n'êtes pas conscient d'une autre voiture qui avance sur vous de façon unique-ment visuelle, mais votre esprit est de loin en avant, observant le tracé de la route, les chemins de traverse, le mouvement des autres voitures. Et cette façon de voir n'inté-resse pas seulement les yeux et les nerfs, mais on voit aussi avec son cœur, son esprit.

Or, on ne peut pas voir ainsi quand on vit, qu'on fonctionne, qu'on pense et qu'on agit avec un fragment de son esprit.

Voyez ce qui se passe dans le monde ; nous sommes conditionnés par la société, par la culture dans laquelle nous vivons, et cette culture est un produit purement hu-main, elle ne comporte rien de divin, de sain, d'éternel. La culture, la société, les livres, la radio, tout ce que nous écoutons, que nous voyons, toutes ces influences que nous subissons consciemment ou inconsciemment, tout ceci nous encourage à vivre avec une infime partie de l'immensité de notre esprit. Vous fréquentez des écoles, des collèges, vous apprenez une technique en vue de gagner votre vie, et pendant les qua-rante années suivantes, vous consacrez votre vie, votre temps, votre énergie, votre pensée à cette parcelle spécialisée. Il existe pourtant de vastes champs de l'esprit. Et, à moins de provoquer un changement radical dans cette fragmentation, il ne peut pas y avoir de révolution ; il y aura des modifications économiques, sociales et soi-disant culturelles, mais l'homme continuera de souffrir, il poursuivra sa vie dans les conflits, la guerre, la misère, la tristesse et le désespoir.

Je ne sais pas si vous avez lu, il y a quelque temps, comment un des maréchaux de l'armée russe, faisant un rapport au Politburo, a dit que dans cette armée on dressait des soldats en état d'hypnose - vous voyez ce que cela veut dire? On les hypnose pour leur apprendre à tuer ou bien à fonctionner dans une dépendance complète, et cela toujours dans le cadre d'un modèle et sous l'autorité d'un supérieur. Or la culture et la société font exactement la même chose pour chacun de nous. La culture et la société vous ont hypnotisés. Je vous en prie, écoutez ceci avec beaucoup de soin: ce n'est pas un état de choses particulier à l'armée en Russie, mais cela se passe dans le monde entier. Quand vous lisez éternellement la Gita ou le Coran, ou que vous marmonnez un quelconque mantram, ou d'autres paroles éternellement ressassées, vous faites exactement la même chose. Quand vous dites: « Je suis un hindou », « Je suis un

bouddhiste », « Je suis un musulman », « Je suis un catholique », c'est la même ri-tournelle qui se répète - vous avez été hypnotisé, mesmérisé ; et la technique fait exactement la même besogne. Vous pouvez être un homme de loi très habile, un ingé-nieur de premier ordre ou un artiste, un grand savant, mais c'est toujours au sein d'un fragment à l'intérieur du tout. Je ne sais pas si vous le voyez, non pas parce que j'en donne une description, mais si vous voyez vraiment vous-même la façon dont tout se passe. Les communistes, les capitalistes le font, tout le monde, les parents, les écoles, l'éducation, tout cela est en train de modeler l'esprit en vue de fonctionner se-lon un certain modèle dans le cadre d'un certain fragment.

Quand peut-on se rendre compte de tout ceci, pas théoriquement, non pas comme étant une simple idée, mais en voir la réalité - vous comprenez - en voir la réalité ur-gente et immédiate? Voir réellement ce qui se passe tous les jours et ce qu'on raconte dans les journaux, ce qui est dit par les politiciens selon notre culture et notre tradi-tion, ce qui est répété dans la famille, qui vous pousse à vous dire hindou ou tout autre chose que vous vous figurez être. Alors, si vous voyez tout cela, vous devez vous poser la question (je suis certain que vous le feriez si seulement vous pouviez voir) ; c'est pourquoi il est tellement important de comprendre comment on voit. Si vous voyez les choses vraiment telles qu'elles sont, alors se posera pour vous la question: « Comment l'esprit pourrait-il agir dans sa totalité? » (et par là je n'entends pas le frag-ment, l'esprit conditionné, éduqué, sophistiqué, celui qui a peur, celui qui dit: « Dieu existe » ou « Dieu n'existe pas », et qui dit encore: « Il y a ma famille, votre famille, ma nation, votre nation »). Vous demanderez alors: « Comment la totalité de cet es-prit peut-elle exister, comment peut-elle fonctionner intégrale, complète, même quand il s'agit d'apprendre une technique? » Bien que l'esprit soit contraint à ap-prendre une technique, à vivre en relation avec les autres dans notre société actuelle si désordonnée, se souvenant de tout cela on en arrive à poser cette question fonda-mentale: « Comment cet esprit dans sa totalité peut-il devenir complètement sensitif au point que chaque fragment le devienne?» Je ne sais pas si vous avez compris ma question, mais nous allons y aboutir par un autre chemin.

Dans notre état actuel, nous ne sommes pas sensitifs. Il y a des parcelles dans ce champ qui sont sensitives quand nos préférences, nos plaisirs particuliers nous sont refusés - il s'installe un état de lutte. Nous sommes sensitifs par fragments, par en-droits, mais nous ne le sommes pas complètement. La question est donc: « Comment des fragments qui font partie de l'ensemble, qui sont insensibilisés tous les jours par la répétition, comment ces fragments peuvent-ils être rendus sensitifs aussi bien que la totalité? » Cette question est-elle plus ou moins claire? Dites-le-moi, je vous en prie.

C'est peut-être une question toute nouvelle pour vous. Vous ne vous l'êtes proba-blement jamais posée. Parce que tous nous sommes satisfaits de vivre avec le moins de tracas et de conflits possible, de vivre dans ce petit champ qui est notre vie, appré -ciant notre merveilleuse culture partielle comme opposée à toutes les autres cultures, occidentales, anciennes ou toute autre. Et nous ne nous rendons même pas compte de ce qu'implique cette existence dans une minuscule parcelle, dans un recoin d'un champ très vaste. Nous ne voyons pas par noue-mêmes à quel point nous sommes préoccupés du petit recoin, et nous cherchons à trouver des réponses à tous les pro-blèmes compris dans ce fragment, dans ce petit recoin, dans cette parcelle d'une vie tellement plus vaste. Nous nous demandons comment l'esprit (qui pour le moment est à moitié endormi dans ce vaste champ, parce que nous ne sommes préoccupés que d'une petite parcelle), comment nous pouvons prendre une conscience totale de la vie globale et être complètement sensitifs.

D'abord, constatons qu'il n'y a pour cela aucune méthode, parce que toute mé-thode, tout système, toute répétition, toute habitude fait essentiellement partie du re-coin dont nous parlons. (Avançons-nous ensemble, faisons-nous un voyage ensemble, ou bien vous laissez-vous prendre de vitesse?) La première chose consiste à constater le fait de ce petit recoin et quelles sont ses exigences. Nous pourrons alors nous poser la question: « Comment s'y prendre pour que le champ tout entier devienne sensible?

», parce que c'est là la seule révolution réelle. Quand il y a une sensitivité totale de tout l'esprit, nous agirons différemment ; notre pensée, nos sentiments appartien-dront à une dimension entièrement autre, mais pour cela, il n'y a aucune méthode.

N'allez pas dire: « Comment puis-je y parvenir, comment devenir sensitif? » On ne peut pas aller au collège pour apprendre à être sensitif. On ne peut pas pour cela lire des livres ou écouter ce que d'autres viendront vous dire.

Pour l'instant, c'est ce que vous faites dans votre recoin du champ total, et c'est cela qui vous a rendu de plus en plus insensitif, on peut s'en apercevoir en voyant votre vie quotidienne, si indifférente, si brutale, si violente. Je ne sais pas si vous avez vu des images, dans des revues, de soldats américains et vietnamiens blessés. Peut-être regardez-vous ces choses et vous vous dites: « Comme c'est triste », mais cela ne vous est pas arrivé à vous, à votre famille, à votre fils. Et c'est ainsi que nous deve-nons durs, parce que nous fonctiondeve-nons, nous vivons, nous agissons dans un petit re-coin d'un champ déjà déformé.

Il n'existe aucune méthode. Il faut s'en rendre compte, parce que si vous vous en rendez compte vous serez libéré de cet énorme poids de l'autorité et vous serez égale-ment libéré du passé. Je ne sais pas si vous le saisissez. Le passé est implicite dans notre culture, dont nous nous figurons qu'elle est si merveilleuse (les traditions, les croyances, les souvenirs, l'obéissance) - tout cela est alors complètement balayé, et pour toujours, quand vous vous rendez compte qu'il n'y a aucune méthode d'aucune espèce pour vous affranchir du petit recoin. Par conséquent, il vous faut apprendre à connaître à fond ce petit recoin, alors seulement vous serez libéré du fardeau qui vous rend insensitif. On dresse les soldats à tuer, ils s'y exercent jour après jour sans scru-pule, et ils en arrivent à n'avoir plus aucun sentiment humain, et c'est là le genre de chose qui se pratique à l'égard de chacun de nous tous les jours, tout le temps, dans les journaux, par les leaders politiques, par les gourous, par le pape, les évêques, par-tout, dans le monde entier.

Alors, puisqu'il n'y a pas de méthode, que faire? Une méthode implique que l'on s'exerce, que l'on dépend ; il y a votre méthode, ma méthode, son chemin à lui et celui de quelqu'un d'autre, mon gourou qui est un peu plus savant, ce gourou qui est un faux gourou et celui qui ne l'est pas (mais tous les gourous sont des pseudo-gourous, cela vous pouvez l'admettre dès le départ, que ce soit des lamas tibétains ou catho-liques ou hindous) ; tous sont des charlatans, parce qu'ils fonctionnent encore dans un petit recoin du champ sur lequel on a craché, piétiné et qui est détruit.

Alors que faire? Comprenez-vous ma question, maintenant? Voici le problème:

nous ne connaissons pas la profondeur, l'immensité de l'esprit. Vous pouvez lire bien des choses à ce sujet, des psychologues modernes ou bien d'anciens instructeurs qui ont parlé jadis ; il faut vous en méfier, parce que c'est à vous de découvrir par vous-même et non pas selon les idées d'un autre. Nous ne connaissons pas l'esprit, vous ne le connaissez pas et ne pouvez avoir aucune idée à ce sujet. Comprenez-vous ce que nous disons? Vous ne pouvez avoir aucune idée, aucune opinion, aucun savoir à ce sujet. Vous êtes donc libéré de toute hypothèse, de toute théologie.

Donc, encore une fois, que faire? Tout ce qu'il y a à faire, c'est de voir. Voir le re-coin, la petite maison que l'on a construite dans ce recoin d'un champ vaste et imme-surable ; on y vit, on s'y querelle, on s'y bat, on cherche à introduire des améliorations

(vous voyez ce qui se passe) le voir. Et c'est pourquoi il est si important de com -prendre ce que signifie la vision, parce que, dès l'instant où il y a en vous le moindre conflit, vous appartenez à votre petit recoin isolé. Mais là où il y a une vision réelle, il n'y a pas de conflit, et c'est pour cela qu'il faut apprendre dès le commencement - non, même pas dès le commencement, mais maintenant, tout de suite - à voir. Pas demain, parce que demain n'existe pas, demain appartient au monde où règne la re-cherche du plaisir, de la peur ou de la douleur, qui invente le « lendemain ». Mais, en réalité, le demain n'existe pas psychologiquement ; c'est le cerveau, l'esprit humain qui a inventé le temps. Mais c'est un point que nous approfondirons plus tard.

Donc, tout ce que nous avons à faire, c'est de voir. Vous en êtes incapable si vous n'êtes pas sensitif, et vous n'êtes pas sensitif s'il existe une image entre vous et la chose à voir. Comprenez-vous? Donc, voir est l'action de l'amour. Vous savez ce qui peut rendre l'esprit tellement sensitif? - l'amour seul. Vous pouvez apprendre une technique et aimer quand même, mais si vous êtes maître d'une technique et que vous êtes sans amour, vous allez détruire le monde. Observez la chose en vous-mêmes, messieurs, creusez dans votre esprit et votre cœur, et vous verrez les choses par vous-mêmes. Voir, observer, écouter, ce sont des actions immenses, parce que vous êtes in-capables de voir si vous regardez à partir de votre petit recoin ; vous ne pouvez pas alors voir ce qui se passe dans le monde, le désespoir, l'anxiété, la douloureuse soli-tude, les larmes des mères, des femmes, des amants, de tous ceux qui ont été tués.

Mais tout ceci, il faut le voir, pas émotivement, ni sentimentalement, non pas en di-sant: « Moi, je suis contre la guerre », ou encore: « Je suis pour la guerre », parce que la sentimentalité ou l'émotivité sont des choses destructrices - elles évitent les faits et ainsi tournent le dos à ce qui est. C'est donc la vision qui est de toute première impor-tance, et la vision c'est la compréhension. Vous ne pouvez pas comprendre par l'exer-cice de votre mental, de votre intelligence, vous ne pouvez pas comprendre au moyen

Mais tout ceci, il faut le voir, pas émotivement, ni sentimentalement, non pas en di-sant: « Moi, je suis contre la guerre », ou encore: « Je suis pour la guerre », parce que la sentimentalité ou l'émotivité sont des choses destructrices - elles évitent les faits et ainsi tournent le dos à ce qui est. C'est donc la vision qui est de toute première impor-tance, et la vision c'est la compréhension. Vous ne pouvez pas comprendre par l'exer-cice de votre mental, de votre intelligence, vous ne pouvez pas comprendre au moyen

Dans le document L'ÉVEIL DE L'INTELLIGENCE (Page 120-141)

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