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Faire évoluer la place de l’éducation à la sécurité routière dans

1.1. Développer le continuum éducatif

Actuellement, c’est au moment où les jeunes commencent à conduire réellement que s’interrompt le continuum éducatif. Il convient de l’aménager pour l’enrichir et l’étendre à toute la scolarité obligatoire. De la maternelle au lycée, dans les filières technologiques et professionnelles, un temps régulier d’enseignement de la sécurité routière, diffusé par des enseignants spécialisés, devrait donner à tous les bases d’un usage socialisé de l’espace de la rue et de la route.

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Faisant partie des fondamentaux, cet enseignement pourrait prendre place au sein d’un domaine plus vaste, celui de l’éducation à la citoyenneté, autrefois éducation civique, et comprendrait des modules pratiques portant sur des savoir-faire, des modules portant sur des valeurs afin d’acquérir des « savoir-être » et des modules plus théoriques portant sur des connaissances à acquérir.

Obligatoire dans tous les programmes et dans tous les établissements, cet enseignement serait complété par la présence de l’éducation routière au sein des apprentissages fondamentaux sous forme de référence, notamment dans les cours de physique afin de faire entrer davantage la sécurité routière dans la vie des jeunes.

Le Conseil économique et social recommande le développement du continuum éducatif « sécurité routière » tout au long de la scolarité obligatoire et d’une formation tout au long de la vie, en corrélation avec l’apprentissage des gestes qui sauvent. Les filières technologiques et professionnelles doivent être intégrées à cette démarche.

1.2. Réformer l’apprentissage de la conduite

Une réforme de l’apprentissage de la conduite accompagnerait cette évolution. En effet, actuellement que ce soit pour les automobilistes ou les motards, la formation à la conduite n’est pas assez poussée pour permettre aux jeunes conducteurs de maîtriser l’ensemble des éléments leur permettant d’agir dans des circonstances de trafic complexe. Or un certain nombre de jeunes ont un besoin vital du permis de conduire pour pouvoir se déplacer pour trouver du travail ou acquérir leur autonomie.

De fait, cet examen se trouve chargé d’un ensemble de fonctions qui rendent un échec impossible à envisager d’autant plus que, dans une société en manque de repères, l’examen du permis de conduire est devenu un véritable rite initiatique. Rien n’est effectivement prévu en cas d’échecs à répétition à l’examen et sa difficulté croissante pousse nombre de jeunes à circuler sans permis de conduire.

Déconnecter en partie la formation de l’examen proprement dit devrait permettre de situer l’apprentissage de la conduite dans une dynamique à plusieurs étages.

La partie théorique de la formation, concernant le Code de la route, serait abordée au cours de la scolarité et sanctionnée par un examen en cours de scolarité délivrant un certificat d’aptitude théorique qui pourrait prendre une forme simplifiée par rapport à l’examen actuel avec une partie de contrôle continu.

La partie pratique de la conduite serait réalisée comme aujourd’hui par les auto-écoles et les familles, plus importante en nombre d’heures, avec des moniteurs ou des parents accompagnateurs soutenus par quelques outils simples, évoluant d’un apprentissage formel, différencié par sexe, à l’autonomie.

Une troisième étape formelle serait intégrée au dispositif de l’apprentissage : des étapes d’évaluation post-examen, six mois et un an après l’examen, avec des validations intervenant à des moments clés.

Une évaluation post-examen permettrait un accès progressif à la conduite comme il en existe dans plusieurs pays : au début, les jeunes conducteurs n’ont pas le droit de conduire de nuit, n’ont pas accès à l’ensemble du réseau routier, ou font l’objet d’un taux d’alcoolémie nul. Au fur et à mesure que les évaluations se passent bien et que les jeunes conducteurs accèdent au statut de conducteur plus expérimenté, ces restrictions tombent et ils ont accès à l’ensemble des prérogatives du conducteur et à tous leurs points.

À noter qu’il existe une dérogation permettant de conduire une moto de 125 cm3 avec un permis voiture et une formation complémentaire de quelques heures. Cette situation doit être prise en compte dans la réflexion sur l’évolution des permis auto et moto.

Le Conseil économique et social préconise une réforme de l’apprentissage de la conduite automobile, en insérant la partie théorique dans le parcours scolaire pour tous et en complétant la partie pratique par une évaluation post examen permettant un accès progressif à la conduite.

Le Conseil économique et social recommande également une évolution du permis moto. La faiblesse de la formation pratique initiale à la conduite sur route étant constatée, il conviendrait de proposer des formations complémentaires dans des écoles de pilotage afin de permettre aux futurs motards de disposer des compétences nécessaires à une conduite sûre pour eux et pour les autres.

1.3. Généraliser un système d’auto-évaluation pour tous les usagers de la route

Aujourd’hui, il est impossible d’évaluer son niveau de connaissances ou de compétences en matière de sécurité routière ou de conduite d’un véhicule motorisé ou non, sauf dans le cas d’un stage de récupération de points ou de formation volontaire.

Parce que la formation ne concerne pas que les jeunes conducteurs, il serait utile de mettre en place un système permettant à chaque usager d’évaluer son niveau de connaissances de la réglementation en usage et de tester son niveau de compétence de la conduite d’un véhicule, cyclomoteurs, motos, autos ou voiturettes sans permis, grâce à un logiciel de simulation de conduite.

Ce dispositif qui pourrait se situer dans les lieux publics, dans les salles d’attente des garagistes, des concessions ou des centres de contrôle technique trouverait un rythme dans la vie des conducteurs : une fois tous les dix ans, le conducteur évaluerait ses capacités et, si un manque important était constaté, irait passer deux heures dans un centre agréé sur un simulateur de conduite à tester des mises en situation et des solutions possibles ou, en cas de problème physique, devrait consulter son médecin.

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Parallèlement, les visites médicales obligatoires au sein des entreprises et des administrations pourraient inclure dans leur protocole et suivant un calendrier à définir les conditions d’une bonne pratique de la conduite : vue, audition, non addiction, état général comme cela existe déjà dans nombre d’entreprises.

Le Conseil économique et social propose de généraliser des tests d’auto-évaluation de la conduite d’un véhicule motorisé, voiturette sans permis comprise, dans les centres de contrôle technique existants. Ces tests qui permettraient aux conducteurs d’évaluer l’état de leurs connaissances et de leurs compétences, seraient obligatoires et déboucheraient sur une visite médicale si nécessaire.

2. Donner une place à la sécurité routière dans l’éducation non formelle