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Les IMG ont décrit le syndrome d’épuisement professionnel comme des crises d’angoisse / de panique en lien et provoquées par leur travail.

« Depuis que je suis en médecine, j’ai le syndrome « étudiant-médecin », crises d’angoisse +++. »

Plusieurs témoignages ont été apportés par des internes ayant vécu ce syndrome ou le vivant actuellement.

« Personnellement je n’aime plus mon travail. J’ai déjà changé de filière en spécialité pour la médecine générale et je n’aime toujours pas. Chaque jour, je pense arrêter mais à cause de la pression socioprofessionnelle et familiale, je ne le fais pas.

Ne pas aimer son travail est la pire des choses qui puisse arriver dans la vie…

Alors je pense que je continuerai chaque jour à me lever et me coucher en pleurant, tout ça en jouant la mascarade et porter un masque de « bonne humeur et de dynamisme » pour faire semblant ! »

« On se sent souvent seul avec nos ressentis, nos doutes, nos craintes face à la mort, aux soins palliatifs, aux maladies chroniques, face à l’impuissance de la médecine surpuissante que l’on nous a enseignée et qui ne l’est pas en réalité. »

« J’aimerais bien que quelqu’un m’aide !!! »

Les internes de médecine générale trouvent qu’on les considère trop souvent comme des pions, souvent en remplacement d’un médecin manquant dans le fonctionnement du service mais plus du tout comme des étudiants en quête d’apprentissage.

« Evitez de considérer l’interne comme un bouche-trou, comme un remplaçant d’un senior alors qu’il doit apprendre et doit être entouré. »

« Les IMG sont trop souvent considérés comme des « bouche-trous » de l’hôpital, insuffisamment rémunérés par rapport au travail fourni. »

Le déclenchement du BOS est très variable en fonction des stages mais il survient principalement lorsque les équipes sont à flux tendu, qu’il y a peu de valorisation et de reconnaissance du travail de l’interne, avec un excès de charge de travail dont découle une frustration chez l’interne.

« Stage éprouvant. Ce qui me fait tenir, c’est de me dire que c’est le premier, c’est au CHU,

qu’en périphérie ce sera certainement moins intense, « je l’espère ». Je me dis qu’il faut tenir, c’est 3 ans à passer.

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Je suis fatigué, les nuits ne sont pas réparatrices. »

« Si je pense de plus en plus à me réorienter à la fin de l’internat, c’est à cause de la frustration suite à ces études.

- Longues, trop de sacrifice, trop de pression.

- Pour finalement échouer au concours, ne pas faire ce que l’on veut, et ne pas aimer ce

boulot.

- Le contact et la communication à 100%, être disponible et patient pour les autres, sans

que l’on nous reconnaisse est dur (ex : les infirmiers et personnels paramédicaux nous critiquent dans notre mode de vie, « de toute façon, on est riches » ; et ne font pas confiance à notre prise en charge…)

- Bref… »

Mais d’autres IMG vivent très bien leur internat. Certains arrivent à dépasser le stade de BOS :

« J’adore mon métier, je ne regrette aucun de mes choix. »

« Internat très difficile pour moi au début ; trop de responsabilités d’un coup, trop de différences entre fin de l’externat et début de l’internat. Beaucoup mieux après quelques mois. Je me suis rendu compte que trop de pression auto-infligée sans forcément que les responsabilités soient si lourdes finalement. »

Il est également favorisé par une organisation controversée du système de soin dont la possible mise en place de mesures coercitives par la sécurité sociale, la surconsommation médicale et par les patients eux-mêmes (exigence accrue, tendance procédurière…).

« Le problème du burn out serait selon moi plutôt dû à la rentabilité attendue du personnel hospitalier avec la « tarification à l’activité », qu’à la relation aux malades. Travail parfois trop « précipité », qui se veut « productif », on ne prend plus le temps. Ce n’est pas d’une oreille attentive dont le personnel hospitalier aurait besoin, mais d’une modification des conditions de travail. »

« C’est plutôt l’organisation du système de santé et la façon dont il pousse à travailler qui me déprime.

L’idéologie sanitaire mettant le plus souvent de côté l’humain autant chez le patient que chez le médecin, renforce à mon avis la perte de sens de leur profession chez les soignants et la survenue de burn out. »

« Je pense que ce sont principalement les patients qui en nous mettant la pression, nous conduisent au BO.

L’accès aux services de santé est trop facile selon moi ce qui entraîne :

- Une charge de patient trop importante par rapport à l’offre médicale.

- Une exigence de qualité et d’examens complémentaires de la part des patients =>

obligation de moyens parfois non disponible.

Ce n’est pas gagné mais il faut changer les habitudes de surconsommation médicale selon moi. »

« Nos lieux d’exercice sont des lieux où se joue l’humain et paradoxalement c’est un des lieux où l’on peut voir le plus facilement de l’inhumain (entre soignants, envers les patients). »

Pour les IMG, l’internat n’est pas la seule période à risque : l’externat constitue une part importante des BOS.

« À mon avis le burn out de l’externe est aussi à étudier et au moins aussi important. »

Au cours de l’internat l’IMG a tendance à négliger sa santé au profit du travail, retardant d’autant plus le diagnostic de sa maladie.

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« Santé : Un peu (beaucoup) délaissée en ce moment, temporairement. » « Ca fait 2 ans et demi que je dois aller voir le dentiste. »

« Je ne prends plus le temps de m’occuper de ma santé. Mon entourage trouve que je me suis endurcie depuis le début de mon internat. »

« Sans aller jusqu’au burn out, on le frôle souvent. »