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L'augmentation de la survie des souris qui ont reçu des cellules préalablement raitées in vitro par l'AC-3579 montre

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et du temps d'incubation. Tenant compte de la durée du cycle

cellulaire et de la quantité de cellules leucémiques léthale pour les souris-hôte. De Vita (1973) donne la relation entre

la survie de 1'animal et le nombre de cellules leucémiques

capables de se multiplier in vivo. D'après ses données, nous pouvons estimer que, après 2 heures d'incubation en présence de 50 et 100 pg d'AC-3579 par ml, respectivement 10% et 1 %

des cellules leucémiques sont encore capables de survivre chez la souris-hôte.

A partir de 200 ;ug/ml, le nombre de cellules leucémiques se multipliant in vivo est très bas (de l'ordre de 1/10^ cellules) car un certain nombre d'animaux survit à l'inoculation de la leucémie.

La méthode que nous avons choisie pour mesurer la toxicité de

l'AC-3579 est beaucoup plus sensible que le test d'exclusion du bleu trypan car nous avons constaté que 60 % des cellules

excluent encore le colorant après 2 heures d'incubation en présence de 500 pg d'AC-3579 par ml. Hofer (1974), utilisant la leucémie L 1210, a montré la même divergence entre la via­ bilité donnée par le test du bleu trypan et celle mesurée in vivo.

Dans les conditions expérimentales où l'AC-3579 tue une large proportion des cellules leucémiques, il a peu d'effet

sur le métabolisme des phospholipides puisqu'il produit une faible stimulation de la synthèse de la phosphatidylcholine

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En deux heures d'incubation dans un milieu où la synthèse des

phospholipides est impossible, 30 % de ce derniers sont hydro- lysés dans les cellules P 388. L'hydrolyse des phospholipides

n'est pas affectée par une préincubation des cellules en pré­

sence de 500 d'AC-3579 par ml, bien que dans ces conditions,

les cellules montrent déjà des inclusions lamellaires après

30 minutes d'incubation. Il est donc peu probable que les alté­ rations morphologiques observées dans les cellules leucémiques proviennent d'une inhibition de l'hydrolyse des phospholipides et que le mécanisme d'action de l'AC-3579 à l'égard de la cel­ lule P 388 soit analogue à celui démontré dans 1'hépatocyte.

III - CONCLUSIONS

Les résultats obtenus dans cette partie du travail permet­ tent d'apporter aux deux questions que nous nous sommes posées au début de cette études, les réponses suivantes :

- Dans 1'hépatocyte, l'AC-3579 forme avec les phospholipides des complexes dont la cohésion est assurée par des liaisons hydrophobes. La formation de complexes résistant à l'hydro­ lyse par la phospholipase A explique le ralentissement du catabolisme des phospholipides qui s'accumulent dans 1'hépa­

tocyte sous forme de membranes hypertrophiées.

- L'AC-3579 montre à l'égard de la cellule P 388 un effet cyto­ toxique qui ne paraît pas lié à l'altération du métabolisme

2ème PARTIE

LA POTENTIALISATION PAR L'AMPHOTERICINE B DE L'EFFET

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INTRODUCTION

Comparativement à d'autres cancers, peu de progrès ont été

réalisés dans le traitement des tumeurs cérébrales. Walker

(1976), en calculant la fréquence relative des différents types de tumeurs cérébrales, a démontré que 43% de celles-ci sont des

gliomes malins, dont l'issue est toujours fatale après une

survie moyenne de 23 semaines. Bien que l'ablation chirurgicale reste la méthode de choix pour supprimer la majeure partie du tissu tumoral, un traitement post-chirurgical par radiothérapie

et/ou chimiothérapie doit intervenir pour tuer les cellules tumorales qui persistent après l'exérèse.

Dans le traitement des tumeurs cérébrales, les nitrosourées

sont les médicaments qui donnent actuellement les meilleurs résultats. Néanmoins, les études contrôlées comme celles de

l'E.O.R.T.C (1978) ont montré que son efficacité en clinique est plus limitée que le laissaient prévoir les études expéri­ mentales. En vue d'une chimiothérapie plus efficace des

tumeurs cérébrales, il faut trouver des moyens d'augmenter l'effet thérapeutique du CCNU.

Pour répondre à cette nécessité, nous avons associé 1'amphotéricine B au CCNU, en espérant augmenter son effet

thérapeutique sur 1'épendymoblastome de souris, modèle expé­ rimental couramment utilisé pour des tumeurs cérébrales

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L'AMPHOTERICINE B.

L'amphotéricine B est un composé antifongique produit par certaines souches du genre Streptomyces. Utilisé pour traiter des mycoses, ce médicament ne possède pas lui-même d'activité

carcinostatique. Néanmoins, 1'amphotéricine B augmente l'effet d'une série de composés comprenant des agents carcinostatiques.

Structure et propriétés physico-chimiques de 1'amphotéricine B On classe 1'amphotéricine B dans le groupe des polyènes, qui comprend également la filimarisine, la nystatine et d'autres com­ posés de structure similaire.

L'amphotéricine B a une masse molaire de 960,1. Au point de vue structural, sa molécule se compose d'une chaîne de 37 atomes de carbone formant un macrocycle (figure 1). La présence

de 7 doubles liaisons alternant avec des simples liaisons justifie

son appellation de polyène. La molécule d'amphotéricine B possè­

de un groupe mycosamine, une fonction carboxyle et 8 fonctions hydroxyles.

La longue chaîne carbonée de la molécule d'amphotéricine B lui confère un caractère hydrophobe. A pH 7, ce polyène est in­ soluble dans l'eau. Par contre, il est soluble dans le méthanol, le propylène glycol et surtout le diméthylsulfoxide.

Par la présence d'une partie hydrophobe (chaîne carbonée) et d'une partie hydrophile (carboxyle et mycosamine), la molécule

d'amphotéricine B rappelle celle d'un phospholipide (C.E. Andreoli, 1973). Cette similitude pourrait expliquer l'affinité particu­

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Effet de 1'amphotëricine B sur la perméabilité cellulaire

L'amphotéricine B se combine avec les stérols libres

{A.VI.

Norman et coll., 1972) ou intégrés dans des membranes artificiel­ les. La formation de complexes entre 1'amphotéricine B et les

stérols est responsable d'une augmentation de la perméabilité des membranes traitées par 1'amphotéricine B. On a en effet ob­

servé qu'elle diminue la résistance électrique des membranes

artificielles planes constituées de phospholipides et de choles­ térol (V.W. Dennis, 1970). Elle augmente également la perméabilité

des membranes artificielles planes (C.E. Andreoli, 1973) et celle des liposomes (M.A. Singer, 1975; M.P.N. Gent, 1976) aux solutés de faible poids moléculaire. Partant de ces observations,

Andreoli (1973), de Kruijff (1974) et Van Hoogevest (1978) sug­ gèrent que 1'amphotéricine B forme avec les stérols des pores

permettant le passage d'ions et de molécules plus petites que celle du saccharose. Ces auteurs ont proposé des modèles molé­ culaires de ces pores.

Comme l'a démontré Deuticke (1973), 1'amphotéricine B aug­ mente également la perméabilité de la membrane plasmatique. Les érythrocytes traités par 1'amphotéricine B deviennent plus per­ méables aux anions, aux cations et aux solutés non ionisables. L'effet du polyène sur les érythrocytes devient négligeable lors­ que ceux-ci sont appauvris en cholestérol.

On considère que l'augmentation de perméabilité produite par 1'amphotéricine B est responsable de sa cytotoxicité. En effet, 1'amphotéricine B provoque la mort des cellules d'eucaryote

(et particulièrement de champignons), mais est dépouvue de toxi­ cité vis-à-vis des bactéries dont la membrane ne contient pas

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On admet généralement que la potentialisation par l'amphoté- ricine B d'une série d'inhibiteurs provient d'une perméabi­ lité cellulaire accrue à ces derniers.

En effet, J. Medoff (1975) a montré que 1'amphotéricine B faci­

lite la pénétration de 1'actinomycine D dans les cellules HéLa. Dans les conditions où elle n'affecte pas le métabolisme cellu­

laire, 1 'amphotéricine B augmente également l'action de l'CX,- amanitine (M. Kuwano et coll., 1973-a), de l'acide fusidique

(M. Kuwano et coll., 1973-b), de la 5-fluorocytosine (A. Polak, 1978), de la rifamycine et de ses dérivés (A.J. Racket, 1972; G. Medoff, 1974-a). Une des substances dont l'activité est aug­

mentée par 1'amphotéricine B a particulièrement retenu notre

attention, il s'agit du BCNU, nitrosourée carcinostatique voisine du CCNU. L'observation que 1'amphotéricine B accroît l'efficacité thérapeutique du BCNU vis-à-vis de la leucémie AKR (G. Medoff et coll. 1974-b et 1977) permet d'envisager une éventuelle potentia­

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LA l-(2-CHL0R0ETHYL)-3-CYCLOHEXYL-l-NITROSOUREE (CCNü)

Le CCNU (Lomustine) est une des 250 nitrosourées dont l'Ins­

titut National Américain du Cancer a examiné l'activité carcino-

statique. C'est un des rares composés actifs sur les tumeurs cérébrales expérimentales : leucémie murine L1210 injectée dans le cerveau (F.M. Schabel et coll., 1976), gliomes de la souris

(V.A. Levin et coll., 1970) et du rat (H. Waldbaur et coll.,

1978). En raison de son aptitude à traverser la barrière hémato­ méningée, ce médicament est, depuis 1969, utilisé en clinique dans le traitement des tumeurs cérébrales.

Depuis son introduction en clinique, on a essayé d'élucider le mécanisme de la toxicité du CCNU vis-à-vis des cellules saines et tumorales. Bien que le mode d'action reste encore controversé,

les données expérimentales permettent de supposer que la cyto­ toxicité du CCNU est due à la réactivité de certains de ses pro­ duits de dégradation. Nous résumons certaines propriétés chimi­ ques du CCNU qu'il est indispensable de connaître pour comprendre l'effet du CCNU sur la cellule.

Propriétés chimiques du CCNU

Le CCNU est unenitrosourée de masse molaire égale à 233,7 substituée en position 1 par un groupe chloroéthyle et en posi­ tion 3 par un groupe cyclohexyle. Il est représenté à la figure 2 avec 2 composés carcinostatiques de structure voisine et de propriétés chimiques similaires : le BCNU et le méthyl-CCNU.

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En milieu aqueux, le CCNU a une demi-vie d'environ 1 heure

(G.P. Wheeler et coll., 1974-b). En séparant et en identifiant les produits de dégradation, Reed (1975 et Colvin (1976) ont pu

établir une séquence probable des réactions de décomposition

(figure 19). Par suite de la réaction de la fonction nitroso-et

d'une fonction amine avec les ions hydroxyles, il y a rupture

du lien amide 1-2, avec apparition d'isocyanate de cyclohexyle (I) et d'hydroxyde de chloroéthyldiazène (II). Ce dernier, très instable, donne du chlorure de vinyle (III) ou des ions chloro- éthylcarbonium (IV) réagissant immédiatement avec les ions hydro

xyles pour former du chloroéthanol. Lorsque les ions chloroéthyl carbonium apparaissent au voisinage de molécules d'acide nuclé­

ique ou de protéines, ils se fixent aux sites nucléophiles par réaction d'alkylation. D'autre part, l'isocyanate de cyclohexyle réagit par carbamoylation avec les fonctions amines des protéines

L'effet du CCNU sur la cellule saine ou tumorale peut donc

être dû à des produits distincts de décomposition et impliquer des réactions chimiques et des molécules-cibles différentes. Les altérations cellulaires provoquées par le CCNU et d'autres nitrosourées seront détaillées dais le cadre de notre discussion

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BUT DU TRAVAIL

Etablir une éventuelle potentialisation, par l'amphoté-

ricine B, de l'effet du CCNU sur 1'épendymoblastome de

souris.

Essayer de comprendre le mécanisme d'une telle potentia­ lisation en étudiant l'effet de 1'amphotéricine B sur la

pénétration intracellulaire du CCNU et de ses produits de décomposition, ainsi que leurs effets sur le métabolisme cellulaire de 1'épendymoblastome de souris.

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MATERIEL ET METHODES

I - ANIMAUX

Nous avons utilisé au cours de ce travail des souris

mâles de race C57B1 ou C57B1 X DBA2F1. Les animaux proviennent

des Laboratoires Charles River (Wilnington, Mass

.,

Etats-Unis).

II - TUMEUR

L'épendymoblastome est une tumeur solide provoquée initiale­ ment chez la souris C57B1 par l'implantation intracérébrale d'un

fragment de méthylcholanthrène (H.M. Zimmerman et coll., 1941)

et conservée in vivo par transplantations successives dans les souris C57B1. Les animaux portant la tumeur sous-cutanée provien­ nent des Laboratoires Hazleton (Vienna, Va., Etats-Unis)

ou Arthur D. Little (Cambridge, Mass., Etats-Unis).

1. Transplantation de 1'épendymoblastome

Dans notre laboratoire, l'épendymoblastome est transplanté tous les quinze jours suivant la méthode de Ausman et Shapiro

(1970). Une souris portant un épendymoblastome sous la peau du flanc est sacrifiée. L'animal est disséqué sans détacher

la tumeur de la peau du flanc (figure 3).

La tumeur est débarrassée de sa capsule conjonctive et coupée

en tranches d'environ 1 mm d'épaisseur qui sont placées dans le 3

milieu salin de Hanks. Chaque fragment de 5-10 mm découpé

dans les tranches de tissu, est aspiré dans un trocart de gauge 14 et implanté à l'aide du trocart et de son mandrin sous la peau du flanc droit des souris receveuses.

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2. Mesure de 1'épendymoblastome

Dix à douze jours après la transplantation, les tumeurs sont mesurées et ensuite les souris réparties de manière à ce

que les tailles des tumeurs soient distribuées de manière com­ parable dans les groupes d'animaux recevant des traitements différents. Après l'injection des médicaments, les tumeurs

sont mesurées 2 fois par semaine. En assimilant leur forme à celle d'un ellipsoïde de révolution, on calcule leur volume

2

par la formule 471A.B /3 dans laquelle A et B sont respectivement le grand et le petit axe de 1'épendymoblastome.

On considère que les tumeurs ont subi une régression totale lorsqu'elles ont cessé d'être palpables pendant 2 semaines. Une guérison se définit comme une régression totale durant au moins 2 mois.

III - MEDICAMENTS

La 1-(2-chloroéthyl)-3-cyclohexyl-l-nitrosourée, la i- 14

(2-chloroéthyl-U- C)-3-cyclohexyl-l-nitrosourée (12 mCi/mmole) 14

et la 1-(2-chloroéthyl)-3-(cyclohexyl-1- C)-1-nitrosourée

(12 mCi/mmole) proviennent du National Cancer Institute (Bethes-da, Md, Etats-Unis).

La nitrosourée est dlssoite dans l'huile de sésame au maximum

12 heures avant son administration. La solution huileuse est injectée par voie intramusculaire dans la cuisse gauche.

L'isocyanate de cyclohexyle est fourni par la firme Merck- Schuchardt (Hohenbrunn bei München, Allemagne). On prépare une solution extemporanée du produit dans l'huile de sésame et on l'injecte par voie intramusculaire.

L'amphotéricine B provient de la firme E.R. Squibb & Sons

(Princeton, N.J. Etats-Unis). Le médicament est fourni sous

la forme d'un mélange hydrosoluble comprenant 0,8 mg de désoxy-

cholate par mg d'amphotéricine B. Après dissolution dans une

solution de glucose 5 %, le médicament est donné aux souris par injection intrapéritonéale. Les animaux témoins reçoivent une

quantité équivalente de désoxycholate.

L'amphotéricine B tritiée (0,2 Ci/mmole) a été préparée par

l'Institut National des Radioéléments (Fleurus). Immédiatement avant l'injection, le produit marqué est dissous dans une solu­ tion de glucose 5% contenant 2 mg de désoxycholate par ml.

IV - METHODES BIOCHIMIQUES

Les expériences décrites ci-dessous ont été réalisées sur

les épendymoblastomes sous-cutanés, 12 à 15 jours après leur

transplantation. Le poids des tumeurs utilisées varie de 0. 5 à Ig.

14

1. Pénétration du ( C) CCNU dans 1'épendymoblastome

On injecte par souris 10,4 ^#C!i de CCNU radioactif. Les souris sont sacrifiées après un intervalle de temps variant de 30 min à 30 heures selon l'expérience. Chaque tumeur est pré­ levée et pesée. Pour la mesure de la radioactivité totale, une

partie de 1'épendymoblastome est traitée par le ^oluène, à rai­ son de 1 ml par 100 mg de tissus, et porté à 50°C jusqu'à disso­

lution complète du tissu. Après refroidissement à température ambiante, le mélange est dilué dans 10 ml de mélange scintillant.

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Le CCNU et ses dérivés radioactifs sont extraits en mélan­

geant vigoureusement la tumeur émincée à 20 ml de chloroforme-

méthanol 2 : 1 (v/v) et en laissant reposer 12 heures à tempé­

rature ambiante. L'extrait est filtré et séché sous vide. Le

résidu est redissous dans 10 ml de chloroforme-méthanol 2:1,

qui sont ensuite mélangés par agitation vigoureuse à 2 ml de solution de KCl 0,88% (Folch et coll., 1957). Cette opération

permet de séparer le CCNU qui reste dans la phase inférieure

apolaire de ses produits de décomposition hydrosolubles qui passent dans la phase supérieure polaire. Après séparation des phases à température ambiante, des échantillons de 0,5 ml de chaque phase sont prélevés pour mesurer la radioactivité.

Pour la purification du CCNU par chromatographie sur couche mince, 3 ml de phase inférieure sont séchés sous vide et le ré­

sidu, redissous dans 100 ^1 de chloroforme-méthanol 2 : 1 (v/v), est déposé en même temps que 40 ug de CCNU pur sur une couche mince de Silica gel imprégné d'indicateur fluorescent. Les

plaques sont développées par migration ascendante d'un mélange chloroforme-méthanol-eau 65 ; 25 ; 4 (v/v/v). La tache contenant le CCNU radioactif, identifiée sous lumière ultraviolette grâce à la position d'un standard, est grattée et le Silica gel est recueilli dans \ine fiole. La radioactivité du CCNU est mesurée après le mélange de la silice à un gel formé de 3 ml d'eau et 10 ml d'Aquasol.

2. Isolement des membranes plasmatiques de 1'épendymoblastome Toutes les manipulations se font à 0-4°C. La préparation des membranes est réalisée à partir d'environ 8 g de tissu tumoral.

a. Fractionnement_subce^lulaire_

Les épendymoblastomes sont émincés dans 10 vol. d'une solu­

tion de NaHCO^ ImM, CaCl2, 0,5 mM tamponnée à pH 7,5 (tampon bicarbonate) et homogénéisés par 20 coups de piston d'un

horaogénéisateur de Dounce (Kontes Glass Co., Vineland, N.J., Etats-Unis).

L'homogénat est filtré à travers 4 couches de gaze et dilué dix fois.

Les différents composants subcellulaires sont séparés par

centrifubation suivant la méthode résumée dans la figure 7. L'homogénat est réparti dans 2 tubes de 0,5 1. et centrifugé

dans une centrifugeuse International à 800 x g pendant 5 minutes. Le surnageant est recueilli dans 8 tubes de 95 ml placés dans un rotor angulaire Spinco modèle 21. Après une centrifugation de 30 min. à 16.000 x g dans une ultra-

centrifugeuse Spinco L2-65B, les culots

P2

sont réunis et

suspendus dans 16 ml de tampon bicarbonate.

La suspension est pesée et mélangée à un poids équivalent d'une solution de saccharose 46 %. Le mélange est étalé à la surface de 4 gradients coTitinus de 26 ml formés par une solution de saccharose dont la densité varie dans chaque gradient de 1, 12 à 1,25. Les gradients sont centrifugés

à 64.000 X g pendant 2 heures dans un rotor SW27 à tubes

oscillants. Après la centrifugation, on distingue dans chaque gradient une bande correspondant à une densité approximative de 1,13 (Fig. 9). Cette fraction du gradient est prélevée à la seringue et mélangée à une solution de saccharose 65 % dont le volume est calculé de manière à obtenir une concentration finale de 45 % (densité = 1,21).

Le mélange est réparti en quantités égales dans 2 tubes et

est recouvert successivement par 8 ml de solution de saccha­

rose 41 % (densité = 1,19),

7

ml de solution de saccharose

33 % (densité =1,15) et 7 ml de solution de saccharose 23 %

(densité = 1,10).

Les 2 gradients discontinus ainsi préparés sont centrifugés dans le rotor SW 27 à 64.000 x g pendant 12 à 15 heures.

La partie des gradients apparaissant sous la forme d'une

bande à l'interface des densités 1,10 et 1,15 est aspirée à la seringue, diluée environ 5 fois avec du tampon bicar­

bonate et centrifugée à 76.000 x g pendant 50 minutes.

Le culot contenant les membranes plasmatiques est suspendu

dans 7 ml de tampon bicarbonate.

b. Di^tribution_subcellulaire_de 1'^£hotéricine B tritiée

Les souris sont sacrifiées 10 heures après l'injection intra­ péritonéale de 100 ^Ci d'amphotéricine B tritiée par animal.

Les membranes plasmatiques des épendymoblastomes sont puri­ fiées selon la méthode décrite précédemment.

Deux échantillons de 250 £l de chaque fraction sont traités à 50°C par 1,5 ml de NCS(Nuclear Chicago Solubilizer) jus­ qu'à complète solubilisation. Après refroidissement, 10 ml

de mélange scintillant sont ajoutés au mélange.

c. Dosages en^ymatic[ues_

Les activités de la 5'-nucléotidase (EC 3.1.3.5), de la phosphodiestérase I (EC 3.1.4.1), de la succinate déshydro- génase (EC 1.3.99.1), de la^ -glucuronidase (EC 3.2.1.31)

et de l'arylesterase (EC 3.1.1.2) mesurées dans

80

l'homogénat d'épendymoblastome ou les différentes fractions subcellulaires immédiatement après la préparation de

celles-ci. Lors de chaque dosage, le volume d'homogénat ou

de fraction où on mesure l'activité enzymatique est ajusté

de manière que l'enzyme soit le facteur limitant de la réac­

tion. Les méthodes suivies dans ces dosages enzymatiques ont

été décrites dans la littérature. Nous nous bornerons donc à résumer ci-dessous leurs principes et les modifications éventuellement apportées aux techniques développées par

d'autres auteurs.

“ (Marique et coll., 1973)

La 5'-nucléotidase hydrolyse le lien ester unissant le phosphate au ribose dans 1'adénosine-5'-monophosphate. Pour mesurer l'activité de l'enzyme présent dans 1'épendy­

moblastome, on ajoute une quantité de tissu tumoral équi­ valent à 1,5 mg de protéines à une solution d'adénosine-

5'-monophosphate et on dose par la méthode du Fiske et

Subbarow ( 1925 ), le phosphate libéré au cours d'une heure d'incubation à 37°C. La comparaison avec une solution de phosphate standard permet d'évaluer la quantité de substrat hydrolysé.

“ (Touster et coll., 1970)

On utilise pour mesurer l'activité de la phosphodiestérase I, un substrat synthétique, l'ester p-nitrophényle de la

2'-desoxythymidine-5'-phosphate. Cette enzyme hydrolyse le lien ester reliant le phosphate au p-nitrophénol et libère ce dernier qui peut directement être dosé par colo­ rimétrie après précipitation par l'acide trichloracétique.

81

L'activité enzymatique est calculée par comparaison à une solution standard de p-nitrophénol. Nous avons modifié la

méthode de Touster en portant le temps d'incubation à 37°C de 10 à 60 minutes.

_^_“2lucuronidase (Michell et coll., 1970)

On mesure l'activité de la /3-glucuronidase sur un substrat synthétique, l'acide 1-p-nitrophényl-/? -D-glucopyranosi-

duronique. La quantité de p-nitrophénol libérée par l'en­

zyme après 3 heures d'incubation à 37°C est mesurée par rapport à une solution stahdard.

L'arylestérase hydrolyse le lien ester de l'acétate d'o-nitrophényle. Nous avons mesuré son activité à la

température ambiante à l'aide d'un spectrophotomètre

Beckman modèle 25-K, dans un volume de 2,95 ml de mélange

réactionnel contenant 54 ^oles de KH2PO^ tamponné à pH 7,4

2,7 /amoles d'EDTA, 2,7 ^1 de Triton X-lOO et une quantité de tissu tumoral correspondant à 0,4 mg de protéines. La réaction enzymatique débute par l'addition de 50 ^1 d'une solution d'acétate d'o-nitrophényle 180 itiM dans l'éthanol.

L'absorption de 1'o-nitrophénol libéré à 420 nm est mesurée

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