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5. LES PRODUITS ET LES SERVICES D’ÉPARGNE

5.1 L ES CATÉGORIES DE L ’ ÉPARGNE

5.1.1 Catégorie 1 : l’épargne volontaire

Les dépôts à vue

Les dépôts à vue constituent la catégorie la plus utilisée des produits d’épargne (ils représentent la presque totalité des dépôts des réseaux), sans doute pour des raisons liées à la grande souplesse des conditions qui y sont attachées : faible montant exigé pour l’ouverture du compte, possibilité d’effectuer de petits versements selon les besoins et capacités de chacun, proximité et accessibilité des caisses, liberté des dépôts et des retraits, facilité d’exécution des opérations. Ils répondent aux besoins des bénéficiaires de conserver leurs économies en lieu sûr et à l’abri des pressions familiales et sociales afin de pouvoir faire face, plus tard, à des besoins de financement d’activités génératrices de revenus ou non. Les comptes sur livrets rémunérés ou non sont la forme la plus courante de cette catégorie : à l’ouverture du compte, un livret est remis au déposant qui indique régulièrement les opérations effectuées et le solde disponible, permettant ainsi de suivre aisément le fonctionnement du compte.

Les systèmes basés essentiellement sur la transformation de l’épargne pour l’octroi de prêts (cas des systèmes au Ghana notamment) déploient de gros efforts pour attirer l’épargne à vue des populations tout en tentant de minimiser les coûts de mobilisation qui peuvent être élevés. A ce niveau, ils ont développé progressivement un partenariat avec des systèmes autonomes (informels) plus aptes à la collecte de la petite épargne pour bénéficier d’économies d’échelle (cas de WWBG et de Citi Savings & Loans au Ghana).

Tableau 8 : Les caractéristiques de l’épargne à vue

Taux d’intérêt Modalités

TYPE 1 : Grands réseaux mutualistes

FECECAM (Bénin) 3% par an sur

le solde le plus bas du trimestre

Comptes sur livrets ; les retraits et les dépôts sont libres en nombre et en montant ; il existe une variante (comptes courants) pour les coopératives et les sociétés (non rémunéré)

RCPB (Burkina Faso) Néant Dépôt minimum :1 000 FCFA versé à l’ouverture du compte ; liberté des dépôts et des retraits

FUCEC (Togo) Entre 4 et 5%

selon résultats des COOPEC

Dépôts et retraits libres ; il n’est pas exigé de solde minimum ; les intérêts sont calculés sur le solde le plus bas du trimestre

CREDIT MUTUEL (Guinée) 8% par an Montant minimum : 20 000 FG (10000 FCFA) ; liberté des dépôts et des retraits ; Il existe une variante “ comptes à vue ” non rémunéré

NYESIGISO (Mali) Néant Epargne courante ; transactions sans frais KONDO JIGIMA (Mali) Néant Versement minimum de 1 000 FCFA à

l’ouverture ; liberté des dépôts et des retraits

TYPE 2 : Système s mutualistes avec lignes de crédit

CBDIBA (Bénin) Néant Il n’y a pas de dépôt minimum ; les dépôts et les retraits sont libres

FENACREP (Bénin) Néant Il n’y a pas de dépôt minimum ; les dépôts et les retraits sont libres

PASSEF (Bénin) 3% par an

selon résultats

Dépôt minimum de 100 FCFA ; liberté des dépôts et des retraits

WAGES (Togo) 3% Selon les associations, solde minimum

entre 500 et 5000 FCFA TYPE 3 : Systèmes à crédit

préalable

CREDIT RURAL (Guinée) 7% par an sur solde le + bas du trimestre

Solde minimum : 2500 FG ; liberté des dépôts et des retraits ; possibilité de retraits déplacés si le sociétaire possède au moins 1000000 FG

CANEF (Mali) Néant Liberté des dépôts et des retraits

MISELI (Mali) Néant Dépôts hebdomadaires libres de 250 FCFA minimum pendant 46 semaines ; retraits possibles seulement après 30 semaines SYNORSEC (Togo) 2,5% par an Liberté des dépôts et des retraits (en

nombre comme en montant) TYPE 4 : Autres systèmes (Ghana)

WWBG (Ghana) Entre 13% et

20% mais solde du compte doit être de 25000 cedis au moins pour en bénéficier

Dépôt minimum de 5000 cedis (1250 FCFA) et paiement de frais de 2000 cedis à l’ouverture du compte ; solde minimum de 10000 cedis ; liberté des dépôts et des retraits

CITI SAVINGS & LOANS (Ghana) . 32% par an sur le solde le plus bas du mois ; intérêt

Solde mensuel minimum doit être égal à 50000 cedis ; liberté des dépôts et des retraits. Il existe des comptes courants non rémunérés

. 25% par an Comptes sur livrets réservés aux “ susu ” ; Ces comptes ne sont pas rémunérés s’ils sont utilisés comme garantie aux avances faites aux “ susu ” par la société

AJUMAKO ENYAN CO OP (Ghana) Néant Liberté des dépôts et des retraits. Il existe également une épargne pour frais de scolarité non rémunérée

Les dépôts à terme

Ce sont des dépôts bloqués pendant une certaine période (généralement pendant 3 mois au moins) qui portent intérêt à un taux prédéterminé (variable selon les systèmes et les pays) et qui sont effectués par des clients ayant un certain niveau de revenus. Cette catégorie d’épargne est très peu développée compte tenu de la faiblesse des revenus des cibles (dans le cas du Ghana cependant, certains commerçants clients des Savings

& Loans peuvent effectuer des dépôts à terme importants), de la concurrence des banques commerciales (notamment au Ghana), de la faiblesse des taux de rémunération par rapport à la possibilité qui est offerte parfois de placer les sommes dans des opérations très rentables sur de courtes durées (par exemple, opérations commerciales intéressantes). A côté des dépôts à terme classiques, il s’est développé deux autres produits :

• le DAT Patriote à la FECECAM au Bénin qui cible les ressortissants d’une localité désirant y réaliser des investissements dans le futur ; il n’a démarré que très récemment (dernier trimestre 1998) ;

• l’épargne tontine au projet DID YETE MALI en Guinée qui peut rester bloquée sur une durée comprise entre 3 mois et 1 an avec un dépôt minimum de 50 000 FG.

Tableau 9 : Les caractéristiques de l’épargne à terme

Taux d’intérêt Modalités

TYPE 1 : Grands réseaux mutualistes

FECECAM (Bénin) . 3,25% pour

DAT de 50000 FCFA sur 6 mois ;

. 5% pour DAT de 5000000 FCFA sur 24 mois

Dénommé DAT Patriote pour personnes physiques ou morales désirant investir dans leur région d’origine ;

Durées : 6, 12 ou 24 mois renouvelables ; Minimum : 50 000 FCFA ;

Maximum : 5 000 000 FCFA ; possibilité de souscrire plusieurs contrats avec un cumul maximum de 100 millions FCFA

NYESIGISO (Mali) 4% à 7,5% par

an

Dénommé épargne profit, c’est une épargne à terme de 6 à 36 mois avec un dépôt minimum de 50 000 FCFA

KONDO JIGIMA (Mali) 6,5% Dépôt minimum de 100 000 FCFA ; dépôt reste bloqué pour 3 ans minimum ; en cas de retrait anticipé, le DAT est transformé en compte d’épargne à vue

TYPE 2 : Systèmes mutualistes avec lignes de

crédit

CBDIBA (Bénin) 6% par an si

durée

supérieure à 6 mois

Les sommes sont bloquées pour des périodes de 6 ou 12 mois

FENACREP (Bénin) 6% par an Montant maximum du DAT : 1 000 000 FCFA ; la durée est de 6 ou 12 mois ; possibilité de retrait en cours du DAT, mais dans ce cas, transformation du DAT en dépôt à vue

TYPE 3 : Systèmes à crédit préalable

MISELI (Mali) 4,5% par an Bloquée pendant 46 semaines avec un

dépôt hebdomadaire minimum de 750 FCFA

TYPE 4 : Autres systèmes (Ghana)

WWBG (Ghana) 19% A été introduit au cours de l’année 1998

CITI SAVINGS & LOANS (Ghana) Entre 38% et 40% par an

D’une durée de 12 mois au moins, ils ne peuvent excéder 5 millions de cedis individuellement

L’épargne à terme est pratiquée au sein de chaque type, mais ne concerne que quelques systèmes dans chacun : dans le type 1, seuls trois réseaux sur 7 sont concernés (FECECAM, NYESIGISO et KONDO JIGIMA) ; dans le type 2, deux réseaux sur 5 sont concernés (CBEDIBA et FENACREP) ; dans le type 3, un réseau (MISELI) est concerné.

Pour les systèmes du Ghana, deux sur 3 sont concernés.

En réalité, le développement récent de l’épargne à terme semble plutôt lié à une modification de la législation. La loi PARMEC interdit en effet aux institutions mutualistes de transformer, comme le permet la loi bancaire, une partie de leurs dépôts à vue en crédit à moyen terme. Ces nouveaux produits n’intéressent sans doute qu’une frange limitée (urbains et à revenus élevés) des sociétaires. Mais elle peut aussi intéresser des usagers ou des institutions (du type notables, hommes politiques, associations de ressortissants, loterie nationale,...) désireux d’investir dans leur région d’origine et de le faire savoir.

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