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ASPECTS TECHNIQUES DES AMENAGEMENTS DE DRAINAGE DES EAUX PLUVIALES EN AFRIQUE DE L'OUEST

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Première partie 30 Chapitre 1

secondaire du Niger comptant environ 50.000 habitants.

Herz (1985) imagine différents systèmes de rétention et d'infiltration des eaux pluviales en zone d'habitat traditionnel africain (figures 1·2 et 1-3).Ilévoque également la possibilité de purifier les eaux stagnantes par introduction de plantes aquatiques dans les bassins de rétention de plus grande taille.

Maikibi (1985) préconise d'utiliser les voiries comme systèmes de drainage.Ilpropose de mettre en placeà cet effet des rues pavées susceptibles de mieux résister à l'érosion du ruissellement. Ce matériau a également pour avantage d'être fabriqué sur place pouruncoût avantageux. Le système a effectivement été expérimentéàTaboua.

Le thème des aménagements alternatifs est également traité par Knaebel et al.(1986) dans un ouvrage intitulé "Ouefaire des villes sans égoutsT',L'alternative y dépasse d'ailleurs le simple aspect technique des aménagements, et étend sa signification jusqu'à la prise en charge et la gestion de ces aménagements par les collectivités locales, suppléant ainsi les administrations centrales. Knaebel cite un exemple de contrôle du ruissellement pluvial par la population du quartier de Kisenso, àKinshasa, basée sur la rétention des eaux en provenance des toitures et sur le développement de la végétation pour favoriser l'infiltration et diminuer l'érosion du sol.

Ces quelques exemples illustrent les possibilités que l'on peut mettre en oeuvre à brève échéance pour .répondre aux besoins particuliers des villes africaines.Lesouvrages ou méthodes ainsi proposés ne sont pas cependant sans inconvénient, et leurs auteurs sont les premiers à en convenir. Le problème du traitement des eaux stagnantes doit par exemple être étudié avec un soin particulier.Ilsn'en constituent pas moins le point de départ d'une stratégie sans doute mieuxadaptée aux spécificités du phénomène urbain africain, et ouvre à ce titre une voie de recherche et d'aménagement importante qu'on souhaiterait voir se développer dans les prochaines années.

1.2.2 La réutilisation des eaux pluviales

Au delà des systèmes ponctuels que nous avons évoqués dans le paragraphe précédent, l'introduction d'ouvrages basés sur la rétention de l'écoulement doit s'inscrire dans le cadre plus large de la gestion de la ressource en eau. En Afrique Tropicale, où la ressource est souvent peu abondante, il n'est pas mauvais de rappeler que toutes les techniques permettant une meilleure exploitation de la ressource doivent être considérées avec le plus grand intérêt.

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Figure 1-4 : Schématisation du circuit de l'eau en milieu urbain

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Eaux alimentaires el

dOmr;ques

Eaux usées 1

Dans ce circuit interviennent successivement:

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Milieu d'origine

Milieu récepteur

un milieu d'origine, représentant la potentialité d'alimentation en eau. Suivant les cas,il s'agit d'un fleuve, d'un lac ou d'un réservoir de barrage, ou bien d'une nappe,

un système d'adduction en eau potable et en eau domestique par écoulement gravitaire ou par pompage,

un système d'évacuation des eaux pluviales et des eaux usées, séparatif ou unitaire,

un milieu récepteur, vers lequel sont acheminées les eaux pluviales et les eaux usées. Suivant les cas,ils'agit d'un fleuve, d'un lac ou d'un réservoir de barrage, d'une lagune ou de la mer,

Les contraintes de fonctionnement de ce circuit peuvent être représentées par:

la quantité et la qualité de la ressource du milieu d'origine,

le coût d'exploitation de cette ressource et de son adduction,

le coût d'exploitation de l'évacuation des eaux pluviales et des eaux usées,

la qualité du milieu récepteur et la conservation de ce milieu.

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Dans la situation actuelle, on peut considérer que l'ordre d'apparition de ces différentes étapes reflète assez bien les prioritésfixées, l'accent principal étant mis sur l'alimentation en eau. Dans ce dernier domaine et malgré les efforts qui y sont consacrés, les problèmes ne sont pas rares, de façon permanente ou intermittente:

à Niamey, des difficultés d'alimentation se sont produites lors des étiages "historiques" du Niger en 1984 et 1985.

à Abidjan, à la même époque, l'insuffisance des retenues de barrages n'a pas permis d'assurer la distribution régulière de l'eau et de l'électricité pendant plusieurs mois.

à Ouagadougou, les réservoirs des 3 barrages situés à proximité de la ville sont les exutoires des eaux pluviales et des eaux usées. Ils connaissent actuellement de graves problèmes de pollution et assurent de plus en plus difficilement une partie de l'alimentation en eau de la ville.

Pour les deux premiers exemples, il est certain que la persistance de la sécheresse actuelle joue un rôle important dans les perturbations observées. Mais, d'une façon générale, la diminution de la ressource locale est étroitement liée au développement de la population et de l'urbanisation, et s'explique par :

l'augmentation de la consommation en eau,

l'augmentation de l'imperméabilisation des sols limitant la recharge de la nappe,

l'accroissement des eaux usées comportant des risques de contamination de la ressource proche.

Les conséquences de cette évolution se traduisent par la nécessité d'aller chercher "plus d'eau plus loin", et entraînent une augmentation des coûts de l'exploitation et de l'adduction de la ressource. Certaines villes ont déjà mis en place des réseaux d'adduction d'eau provenant de plusieurs dizaines, voire centaines, de kilomètres (Dakar et le lac de Guiers), mobilisant la plus grande partie du budget consacré aux problèmes de l'eau.

Dans ce contexte, les ouvrages de rétention de l'écoulement que l'on peut proposer pour résoudre les problèmes de drainage trouvent des prolongements intéressants:

la récupération individuelle ou collective des eaux pluviales pour l'alimentation en eau domestique produirait une diminution de la consommation d'eau transportée,

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Par ces pratiques, la réutilisation de la ressource en eau conduirait àdiminuer non seulement les coûts des réseaux de drainage, mais aussi ceux, encore plus lourds, des systèmes d'adduction et d'alimentation en eau.

En récupérant les eaux pluviales, les habitants eux-mêmes bénéficieraient d'un abaissement de leurs dépenses consacrées à leurs besoins en eau.

Le problème qui reste posé concerne la salubrité de ces ouvrages et la protection de la santé des habitants, à des échelles ponctuelle et globale. Il est évident que la faisabilité d'un tel système nécessite de développer une importante infrastructure destinée à assurer le traitement des eaux stockées ou infiltrées, L'aspect économique du problème revient à savoir si les économies escomptées sur les équipements de drainage et d'adduction permettent de réserver les crédits nécessaires pour mettre en place cette infrastructure. Dans l'affirmative, la conception du drainage associée à la réutilisation de la ressource conduirait, à niveau d'investissement égal pour l'ensemble des problèmes liés à l'eau, à un résultat global nettement plus satisfaisant.

Les réflexions que nous avons développées dans ce paragraphe constitue un exemple d'approche de l'assainissement, intégré à l'ensemble des problèmes de l'eau dans la ville. Il faut aller plus loin encore, et considérer réellement l'assainissement comme un élément structurant de l'urbanisation, au même titre que . l'environnement sanitaire, socio-économique et les autres infrastructures urbaines. Sans prétendre que l'assainissement potentiel d'une zone doive déterminer son développement futur, il conviendrait néanmoins de prendre en compte ce facteur parmi les informations permettant d'établir, au stade du projet, le schéma directeur le plus adéquat.

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