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ANALYSE PAR L'EMG COHERENTE DES POTENTIELS DE FIBRILLATION SPONTANEE DANS LES LESIONS TRAUMATIQUES DES NERFS PERIPHERIQUES

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Voltage des PUM

3.5. ANALYSE PAR L'EMG COHERENTE DES POTENTIELS DE FIBRILLATION SPONTANEE DANS LES LESIONS TRAUMATIQUES DES NERFS PERIPHERIQUES

Les potentiels tardifs associés aux potentiels d'unités motrices dans les atteintes nerveuses traumatiques présentent de prime abord une ressemblance avec les potentiels de fibrillation spontanée enregistrés dans les processus de déner­ vation aiguë ou chronique. Du fait de cette similitude apparente nous avons procédé à une analyse des potentiels de fibrillation dans une douzaine de muscles chez 6 patients adultes ayant subi une lésion traumatique tronculaire ou radi­ culaire importante avec dénervation musculaire diffuse. Les potentiels de fibre musculaire constituent un élément de comparaison fondamental dans l'interprétation des composantes tardives des PUM. Les nerfs lésés étaient : le spinal, le radial le cubital et le médian L'enregistrement EMG a été effectué par la même technique que celle décrite précédemment pour les potentiels d'unités motrices en super­ posant une dizaine de potentiels répétitifs spontanés lors de la photographie sur

Polaroïd (cf Fig. 3.5.1) . Dans 5 cas la lésion aiguë avait eu lieu entre 3 mois

et 2 ans avant l'EMG. Nous avons eu l'occasion en outre d'enregistrer de nombreu­ ses fibrillations (51) dans les muscles de la main d'un patient de 37 ans dont le nerf médian avait été sectionné 22 ans auparavant (cases pointillées de la figure 3.5.2).

Dans la figure 3.5.1 nous avons représenté des échantillons de potentiels spontanés de fibrillation recueillis dans le trapèze d'un patient de 48 ans ayant subi 4 mois avant l'EMG une section partielle du nerf spinal lors d'une

interven-Fig. 3.5.1 ^ Douze potentiels de fibrillation enregistrés par la technique d'électroiiÿographie cohérente dans le trapèze d'un patient de 48 ans,quatre mois après section partielle du nerf spinal lors d'une intervention chirurgi­ cale. Une dizaine à une quinzaine d'images successives de chaque potentiel de fibrillation a été photograiiiiée en superposition sur film Polaroid.

Déclenchement du balayage de l'oscilloscope par le potentiel et utilisation d'une ligne de retard.Calibrage de temps en msec.Calibrage vertical : 50 pY.

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tion chirurgicale pour enlèvement d'un kyste branchial. Le muscle était nette­ ment atrophique sur le plan clinique. A part des fibrillations abondantes et des potentiels lents de dénervation l'EMG montrait par endroits la présence de potentiels polyphasiques de réinnervation. Ceux-ci comportaient des éléments tardifs dont la latence atteignait 30 à 50 msec. La forme de ces PUM était très fluctuante ce qui indiquait des phénomènes de jitter et de blocage des composantes intrinsèques. Les composantes tardives présentaient les mêmes phéno­ mènes. Ces constatations suggéraient donc une réinnervation débutante (cf

chapitre 3,3). On voit que l'EMG cohérente permet une détermination précise de la durée des potentiels de fibrillation. Cependant,la fin de la phase termi­ nale lors du retour à la ligne isoélectrique peut parfois être difficile à délimiter comme c'est le cas pour le dernier potentiel de la 1ère colonne. Nous avons pu observer à maintes reprises dans diverses atteintes neurogènes traumati­ ques des aspects de potentiels spontanés de dénervation intermédiaires entre la fibrillation et le potentiel positif lent de dénervation. Parfois même un potentiel de fibrillation se transformait au cours de son activité répétitive en potentiel lent de dénervation. La durée de ces potentiels intermédiaires est généralement supérieure à celle des fibrillations conventionnelles . Nous

les avons donc écartés de notre étude. Dans la Fig, 3.5.1 on peut constater que la forme des fibrillations est simple, bi ou triphasique. Elles débutent par une phase de positivité et leur voltage est très différent d'un potentiel à l'autre. Nous avons pu constater qu'il dépendait essentiellement de la position de la pointe de l'aiguille EMG. En effet quand l'activité répétitive spontanée d'une fibre musculaire est suffisamment persistante il est possible par simple rotation de l'aiguille de décupler l'amplitude d'un potentiel de fibrillation. Nous avons pu observer le même phénomène pour les composantes tardives des PUM.

Les caractéristiques de durée et de voltage de 312 potentiels de fibrillation recueillis dans les muscles des 6 patients ont été mis en histogrammes dans la figure 3.5.2. Les durées varient généralement de 1,5 à 5 msec avec une moyenne de 3,4 msec - 1,3. Les voltages habituels se situent entre 50 pV et 300 pV avec une moyenne de 150 pV - 89. Des valeurs supérieures à 500 pV sont rares

Fig. 3.5.2 - Histogranmes des durées et des voltages de 312 potentiels de fibrillation enregistrés selon la technique d'électrciryograpiiie cohérente dans 12 muscles de 6 patients adultes ayant subi une lésion traumatique tronculaire ou radiculaire inçortante avec dénervation.Les nerfs atteints étaient le spinal,le radial,le cubital et le médian.Chez 5 patients la lé­ sion neurogène aiguë avait eu lieu entre 3 mois et 2 ans avant l'enregis­ trement. Les cases pointillées correspondent aux fibrillations recueillies dans les muscles de la main d'\m patient de 37 ans dont le nerf médian avait été sectionné 22 ans auparavant.

Histogramne des durées : msec en abscisse.

Histogramme des voltages ; microvolts en abscisse. En ordonnée ; notibre de potentiels de fibrillation.

msec AUUKkKLUUUkWiMiKiKUkkkiLUWJ

Fig.3.5.3.- Potentiels spontanés de fibrillation enregistrés dans le 1er interosseux dorsal de 3 patients atteints de lésion neurogëne. Déclenchement du balayage par les potentiels et utilisation de la li­ gne de retard.

A : lésion traumatique du nerf cubital au coude(section et suture) sans récupération lA mois après 1'accident(atrophie importante et pa­ ralysie complète).

B : section du nerf cubital au poignet et suture;récupération progrès sive mais persistance d’une activité spontanée 5 mois après l'accident C : sclérose latérale amyotrophique évoluant depuis 1 an chez une pa­ tiente de 65 ans ; amyotrophie marquée des muscles des mains.

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(2 potentiels atteignent 620 pV et 1.110 pV). Il est intéressant de constater que chez le patient dont la lésion du nerf médian était vieille de 22 ans

(cases pointillées) les fibrillations enregistrées dans le court abducteur et l'opposant du pouce atrophiés avaient une durée comparable à celle des autres patients (moyenne de 3,3 msec - 1,2) tandis que leur voltage se situait dans les valeurs basses. La constatation de fibrillations nombreuses après un délai aussi long est plutôt inattendue bien que ce fait ait été déjà mentionné dans certains cas de poliomyélite . Le voltage faible des fibrillations pourrait être dû au calibre plus réduit des fibres musculaires dénervées après un temps aussi long.

En ce qui concerne la forme des 312 potentiels de fibrillation 31 % étaient

biphasiques, 66 % triphasiques et 3 % comprenaient quatre phases.

Dans la figure 3.5.3 sont illustrés 10 potentiels de fibrillation recueillis dans le 1er interosseux dorsal de 3 patients atteints de lésion neurogène.

La base de temps plus lente utilisée ici (5 msec par division) permet de mieux percevoir la ressemblance entre les fibrillations de dénervation et les composantes tardives des PUM observées dans les atteintes nerveuses traumatiques partielles.

3.6. MISE EN EVIDENCE PAR L'EMG COHERENTE DE SIGNES ELECTRIQUES DE LA REINNERVATION

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