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BANDE DE VOYEURS !

Dans le document J ai pas de temps à perdre (Page 139-144)

e l’ai dit ouvertement, à plusieurs reprises, mon message et mon style comme conférencier diffèrent de ceux de la majorité de mes pairs de l’industrie du développement personnel.

Rien n’empêche que j’assiste régulièrement à des conférences présentées par mes confrères et consœurs à l’approche plus douce. C’est d’ailleurs toujours très comique de voir la réaction des gens quand je me pointe à une de ces rencontres : « Mais qu’est-ce que tu fais ici ? Tu avais une soirée à perdre ? » J’AI PAS DE TEMPS À PERDRE !

Que nous ayons des approches différentes ne veut pas nécessairement dire que je ne peux rien apprendre d’eux. Ce qu’ils disent lors de leurs conférences et ce que je dis lors des miennes n’est pas nécessairement faux du fait que nos propos sont différents ou même des fois contraires. À l’extrême limite, je peux aussi apprendre des choses avec lesquelles je ne suis pas d’accord !

Je sais que j’en tirerai toujours quelque chose de plus que l’alternative de rester chez moi, calé dans mon divan à regarder Rambo IV avec un sac

de chips BBQ dans une main et deux litres de boisson gazeuse dans l’autre ! J’ai donc assisté à une de ces conférences dites plus douces et spirituelles et j’y ai entendu le propos suivant : « Nous vivons dans une ère où les gens ont cessé d’ÊTRE. La productivité de l’ère actuelle a mis le FAIRE au premier plan. » L’idée derrière cette affirmation est que les gens devraient se concentrer davantage sur ce qu’ils sont plutôt que sur ce qu’ils font.

Selon ce conférencier, nous accordons tellement d’importance au FAIRE que nous négligeons l’ÊTRE.

Ça sonne bien, mais c’est faux !

Nous ne sommes pas dans une ère de FAIRE, nous sommes dans une ère de voyeurs, de «  vouèreux  ». Pour paraphraser l’humoriste québécois Yvon Deschamps : « On veut pas le faire, on veut le vouère ! »

Les Canadiens passent en moyenne trente (30) heures par semaine devant leur téléviseur.

(J’ouvre une parenthèse pour une petite montée de lait  ! Je suis convaincu que 99,9  % des parents qui lisent ceci pourraient affirmer que leurs enfants sont ce qu’il y a de plus important dans leur vie. Allez vite fermer les rideaux du salon pour que les gens ne vous aperçoivent pas de la rue en train de lire cette prochaine statistique… Encore une fois, selon l’American Parental Association, les parents consacrent en moyenne 3,5 minutes par semaine à des conversations significatives avec leurs enfants.

Déposez votre café pour que votre dernière gorgée ne vous ressorte pas par

le nez. VOTRE TÉLÉVISEUR EST PLUS IMPORTANT QUE VOS ENFANTS ! Je ferme la parenthèse.)

Notre sport national est donc maintenant d’asseoir notre derrière sur le divan et de regarder les autres faire à la télé. On y regarde les autres faire des rencontres, faire du sport, faire de belles recettes santé, perdre du poids, rénover leur maison, voyager, résumer des livres et même faire l’amour  ! Tout ça, tout ce voyeurisme à l’égard de la vie des autres, se fait en restant bien calé dans le divan. On aime mieux regarder que faire. Ça prend moins d’efforts. C’est moins risqué. Vous comprenez mieux mon propos quand je dis que nous ne sommes pas dans une ère de FAIRE, nous sommes des vouèreux !

Je comprends et adhère bien évidemment à la philosophie de l’ÊTRE.

Être une meilleure personne, être bon et juste. Le plus possible. De plus en plus. Nous devrions tous viser à être plus heureux, plus spirituel, plus intelligent, plus aimant, plus en santé, plus humain  ! Mais faisons-nous, faites-vous les gestes (le FAIRE) pour y parvenir ?

La réponse est malheureusement que la majorité d’entre vous ne le font pas et ne le feront pas. Pourquoi ? Parce que cela demande des efforts.

« Quoi, quoi, quoi ? De quoi tu parles, là, Jean. Des quoi ? Des efforts ? Tu veux dire faire plus qu’avoir une bonne attitude, que parler aux anges, qu’envoyer mes vibrations positives dans l’Univers ? »

OUI, BANDE DE NON-LUCIDES !

Quand on veut plus, on doit FAIRE quelque chose pour avoir plus, faire plus et ÊTRE plus.

Mais voilà, trop de gens préfèrent croire en cette loi qui n’a rien d’un secret, cette loi soi-disant miraculeuse qui les entraînera vers le nirvana tout en restant assis sur leur divan !

ÇA NE FONCTIONNE PAS !

Vous pouvez rester assis dans votre lazy-boy (quel nom approprié  !) devant la télé à regarder les autres vivre et à espérer être à leur place, mais la réalité est qu’à juste y rêver et à le visualiser, vous n’y arriverez jamais !

Comprenez-moi bien : je crois en l’importance de s’arrêter, d’être, de penser. Ce n’est pas un hasard que ma première conférence s’intitule

«  Pensez à l’action  ». Je crois en l’importance des moments d’arrêt et,

sûrement à votre grande surprise, à la méditation. Je suis toutefois d’avis qu’il s’agit là de rituels qui doivent avoir comme objectif d’éclaircir nos visions, pas celles des gens que nous regardons vivre à la télé.

Mais il ne faut pas en rester là. Nous devons inévitablement nous lever le derrière, nous épousseter le fond de culotte, partir avec nos pensées, nos visions, nos objectifs et faire les gestes qui nous rapprocheront de notre ÊTRE.

On est donc loin de l’ère du FAIRE au détriment de celle de l’ÊTRE.

Je crois en fait que le FAIRE nous propulse vers l’ÊTRE que nous visons à… ÊTRE !

V

Dans le document J ai pas de temps à perdre (Page 139-144)