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LES BESOINS PRIMORDIAUX :

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Afin de mieux saisir la signification des inter­ prétations qui suivront, nous rappelions qu'un besoin indique ce qu'on voudrait avoir, ce qu'on chei.'’cl'ie ("parce qu'on en a besoin") pour s'épanouir.

Ce__besoln principal, né de l'interaction individu- milieu (l), est le fil conducteur de la motivation du su,jet.

Dans le tableau précédent nous pouvons remarquer que :

Chez les LA T. A M. -1 les motivations sont axées s'ur le besoin d'être aidé, mis en sécurité et sur le besoin de se valoriser, d'avoir du prestige.

Chez les’ LA T . A M. 1 c'est le besoin d'affiliation ' qui prédomine particulièrement, et ensuite le besoin de valo­ risation.

Chez les Belges apparaissent comme principaux les besoins de rejection ou d'autonomie et d'accomplissement , de réalisation.

Les indications rapportées aux autres besoins doi­ vent également être examlnéasattentivement, car elles donnent une information complémentaire, comme par exemple la différen­ ce au niveau du besoin de ré-orientation . Cependant nous nous bornons à' déve].opper l'analyse des éléments les plus signifi­ catifs pour notre comparaison intorgroupale. *

(1j milieu dans le sens d'entourage relationnelle, ou so­ ciété habituelle.

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Nous ajoutons les tableaux discriminés par imagesj correspondant à chaque groupe. Nous pouvons ainsi remarquer que les besoins se manifestent dans tous les domaines, ils colorent le comportement dans toute situation. Par exemple ^ le besoin d'affiliation sera plus fac ilemsp.t exprimé à partir d'une ima­ ge de couple, mais il sera également ressenti dans une situa­ tion de travail. De meme le besoin d'etro aidé, ou celui de ré- jection apparaît principalement à partir de l'image de la re­ lation verticale, mais s'il s'agit d'un besoin prlmerdial il peut aussi facilement se manifester dans les récits relatifs aux autres images.

BESOINS---d'être aidé, d ' e t r e sécurisé

d'éviter la souffr/:.nce de jeu, de dé f ou1emen t de repos, de sommeil

d'affiliation, d'être aimé de possession, d'acquisition de domination-soumission de r é - O r i e n t a t j. o n , de changement de i-- é j e c t j. O n , d ' a u t o n o i e d'accomplissement, de réalisation de se valoriser, de prestige

d'éviter lé blâme ou la culpabilité de réparation, de se rattraper

de connaître, de s'informer

Refus, pas de récit

L'image évoque plutôt un (e) :

Tableau de répartition des besoins discriminés par ima g e■ ,chez les LA T.A M.-1.

IMAGES ---: I II III IV V Tôt; : 2 1 5 6 5 = ‘S : 1 0 0 3 1 = 51 3 3 0 1 = 8 ; 2 1 3 0 2 = 8 : 1 1 5 1 2 = 10 0 1 0 0 1 = 2 : 0 0 1 1 0 2 : 5 3 3 2 0

©

* 0 1 1 5 1 = 8 ; 1 5 0 0 5 = , Il : 3 5 2 4 4 = 0 : 2 0 1 1 0 = 4 ■ : 1 2 1 0 2 = 6 ; 4 1 0 1 1 = 7 : 2 1 0 1 0 = 4

I rapport à soi- même II 11 e e a l'occupa tion III c o U P l'e hé téro sex.ue 1 IV r e 1 a t io n verti cale V relation horizontale

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LA T . A H -1 ;

î-l a n i f e n t a :tic n t le fait de se t r o u v e r d a ns un no u veau

rn i 1 j. e U cuit u r e 1 j. c croît le b e s o i l'c d ' ê t ir- e ?x J. d é ; les n o u v e a u t é 3 j

les ineonnues auxquelles il faut faire face accablent et avivent

1g besoin d'§ t r e s é c u ris é.

En effet, outre le fait qu'on soit assailli;. par toutes .sorte.s de problèmes tels que ceux du logement , de l'in­ sertion à la nouvelle vie universitaire ou o,e l'organisation de son programme d'études, il faut encore, pour accomplir cette nou­ velle mise en place, utiliser une langue étrangère mal assimilée

P a, r 1 n p 1 u p a r t.

S [les LA' .AM, les no u V eau x Ainsi nous t r o u v o : i s

venus dans le milieu culturel - un besoin d ' a.ide deux fols plus grand que celui qui apparaît chez les habitués, qu'ils soient belges ou tatlno-<3uï;éricalns séjournant depuis un certain temps eri Belgique.

Mais voyons directement cette réalité exprimée dans quelques récits tiî.'és do nos épreuves :

D ' a o r d celui, donné à 1 ' i rn âge IV - ( la r e 1 a t i o n v e r - ticale)-, 03.1’ un jeune homme 6at i no-ft'né r i c ain de 25 ans, ( 5g-'^'‘= mois de .séjour, spécialisation en s c i e ne e s po i i t iqine s et sociales):

" lï s'a.git de deux per.sonnes différentes dans tous les sens. Une personine as.sez âgée, .apparemment très sûre d'elle - mSrne, avec un air' de donner- des conseils et de savoir ce qu'elle dit. L'autre, un jeune, dont les traits du v j. s ag e ,r év ël e n t qu’il se trouve hésitant et déconcerté. Il semble écouter son interlo­ cuteur. Le jeune liomnie finira c er t a i n o me n t .par réfléchir et par suivre les opinions de la personne âgée".

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Regardons aus::-!, le réoit fait à l'image I -( le soi-mêmé)- par une universitaire de '^0 ans,(6ème mois de séjour), qui se spécialrlse en teohnj.ques sociales au Service du Personnel pour les Entreprises.

"L'eni'ant est détraqué . Son milieu familial ou scolaire ne lui est pas tellement favorable. Il se sent tout seul devant un devoir difficile . Il perdra du temps en réflé­ chissant. Son travail ne sera pas fait ou il le fera mal. S'il est très Intelligent et responsable, il peut s'y mettre avec succès à la dernière minute. Mais dans ce cas-ci, la répéti­ tion d'une telle conduite et l'usure que cela suppose après un certain temps, va le transformer soit en déséquilibré soit en

génie".

On voit avec quelle intensité s'expriment les dou­ tes et les craintes aux premiers mois de séjour, jusqu'à l'ap- parition du phantasme de déséquilibre.

L'affrontement du nouveau système culturel conduit à une mise en cause qui atteint meme, chez de nomibreux sujets,le staded'uneré-ortentation.

En effet, chez les LAT.AM.-l ].e besoin de ré-ori­ entation ou changement vient au troisième rang d'importance , alors que chez les Selges, natifs se trouvant dans leur propre système de vie,.il atteint la cote la plus basse.

Voyons l'exemple donné par un universitaire (6è'me mois do séjour) qui à l'image I -( le soi-meme)- nous écrit ;

"je suis jeune. Je viens de parcourir la ville. Les rues sont mouvementées, on y entend des cris et on y voit des affiches qui sollicitent des choses que je ne parviens pas à compi’endre. A u jourd ' l:iui je suis déconcerté . Demain ? j'espère être convaincu par les idées et les faits qui auront un objec­ tif et une motivation clairs','.

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Et le inônie jeune homme à 1 ' i.'iiage III -(un couple )- nous ajoute : "C'est inutile de continuer' à discuter.Il faut avancer aujourd'hui meme , pour pouvoir ainsi arriver deniainj iTiane si nous ne savons pas encore- très bien dans quel sens. Mais la .solution se trouve qua.si en nou-s-memes ",

Ce besoin de se re-situer peut sc réiérer à l'en­ semble du système de vie, comrrie l'exprime l'exemple décrit, ou bien se 1 ii.ni ter à une ré -or ie'ntation, des études ou de la pro - f e s s i o n .

Nous remarquons aussi la grande linportance du be­ soin de so valoriser dans la structure motivationnelle des LAT.AM.-l.

Le voyage d'études est déjà une réa].ité qui ré­ pond à cette motivation. Seulement, une fois arrivés en Europe, les individus deviennent des inconnus, perdus dans l'ensemble; aussi doivent-ils à nouveau lutter pour se faire reconnaître. Ce besoin reste bien présent tout au long du séjour puisqu'il caractérise aussi les LAT . A M .+1, ( les Latino-A.'v.érica.ins de long séjour).

Nous pouvons mieux comprendre ce besoin de presti­ ge ou de valoris.ation n travers l'exemple donné par un étudiant de 21 ans, (9çme mois de séjour) qui à l'image IV -(la rela - t i0n VeI-11 ca 1 e ) - a écrit le récit suivant ;

"Le per;3onnago âgé a conquis une très bonne situa­ tion et une bonne renommée. L'autre, le jeune, semble être sa personne de confiance et celui qui suivra ses-princIpes ,aussi arrivera-t-il à bien gérer ses biens".

Le narrateur a ainsi exprimé clairement une forte aspiration à s ' iderrti f ier à l'homme qui mérite de parvenir à la tete de l’entreprise et de jouir d'une situation prestidi - g i e U s e .

BESOINS---d'être aidé, d.'être aécur'isé

d'éviter la souffrance de jeu, de défoulement

de repos, de sommeil

d ' a f f i 1 j. a t i O n , d'être a j. m é de possession, d ' a c ci u i s i t i o n de d o min a tio n- s o U mis siO n

de ré-orientation, de changement de r é j e c t i o n d'autonomie

d'accomplissement, de réalisation de se valoriser J de prestige

d'éviter le blâme ou la culpabilité de r é P a r a t i. o n., de s e r a 11 r a p e r

de connaître, de s'informer

Tableau de répartition des

besoins discriminés par

image: ,chez les LAT . A M. H-1.

IMAGES 1 1 1 1 5 Il III IV V = 0 2 1 0 3 7 0 1 = 0 0 0 0 5 13 6 5 Total 10 1 1 = 9

0

0 1 (3 0 0 0 5 2 1 0 0 1 1 5 ' 7 5 2 ICO 111 313 0 0 V 1 0 0=0 1 1 = 10 2 0=3 1 4 = 11 10=2 1 4=8 1 2 = 10

Refus, pas de récit 0 0 0 1 1 2

I rapport à soi-même II liée à 1 ' occupation L'image évoque plutôt un (e) ; III c 0U P l^e hétérosexuel IV relation verticale

loi

■LAT.AM.-fl :

Chez eux, le grand problèüie est celui de l’affilia­ tion. Dans noti-e preniier ouvrage (l) nous avions déjà décelé l'importance primordiale du problème affectif dans le processus d ' Aecul turat ion .

Nos nouvelles données montrent à quel point il est pi'égnant. Si nous comparons les chiffres relatifs au be­ soin d’affiliation dans nos trois groupes , nous constatons que chez les LA T.A M. +1, ils sont trois fois plus élevés que chez les LAT.AM.-l, et quatre fois plus importants que chez les Belges,

Nous touchions ainsi, au niveau de la structure motivationnelle , aux conséquences du processus d’Acculturation les plus aiguës. Le d é !■ a c i n e m e n t s o c i o - c u 11 u r e 1 entraîne une difficulté re 1 a110nPie 11 e au point de faire des émigrés des as­ soiffés d’affiliation.

Nous pouvons mieux saisir cette vérité dans les exemples pris parmi plusieurs autres ;

A l’image I -(de soi-même)- un universitaire de 25 ans, (2 ans de séjour) n«us écrit ;

"c'est un adolescent qui étudie dans sa chambre. Il fait une de ses pauses rêveuses habituelles où il songe à l’avenir. Il pense à un amour idéalisé. Il terminera en re­ prenant à nouveau l’étude qu’il avait commencé® auparavant’’.

Voici l’histoire donnée à l’image M -(l’homme au bureau)- par un universitaire de 26 ans, (jème année de séjour):

"il s’agit d’un homme qui travaille beaucoup, mais qui n'était i) a s

(l) voir notre spécialemen

biei’y'J^tégré dans la société qu'il habitait ,

r d’études .. ACCULTURATIGN" et d’adaptation affective.

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malgré son relatif succès dans sa vie professionnelle. Mainte­ nant^ son succès dans les affaires;, a fortement augmenté . Mais cela n'est pas encore suffisant pour s'intégrer dans la vie de cette société".

Nous pouvons là, constater que même la réussite pr O f e G s i O r;n elle naû . se substitue pas aux. affiliations n.écessaires pour s'intégrer à la société.

Le récit suivant a été donné par un t.niversitaire de 24 ans, (quatr i è;ne de séjoui’) à propos de l'imago V

-(deux hommes dans un atelier)-:

"Avant c'était l'autre forgeron qui travaillait. Mainteiiant c’est lui qui travaille. Il collabore à la réalisa­

tion d'une grande oeuvre. Convaincu . ainsi. de la nécessité de travailler ensemble".

Ces exemples sont extrêmement clairs pour nous faire entrevoir l'étendue et la profondeur du problème d’affi­ liation qui est pr é s e n tdÿîts f ou s les domaines ; famille , prof ession, société, -pour ne citer que ceux-là- et qu'on ne peut étouffer malgré la réussite occupationnelle, aussi scientifique soit-el­ le.

Le second axe motivationnel des LAT.AM.+l est le besoin de se valoriser . Nous avons vu qu'il était déjà percep­ tible chez les LAT.AM.-l, mais nous reoTarquons qu'il augmente

Ee

encore avec la longueur du séjour , au point d'êtro^doublé de celui qu'on trouve chez les Belges, qui ont tou jour,s vécu dans ce milieu culturel.

Il s'ag,It d'une difficulté à être reconnu :

- soit pour le sujet émigrant qui éprouve des difficultés à obtenir la place souhaitée dans le nouveau milieu deréférence.

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- soit pour l'entourage qui ne reconnaît pas faci- le.'nent sa valeuî’.

Ce sont là, deux visions d'un même phénomène.

R e g a r d O n s c e 1', te inquiétude d a r. s un récit donné à l'image III -(un couple)- par une universitaire en licence de Sciences Sociales, (17cme mois de séjour) :

"c’est Juan et Maria , mariés depuis 29 ans. Ils se sont connus amoureux pendant leurs études u n i ver s i t ir 0 s . Leur vie commune a été heureuse à tous les points de vue. Lui

est un brillant professeur universitaire . Elle exerce aussi une profession libérale . Ceci 0. contribué à les garder jeunes et dynamiques , malgré les temps écoulés. En ce moment-ci le ma­ ri communique à son épouse que le gouvernement lui a octroyé ''la médaille du mérite", en reconnaissance de son travail dans l'enseignement. Cette distinction lui sera remise à l'occasion^ d'une cérémonie publique le lendemain et en même temps on lui offrira un chèque bancaire dont le montant est important.Il lui explique qu'il désire faire donation de l'argent au départe­ ment de la recherche philosophique de l'Université et lui de­ mande si elle est d'accord . L'épouse le regarde étonnée , au premier moment elle est un peu effrc.yée d'une telle idée , mais finalement elle s ' enthous iajme tellement que le jour sui­ vant , quant elle accompagne son mari à la céréüionie elle se sent la femme la plus heureuse du monde".

Le besoin d'être reconnu atteint- un tel degré, que les individus deviennent "des assoiffés"'de* valorisation.

Nous estimons nécessaire do souligner que cette problématique est plus qu'aucune autre liée intimement aux at­ titudes des fonctionnaires responsables des boursiers ou des

lOU

services pour les étudiants étrangers.

Evidemment les étudiants étrangers n.'rnt pas ici leur famille ou leur cercle soclo-culturel-professionnel pour être estimés comme ils le souhaitent . Los relations qui leur permettent une référence peur pouvoir se mesurer, sont rédui­ tes à celles qu'ils ont avec leurs professeurs, peut-être avec leurs compagnons et avec les fonctionnaires qui règlent leurs programmes de séjour d'études.

La relation avec les professeurs est très acadé­ mique et sporadique^ celle avec les compagnons entre rarement dans le domaine de la valorisation personnelle, elle reste plutôt au niveau de la camaraderie; ce n'est que face aux fonc­ tionnaires , avec lesquels ils discutent et prennent des déci­ sions quant à leur programme , que la relation peut leur servir de référence pour se sentir considérés à la hauteur des circoi> stances.

Dans nos exemples nous pouvons aussi noter com­ ment s'articulent les deux besoins primordiaux de l'axe moti­ vationnel caractérisant ce groupe qui vit for’tement l'Accul­ turation .

Nous craignons cependant que ces deux besoins ne soient pleinement satisfaits qu'à leur retour au pays , Tout un cadre socio-culturel-professionnel est nécessaire peur four­ nir les éléments référentiels capables de satisfaire les sen­ timents d'appartenance et de prestige souhaités;et ces condi­ tions ne peuvent être cristaUlsées^ââiviinterviennent les diffi­ cultés inhérentes à la situation provisoire d'un séjour d'étu­ des, Nous avons donc , mis en évidence les deux coordonnées propres du processus d 'Accu11uration.

BESOINS

- d'etre aidé, d'être sécurise - d'éviter la souffrance

- de jeu, de défoulement - de repos, de sommeil

- d'affiliation, d'être aimé - de possession, d'acquisition

- de d o in i n a 11 O n - s O U m i s s i o n

- de ré-ori entrât ion , de changement - de réjection, d'autonomie

- d'accomplissement, de réalisation - de SC V a 1 o T'i 5 e r, de prestige

- d'éviter le blême ou la culpabilité - de réparation, de se rattraper -- de connaître, de s'informer

Tableau de répartition des besoins discriminés p a r image,, , chez les Belges.

1 2 1 3 0 1 0 0 0 4 2 3 1 1 7 images II III IV 1 1 5 3 0 0 3 2 0 2 2 0 12 3 2 10 Ô 11 0 11

2 7 6

7 ô 2 3 2 2 0 2 0 0 13 1 1 3 V = Total 3 = 10 0 = 4 0=8 1 = 5 1 = 8 2 = 5, 2 = 4 l' = 3 1 = 11 1 = 4 4 = 9 0 = 12

Refus, pas de récit 0 0 2 1 1 = 4

L'image évoque plutôt un (e)

I rapport à soi-même II liée à l'occupjition III couple hétérosexuel

IV relation verticale V relation horizontale

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BELGES

Les universitaires belges manifestent surtout un besoin de réjection, ou autreuiient dit un grand élan d'autono­ mie non s a ti3 r ait.

Voyons Cci'lains exemples de notre é c iia. n t i 11 o n n^ag e : "Cot iiomsie est un industriel . Il so trouve devant son bureau . Poux’ arriver à diriger son e n ti” e pr i .s e il a dû tra­ vail 1 c;r t-r ès dur . Ma i ntenant il est libre ci ' a 11 er et do venir

comme il le décide . Il ne prend meme pas la peine de prendre son pardessus et son chapeau , Bientôt ,1e téléphone va sonner. On 1 ' a P p e 11 e r' a d e h o l’s . Il partira en vitesse , ii e u r e u x de sa liberté".

Ce récit a été donné à l'image II -(iViommo au bu­ reau)- pai’ U l'j universitaire de J>0 ans.

Le suivant vient d'une universitaire de 23 ans, e-n licence d'éducation physioyae , à l'image III -(un couple)-:

"il y a quelques années un ménage se disputait souvent: Jalousie, 1 n. c a p a c i t e d e d i a ]. o g u e . Un jour le mari r e Cr-tre et saisit sâ femme seule. Il en profite pour lui faire des reproches . Cela i’init par dos bagarres et le mari s'en va fâché vivre de :-3on coté . La femme fera de meme. La vie à deux n'est plus tenable; ils ne se sont jamais aimés".

Un étudiant en sciences p s y c h o 1 o g i q u e s , à 1 ' i rn a g o V

-(des hommes dans un atelier)- écrit:

"Ces deux hommes travaillent ensemble.Ils ne sem­ blent pas bien s'entendre. Le rendement de l'usine s'en ressent.

«

Le patron va les séparer".

0 ri voit que certains liens de 1 ca vie quotidienne sont ressentis comme des a s sujettiss ornents . Et, lofait qu'ils

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se sentent obligés de deninndGr 1 ' intei'vontion extérieure pour pouvoir se libérer (...‘on l'appellera dehors ... le pa­ tron va les séparer est l'indice d'une certaine angoisse d'autonomie.

Cette angoisse non exaucée et accumulée •' 'viendra .. nourrir le besoin de re'^Jectlon.

be second axe motivationnel des Belges se définit par le besoin d'accomplissement, de réalisation, de faire quel­ que chose.

Voici un exemple dnnné par une étudiante de 25 ans à l'image ÏI -(l'homme à son bureau)- :

"Le directeur arrive au bureau , il lit son cour­ rier et rédige déjà les réponses avec bonne hufceur , Il fait calme, ses employés sont tous au travail „ A 11 heures il a dé­ jà fait tout son boulot , il prend son manteau et son chapeau, s'assure que tout est en ©rdre et s'en va dîner chez sa femme^ Il reviendra travailler à 14 heures".

Cette aspiration d'accomplissement correspond bien à une société caractérisée par une course de productian-consom- mation, où le critère de réussite est de "faire".

L'épanouissement des sujets est donc , directement lié à la réalisation pratique , au point meme que le verbe fa­ briquer est devenu un symbole d'identification de l’individu dans le langage courant : " Que fais-tu?" et meme quelques fois " Que fabriques-tu?" demande-t-on lorsqu'on s'informe de la si­ tuation d’autrui.

Il semble meme- que , pour les universitaires, - "les intellectuels de la société"-, la vie se définisse en termes de réalisation -accomplir un devoir- et l'intelligence en fonction de l'application pratique ; comme si la gratuité cogito-contem- platlve était du temps perdu, ou tout au moins sous-estimée par­ ce que non rentable.

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5 ) BESOIN d'ETRE AIDE, ou cl'ETRE SECURISE i

Il est compréhensible qu'au début d'un séjour d'é­ tudes dans un nouveau cadre culturel , le besoin d'être aidé soit fortement accru , au point de se manifester deux fois plus chez les LAT.AM.-l que chez les autres , déjà habitués au milieu socio-culturel.

Autourde soi on rencontre beaucoup de nouveautés * qui peuvent être un amusement pour les touristes^ mais n'en être pas du tout un pour ceux qui doivent s'y insérer, mais plu-Jot une entrave ; puisque pour so situer , les sujets utilisent divers éléments de références qui maintenant , sont fournis par un tout autre nouveau système socio~culturel; comme l'exprime bien le térnolgnâge suivant ;

"Bien souvent, je me sens perdu^, solitaire ; j'es­ saye de m'accrocher à mes anciennes bouées de sauvetage mais, hélas.' impossible de compter sur elles . (A quoi pense z-vou s ? ) Je pense au cadre social, f amil la i, etc . Rien, rien. Je me sens comme une petite goutte d'eau au milieu de l'océan . j'ai peur de cet océan , et pourtant il faudra bien arriver à s'y intég;rer , (Que ressentez-vous?) Tous ces temps- ci, je ne suis pas de très bonne humeur , j'éprouve un sentiment d'insatisfaction, d'agressivité à l'égard de mes semblables ,

j'enrage parfois parce qu'ils ne me donnent rien, alors qu'il suffirait d'un tout petit rien".

Aussi nous croyons opportun de rapporter la décep­ tion des jeunes filles latino-américaines de ne pas recevoir dans le pays hôte tous les compliments auxquels elles étaient habituées dans leur pays; certaines ont fait une crise d'iden­

tification allant jusqu'à ne pas savoir comment s'habiller ou se maquiller.

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Cette ci’lsc d ' idcnti f ication on face du nouveau mi­ roir s«cio-culturcl va plus loin cjue la si tri pie coquetterie,

com-a». ,

rn e; V t e m O i g n 0 n t les tentatives ci e suicide pendant la période cri­

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