SEQUENCE 14 « Composantes sémiopicturale et sémantique »
5.3. Analyse des protocoles de lecture émergente à un pair
5.3.1. Analyses des protocoles de lecture émergente
Tableau 12 : Stratégies de lecture émergente à T1 : Ali
Énonciation n°
commentaire Stratégie selon (LEE 2000 et
Elster 1994) 1 Selon Ali, la page de couverture n’est pas nécessaire à
expliciter.
EGN 4 Elle regarde l’image de la première page et parle avec
un camarade d’où le « T’a vu », puis, sur la base de l’image elle raconte, dit ce qu’il se passe.
« T’a vu » = EGN ENS
5 Elle est toujours en interaction avec sa camarade (complicité par rapport à l’ouvrage). En se basant toujours sur l’image pour commencer, puis ensuite en faisant appel à sa mémoire (texte), elle poursuit.
« il prend l’échelle » = ENS
« et puis tout d’un coup il ralentit et il veut laisser la place à Popi » = EPV
6 Elle fait appel à sa mémoire et à l’image pour raconter l’histoire à sa camarade. Le début de la phrase est un peu confus, mais on sent bien qu’elle a retenu la dernière phrase qui est énoncée telle que sur la p.3 du livre.
« Le papa il fait glisser papa tout doux » = EPV 10 Le dernier énoncé est basé sur l’image, selon nous, car
il n’est pas écrit que Popi serre Léo dans ses bras.
Tableau 13 : Stratégies de lecture émergente à T4 : Ali
peu plus sur le texte. Elle utilise sa mémoire pour donner du sens au texte, mais n’a pas une stratégie de lectrice.
Elle se sert de sa mémoire et complète en regardant
Tableau 14 : Stratégies de lecture émergente à T1 et T4 : Ali
T1 nombre T4 nombre
Ces tableaux montrent que les stratégies utilisées par Ali à T1 sont essentiellement ENS et EVE, avec une dominance de la stratégie ENS. Ces deux stratégies font essentiellement
Tableau 15 : Stratégies de lecture émergente à T1: Lau
Énonciation n° commentaire Stratégie selon (LEE 2000 et
Elster 1994) 1 Lau se base sur l’image et sur le texte. Elle est
attentive aux deux. Le début de son énoncé est un passage du texte qu’elle a mémorisé.
EVE et EPV sur la fin de l’énoncé.
2 Le début de l’énoncé est clairement mémorisé.
Puis, elle reformule avec des mots du texte
EVE EPV 3 Elle se base sur l’image pour commencer.
Puis, elle fait appel à sa mémoire pour la fin de 5 Toujours sur l’image. Fait appel à sa mémoire. Texte
mémorisé.
Tableau 16 : Stratégies de lecture émergente à T4 : Lau
Énonciation n°
commentaire Stratégie selon (LEE 2000 et
Elster 1994) 1 Elle a déjà la gestuelle de la lectrice. Elle pointe du doigt
le titre et fait mine de « lire ».
EVE
3 Titre EVE
4 Elle commence son énoncé par une reformulation avec les mots du texte et les siens.
La question est totalement reprise de mémoire.
Et la fin de l’énoncé est la formulation d’un sentiment en lien avec le sens du texte.
EPV mots et les mots de l’histoire en respectant le sens et la chronologie de l’histoire,
EVE-EPV-EVE-EVE
6 Malgré le fait qu’elle fasse mine de regarder le texte, la stratégie utilisée est plus basée sur la sémiopicturalité.
ENS-EPV-ENS 7 Passage timide de la sémiopicturalité à la sémiographie ?
Va et vient visuel entre l’image et le texte. Mimique des lecteurs, imitation ? Réflexe ?
ENS « Heu ! Léo pleure » EPV « mais Léo ne sait plus à quel endroit est le château de sable »
8 Elle ne regarde que le texte et fait comme si elle lisait en disant le texte de mémoire
EVE
9 Elle regarde le texte et dit de mémoire. EPV-EVE
10 EPV
11 Hors contexte EGN « C’est fini »
Tableau 17 : Stratégies de lecture émergente à T1 et T4 : Lau
T1 N T4 N
EDI
Enonciation descriptive
0 0
ENS
Enonciation narrative
6 5
EPV
Enonciation pseudo-verbatim
9 8
EVE
Enonciation verbatim
5 13
EMO
Enonciation basée sur le traitement des mots
0 0
TOTAL 20 26
EGN
Gestion de la narration
1 1
Ces tableaux montrent que les stratégies utilisées par Lau à T1 sont essentiellement EPV et EVE, c’est-à-dire que les indices sont encore basés sur l’image. De plus, elle est capable de dire de mémoire des morceaux du texte qui respectent la structure syntaxique en utilisant ses propres mots.
A T4, les stratégies utilisées sont les mêmes qu’à T1 EPV et EVE. Cependant, elle se réfère davantage au texte tout en regardant encore l’image.
Tableau 18 : Stratégies de lecture émergente à T1 : The
Énonciation n° commentaire Stratégie selon (LEE 2000
et Elster 1994)
1 Hors narration EGN
2 Hors narration EGN
5 Ce qu’il dit n’est pas très clair, mais il se base probablement sur l’image. The pointe le toboggan et la tête de Léo mais aussi l’énoncé
ENS avec prise d’indices dans l’écrit et dans l’image.
6 Il est dans la description puis il respecte la structure syntaxique dans la suite de son énoncé.
EPV
7 Hors narration s’adresse à quelqu’un EGN
9 Hors narration EGN
11 Il se réfère au texte en suivant avec le doigt. Cependant, il fait appel à sa mémoire
EPV-EVE 12 Entre deux parties de phrase hors narration, on dirait qu’il
essaye de lire « po-pi-est »
EGN-ENS 14 The énonce certains éléments du texte et les pointe. Il fait
comme s’il lisait en pointant ce qu’il dit.
ENS 15 The énonce une partie de ce qui est écrit et point Popi
(image).
ENS
17 Hors narration EGN
18 The énonce une partie de ce qui est écrit mais respectant la structure et le sens du texte et pointe Léo (image)..
ENS et EPV 19 The énonce une partie de ce qui est écrit mais pas dans
l’ordre et en imitant le « bravo, bravo » de mémoire
ENS « et il a dit » 20 et 21 Il termine de raconter l’histoire à sa manière. Il en montre
des signes de fatigue et de saturation de l’activité. Il veut aller faire autre chose visiblement.
EDI
Tableau 19 : Stratégies de lecture émergente à T4 : The
Énonciation n°
commentaire Stratégie selon (LEE 2000 et Elster
1994) alphabétique de l’acquisition de la lecture.
EMO
12, 13, 14, 19,20
L’énonciation de The est ici guidée par la lecture de quelques mots (et peut-être basée aussi sur la mémorisation de l’histoire)
ELM/EVE
Tableau 20 : Stratégies de lecture émergente à T1 et T4 : The
Ces tableaux montrent que les stratégies utilisées par The à T1 sont essentiellement ENS, c’est à dire encore basées sur des indices pris dans l’image même si au début de sa narration à l’élève plus grand, The pointe le titre du livre.
A T4, on voit clairement qu’il est dans le décodage, voir le déchiffrage. Il devient compliqué de pointer avec exactitude la stratégie utilisée selon la classification d’Elster. On ne peut pas dire qu’il utilise exclusivement sa mémoire car il suit avec son doigt (décode) donc EVE n’est plus d’actualité. EPV n’est plus la stratégie adéquate car il tente de traiter le texte sans faire appel à sa mémoire. En ce qui concerne EMO, nous pensons qu’il se situe là, la majorité du temps.
A T4, The utilise essentiellement les stratégies EMO et ELM. L’utilisation de ces stratégies pourrait nous montrer un passage de la sémiopicturalité à la sémiographie.
Entre le début et la fin de l’année, on peut constater une grande évolution des stratégies de lecture émergente utilisées par The. Il semble commencer à être dans un stade alphabétique (cf. modèle de Saada et Rieben) mais exclusivement pour tenter de reconnaitre des mots.
Constats de dépouillement :
Lors de notre dépouillement, nous avons plusieurs fois hésité à propos du choix entre les stratégies ENS et EPV. Cela montre qu’il est difficile de distinguer la prise d’indices qui permettent de placer les élèves dans l’utilisation de stratégies plutôt sémiopicturales ou plutôt sémiographiques.
Sur la base de ces tableaux d’analyse des protocoles de lecture émergente, nous avons établi un tableau récapitulatif qui met en évidence l’évolution des stratégies utilisées pour l’ensemble des élèves.