État de l’existant

Dans cette section, nous allons inventorier les solutions existantes en Haïti en matière de diffusion de données géospatiales. Cela va nous permettre de comprendre la mission et l’attribution de chaque plateforme, nous allons étudier leurs moyens et dispositifs de diffusion afin d’identifier leurs faiblesses. En prenant en compte ces faiblesses, nous allons réfléchir une solution adaptée au contexte d’Haïti pour améliorer le processus de diffusion des données. 2.2.1. Centre National de l’Information géospatiale (CNIGS)

Sous la direction du Ministère de la planification et de la Coopération Externe (MPCE), le CNIGS est l’institution publique détentrice du mandat de production et diffusion de données géospatiales à travers le territoire haïtien.

• Mission Fondamentale

Le C.N.I.G.S a pour mission de : « produire et diffuser l’information géographique actualisée et fiable sur tout le territoire national par l’utilisation de technologies modernes appropriées, garantissant la mise à disposition de méthodes, d’outils, de produits et de formation devant supporter la planification des actions de développement durable du pays ». Source : CNIGS (https://www.cnigs.ht/mission ).

• Attribution du CNIGS32

Les principales attributions du CNIGS sont : «

- Collecte, traitement et actualisation périodique de données géospatiales de base telles : photographies aériennes, images satellites, données géodésiques et de nivellement de précision, cartographie des délimitations administratives, toponymie ;

- Production et mise à jour des bases de données géospatiales de référence ;

- Réalisation d’applications thématiques en relation avec d’autres institutions nationales et/ou internationales ; - Être le dépositaire public de l’information spatiale en Haïti en assurant la codification, l’archivage, l’accès

normalisé, la diffusion et la vulgarisation des données et outils disponibles ;

- Appui en services ou produits spécialisés particulièrement pour des projets d’aménagement et de développement du pays ;

- Activités de recherche et développement en information géographique et réalisation de formations dans toutes les disciplines qui font partie de ses champs de compétence ;

- Propositions au gouvernement pour la formulation d’une stratégie nationale en matière d’exploitation des outils d’information géographique pour le développement d’Haïti et implémentation de la stratégie ;

- Définition des normes et standards au niveau du référentiel cartographique utilisé, des méthodes de production des données ainsi que des modalités de leurs échanges et diffusion ». Source : CNIGS.

24 2.2.2. Haïti data

Après le tremblement de terre du 12 janvier 2010, presque tous les secteurs de la vie nationale (la protection civile, l’environnement, l’agriculture et la sécurité alimentaire, …) étaient engagés à développer un plan de relèvement pour mieux gérer le territoire. Étant donné qu’à tous les niveaux de l’élaboration de ce plan, il y avait une composante spatiale, un grand besoin de données géographiques se faisait sentir. Le CNIGS, en tant que principale plateforme de production et diffusion de données ne pouvait plus répondre à ce besoin en raison de pertes de ressources humaines et matérielles. Donc pour combler ce vide, les partenaires nationaux et internationaux ont eu l’idée de mettre en place la plateforme Haïti-data dont la mission principale est de diffuser, partager et exploiter des données SIG et cartographiques sur Haïti. Cette plateforme est basée sur un outil de technologie web appelé GeoNode qui est une plateforme géospatiale open-source. Actuellement, la direction technique de Haïti data est sous la responsabilité du CNIGS et reste ouvert au grand public (Source : Haïti Data http://haitidata.org/ ).

2.2.3. KAL- Haïti

Comme Haïti-data, Kal-Haiti a pris naissance après le séisme de 2010. Ce dernier a causé beaucoup de dégâts sur les ressources humaines et matérielles. Face à cette crise, la communauté internationale était mobilisée au plus haut niveau de sa capacité et s’engageait dans le processus de reconstruction d’Haïti. Des études étaient menées afin de comprendre ce type de catastrophe et en tirer des leçons sur le risque sismique. Par conséquent, des dizaines d’images satellites optiques et radar ont été acquises par l’ensemble des opérateurs de satellites - agences spatiales nationales ou opérateurs privés - et complétées par des photographies aériennes et des mesures terrain. Ces données ont été utilisées pour monter des projets de reconstruction à travers tout le pays. Afin de mettre ces données à la disposition du grand public, le programme Kalideos du CNES en partenariat avec le programme d’accompagnement ORFEO, le programme ISIS et l’implication du CNES et du SERTIT dans la Charte Internationale "Espace et Catastrophes Majeures" ont mis en place une base de données de télédétection et de données complémentaires. Cette dernière a pour mission de répondre aux besoins des grands projets de reconstruction du pays. (Source : Kal-Haiti https://haiti.kalideos.fr/drupal/fr ).

Malgré ces avancés, il reste encore des efforts à faire dans la diffusion des données géospatiales en Haïti. Car le CNIGS, principale centre responsable de la diffusion des données géospatiales ne permet pas une diffusion en ligne. Les deux autres, Haiti-data et Kal-Haiti assurent une diffusion en ligne, mais leurs interfaces demandent un minimum de connaissance en SIG pour pourvoir naviguer vers les données. De plus, il s’agit des données issues des projets particuliers de certains organismes de soutiens en Haïti après le séisme du 12 janvier 2010. Ces données ne prennent pas en compte la couverture totale du territoire, elles concernent uniquement les zones qui ont été affectées par le séisme et ne font pas l’objet d’une mise à jour depuis le séisme du 12 janvier.

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