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Les données varient entre les auteurs car les paramètres abordés présentent une certaine variabilité. Sont présentées les dimensions des individus adultes.

La longueur du corps et de la tête varie entre 195 et 250 mm selon les auteurs. La longueur de la queue va de 140 à 205 mm (Lurz et al., 2005 ; Chapuis et Marmet, 2006).

La masse corporelle des individus oscille entre 203 et 500 g chez l’adulte (Vaubourdolle, 2002 ; Chapuis et Marmet, 2006). Le mâle est généralement plus lourd que la femelle. La masse corporelle évolue en fonction de plusieurs paramètres : les dimensions corporelles, l’âge, la condition physique, l’habitat et la saison. Elle est importante à considérer car non seulement la couche graisseuse va permettre à l’écureuil de passer les périodes de froid, mais aussi elle joue un rôle déterminant dans la hiérarchie des individus (cf. partie Domaine vital et hiérarchie). De plus, une femelle ne pourra se reproduire que si elle atteint un certain développement corporel (cf. partie Reproduction).

L’âge

Dans l’étude de Wauters de Dhondt (1989a), les individus subadultes (jeunes sevrés n’ayant pas encore atteint la maturité sexuelle) sont sensiblement plus légers que les adultes. Les adultes âgés de deux ans sont moins lourds que ceux de plus de trois ans semblant indiquer un accroissement de la masse corporelle jusqu’à ce dernier âge environ (Figure 3).

Figure 3 : Masse corporelle des écureuils en fonction de l’âge (Wauters et Dhondt, 1989a)

Ceci est à relier également au fait que les individus changent de statut hiérarchique et qu’un individu dominant va disposer d’un domaine vital plus vaste, mieux adapté à la recherche de nourriture ce qui pourra, en retour, avoir un effet positif sur sa masse corporelle (Wauters et

L’habitat

L’habitat des écureuils sera détaillé plus tard. On peut d’ores et déjà différencier les milieux dans lesquels évolue l’écureuil : les forêts de conifères et les forêts de feuillus. Les forêts mixtes se caractérisent par la diversité de leurs essences (notamment un mélange de conifères et de feuillus) par rapport aux forêts plus homogènes.

D’après l’étude de Wauthers et Dhondt (1989a), dans les forêts de conifères, la variation de longueur explique 60 % de la variation de la masse corporelle. Le reste est expliqué par les différences de condition physique entre les individus. A l’inverse, dans les forêts caducifoliées, la longueur n’explique que 25 % de la variation de la masse corporelle. Cette différence est attribuée à une variation de la disponibilité des ressources entre les deux environnements forestiers. En effet, les ressources ne sont généralement disponibles que pendant une période plus courte de l’année dans les forêts de feuillus (Wauters et Dhondt, 1989a). Cela dépend également des essences des arbres présents, mais aucun arbre décidual ne produit tout au long de l’année, contrairement à certaines essences de conifères (épicéas communs (Picea abies) et pins sylvestres (Pinus sylvestris)) (Laguet, 2012).

Dans les forêts de conifères de l’étude précédente, les écureuils qui sont sur les lieux de forte abondance de nourriture sont capables d’acquérir une masse corporelle permettant de passer l’hiver alors que cette corrélation est moins claire dans les forêts de feuillus (Figure 4). Il n’est donc pas certain pour un écureuil vivant en forêt de feuillus même sur un site de forte abondance en nourriture qu’il puisse obtenir une masse corporelle suffisante pour passer l’hiver. Ceci peut s’expliquer par le fait qu’une compétition interspécifique intense existe dans ces forêts du fait que leurs graines tombent au sol. L’hétérogénéité de la répartition des graines, plus importante que dans les forêts de conifères de l’étude, fait augmenter également la compétition intraspécifique. La dépense d’énergie pour se nourrir est donc supérieure au sein des premières (Wauters et Dhondt, 1989a).

Figure 4 : Masse corporelle des écureuils en fonction de l’abondance de nourriture dans la forêt de conifères et de feuillus étudiées (Wauters et Dhondt, 1989a)

On peut également remarquer que le temps passé pour se nourrir doit être globalement supérieur dans les forêts de feuillus pour un même gain pondéral que dans les forêts de conifères (Figure 5) (Wauters et Dhondt, 1989a)

Figure 5 : Masse corporelle des écureuils en fonction du pourcentage de temps passé à chercher de la nourriture, dans la forêt de conifères étudiée (triangles noirs), et dans la forêt

de feuillus étudiée (ronds noirs) (Wauters et Dhondt, 1989a)

Bien que les essences de feuillus ou de conifères n’aient pas toutes les mêmes caractéristiques, ce qui génère de la diversité au sein de chacune de ces catégories, nous pouvons relever certains aspects propres à chacune, jouant sur la corpulence des écureuils.

La saison

La fluctuation des saisons va de pair avec la variation des ressources. En effet, on observe dans l’étude de Wauters et Dhondt (1989a) que la masse corporelle des écureuils est maximale fin d’automne-début d’hiver, au moment où la nourriture est la plus abondante et la plus riche (Figure 6).

Les écureuils ont alors accumulé des réserves stockées sous forme de graisse. Cette couche adipeuse est importante pour traverser les périodes de froid ; l’activité diminue également à cette période, ce qui favorise le maintien du poids des écureuils. Ceux qui ont le meilleur état d’embonpoint à cette période seront ceux qui sortiront de l’hiver avec également la meilleure condition physique.

Celle-ci sera très utile pour faire face à la dépense énergétique liée à la reproduction, à la lactation et à la prospection d’aliments moins riches et moins abondants à partir de la fin de l’hiver. Cette masse graisseuse diminue ainsi jusqu’au début de l’été (Wauters et Dhondt, 1989a ; Vaubourdolle, 2002).

Les mâles comme les femelles voient leur masse corporelle fluctuer en fonction des saisons, mais on remarque une augmentation de celle des femelles que ce soit dans les forêts de conifères ou de feuillus, à la fin du printemps et début d’été. Cette augmentation correspond aux gestations (Figure 6) (Wauters et Dhondt, 1989a).

Figure 6 : Masse corporelle des écureuils (carré noir : mâles, ronds blancs : femelles) en fonction des mois (Wauters et Dhondt, 1989a)

La masse corporelle de l’écureuil joue un rôle important tout au long de sa vie notamment pour établir son statut hiérarchique et pour se reproduire. Cependant, une masse corporelle excessive le rendra moins agile (Wauters et Dhondt, 1995)

b. Le pelage

La plupart du temps, le pelage est uniforme sur le dos, les flancs et la tête. Les couleurs peuvent sensiblement varier suivant les régions. On observe des individus roux, gris-brun, brun-roux, brun foncé à noir. En Europe, les individus les plus sombres sont plus présents au nord-est et moins au sud-ouest. Dans les zones montagneuses, ils sont le plus souvent foncés à noirs. Ceci peut s’expliquer par le fait que le pelage foncé comporte un sous-poil plus important, utile pour se protéger du froid (Vaubourdolle, 2002 ; Chapuis et Marmet, 2006).

L’écureuil roux en France est un animal qui arbore des couleurs vives. Ceci est un élément qui le distingue de la plupart des rongeurs aux couleurs souvent plus ternes (Louarn et Quéré, 2011).

La fourrure mue deux fois par an : une fois au printemps de l’avant vers l’arrière, et une fois à l’automne de l’arrière vers l’avant. La queue et les oreilles ne muent qu’une seule fois, les poils repoussant entre la fin de l’été et le début de l’automne. La première mue intervient après le sevrage (Lurz et al., 2005).

En hiver, la fourrure est épaisse et tient chaud. La couleur est d’un roux plus prononcé, le ventre reste blanc. La queue est épaisse et les poils qui surplombent les oreilles sont très visibles et nombreux. Au moment de la mue du pelage d’hiver, soit au printemps, on peut observer des périodes de quelques jours où les individus présentent une alopécie généralisée (Vaubourdolle, 2002). Il ne faudra pas la confondre avec des lésions cutanées, dues à des maladies infectieuses abordées dans la partie relative à la pathologie (cf. partie Principales affections rencontrées).

L’été, le pelage est plus fin, la queue moins fournie et les poils sur les oreilles ne se voient presque pas. La couleur est plus terne, presque brune (Vaubourdolle, 2002).

c. La queue

Comme vu précédemment, la queue est plus ou moins touffue en fonction de la saison. Elle est parfois préhensible. Elle lui est indispensable dans ses déplacements et sert également de moyen de communication et de thermorégulation (Lurz et al., 2005).

Sa longueur de 140 à 205 mm (Lurz et al., 2005 ; Chapuis et Marmet, 2006) représente environ la moitié de la longueur totale d’un écureuil comprenant corps et queue.

La queue a un rôle dans (Vaubourdolle, 2002) :

- la locomotion : l’écureuil est un animal arboricole et vit dans les arbres. Sa queue lui sert de balancier sur les branches, de parachute et de balancier en l’air et de stabilisateur dans l’eau.

Cependant, la queue ne doit jamais être mouillée, au risque que l’animal ne se noie ;

- la communication : la posture du corps et la position de la queue participe au langage corporel de l’écureuil. Il peut ainsi indiquer ses intentions à un individu, écureuil ou pas, face à lui ;

- la thermorégulation : La queue sert à l’écureuil autant l’été pour se protéger du soleil, qu’en hiver ou lorsqu’il dort pour s’enrouler et ainsi être protégé du froid.

d. Les organes des sens

Comme les autres rongeurs, il présente un odorat développé ; ses vibrisses lui permettent aussi de bien se repérer dans l’espace. Les autres sens, ouïe et vue, sont moins performants (Louarn et Quéré, 2011).

L’odorat

L’écureuil utilise l’odorat à la fois pour communiquer, car il utilise beaucoup de signaux olfactifs, et pour rechercher sa nourriture, qu’il peut flairer jusqu’à 30 cm sous la neige (Holm 1989 cité par Vaubourdolle, 2002).

La vue

Les yeux de l’écureuil sont riches en cônes. Il a un angle de vision large, ce qui lui permet de repérer des prédateurs potentiels. Ses yeux sont en effet situés latéralement. Il a vraisemblablement une vision dichromatique, pouvant distinguer le rouge du bleu mais pas le rouge du vert. De plus, il discrimine particulièrement bien les formes verticales, ce qui est un avantage pour cet animal arboricole (Vaubourdolle, 2002 ; Lurz et al., 2005).

L’ouïe

Ce sens est associé à la vue pour lui permettre de fuir à l’approche d’un prédateur potentiel. La tolérance d’un intrus est d’environ 50 mètres minimum (Vaubourdolle, 2002).

Le toucher

L’écureuil possède plusieurs vibrisses sensorielles positionnées sur la face, les carpes et les tarses ainsi que le ventre. Sur la face, celles-ci se répartissent autour des yeux, sur la gorge, sous le menton, au-dessus de la bouche et sur le nez. D’autres se situent sur la partie externe des membres.

Les dernières sont localisées sur le ventre à la base de la queue (Lurz et al., 2005).

Ces vibrisses sont des prolongements des poils kératinisés, qui transmettent leurs vibrations à un organe sensoriel situé à leur base. Elles permettent de recueillir des informations sur leur environnement immédiat. Celles-ci jouent un rôle dans l’extéroception, c’est-à-dire une sensibilité nerveuse qui dépend de la stimulation de récepteurs situés dans ou sur la peau par des agents extérieurs. Elles participent au sens de l’équilibre lors des déplacements, notamment au moment des sauts (Vaubourdolle, 2002).

L’écureuil présente également un sens du peser qui lui permet de savoir entre deux noisettes laquelle est la plus lourde (Holm 1989 cité par VAUBOURDOLLE, 2002).

e. Les glandes

L’écureuil présente des glandes odorantes associées à des glandes muqueuses sur le côté de la bouche et des glandes sébacées autour des lèvres. Une glande apocrine est située de chaque côté de la tête et au niveau du menton. Elles servent à la communication par le marquage (Lurz et al., 2005).

f. Le système digestif

Chez les Sciuridés, les individus ont 22 dents avec la formule dentaire suivante : 1/1, 0/0, 2/1, 3/3.

Les quatre incisives ont une croissance continue ; des mouvements de la mandibule d’avant en arrière permettent leur usure permanente. Les incisives rongent tandis que molaires et prémolaires broient (Vaubourdolle, 2002). Chez les écureuils, contrairement au cochon d’Inde (Cavia porcellus) et à la souris (Mus musculus) ou le rat (Rattus norvegicus), le muscle masséter ne passe pas par le canal sous-orbitaire. Le faisceau superficiel de celui-ci va de l’angle de la mandibule à l’angle de l’orbitaire et le faisceau profond du milieu de la mandibule à l’arcade zygomatique (Vaubourdolle, 2002). Cet arrangement musculaire permet à l’écureuil d’être performant pour ronger avec ses incisives (Cox et al., 2012). En effet, une étude basée sur les implications biomécaniques des trois types de disposition de ces muscles chez le rat, le cochon d’Inde et l’écureuil a permis d’identifier le cochon d’Inde comme étant spécialisé dans le broyage au moyen de ses molaires, l’écureuil spécialisé dans le fait de ronger avec ses incisives et le rat intermédiaire, considéré comme généraliste. Ceci est en corrélation avec le régime alimentaire de chacun, majoritairement constitué d’herbe pour le cochon d’Inde, de graines de conifères ou de feuillus, pour l’écureuil et très diversifié pour le rat (Cox et al., 2012).

Du fait de son régime majoritairement végétarien, le tractus digestif de l’écureuil est long (Louarn et Quéré, 2011). Il lui arrive également, bien que ce ne soit pas fréquent, de manger des aliments carnés, ce qui fait d’eux un omnivore opportuniste (cf. Partie Alimentation).

g. Le système reproducteur

Comme les autres rongeurs, l’utérus des femelles est bifide ; elles ont huit mamelles. Pendant l’œstrus la vulve est rose et turgescente (Lurz et al., 2005 ; Chapuis et Marmet, 2006 ; Louarn et Quéré, 2011). La placentation discoïde et hémochoriale permet le transfert des immunoglobulines maternelles au fœtus (Le Barzic, 2013).

Les testicules des mâles sont volumineux au moment de la période de reproduction, où ils font saillie en dehors de la cavité abdominale. L’appareil reproducteur régresse en automne. En revanche, chez les Sciuridés, contrairement aux autres rongeurs, il n’y a pas d’os pénien (Lurz et al., 2005 ; Chapuis et Marmet, 2006 ; Louarn et Quéré, 2011).

h. Le squelette et les membres

L’écureuil est un animal de type arboricole ; il présente une anatomie en rapport avec cette fonction avec des membres pelviens puissants. Plantigrade, ses carpes et ses tarses reposent sur le sol.

Lorsqu’il s’alimente ou qu’il est en état de veille, l’écureuil adopte une position bipède alors qu’il est quadrupède quand il se déplace (Vaubourdolle, 2002 ; Lurz et al., 2005 ; Louarn et Quéré, 2011) Nous verrons plus en détails les déplacements de l’écureuil dans la partie dédiée (cf. partie Activité individuelle et déplacements).

Le squelette

Le squelette est adapté pour grimper et sauter : les os sont légers. De plus, la colonne vertébrale est très souple et il présente des clavicules développées. Tout ceci participe à l’agilité et à la rapidité de l’écureuil (Vaubourdolle, 2002).

Les membres thoraciques

Ceux-ci présentent cinq doigts, dont des pouces très courts qui ne se voient presque pas. Les mains servent à la préhension, utile pour attraper la nourriture, pour se déplacer et pour construire des nids. A la face palmaire, on peut observer trois pelotes digitales, et deux pelotes carpiennes. Ces pelotes confèrent une bonne adhérence. Les membres thoraciques servent d’amortisseurs à la réception des sauts (Vaubourdolle, 2002 ; Lurz et al., 2005 ; Louarn et Quéré, 2011).

Les membres pelviens

Les membres pelviens de l’écureuil sont adaptés à son mode de vie arboricole. En effet, ils sont longs et lourds, et ce de manière disproportionnée. Ceux-ci présentent la musculature la plus développée parmi les autres mammifères du même gabarit. Ainsi, ces membres peuvent jouer un rôle de propulseurs lors des sauts. Par ailleurs, ils sont dotés de cinq orteils et quatre pelotes digitales.

Les pieds de l’écureuil ont la faculté de pouvoir pivoter vers l’arrière, lui permettant de descendre des arbres plus facilement (Vaubourdolle, 2002 ; Lurz et al., 2005).

Les griffes

Les griffes sont longues et incurvées et sont présentes sur tous les doigts et orteils. Elles ne sont pas rétractiles. Elles jouent un rôle dans la locomotion et l’alimentation (Vaubourdolle, 2002).

C. Répartition de l’écureuil roux