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Éducation, communication, formation et sensibilisation du public

L’article 12 porte sur la sensibilisation du grand public à la lutte antitabac au moyen de tous les outils de communication disponibles, tels que des campagnes, des programmes d’éducation ou des formations. Lors de sa quatrième session, la Conférence des Parties a adopté des directives pour l’application de cet article.

Mise en œuvre de programmes d’éducation et de sensibilisation du grand public.

D’après leurs réponses à la question posée dans l’instrument de notification, 115 Parties ont mis en œuvre des « programmes d’éducation et de sensibilisation du grand public » depuis la présentation de leur rapport précédent.

Groupes cibles et messages véhiculés par les programmes d’éducation et de sensibilisation du grand public. Plus de 90 % des Parties qui ont mis en œuvre des

« programmes d’éducation et de sensibilisation du grand public » déclarent que ces programmes sont destinés aux enfants, aux jeunes ou au grand public. Les trois quarts environ des Parties ont indiqué qu’elles avaient mis en œuvre des programmes pour les femmes, les femmes enceintes ou les hommes (voir Figure 14).

Outre les groupes ciblés au moyen des programmes d’éducation cités dans l’instrument de notification, les Parties ont mentionné dans leurs rapports les autres groupes cibles suivants : fonctionnaires du ministère de la santé ; représentants des médias, parents, enseignants, chefs communautaires, patients hospitalisés, personnes vivant avec un handicap, personnes ayant une maladie mentale ou vivant dans une zone défavorisée, chômeurs, personnes incarcérées, forces de l’ordre et personnel du secteur de l’hôtellerie.

Plus des trois quarts des Parties (98) ont donné des informations supplémentaires sur les progrès qu’elles avaient accomplis dans l’application de l’article 12. Ainsi, 46 Parties ont mentionné la récente mise en œuvre de programmes d’éducation à l’école ou de campagnes de sensibilisation des jeunes ; huit Parties ont indiqué que les programmes scolaires traitaient des questions liées au tabac ; 33 Parties ont signalé qu’elles avaient déployé de vastes programmes de communication, notamment des campagnes multimédias et des dispositions d’information des communautés, afin de sensibiliser davantage le grand public à ces questions ; 19 Parties ont indiqué que la célébration nationale de la Journée mondiale sans tabac constituait la principale occasion de sensibiliser à la lutte antitabac.

Près des deux tiers des Parties (77) ont indiqué que l’élaboration, la gestion et la mise en œuvre des programmes de communication, d’éducation, de formation et de sensibilisation du grand public se fondaient sur les résultats de la recherche et faisaient l’objet de tests préalables, d’un suivi et d’une évaluation, comme le suggèrent les Figure 14. Nombre de Parties ayant indiqué qu’elles ciblaient certains groupes de population

dans leurs programmes d’éducation et de sensibilisation du grand public

directives pour l’application de l’article 12.

Avant le lancement d’un programme de communication, il faut aussi que la recherche se penche sur les différences essentielles entre les groupes de population ciblés, conformément aux directives (voir Figure 15). La plupart des Parties tiennent compte de l’âge et du sexe dans leurs programmes, mais moins nombreuses sont celles qui prennent en considération le niveau d’études, le milieu culturel et la situation socioéconomique.

Autres différences essentielles prises en compte par les Parties : la profession (professionnels de santé, par exemple), la religion, l’état civil et le fait de fumer ou non.

De plus, les Parties ont rendu compte des domaines couverts par leurs programmes d’éducation et de sensibilisation du grand public, et notamment des messages utilisés30 (voir Figure 16). La plupart des programmes cités par les Parties sont axés sur la santé en relation avec la consommation de tabac, l’exposition à la fumée de tabac et les effets bénéfiques du sevrage tabagique. Un nombre significatif de programmes sont également axés sur les conséquences économiques et environnementales préjudiciables de la consommation de tabac. En outre, environ un tiers des Parties ont signalé qu’elles incluaient également des messages sur les conséquences économiques et environnementales préjudiciables de la production de tabac (culture du tabac et fabrication des produits du tabac). Sept Parties ont spécifiquement indiqué que leurs programmes de communication donnaient des informations détaillées sur la nouvelle législation antitabac.

30 L’annexe 3 des directives pour l’application de l’article 12 contient une liste indicative (non exhaustive) des domaines qui doivent être couverts par les programmes d’éducation, de communication et de formation.

Figure 15. Nombre de Parties prenant en compte les différences essentielles entre les groupes de population ciblés par leurs programmes d’éducation et de sensibilisation du grand public

Formation des professionnels de santé au Ghana.

Avec l’aimable autorisation de ministère de la santé du Ghana.

Nombre de Parties diffusent des informations sur leurs programmes d’éducation du grand public et leurs campagnes de communication à travers leurs rapports de mise en œuvre, par exemple en mentionnant les adresses des sites Internet qui présentent les supports utilisés pour les campagnes qu’elles orchestrent. Ainsi, l’Australie a indiqué qu’elle diffusait régulièrement auprès d’autres Parties ses ressources relatives à sa lutte antitabac, et en particulier les supports qu’elle utilise pour sa campagne nationale antitabac, et que plus de 40 pays recouraient à ces supports ou s’en inspiraient31.

Programmes ciblés de formation et de sensibilisation. Les groupes les plus souvent visés sont les agents de santé et les éducateurs, selon les informations rapportées par, respectivement, 105 et 84 Parties. Respectivement 77 et 76 Parties ont signalé qu’elles ciblaient les médias et les décideurs (voir Figure 17). Treize Parties ont également signalé qu’elles ciblaient d’autres groupes moins souvent pris en compte, en plus de ceux mentionnés dans l’instrument de notification, tels que les chefs religieux et communautaires et les personnalités influentes, y compris chez les jeunes, les professionnels du droit (avocats et magistrats), la police et les autorités locales, les organisations de femmes, les universités, le secteur de l’hôtellerie et même le public des matchs de football.

Par ailleurs, en ce qui concerne l’article 22(c) de la Convention, les Parties ont fait état d’une coopération et d’une entraide pour des programmes de formation ou de sensibilisation appropriés, destinés à un personnel approprié, conformément à l’article 12. Moins d’un quart des Parties (26) ont indiqué qu’elles avaient aidé d’autres Parties, et moins de la moitié des Parties (57) qu’elles avaient reçu une aide d’autres Parties ou de donateurs pour ces programmes.

Sensibilisation et participation d’organismes et d’organisations. D’après les rapports des Parties, ce sont principalement des organismes publics et des organisations non gouvernementales non affiliés à l’industrie du tabac qui participent aux programmes de communication ou qui gèrent ces programmes (c’est ce qu’ont indiqué, dans les deux cas, 90 % des Parties). Un peu plus de la moitié des Parties (68) ont fait état de la participation d’organisations privées. Vingt Parties ont également fait état de la participation d’autres organisations aux campagnes de communication : organisations

31 Par exemple, le Danemark indique qu’il a mené sa principale campagne nationale antitabac dans les médias en recourant aux matériels de la campagne australienne intitulée « Every Cigarette is Doing You Damage » (chaque cigarette vous fait du mal).

Figure 16. Domaines couverts par les programmes d’éducation et de sensibilisation du grand public mis en place par les Parties

religieuses et confessionnelles, établissements universitaires et d’enseignement supérieur, groupes communautaires et scientifiques, organismes professionnels et organisations internationales, par exemple. Dans leurs commentaires sur les progrès qu’elles ont accomplis dans l’application de l’article 12, six Parties (Chine, Espagne, Lettonie, Madagascar, Singapour et Viet Nam) ont indiqué qu’elles avaient soit coordonné leurs actions avec différents secteurs soit coopéré avec les autorités locales pour la mise en œuvre de leurs programmes de communication et de sensibilisation du grand public.

Principales observations

D’après les rapports reçus dans le cadre du cycle de notification de 2012, le taux moyen de mise en œuvre des dispositions de l’article 12 est de 70 %. C’est l’un des taux de mise en œuvre les plus élevés parmi l’ensemble des articles de fond. Les Parties ont également renforcé la diffusion de leurs ressources présentant leurs programmes d’éducation, de communication et de sensibilisation du grand public via leurs rapports au bénéfice d’autres Parties.

Cependant, les campagnes de communication ciblent et atteignent de manière inégale différents segments de la société. Les messages sexospécifiques sont encore peu répandus, et ceux sur les conséquences économiques et environnementales préjudiciables de la consommation de tabac, en relation avec l’article 12(f) de la Convention, restent sous-utilisés. Les Parties reconnaissent que les programmes d’éducation, surtout les campagnes de sensibilisation du grand public menées à grande échelle et sur une période prolongée, consomment beaucoup de ressources, et que les moyens nécessaires pour produire un fort impact ne sont pas toujours disponibles. C’est en particulier la situation que décrivent la Bosnie-Herzégovine, Djibouti et Vanuatu.

L’analyse montre que plusieurs mesures pourraient encore renforcer l’application de l’article 12. Il faudrait par exemple élargir la portée des efforts de communication afin d’atteindre les groupes cibles moins accessibles et négligés, inclure dans les programmes de communication des messages sur les conséquences économiques et environnementales préjudiciables de la consommation de tabac, améliorer la diffusion des bonnes pratiques, notamment des supports utilisés pour les campagnes et les formations, tels que ceux qui s’appuient sur des méthodes présentant un bon rapport coût-efficacité, particulièrement utiles dans les pays pauvres en ressources, et renforcer la formation et les capacités des intervenants qui jouent un rôle essentiel dans la promotion et la mise en œuvre des mesures de lutte antitabac (médias, décideurs et administrateurs, par exemple).

Figure 17. Nombre de Parties mentionnant les groupes spécifiques ciblés par leurs programmes de formation et de sensibilisation (catégories incluses dans l’instrument de notification)

Article 13 Publicité en faveur du tabac, promotion et